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dimanche 31 mars 2019

Dimanche 31 mars, 4ème dimanche de Carême, Lectures & Méditation du jour : "Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie"

Première lecture

L’arrivée du peuple de Dieu en Terre Promise et la célébration de la Pâque (Jos 5, 9a.10-12)
Lecture du livre de Josué

En ces jours-là,
le Seigneur dit à Josué :
« Aujourd'hui, j'ai enlevé de vous le déshonneur de l'Égypte. »
Les fils d’Israël campèrent à Guilgal
et célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois,
vers le soir, dans la plaine de Jéricho.
    Le lendemain de la Pâque,
en ce jour même,
ils mangèrent les produits de cette terre :
des pains sans levain et des épis grillés.
    À partir de ce jour, la manne cessa de tomber,
puisqu’ils mangeaient des produits de la terre.
Il n’y avait plus de manne pour les fils d’Israël,
qui mangèrent cette année-là
ce qu’ils récoltèrent sur la terre de Canaan.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 33 (34), 2-3, 4-5, 6-7)
R/ Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
(cf. Ps 33, 9a)
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.
Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.

Deuxième lecture

« Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ » (2 Co 5, 17-21)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
    si quelqu’un est dans le Christ,
il est une créature nouvelle.
Le monde ancien s’en est allé,
un monde nouveau est déjà né.
    Tout cela vient de Dieu :
il nous a réconciliés avec lui par le Christ,
et il nous a donné le ministère de la réconciliation.
    Car c’est bien Dieu
qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui :
il n’a pas tenu compte des fautes,
et il a déposé en nous la parole de la réconciliation.
    Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ,
et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel :
nous le demandons au nom du Christ,
laissez-vous réconcilier avec Dieu.
    Celui qui n’a pas connu le péché,
Dieu l’a pour nous identifié au péché,
afin qu’en lui nous devenions justes
de la justice même de Dieu.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie » (Lc 15, 1-3.11-32)
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (Lc 15, 18)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
    les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
    Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
    Alors Jésus leur dit cette parabole :
    « Un homme avait deux fils.
    Le plus jeune dit à son père :
‘Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.’
Et le père leur partagea ses biens.
    Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,   
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
    Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
    Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
    Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
    Alors il rentra en lui-même et se dit :
‘Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
    Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
    Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.’
    Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
    Le fils lui dit :
‘Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.’
    Mais le père dit à ses serviteurs :
‘Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
    allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
    car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.’
Et ils commencèrent à festoyer.
    Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
    Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
    Celui-ci répondit :
‘Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.’
    Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
    Mais il répliqua à son père :
‘Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
    Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !’
    Le père répondit :
‘Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
    Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé ! »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Joan Ant. MATEO i García
(La Fuliola, Lleida, Espagne)
 
Aujourd'hui dimanche Laetare (“réjouissez-vous”), quatrième dimanche du Carême, nous écoutons à nouveau ce fragment, si cher, de l'Évangile selon saint Luc, dans lequel Jésus justifie sa pratique sans précédant de pardonner les péchés et récupérer les hommes pour Dieu.

Je me suis toujours demandé si la plupart du monde arrivait à bien comprendre l'expression “le fils prodige”, dont parle cette parabole. Je crois que nous devrions la renommer avec le nom de la parabole au “Père prodigieux”.

En effet, le Père de la parabole —qui était tout ému en voyant à nouveau ce fils perdu par le péché— est un icône du Père du Ciel reflété dans le visage du Christ: «Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa» (Lc 15,20). Jésus nous fait clairement comprendre que tout homme, même le plus grand pécheur, est une réalité très importante pour Dieu, qu'Il ne veut perdre d'aucune façon; et qu'Il est toujours disposé à nous accorder son pardon avec une joie ineffable (au point même de ne pas épargner la vie de son Fils).

Ce dimanche a une nuance de joie sereine et, c'est pour cela qu'il a été désigné comme le dimanche “Réjouissez-vous”, mots présentes dans l'antienne du commencement de la Messe d'aujourd’hui: «Réjouissez-vous avec Jérusalem, et soyez dans l'allégresse en elle, vous tous qui l'aimez». Dieu a eu pitié de l'homme perdu et égaré, et a manifesté en Jésus Christ —mort et ressuscité— sa miséricorde.

Jean Paul II disait dans son Encyclique Dives in misericordia que l'amour de Dieu, dans une histoire blessée par le péché, est devenu miséricorde et compassion. La Passion de Jésus est la mesure de cette miséricorde. Nous comprendrons alors que la plus grande joie que nous pouvons donner à Dieu est celle de nous laisser pardonner en présentant notre misère et nos péchés à sa miséricorde. Aux portes des Pâques nous allons de bon gré au sacrément de la pénitence, à la source de la miséricorde divine: nous donnerons à Dieu une grande joie, nous resterons comblés de paix et nous deviendrons plus miséricordieux avec les autres. Il n'est jamais tard pour nous lever et pour retourner au Père qui nous aime!

" ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie "

samedi 30 mars 2019

Samedi 30 mars, Lectures & Méditation du jour : "Le publicain était devenu un homme juste, plutôt que l’autre"

Première lecture

« Je veux la fidélité, non le sacrifice » (Os 6, 1-6)
Lecture du livre du prophète Osée

Venez, retournons vers le Seigneur !
il a blessé, mais il nous guérira ;
il a frappé, mais il nous soignera.
Après deux jours, il nous rendra la vie ;
il nous relèvera le troisième jour :
alors, nous vivrons devant sa face.
Efforçons-nous de connaître le Seigneur :
son lever est aussi sûr que l’aurore ;
il nous viendra comme la pluie,
l’ondée qui arrose la terre.
– Que ferai-je de toi, Éphraïm ?
Que ferai-je de toi, Juda ?
Votre fidélité, une brume du matin,
une rosée d’aurore qui s’en va.
Voilà pourquoi j’ai frappé par mes prophètes,
donné la mort par les paroles de ma bouche :
mon jugement jaillit comme la lumière.
Je veux la fidélité, non le sacrifice,
la connaissance de Dieu plus que les holocaustes.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(50 (51), 3-4, 18-19, 20-21ab)
R/ Tu veux la fidélité, Seigneur,
non le sacrifice.
(cf. Os 6, 6a)
Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour,
selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute,
purifie-moi de mon offense.
Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Accorde à Sion le bonheur,
relève les murs de Jérusalem.
Alors tu accepteras de justes sacrifices,
oblations et holocaustes sur ton autel.

Évangile

« Le publicain était devenu un homme juste, plutôt que l’autre » (Lc 18, 9-14)
Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie.

Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit
et elles sont vie.
(cf. Ps 94, 8a.7d)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes
et qui méprisaient les autres,
Jésus dit la parabole que voici :
« Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L’un était pharisien,
et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :
“Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –,
ou encore comme ce publicain.
Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.”
Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
“Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !”
Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison,
c’est lui qui était devenu un homme juste,
plutôt que l’autre.
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint Jean Climaque (v. 575-v. 650) moine au Mont Sinaï
L'Échelle sainte (trad. Bellefontaine 1993, coll. Spiritualité orientale n°24, p. 291- 292 et 298-299, rev.)

   Que le tissu de ta prière soit d'une seule couleur. Le publicain et l'enfant prodigue furent réconciliés avec Dieu par une seule parole. Quand tu pries, ne recherche pas de mots compliqués, car le bégaiement simple des enfants a souvent touché leur Père des cieux. Ne cherche pas à beaucoup parler quand tu pries, de peur que ton esprit ne se distraie à chercher des mots. Un seul mot du publicain apaisa Dieu et un seul cri de foi sauva le larron. La loquacité dans la prière disperse souvent l'esprit et le remplit d'images, alors que la répétition d'une même parole ordinairement le recueille. Si une parole de ta prière te remplit de douceur ou de componction, demeure sur elle, car alors notre ange gardien est là, priant avec nous.

   Demande par l'affliction, cherche par l'obéissance et frappe par la patience. Car celui qui demande ainsi reçoit ; qui cherche trouve, et à celui qui frappe on ouvrira.

   Celui qui tient sans relâche le bâton de la prière ne bronchera pas. Et même s'il tombe, sa chute ne sera pas définitive. Car la prière est une pieuse tyrannie exercée sur Dieu.

(Références bibliques : Lc 18, 13 ; Lc 15, 21 ; Lc 23, 42 ; Lc 11, 9-10).

" Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé "

vendredi 29 mars 2019

Vendredi 29 mars, Lectures & Méditation du jour : "Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur : tu l’aimeras"

Première lecture

« Nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains : “Tu es notre Dieu” » (Os 14, 2-10)
Lecture du livre du prophète Osée

Ainsi parle le Seigneur :
Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu ;
car tu t’es effondré par suite de tes fautes.
Revenez au Seigneur
en lui présentant ces paroles :
« Enlève toutes les fautes, et accepte ce qui est bon.
Au lieu de taureaux, nous t’offrons en sacrifice
les paroles de nos lèvres.
Puisque les Assyriens ne peuvent pas nous sauver,
nous ne monterons plus sur des chevaux,
et nous ne dirons plus à l’ouvrage de nos mains :
“Tu es notre Dieu”,
car de toi seul l’orphelin reçoit de la tendresse. »
Voici la réponse du Seigneur :
Je les guérirai de leur infidélité,
je les aimerai d’un amour gratuit,
car ma colère s’est détournée d’Israël.
Je serai pour Israël comme la rosée,
il fleurira comme le lis,
il étendra ses racines comme les arbres du Liban.
Ses jeunes pousses vont grandir,
sa parure sera comme celle de l’olivier,
son parfum, comme celui de la forêt du Liban.
Ils reviendront s’asseoir à son ombre,
ils feront revivre le froment,
ils fleuriront comme la vigne,
ils seront renommés comme le vin du Liban.
Éphraïm ! Peux-tu me confondre avec les idoles ?
C’est moi qui te réponds et qui te regarde.
Je suis comme le cyprès toujours vert,
c’est moi qui te donne ton fruit.
Qui donc est assez sage
pour comprendre ces choses,
assez pénétrant pour les saisir ?
Oui, les chemins du Seigneur sont droits :
les justes y avancent,
mais les pécheurs y trébuchent.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(80 (81), 6c-8a, 8bc-9, 10-11ab, 14.17)
R/ C’est moi, le Seigneur ton Dieu,
écoute ma voix.
 
(cf. 80, 11.9a)
J’entends des mots qui m’étaient inconnus :
« J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ;
ses mains ont déposé le fardeau.
Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé.
« Je répondais, caché dans l’orage,
je t’éprouvais près des eaux de Mériba.
Écoute, je t’adjure, ô mon peuple ;
vas-tu m’écouter, Israël ?
« Tu n’auras pas chez toi d’autres dieux,
tu ne serviras aucun dieu étranger.
C’est moi, le Seigneur ton Dieu,
qui t’ai fait monter de la terre d’Égypte !
« Ah ! Si mon peuple m’écoutait,
Israël, s’il allait sur mes chemins !
Je le nourrirais de la fleur du froment,
je le rassasierais avec le miel du rocher ! »

Évangile

« Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur : tu l’aimeras » (Mc 12, 28b- 34)
Ta parole, Seigneur, est vérité
et ta loi, délivrance.

Convertissez-vous, dit le Seigneur,
car le royaume des Cieux est tout proche.
Ta parole, Seigneur, est vérité
et ta loi, délivrance.
(Mt 4, 17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander :
« Quel est le premier de tous les commandements ? »
Jésus lui fit cette réponse :
« Voici le premier :
Écoute, Israël :
le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme,
de tout ton esprit et de toute ta force.

Et voici le second :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »
Le scribe reprit :
« Fort bien, Maître, tu as dit vrai :
Dieu est l’Unique
et il n’y en a pas d’autre que lui.
L’aimer de tout son cœur,
de toute son intelligence, de toute sa force,
et aimer son prochain comme soi-même,
vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. »
Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit :
« Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. »
Et personne n’osait plus l’interroger.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Benoît XVI pape de 2005 à 2013
Encyclique « Deus caritas est », § 17 – 18 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)

   L'histoire d'amour entre Dieu et l'homme consiste dans le fait que cette communion de volonté grandit dans la communion de pensée et de sentiment, et ainsi notre vouloir et la volonté de Dieu coïncident toujours plus : la volonté de Dieu n'est plus pour moi une volonté étrangère, que les commandements m'imposent de l'extérieur, mais elle est ma propre volonté, sur la base de l'expérience que, de fait, Dieu est plus intime à moi-même que je ne le suis à moi-même (Saint Augustin). C'est alors que grandit l'abandon en Dieu et que Dieu devient notre joie (cf Ps 72,23-28).
 
   L'amour du prochain se révèle ainsi possible au sens défini par la Bible, par Jésus. Il consiste précisément dans le fait que j'aime aussi, en Dieu et avec Dieu, la personne que je n'apprécie pas ou que je ne connais même pas. Cela ne peut se réaliser qu'à partir de la rencontre intime avec Dieu, une rencontre qui est devenue communion de volonté pour aller jusqu'à toucher le sentiment. J'apprends alors à regarder cette autre personne non plus seulement avec mes yeux et mes sentiments, mais selon la perspective de Jésus-Christ. Son ami est mon ami... Je vois avec les yeux du Christ et je peux donner à l'autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires : je peux lui donner le regard d'amour dont il a besoin.
 
" Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. "

jeudi 28 mars 2019

Jeudi 28 mars, Lectures & Méditation du jour : "Celui qui n’est pas avec moi est contre moi"

Première lecture

« Voilà bien la nation qui n’a pas écouté la voix du Seigneur son Dieu » (Jr 7, 23-28)
Lecture du livre du prophète Jérémie

Ainsi parle le Seigneur :
Voici l’ordre que j’ai donné à vos pères :
« Écoutez ma voix :
je serai votre Dieu,
et vous, vous serez mon peuple ;
vous suivrez tous les chemins que je vous prescris,
afin que vous soyez heureux. »
Mais ils n’ont pas écouté,
ils n’ont pas prêté l’oreille,
ils ont suivi les mauvais penchants de leur cœur endurci ;
ils ont tourné leur dos et non leur visage.
Depuis le jour où vos pères sont sortis du pays d’Égypte
jusqu’à ce jour,
j’ai envoyé vers vous, inlassablement,
tous mes serviteurs les prophètes.
Mais ils ne m’ont pas écouté,
ils n’ont pas prêté l’oreille,
ils ont raidi leur nuque,
ils ont été pires que leurs pères.
Tu leur diras toutes ces paroles,
et ils ne t’écouteront pas.
Tu les appelleras,
et ils ne te répondront pas.
Alors, tu leur diras :
« Voilà bien la nation qui n’a pas écouté
la voix du Seigneur son Dieu,
et n’a pas accepté de leçon !
La vérité s’est perdue,
elle a disparu de leur bouche. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-9a)
R/ Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
(cf. 94, 8a.7d)
Venez, crions de joie pour le Seigneur,
acclamons notre Rocher, notre salut !
Allons jusqu’à lui en rendant grâce,
par nos hymnes de fête acclamons-le !
Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous,
adorons le Seigneur qui nous a faits.
Oui, il est notre Dieu ;
nous sommes le peuple qu’il conduit.
Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert,
comme au jour de tentation et de défi,
où vos pères m’ont tenté et provoqué. »

Évangile

« Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Lc 11, 14-23)
Gloire à toi, Seigneur,
honneur, puissance et majesté !

Maintenant, dit le Seigneur,                                                             
revenez à moi de tout votre cœur,
car je suis tendre et miséricordieux.
Gloire à toi, Seigneur,
honneur, puissance et majesté !
(cf. Jl 2, 12-13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet.
Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler,
et les foules furent dans l’admiration.
Mais certains d’entre eux dirent :
« C’est par Béelzéboul, le chef des démons,
qu’il expulse les démons. »
D’autres, pour le mettre à l’épreuve,
cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit :
« Tout royaume divisé contre lui-même devient désert,
ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même,
comment son royaume tiendra-t-il ?
Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul
que j’expulse les démons.
Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse,
vos disciples, par qui les expulsent-ils ?
Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.
En revanche, si c’est par le doigt de Dieu
que j’expulse les démons,
c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous.
Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais,
tout ce qui lui appartient est en sécurité.
Mais si un plus fort survient et triomphe de lui,
il lui enlève son armement, auquel il se fiait,
et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé.
Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ;
celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Josep GASSÓ i Lécera
(Ripollet, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui dans la proclamation de la parole de Dieu, la présence du démon se manifeste à nouveau: «Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet» (Lc 11,14). Chaque fois que les textes nous parlent du démon, nous nous sentons, peut être, un peu mal à l'aise. En tout cas, il est vrai que le mal existe, et qu'il a des racines si profondes que nous ne pouvons pas les éliminer totalement. Il est aussi vrai que le mal se répand: il “travaille” tout le temps et nous ne pouvons guère le dominer. Mais Jésus est venu pour combattre les forces du mal, le démon. Lui seul peut le rejeter.

On a calomnié et accusé Jésus: le démon peut tout faire. Alors que la foule était dans l'admiration de ce que Jésus-Christ venait d'accomplir, «certains se mirent à dire: ‘C'est par Béelzéboul, le chef des démons, qu'il expulse les démons’» (Lc 11,15).

La réponse de Jésus montre l'absurdité de l'argument de ses contradicteurs. Au passage, cette réponse est un appel pour nous à l'unité, à la force de l'union. La désunion, en revanche, est un ferment maléfique et destructeur. D'ailleurs, l'un des signes du mal est la division et l'incompréhension entre nous. Malheureusement, le monde actuel se distingue par ce type d'esprit mauvais qui empêche la compréhension et la reconnaissance des uns pour les autres.

Il est bon que nous méditions quelle est notre participation à cette «expulsion des démons» ou à ce refus du mal. Demandons-nous: fais-je le nécessaire pour faire que le Seigneur écarte le mal du dedans de moi? Est-ce que je coopère suffisamment à cette “expulsion”? Car «c'est du coeur que proviennent les pensées mauvaises» (Mt 15,19). La réponse de chacun, c'est-à- dire, notre collaboration personnelle, est très importante.

Que Marie intercède auprès de Jésus, son Fils aimé, pour qu'il expulse de notre coeur et du monde tous les maux (guerres, terrorisme, mauvais traitements, toutes les formes de violence). Marie, Mère de l'Église et Reine de la Paix, prie pour nous !
 
" Tout royaume divisé contre lui-même devient désert "

mercredi 27 mars 2019

Mercredi 27 mars, Lectures & Méditation du jour : "Celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand"

Première lecture

« Vous garderez mes décrets, vous les mettrez en pratique » (Dt 4, 1.5-9)
Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple :
« Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances
que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique.
Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession,
dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères.
Voyez, je vous enseigne les décrets et les ordonnances
que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous,
afin que vous les mettiez en pratique
dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession.
Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ;
ils seront votre sagesse et votre intelligence
aux yeux de tous les peuples.
Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets,
ils s’écrieront :
“Il n’y a pas un peuple sage et intelligent
comme cette grande nation !”
Quelle est en effet la grande nation
dont les dieux soient aussi proches
que le Seigneur notre Dieu est proche de nous
chaque fois que nous l’invoquons ?
Et quelle est la grande nation
dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes
que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ?
Mais prends garde à toi :
garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu ;
ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour.
Enseigne-le à tes fils,
et aux fils de tes fils. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(147 (147b), 12-13, 15-16, 19-20)
R/ Glorifie le Seigneur, Jérusalem !   
Célèbre ton Dieu, ô Sion !
(147, 12)
Glorifie le Seigneur, Jérusalem !
Célèbre ton Dieu, ô Sion !
Il a consolidé les barres de tes portes,
dans tes murs il a béni tes enfants.
Il envoie sa parole sur la terre :
rapide, son verbe la parcourt.
Il étale une toison de neige,
il sème une poussière de givre.
Il révèle sa parole à Jacob,
ses volontés et ses lois à Israël.
Pas un peuple qu’il ait ainsi traité ;
nul autre n’a connu ses volontés.

Évangile

« Celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand » (Mt 5, 17-19)
Gloire à toi, Seigneur,
Fils du Dieu vivant !

Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;
tu as les paroles de la vie éternelle.
Gloire à toi, Seigneur,
Fils du Dieu vivant !
(cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis :
Avant que le ciel et la terre disparaissent,
pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi
jusqu’à ce que tout se réalise.
Donc, celui qui rejettera
un seul de ces plus petits commandements,
et qui enseignera aux hommes à faire ainsi,
sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.
Mais celui qui les observera et les enseignera,
celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion



Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
De l'esprit et de la lettre, 28-30 ; PL 44, 217s

   La grâce, autrefois comme voilée dans l'Ancien Testament, a été révélée pleinement dans l'Évangile du Christ par une disposition harmonieuse des temps, comme Dieu a coutume de disposer harmonieusement toute chose... Mais à l'intérieur de cette admirable harmonie, on constate une grande différence entre deux époques. Au Sinaï, le peuple n'osait pas s'approcher du lieu où le Seigneur donnait sa Loi ; au Cénacle, le Saint-Esprit descend sur ceux qui se sont rassemblés en attendant l'accomplissement de la promesse (Ex 19,23; Ac 2,1). D'abord, le doigt de Dieu a gravé ses lois sur des tables de pierre ; maintenant c'est dans le cœur des hommes qu'il l'écrit (Ex 31,18; 2Co 3,3). Autrefois, la Loi était écrite au-dehors et inspirait la peur aux pécheurs ; maintenant, c'est intérieurement qu'elle leur est donnée pour les rendre justes...
 
   En effet, comme le dit l'apôtre Paul, tout ce qui est écrit sur les tables de pierre, « tu ne commettras pas d'adultère, tu ne tueras pas..., tu ne convoiteras pas et d'autres choses semblables, se résume dans ce seul commandement : tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour du prochain n'accomplit aucun mal. La plénitude de la Loi, c'est la charité » (Rm 13,9s; Lv 19,18)... Cette charité a été « répandue dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).
 
 
" celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux "

mardi 26 mars 2019

Mardi 26 mars, Lectures & Méditation du jour : "C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère"

Première lecture

« Avec nos cœurs brisés, nos esprits humiliés, reçois-nous » (Dn 3, 25.34-43)
Lecture du livre du prophète Daniel

En ces jours-là,
Azarias, debout, priait ainsi ;
au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit :
À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours
et ne romps pas ton alliance.
Ne nous retire pas ta miséricorde,
à cause d’Abraham, ton ami,
d’Isaac, ton serviteur,
et d’Israël que tu as consacré.
Tu as dit que tu rendrais leur descendance
aussi nombreuse que les astres du ciel,
que le sable au rivage des mers.
Or nous voici, ô Maître,
le moins nombreux de tous les peuples,
humiliés aujourd’hui sur toute la terre,
à cause de nos péchés.
Il n’est plus, en ce temps, ni prince ni chef ni prophète,
plus d’holocauste ni de sacrifice,
plus d’oblation ni d’offrande d’encens,
plus de lieu où t’offrir nos prémices
pour obtenir ta miséricorde.
Mais, avec nos cœurs brisés,
nos esprits humiliés, reçois-nous,
comme un holocauste de béliers, de taureaux,
d’agneaux gras par milliers.
Que notre sacrifice, en ce jour,
trouve grâce devant toi,
car il n’est pas de honte
pour qui espère en toi.
Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons,
nous te craignons et nous cherchons ta face.
Ne nous laisse pas dans la honte,
agis envers nous selon ton indulgence
et l’abondance de ta miséricorde.
Délivre-nous en renouvelant tes merveilles,
glorifie ton nom, Seigneur.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(24 (25), 4-5ab, 6-7bc, 8-9)
R/ Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse. (24, 6a)
Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Dans ton amour, ne m’oublie pas,
en raison de ta bonté, Seigneur.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

Évangile

« C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère » (Mt 18, 21-35)
Gloire à toi, Seigneur,
honneur, puissance et majesté !

Maintenant, dit le Seigneur,
revenez à moi de tout votre cœur,
car je suis tendre et miséricordieux.
Gloire à toi, Seigneur,
honneur, puissance et majesté !
(cf. Jl 2, 12b-13c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois.
Ainsi, le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
Il commençait,
quand on lui amena quelqu’un
qui lui devait dix mille talents
(c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,
le maître ordonna de le vendre,
avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,
en remboursement de sa dette.
Alors, tombant à ses pieds,
le serviteur demeurait prosterné et disait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai tout.”
Saisi de compassion, le maître de ce serviteur
le laissa partir et lui remit sa dette.
Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons
qui lui devait cent pièces d’argent.
Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :
“Rembourse ta dette !”
Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai.”
Mais l’autre refusa
et le fit jeter en prison
jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
Ses compagnons, voyant cela,
furent profondément attristés
et allèrent raconter à leur maître
tout ce qui s’était passé.
Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :
“Serviteur mauvais !
je t’avais remis toute cette dette
parce que tu m’avais supplié.
Ne devais-tu pas, à ton tour,
avoir pitié de ton compagnon,
comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux
jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.
C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère
du fond du cœur. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Xavier Kerrand
regnumchristi.fr

1. Réalité

Ce passage évangélique nous montre une réalité qui nous est particulièrement familière. Lorsque c’est nous qui devons quelque chose, nous nous montrons sous une apparence qui suscite compassion et tendresse. Mais lorsque l’on nous doit quelque chose, nous ne lâchons pas prise…
Essayons de nous rappeler la dernière fois que cela nous est arrivé ou bien qu’on l’ait vu de nos propres yeux sur autrui. Cela ne doit pas nous surprendre mais cela ne veut pas dire qu’il faut baisser les bras. Le péché nous frappe et la racine de celui-ci c’est nous-même. Le péché est simple à voir, nous n’avons même pas à le démontrer car les faits parlent d’eux-mêmes. Nous en sommes tous atteints, nous en sommes tous affectés et nous péchons plus que ce que nous souhaiterions.

2. Le péché

La réalité du péché peut cependant nous apparaître obscure, et le fait de « devoir à Dieu », « de l’offenser » resterait un mystère. L’on y croit sans trop savoir ce que cela veut dire et l’on n’arrive pas à l’assimiler, à rendre vivant ce mystère du péché. Rendre vivante cette réalité est un défi mais qui est tout aussi important que d’aller au paradis. Le péché offense Dieu car nous nous faisons volontairement du mal.
Dans l’Évangile, il s’agit de l’avarice, c’est-à-dire être égoïste et ne penser qu’à soi. Alors pourquoi devons-nous réparer l’offense commise ? Généralement, la pénitence est petite mais une fois accomplie, c’est une grâce pour nous aider à surmonter nos tentations. Là encore Dieu veut notre bien et donc il nous donne un « coup de pouce » pour que nous ne retombions pas. La grâce me donne une force supplémentaire. Les tentations sont donc des occasions pour être heureux. Mais combien il est donc important de maintenir ma relation avec le Christ, recevoir fréquemment les sacrements et consacrer du temps pour se donner aux autres.

3. Félicité

La vie de l’homme chrétien est une vie d’obstacles, de chutes, de réussites, d’avancement, etc. Lorsque nous nous fixons un objectif, nous avons une belle quantité d’occasions pour y arriver, même si cela nous fait souffrir. Prenons l’analogie du sport pour être un athlète professionnel. Dans la vie il faut aussi lutter contre soi-même pour être heureux. Si l’on ne sait pas trop quel est mon objectif, nous pouvons regarder nos difficultés, les tentations, etc. Dieu est pédagogue et nous enseigne, nous donne des occasions pour grandir, tout cela parce qu’il veut nous voir heureux. Ne perdons pas de vue ce fait que le Seigneur veut me voir heureux, et pour cela il m’éduque.
L’Évangile nous montre un aspect des plus importants du christianisme : la miséricorde. « Bienheureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde. » (Mt 5, 7). L’homme se réalise dans les béatitudes : il éduque son cœur afin que sa pensée, ses paroles et ses actions soient conformes à ce pourquoi nous avons été créés, c’est-à-dire être heureux, être avec Dieu.

" C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère "

lundi 25 mars 2019

Lundi 25 mars, Annonciation du Seigneur, Lectures & Méditation du jour : "Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils"

Première lecture

« Voici que la vierge concevra » (Is 7, 10-14 ; 8, 10)
Lecture du livre du prophète Isaïe

En ces jours-là,
    le Seigneur parla ainsi au roi Acaz :
    « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu,
au fond du séjour des morts
ou sur les sommets, là-haut. »
    Acaz répondit :
« Non, je n’en demanderai pas,
je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
    Isaïe dit alors :
« Écoutez, maison de David !
Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes :
il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
    C’est pourquoi le Seigneur lui-même
vous donnera un signe :
Voici que la vierge est enceinte,
elle enfantera un fils,
qu’elle appellera Emmanuel,
    car Dieu est avec nous. »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 39 (40), 7-8a, 8b-9, 10,11)
R/ Me voici, Seigneur,
je viens faire ta volonté.
(cf. Ps 39, 8a.9a)
Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
tu as ouvert mes oreilles ;
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
alors j'ai dit : « Voici, je viens.
« Dans le livre, est écrit pour moi
ce que tu veux que je fasse.
Mon Dieu, voilà ce que j'aime :
ta loi me tient aux entrailles. »
J'annonce la justice
dans la grande assemblée ;
vois, je ne retiens pas mes lèvres,
Seigneur, tu le sais.
Je n'ai pas enfoui ta justice au fond de mon cœur,
je n'ai pas caché ta fidélité, ton salut ;
j'ai dit ton amour et ta vérité
à la grande assemblée.

Deuxième lecture

« Me voici, je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté, ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre » (He 10, 4-10)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
    il est impossible que du sang de taureaux et de boucs
enlève les péchés.
    Aussi, en entrant dans le monde,
le Christ dit :
Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,
mais tu m’as formé un corps.
            Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ;
            alors, j’ai dit : Me voici,
je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,
ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.

    Le Christ commence donc par dire :
Tu n’as pas voulu ni agréé
les sacrifices et les offrandes,
les holocaustes et les sacrifices pour le péché,

ceux que la Loi prescrit d’offrir.
    Puis il déclare :
Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
    Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,
une fois pour toutes.

     – Parole du Seigneur.


Évangile

« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » (Lc 1, 26-38)
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus.
(Au Temps pascal : Alléluia. Alléluia.)

Le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous
et nous avons vu sa gloire.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus. (Jn 1, 14ab)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
    à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
    L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
    À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
    L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
    Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
    Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
    il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »
    Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »
    L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
    Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
    Car rien n’est impossible à Dieu. »
    Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.

     – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint Ephrem (v. 306-373) diacre en Syrie, docteur de l'Église
Homélies sur la Mère de Dieu, 2, 93-145 ; CSCO 363 et 364, 52-53 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 481 rev.)

   Contemplez Marie, mes bien-aimés, voyez comment Gabriel est entré chez elle et son objection : « Comment cela va-t-il se faire ? » Le serviteur de l'Esprit Saint lui a fait cette réponse : « Cela est facile à Dieu ; pour lui tout est simple. » Considérez comment elle a cru à la parole entendue et a dit : « Voici la servante du Seigneur. » Dès lors le Seigneur est descendu d'une manière que lui seul connaît ; il s'est mis en mouvement et est venu comme il lui plaisait ; il est entré en elle sans qu'elle le sente, et elle l'a accueilli sans éprouver aucune souffrance. Elle portait en elle, comme un enfant, celui dont le monde était rempli. Il est descendu pour être le modèle qui renouvellerait l'antique image d'Adam.
 
   C'est pourquoi, lorsqu'on t'annonce la naissance de Dieu, observe le silence. Que la parole de Gabriel te soit présente à l'esprit, car il n'y a rien d'impossible à cette glorieuse Majesté qui s'est abaissée pour nous et qui est née de notre humanité. En ce jour, Marie est devenue pour nous le ciel qui porte Dieu, car la Divinité sublime est descendue et a établi en elle sa demeure. En elle, Dieu s'est fait petit — mais sans amoindrir sa nature — pour nous faire grandir. En elle, il nous a tissé un habit avec lequel il nous sauverait. En elle se sont accomplies toutes les paroles des prophètes et des justes. D'elle s'est levée la lumière qui a chassé les ténèbres du paganisme.
 
   Nombreux sont les titres de Marie... : elle est le palais dans lequel a habité le puissant Roi des rois, mais il ne l'a pas quittée comme il était venu, car c'est d'elle qu'il a pris chair et qu'il est né. Elle est le ciel nouveau dans lequel a habité le Roi des rois ; en elle s'est levé le Christ et d'elle il est monté pour éclairer la création, formé et façonné à son image. Elle est le cep de vigne qui a porté la grappe ; elle a donné un fruit supérieur à la nature ; et lui, bien que différent d'elle par sa nature, a revêtu sa couleur quand il est né d'elle. Elle est la source de laquelle ont jailli les eaux vives pour les assoiffés, et ceux qui s'y désaltèrent portent des fruits au centuple.
 
" que tout m’advienne selon ta parole "

dimanche 24 mars 2019

Dimanche 24 mars, 3ème dimanche de Carême, Lectures & Méditation du jour : "Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même"

Première lecture

« Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je-suis » (Ex 3, 1-8a.10.13-15)
Lecture du livre de l’Exode

En ces jours-là,
    Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro,
prêtre de Madiane.
Il mena le troupeau au-delà du désert
et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb.
    L’ange du Seigneur lui apparut
dans la flamme d’un buisson en feu.
Moïse regarda : le buisson brûlait
sans se consumer.
    Moïse se dit alors :
« Je vais faire un détour
pour voir cette chose extraordinaire :
pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? »
    Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir,
et Dieu l’appela du milieu du buisson :
« Moïse ! Moïse ! »
Il dit :
« Me voici ! »
    Dieu dit alors :
« N’approche pas d’ici !
Retire les sandales de tes pieds,
car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! »
    Et il déclara :
« Je suis le Dieu de ton père,
le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. »
Moïse se voila le visage
car il craignait de porter son regard sur Dieu.
    Le Seigneur dit :
« J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple
qui est en Égypte,
et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants.
Oui, je connais ses souffrances.
    Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens
et le faire monter de ce pays
vers un beau et vaste pays,
vers un pays, ruisselant de lait et de miel.
    Maintenant donc, va !
Je t’envoie chez Pharaon :
tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. »
    Moïse répondit à Dieu :
« J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai :
‘Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.’
Ils vont me demander quel est son nom ;
que leur répondrai-je ? »
    Dieu dit à Moïse :
« Je suis qui je suis.
Tu parleras ainsi aux fils d’Israël :
‘Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : Je-suis’. »
    Dieu dit encore à Moïse :
« Tu parleras ainsi aux fils d’Israël :
‘Celui qui m’a envoyé vers vous,
c’est Le Seigneur,
le Dieu de vos pères,
le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob’.
C’est là mon nom pour toujours,
c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en d’âge. »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 6-7, 8.11)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (Ps 102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.
Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint.

Deuxième lecture

La vie de Moïse avec le peuple au désert, l’Écriture l’a racontée pour nous avertir (1 Co 10, 1-6.10-12)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
je ne voudrais pas vous laisser ignorer
que, lors de la sortie d’Égypte,
nos pères étaient tous sous la protection de la nuée,
et que tous ont passé à travers la mer.
    Tous, ils ont été unis à Moïse par un baptême
dans la nuée et dans la mer ;
    tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ;
    tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ;
car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait,
et ce rocher, c’était le Christ.
    Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu :
leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert.
    Ces événements devaient nous servir d’exemple,
pour nous empêcher de désirer ce qui est mal
comme l’ont fait ces gens-là.
    Cessez de récriminer
comme l’ont fait certains d’entre eux :
ils ont été exterminés.
    Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple,
et l’Écriture l’a raconté pour nous avertir,
nous qui nous trouvons à la fin des temps.
    Ainsi donc, celui qui se croit solide,
qu’il fasse attention à ne pas tomber.

    – Parole du Seigneur.


Évangile

« Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même » (Lc 13, 1-9)
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.

Convertissez-vous, dit le Seigneur,
car le royaume des Cieux est tout proche.
Gloire au Christ,
Sagesse éternelle du Dieu vivant.
Gloire à toi, Seigneur.
(Mt 4, 17)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
    Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
    Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
    Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
    Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
    Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
    Il dit alors à son vigneron :
‘Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
    Mais le vigneron lui répondit :
‘Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
    Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

+ Cardinal Jorge MEJÍA Archiviste et Bibliothécaire de la S.R.I.
(Città del Vaticano, Saint-Siège)

Aujourd'hui troisième dimanche de Carême, la lecture de l'Évangile contient un appel à la pénitence et à la conversion. Ou plutôt, l'exigence d'un changement de vie.

"Se convertir" signifie, dans le langage de l'Évangile, changer d'attitude intérieure, et aussi de style extérieur. C'est l'un des mots les plus utilisés dans l'Évangile. Souvenons-nous qu'avant la venue du Seigneur Jésus, saint Jean-Baptiste résumait sa prédication par cette même expression: «Il prêchait un baptême de conversion» (Mc 1,4). Et, aussitôt après, la prédication de Jésus est résumée par ces mots: «Convertissez-vous et croyez à l'Évangile» (Mc 1,15).

La lecture d'aujourd'hui a cependant des caractéristiques propres, qui requièrent une attention fidèle et une réponse à la hauteur. L'on peut dire que la première partie, avec ses deux références historiques (le sang répandu par Pilate et la tour effondrée), contient une menace. Impossible de le dire autrement! Nous regrettons ces deux malheurs -à l'époque soufferts et pleurés- mais Jésus-Christ, très sérieusement, nous dit à tous: -Si vous ne changez pas de vie, «vous périrez tous comme eux» (Lc 13,5).

Ce qui nous montre deux choses. D'abord, le sérieux absolu de l'engagement chrétien. Ensuite, qu'en ne nous y efforçant pas comme Dieu le veut, nous prenons le risque d'une mort, non dans ce monde, mais bien pire, dans l'autre: la perdition éternelle. Les deux morts de notre texte ne sont que les figures d'une autre mort, sans comparaison avec les premières.

Chacun saura en quoi consiste pour lui cette exigence de changement. Personne n'est épargné. Si cela nous inquiète, la seconde partie nous console. Le "vigneron", qui est Jésus, demande au maître de la vigne, son Père, d'attendre encore un an. Pendant ce temps, il fera tout son possible (et même l'impossible, en mourant pour nous), pour que la vigne donne son fruit. Alors, changeons de vie! C'est tout le message du Carême. Prenons-le au sérieux. Les saints -saint Ignace, par exemple, même s'il s'y prit tard- par la grâce de Dieu changent et nous encouragent à changer.


" Maître, laisse-le encore cette année, peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir "

samedi 23 mars 2019

Samedi 23 mars, Lectures & Méditation du jour : "Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie"

Première lecture

« Tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés ! » (Mi 7, 14-15.18-20)
Lecture du livre du prophète Michée

Seigneur, avec ta houlette,
sois le pasteur de ton peuple,
du troupeau qui t’appartient,
qui demeure isolé dans le maquis,
entouré de vergers.
Qu’il retrouve son pâturage à Bashane et Galaad,
comme aux jours d’autrefois !
Comme aux jours où tu sortis d’Égypte,
tu lui feras voir des merveilles !
Qui est Dieu comme toi, pour enlever le crime,
pour passer sur la révolte
comme tu le fais à l’égard du reste, ton héritage :
un Dieu qui ne s’obstine pas pour toujours dans sa colère
mais se plaît à manifester sa faveur ?
De nouveau, tu nous montreras ta miséricorde,
tu fouleras aux pieds nos crimes,
tu jetteras au fond de la mer tous nos péchés !
Ainsi tu accordes à Jacob ta fidélité,
à Abraham ta faveur,
comme tu l’as juré à nos pères
depuis les jours d’autrefois.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(102 (103), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12)
R/ Le Seigneur est tendresse et pitié. (102, 8a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse !
Il n’est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés.


Évangile

« Ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie » (Lc 15, 1-3.11-32)
Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.

Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi.
Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
(Lc 15, 18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les publicains et les pécheurs
venaient tous à Jésus pour l’écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,
et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Un homme avait deux fils.
Le plus jeune dit à son père :
“Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.”
Et le père leur partagea ses biens.
Peu de jours après,
le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait,
et partit pour un pays lointain
où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre.
Il avait tout dépensé,
quand une grande famine survint dans ce pays,
et il commença à se trouver dans le besoin.
Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays,
qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
Il aurait bien voulu se remplir le ventre
avec les gousses que mangeaient les porcs,
mais personne ne lui donnait rien.
Alors il rentra en lui-même et se dit :
“Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance,
et moi, ici, je meurs de faim !
Je me lèverai, j’irai vers mon père,
et je lui dirai :
Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.
Traite- moi comme l’un de tes ouvriers.”
Il se leva et s’en alla vers son père.
Comme il était encore loin,
son père l’aperçut et fut saisi de compassion ;
il courut se jeter à son cou
et le couvrit de baisers.
Le fils lui dit :
“Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
Mais le père dit à ses serviteurs :
“Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller,
mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds,
allez chercher le veau gras, tuez-le,
mangeons et festoyons,
car mon fils que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé.”
Et ils commencèrent à festoyer.
Or le fils aîné était aux champs.
Quand il revint et fut près de la maison,
il entendit la musique et les danses.
Appelant un des serviteurs,
il s’informa de ce qui se passait.
Celui-ci répondit :
“Ton frère est arrivé,
et ton père a tué le veau gras,
parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”
Alors le fils aîné se mit en colère,
et il refusait d’entrer.
Son père sortit le supplier.
Mais il répliqua à son père :
“Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis.
Mais, quand ton fils que voilà est revenu
après avoir dévoré ton bien avec des prostituées,
tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
Le père répondit :
“Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi,
et tout ce qui est à moi est à toi.
Il fallait festoyer et se réjouir ;
car ton frère que voilà était mort,
et il est revenu à la vie ;
il était perdu,
et il est retrouvé !” »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Homélies sur les psaumes, Ps 138, 5-6; CCL 40, 1992-1993 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 347)

   « De loin tu as compris mes pensées, tu as découvert mon sentier, tu as prévu tous mes chemins » (Ps 138,2-3). Pendant que je suis encore voyageur, avant mon arrivée dans la patrie, tu as compris ma pensée. Songez au fils cadet, parti au loin... L'aîné n'était pas parti au loin, il travaillait aux champs et il symbolisait les saints qui, sous la Loi, observaient les pratiques et les préceptes de la Loi.

    Mais le genre humain, qui s'était égaré dans le culte des idoles, était « parti au loin ». Rien, en effet, n'est aussi loin de celui qui t'a créé que cette image modelée par toi-même, pour toi. Le fils cadet partit donc dans une région lointaine, emportant avec lui sa part d'héritage et, comme nous l'apprend l'Evangile, il la gaspilla... Après tant de malheurs et d'accablement, d'épreuves et de dénuement, il se rappela son père et voulut revenir vers lui. Il se dit : « Je me lèverai, et j'irai vers mon père… » Mais celui que j’avais abandonné, n'est-il pas partout ? C’est pourquoi dans l'Evangile, le Seigneur nous dit que son père « vint au-devant de lui ». C'est vrai, parce qu'il avait « compris de loin ses pensées. Tu as prévu tous mes chemins ». Lesquels ? sinon les mauvais chemins qu'il avait suivis pour abandonner son père, comme s'il pouvait se cacher à ses regards qui le réclament, ou comme si la misère écrasante qui le réduisait à garder les porcs n'était pas le châtiment que le père lui infligeait dans son éloignement en vue de le recevoir à son retour ?…

    Dieu sévit contre nos passions, où que nous allions, si loin que nous puissions nous éloigner. Donc, comme un fuyard qu'on arrête, le fils dit : « Tu as découvert mon sentier, et tu as prévu tous mes chemins ». Mon chemin, si long soit-il, n’a pas pu m’éloigner de ton regard. J’avais beaucoup marché, mais tu étais là où je suis arrivé. Avant même que j'y sois entré, avant même que j'y aie marché, tu l’as vu d'avance. Et tu as permis que je suive mes chemins dans la peine, pour que, si je ne voulais plus peiner, je revienne dans tes chemins… Je confesse ma faute devant toi: j'ai suivi mon propre sentier, je me suis éloigné de toi ; je t'ai quitté, toi auprès de qui j'étais bien; et pour mon bien, il a été mauvais pour moi d'avoir été sans toi. Car, si je m'étais trouvé bien sans toi, je n'aurais peut-être pas voulu revenir à toi.


" ton frère était perdu, et il est retrouvé ! "

vendredi 22 mars 2019

Vendredi 22 mqrs, Lectures & Méditation du jour : "Voici l’héritier : venez ! tuons-le !"

Première lecture

« Voici l’expert en songes qui arrive ! Allons-y, tuons-le » (Gn 37, 3-4.12-13a.17b-28)
Lecture du livre de la Genèse

Israël, c’est-à-dire Jacob,
aimait Joseph plus que tous ses autres enfants,
parce qu’il était le fils de sa vieillesse,
et il lui fit faire une tunique de grand prix.
En voyant qu’il leur préférait Joseph,
ses autres fils se mirent à détester celui-ci,
et ils ne pouvaient plus lui parler sans hostilité.
Les frères de Joseph étaient allés à Sichem
faire paître le troupeau de leur père.
Israël dit à Joseph :
« Tes frères ne gardent-ils pas le troupeau à Sichem ?
Va donc les trouver de ma part ! »
Joseph les trouva à Dotane.
Ceux-ci l’aperçurent de loin et, avant qu’il arrive près d’eux,
ils complotèrent de le faire mourir.
Ils se dirent l’un à l’autre :
« Voici l’expert en songes qui arrive !
C’est le moment, allons-y, tuons-le,
et jetons-le dans une de ces citernes.
Nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré,
et on verra ce que voulaient dire ses songes ! »
Mais Roubène les entendit, et voulut le sauver de leurs mains.
Il leur dit :
« Ne touchons pas à sa vie. »
Et il ajouta :
« Ne répandez pas son sang :
jetez-le dans cette citerne du désert,
mais ne portez pas la main sur lui. »
Il voulait le sauver de leurs mains
et le ramener à son père.
Dès que Joseph eut rejoint ses frères,
ils le dépouillèrent de sa tunique,
la tunique de grand prix qu’il portait,
ils se saisirent de lui et le jetèrent dans la citerne,
qui était vide et sans eau.
Ils s’assirent ensuite pour manger.
En levant les yeux, ils virent une caravane d’Ismaélites
qui venait de Galaad.
Leurs chameaux étaient chargés d’aromates,
de baume et de myrrhe
qu’ils allaient livrer en Égypte.
Alors Juda dit à ses frères :
« Quel profit aurions-nous à tuer notre frère
et à dissimuler sa mort ?
Vendons-le plutôt aux Ismaélites
et ne portons pas la main sur lui,
car il est notre frère,
notre propre chair. »
Ses frères l’écoutèrent.
Des marchands madianites qui passaient par là
retirèrent Joseph de la citerne,
ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites,
et ceux-ci l’emmenèrent en Égypte.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(104 (105), 4a.5a.6, 16-17, 18-19, 20-21)
R/ Souvenez-vous des merveilles
que le Seigneur a faites.
(104, 5a)
Cherchez le Seigneur et sa puissance,
souvenez-vous des merveilles qu’il a faites,
vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis.
Il appela sur le pays la famine,
le privant de toute ressource.
Mais devant eux il envoya un homme,
Joseph, qui fut vendu comme esclave.
On lui met aux pieds des entraves,
on lui passe des fers au cou ;
il souffrait pour la parole du Seigneur,
jusqu’au jour où s’accomplit sa prédiction.
Le roi ordonne qu’il soit relâché,
le maître des peuples, qu’il soit libéré.
Il fait de lui le chef de sa maison,
le maître de tous ses biens.

Évangile

« Voici l’héritier : venez ! tuons-le ! » (Mt 21, 33-43.45-46)
Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !

Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !
(Jn 3, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
« Écoutez cette parabole :
Un homme était propriétaire d’un domaine ;
il planta une vigne,
l’entoura d’une clôture,
y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde.
Puis il loua cette vigne à des vignerons,
et partit en voyage.
Quand arriva le temps des fruits,
il envoya ses serviteurs auprès des vignerons
pour se faire remettre le produit de sa vigne.
Mais les vignerons se saisirent des serviteurs,
frappèrent l’un,
tuèrent l’autre,
lapidèrent le troisième.
De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs
plus nombreux que les premiers ;
mais on les traita de la même façon.
Finalement, il leur envoya son fils,
en se disant :
“Ils respecteront mon fils.”
Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux :
“Voici l’héritier : venez ! tuons-le,
nous aurons son héritage !”
Ils se saisirent de lui,
le jetèrent hors de la vigne
et le tuèrent.
Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra,
que fera-t-il à ces vignerons ? »
On lui répond :
« Ces misérables, il les fera périr misérablement.
Il louera la vigne à d’autres vignerons,
qui lui en remettront le produit en temps voulu. »
Jésus leur dit :
« N’avez-vous jamais lu dans les Écritures :
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux !

Aussi, je vous le dis :
Le royaume de Dieu vous sera enlevé
pour être donné à une nation
qui lui fera produire ses fruits. »
En entendant les paraboles de Jésus,
les grands prêtres et les pharisiens
avaient bien compris qu’il parlait d’eux.
Tout en cherchant à l’arrêter,
ils eurent peur des foules,
parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Benoît Terrenoir, LC
regnumchristi.fr

1. La parabole des vignerons homicides se situe dans le contexte des derniers jours du Christ à Jérusalem. Il vient d’y faire son entrée triomphale et il sait que sa Passion est désormais imminente. Les polémiques contre les grands prêtres et les anciens se multiplient et ceux-ci sont plus décidés que jamais à le faire disparaître. Dans cette situation tendue, pourquoi Jésus ne choisit-il pas la stratégie de la discrétion ? On dirait qu’il fait exprès de rajouter de l’huile sur le feu. Ici, il affirme explicitement aux autorités juives que, derrière l’image des vignerons homicides, ce sont elles qui sont visées. Ce sont elles qui se sont considérées les maîtres de la Loi et du culte, alors qu’elles n’en sont que les gardiens. Ce sont elles qui ont refusé d’écouter les prophètes qui, à l’instar de Jean-Baptiste, annonçaient la conversion. Ce sont elles, finalement, qui s’aveuglent volontairement pour ne pas reconnaître le Messie.
Jésus n’a pas peur de reprocher tout cela face aux grands prêtres et aux pharisiens. Pourquoi ? S’il était venu pour établir la paix, il aurait pris soin de ménager les susceptibilités. Mais il n’est pas venu pour établir la paix. Du moins, pas une paix humaine construite à base de compromis. Comme l’écrit Benoît XVI dans l’introduction de Jésus de Nazareth : « Qu’est-ce que Jésus a vraiment apporté, s’il n’a pas apporté la paix dans le monde, le bien-être pour tous, un monde meilleur ? Qu’a-t-il apporté ? La réponse est très simple : Dieu. Il a apporté Dieu.» C’est pour cela que le Christ insiste tellement. Il veut absolument que les grands prêtres et les anciens se tournent de nouveau vers Dieu. Ils avaient abandonné le Seigneur. Le Seigneur, lui, ne veut pas les abandonner.

2. La parabole des vignerons homicides ne s’adresse pas seulement aux chefs des Juifs du temps de Jésus. Elle s’adresse aussi à moi. Elle évoque une histoire d’amour entre Dieu et moi. Mais pour comprendre cette histoire, il faut relire le chapitre 5 du livre d’Isaïe. Le prophète y parle d’une vigne que le Seigneur a plantée avec soin et cultivée avec amour. Tout laissait prévoir une vendange abondante. Cependant, au moment de cueillir les fruits, le Seigneur n’a trouvé que des raisins immangeables.
Comme les vignerons de la parabole, cette vigne ingrate est une image de ma relation avec Dieu. De lui, j’ai tout reçu : ma vie, ma famille, mes qualités, etc. Surtout, la capacité d’aimer et d’être aimé, qui est la clé de mon bonheur. Et pourtant, je l’ignore, je méprise ses dons. Je ne dois pas être sévère envers les autorités juives de l’époque, car je ne suis pas meilleur qu’elles. Moi aussi, j’ai tourné le dos à Dieu, à chaque fois que j’ai préféré l’égoïsme à l’amour. Seigneur, prends pitié de moi !

3. C’est seulement à la fin de la parabole que l’on trouve sa clé d’interprétation. Cette vigne, Jésus le dit explicitement, c’est le Royaume de Dieu. Et le Royaume de Dieu n’est pas un domaine privé, un espace intime où je me retrouve en tête-à-tête exclusif avec le Seigneur. Non, le Royaume de Dieu est destiné à accueillir des hommes de tous les temps et de tous les horizons. Comme le dit le Christ lui-même, « beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux » (Mt 8, 11).
Autrement dit, je ne suis pas tout seul dans cette vigne. J’y travaille avec une multitude de vignerons, ou plutôt une multitude de fils de Dieu, étant donné que nous avons tous été adoptés par lui le jour de notre baptême. C’est avec toute l’Église que je suis appelé à porter du fruit. D’ailleurs, tout seul, ce serait impossible. Comme l’affirme le pape François dans Evangelii Gaudium : « Ce salut, que Dieu réalise et que l’Église annonce joyeusement, est destiné à tous, et Dieu a préparé un chemin pour s’unir chacun des êtres humains de tous les temps. Il a choisi de les convoquer comme peuple et non pas comme des êtres isolés. Personne ne se sauve tout seul, c’est-à-dire, ni comme individu isolé ni par ses propres forces . » (n° 113).


" Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. "

jeudi 21 mars 2019

Jeudi 21 mars, Lectures & Méditation du jour : "Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance"

Première lecture

« Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur » (Jr 17, 5-10)
Lecture du livre du prophète Jérémie

Ainsi parle le Seigneur :
Maudit soit l’homme
qui met sa foi dans un mortel,
qui s’appuie sur un être de chair,
tandis que son cœur se détourne du Seigneur.
Il sera comme un buisson sur une terre désolée,
il ne verra pas venir le bonheur.
Il aura pour demeure les lieux arides du désert,
une terre salée, inhabitable.
Béni soit l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur,
dont le Seigneur est la confiance.
Il sera comme un arbre, planté près des eaux,
qui pousse, vers le courant, ses racines.
Il ne craint pas quand vient la chaleur :
son feuillage reste vert.
L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude :
il ne manque pas de porter du fruit.
Rien n’est plus faux que le cœur de l’homme,
il est incurable.
Qui peut le connaître ?
Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs
et qui scrute les reins,
afin de rendre à chacun selon sa conduite,
selon le fruit de ses actes.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(1, 1-2, 3, 4.6)
R/ Heureux est l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur.
(39, 5a)
Heureux est l’homme
    qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre
    planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille
    balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

Évangile

« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » (Lc 16, 19-31)
Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.

Heureux ceux qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance.
Ta parole, Seigneur, est vérité,
et ta loi, délivrance.
(cf. Lc 8, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche,
vêtu de pourpre et de lin fin,
qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare,
qui était couvert d’ulcères.
Il aurait bien voulu se rassasier
de ce qui tombait de la table du riche ;
mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut,
et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi,
et on l’enterra.
Au séjour des morts, il était en proie à la torture ;
levant les yeux,
il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria :
“Père Abraham,
prends pitié de moi
et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau
pour me rafraîchir la langue,
car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham,
rappelle-toi :
tu as reçu le bonheur pendant ta vie,
et Lazare, le malheur pendant la sienne.
Maintenant, lui, il trouve ici la consolation,
et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme
a été établi entre vous et nous,
pour que ceux qui voudraient passer vers vous
ne le puissent pas,
et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche répliqua :
“Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare
dans la maison de mon père.
En effet, j’ai cinq frères :
qu’il leur porte son témoignage,
de peur qu’eux aussi ne viennent
dans ce lieu de torture !”
Abraham lui dit :
“Ils ont Moïse et les Prophètes :
qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il,
mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver,
ils se convertiront.”
Abraham répondit :
“S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes,
quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts :
ils ne seront pas convaincus.” »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Xavier SOBREVÍA i Vidal
(Castelldefels, Espagne)
 
Aujourd'hui l'Évangile est une parabole qui nous dévoile la réalité de l'homme après sa mort. Jésus nous parle de prix ou châtiment d'après notre comportement.

Le contraste entre le riche et le pauvre est très fort. Le luxe et l'indifférence du riche; la pathétique situation de Lazare, avec les chiens qui viennent lécher ses ulcères (cf. Lc 16,19-21). Tout cela a un grand réalisme qui nous met en scène.

Nous pouvons songer, où serais-je si j'étais une des deux protagonistes de la parabole? Notre société nous incite à toute heure à bien vivre. Avec du confort et bien-être, en jouissant et sans préoccupations. Vivre pour soi-même, sans s'occuper d'autrui, ou tout au plus, en ne nous préoccupant que le nécessaire pour tranquilliser notre conscience, mais pas par un sens de justice, amour ou solidarité.

Aujourd'hui on nous présente la nécessité d'écouter Dieu dans notre vie, de nous y convertir et d'en profiter du temps qu'Il nous a accordé. Dans cette vie nous jouons la vie.

Jésus clarifie l'existence de l'enfer et nous décrit quelques unes de ses caractéristiques: la peine qui souffrent nos sens —«qu'il trempe le bout de son doigt dans l'eau et me rafraîchisse la langue; car je souffre cruellement dans cette flamme» (Lc 16,24) — et l'éternité —«il y a entre nous et vous un grand abîme» (Lc 16,26).

Saint Grégoire le Grand nous dit que «on dit toutes ces choses afin que personne ne puisse prétexter l'ignorance». Il faut se dépouiller du vieil homme et devenir libre pour aimer son prochain. Il faut répondre aux souffrances des pauvres, des malades ou de ceux qui ont été abandonnés. Il serait bon de nous souvenir souvent de cette parabole pour qu'elle puisse nous faire devenir plus responsables de notre vie. Nous devons tous mourir. Et il faut y être toujours prêt, parce qu'un jour nous serons certainement jugés.
 
" quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus "

mercredi 20 mars 2019

Mercredi 20 mars, Lectures & Méditation du jour : "Ils le condamneront à mort"

Première lecture

« Allons, attaquons-le » (Jr 18, 18-20)
Lecture du livre du prophète Jérémie

Mes ennemis ont dit :
« Allons, montons un complot contre Jérémie.
La loi ne va pas disparaître par manque de prêtre,
ni le conseil, par manque de sage,
ni la parole, par manque de prophète.
Allons, attaquons-le par notre langue,
ne faisons pas attention à toutes ses paroles. »
Mais toi, Seigneur, fais attention à moi,
écoute ce que disent mes adversaires.
Comment peut-on rendre le mal pour le bien ?
Ils ont creusé une fosse pour me perdre.
Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence
pour te parler en leur faveur,
pour détourner d’eux ta colère.
– Parole du Seigneur.

Psaume

(30 (31), 5-6, 14, 15-16)
R/ Sauve-moi, mon Dieu, par ton amour. (30, 17)
Tu m’arraches au filet qu’ils m’ont tendu ;
oui, c’est toi mon abri.
En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
J’entends les calomnies de la foule :
de tous côtés c’est l’épouvante.
Ils ont tenu conseil contre moi,
ils s’accordent pour m’ôter la vie.
Moi, je suis sûr de toi, Seigneur,
je dis : « Tu es mon Dieu ! »
Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
des mains hostiles qui s’acharnent.

Évangile

« Ils le condamneront à mort » (Mt 20, 17-28)
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus, montant à Jérusalem,
prit à part les Douze disciples
et, en chemin, il leur dit :
« Voici que nous montons à Jérusalem.
Le Fils de l’homme sera livré
aux grands prêtres et aux scribes,
ils le condamneront à mort
et le livreront aux nations païennes
pour qu’elles se moquent de lui,
le flagellent et le crucifient ;
le troisième jour, il ressuscitera. »
Alors la mère des fils de Zébédée
s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean,
et elle se prosterna pour lui faire une demande.
Jésus lui dit :
« Que veux-tu ? »
Elle répondit :
« Ordonne que mes deux fils que voici
siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche,
dans ton Royaume. »
Jésus répondit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? »
Ils lui disent :
« Nous le pouvons. »
Il leur dit :
« Ma coupe, vous la boirez ;
quant à siéger à ma droite et à ma gauche,
ce n’est pas à moi de l’accorder ;
il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. »
Les dix autres, qui avaient entendu,
s’indignèrent contre les deux frères.
Jésus les appela et dit :
« Vous le savez :
les chefs des nations les commandent en maîtres,
et les grands font sentir leur pouvoir.
Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi :
celui qui veut devenir grand parmi vous
sera votre serviteur ;
et celui qui veut être parmi vous le premier
sera votre esclave.
Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Francesc JORDANA i Soler
(Mirasol, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui l'Église —sous l'inspiration du Saint Esprit— nous propose en ce temps de Carême un texte dans lequel Jésus demande à ses disciples —à nous aussi, par conséquent— un changement de mentalité. Jésus, aujourd'hui, fait exploser les vues trop humaines et terrestres de ses disciples et leur ouvre un nouvel horizon de compréhension quant au style de vie de ceux qui le suivent.

Nos inclinations naturelles nous portent à dominer les choses et les personnes, à commander et à ordonner, pour qu'on fasse ce qui nous plait, pour que les gens nous reconnaissent un status, une position sociale. Eh bien, le chemin que Jésus nous propose est à l'opposé: «Quiconque veut être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave» (Mt 20,26-27). “Serviteur”, “esclave”: Nous ne pouvons en rester à l'énoncé de ces mots! Nous les avons entendu des centaines de fois, nous devons être capables d'entrer en contact avec la réalité qu'ils signifient et confronter cette réalité à nos attitudes et à nos comportements.

Le Concile Vatican II a affirmé que «l'homme acquiert sa plénitude à travers le service et le don désintéressé aux autres». Dans ce cas, il nous semble que nous donnons notre vie, alors qu'en vérité nous la trouvons. L'homme qui ne vit pas pour servir, ne sert pas pour vivre. Et pour cette manière de vivre, notre modèle est le Christ lui-même —l'homme pleinement homme— car «le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs» (Mt 20,28).

Être serviteur, esclave, exactement comme nous le demande Jésus, est impossible pour nous. C'est hors de portée de notre pauvre volonté: nous devons implorer, espérer et désirer intensément que ces dons nous soient concédés. Le Carême et ses pratiques —le jeûne, l'aumône et la prière— nous rappellent que pour recevoir ces dons nous devons nous y disposer dûment.

" Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? "