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Avec une volonté de partage d'une foi commune en Notre Seigneur et Père qui nous accompagne et nous suit.

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lundi 31 décembre 2018

Lundi 31 décembre, Lectures & Méditation du jour : "Le Verbe s'est fait chair"

Première lecture

« C’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction, et vous avez tous la connaissance » (1 Jn 2, 18-21)
Lecture de la première lettre de saint Jean
Mes enfants,
c’est la dernière heure
et, comme vous l’avez appris,
un anti-Christ, un adversaire du Christ, doit venir ;
or, il y a dès maintenant beaucoup d’anti-Christs ;
nous savons ainsi que c’est la dernière heure.
Ils sont sortis de chez nous
mais ils n’étaient pas des nôtres ;
s’ils avaient été des nôtres,
ils seraient demeurés avec nous.
Mais pas un d’entre eux n’est des nôtres,
et cela devait être manifesté.
Quant à vous,
c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction,
et vous avez tous la connaissance.
Je ne vous ai pas écrit que vous ignorez la vérité,
mais que vous la connaissez,
et que de la vérité ne vient aucun mensonge.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(95, 1-2a, 11-12a, 12b-13ab)
R/ Joie au ciel ! Exulte la terre ! (95, 11)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !
Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.
Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.



Évangile

Le Verbe s'est fait chair (Jn 1, 1-18)
Alléluia, Alléluia.
Le Verbe s’est fait chair,
il a établi parmi nous sa demeure.
À tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu.
Alléluia.   (cf. Jn 1, 14a.12a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement auprès de Dieu.
C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.
Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant :
« C’est de lui que j’ai dit :
Celui qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était. »
Tous nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé David COMPTE i Verdaguer
(Manlleu, Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, c'est le dernier jour de l'année. Fréquemment, un mélange de sentiments —même contradictoires— refont surface dans nos coeurs en cette période de l'année. C'est comme si un échantillon des différents moments vécus dans le courant de l'année, et aussi de ceux qu'on aurait aimé vivre, viennent dans nos esprits. L'Evangile d'aujourd'hui peut nous aider à les mettre en perspective pour pouvoir commencer le nouvel an avec entrain.

«La Parole était Dieu (…). Tout se fit pour elle» (Jn 1,1.3). A l'heure de faire le bilan de l'année, il faut se rappeler que chaque jour vécu est un don reçu. C'est pour cela que quel que soit la manière dont nous en avons profité, aujourd'hui nous devons rendre grâce pour chaque minute de l'année.

Mais le don de la vie ne suffit pas. Nous sommes toujours dans le besoin. C'est pour cela que l'Evangile d'aujourd'hui nous apporte une parole clé: “accueillir”. «Et la parole s'est fait chair» (Jn 1,14). Accueillir Dieu lui-même! Dieu, se faisant homme, se met à notre portée. “Accueillir” signifie Lui ouvrir nos portes, Le laisser entrer dans nos vies, dans nos projets, dans ces actes qui remplissent nos journées. Jusqu'à quel point avons-nous accueilli Dieu et lui avons-nous permis d'entrer en nous?

«La Parole est la lumière véritable qui illumine tout homme qui vient de ce monde» (Jn 1,9). Accueillir Jésus veut dire se laisser questionner par lui. Laisser ses critères illuminer tant nos pensées les plus intimes comme nos actions, dans le travail ou dans nos relations sociales. Que nos actions puissent s'accorder aux siennes!

«La vie est la lumière» (Jn 1,4). Mais la foi est quelque chose de plus que de simples critères. C'est notre vie joint à la Vie. Ce n'est pas seulement notre effort mais surtout, don et grâce. Vie reçue au sein de l'Eglise, surtout à travers les sacrements. Quelle place ont-ils dans ma vie chrétienne?

«A tous ceux qui l'ont reçu il leur a donné le pouvoir de se faire Fils de Dieu» (Jn 1,12). Tout un projet passionnant pour cette année que nous allons entamer!


" Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. "

dimanche 30 décembre 2018

Dimanche 30 décembre, Lectures & Méditaiton du jour : "Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi"

Première lecture

« Samuel demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie » (1 S 1, 20-22.24-28)
Lecture du premier livre de Samuel

Elcana s’unit à Anne sa femme,
et le Seigneur se souvint d’elle.
    Anne conçut
et, le temps venu, elle enfanta un fils ;
elle lui donna le nom de Samuel (c’est-à-dire : Dieu exauce)
car, disait-elle,
« Je l’ai demandé au Seigneur. »
    Elcana, son mari, monta au sanctuaire
avec toute sa famille
pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel
et s’acquitter du vœu pour la naissance de l’enfant.
    Mais Anne n’y monta pas.
Elle dit à son mari :
« Quand l’enfant sera sevré,
je l’emmènerai :
il sera présenté au Seigneur,
et il restera là pour toujours. »
    Lorsque Samuel fut sevré,
Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ;
l’enfant était encore tout jeune.
Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans,
un sac de farine et une outre de vin.
    On offrit le taureau en sacrifice,
et on amena l’enfant au prêtre Éli.
    Anne lui dit alors :
« Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie !
Aussi vrai que tu es vivant,
je suis cette femme qui se tenait ici près de toi
pour prier le Seigneur.
    C’est pour obtenir cet enfant que je priais,
et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande.
    À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose.
Il demeurera à la disposition du Seigneur tous les jours de sa vie. »
Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 83 (84), 2-3, 5-6, 9-10)
R/ Heureux les habitants de ta maison, Seigneur ! (Ps 83, 5a)
De quel amour sont aimées tes demeures,
Seigneur, Dieu de l’univers.
Mon âme s’épuise à désirer les parvis du Seigneur ;
mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant !
Heureux les habitants de ta maison :
ils pourront te chanter encore !
Heureux les hommes dont tu es la force :
des chemins s’ouvrent dans leur cœur !
Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière ;
écoute, Dieu de Jacob.
Dieu, vois notre bouclier,
regarde le visage de ton messie.

Deuxième lecture

« Nous sommes appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (1 Jn 3, 1-2.21-24)
Lecture de la première lettre de saint Jean

Bien-aimés,
    voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons appelés enfants de Dieu
– et nous le sommes.
Voici pourquoi le monde ne nous connaît pas :
c’est qu’il n’a pas connu Dieu.
    Bien-aimés,
dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu,
mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté.
Nous le savons : quand cela sera manifesté,
nous lui serons semblables
car nous le verrons tel qu’il est.
    Bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous avons de l’assurance devant Dieu.
    Quoi que nous demandions à Dieu,
nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements,
et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux.
    Or, voici son commandement :
mettre notre foi
dans le nom de son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l’a commandé.
    Celui qui garde ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;
et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous,
puisqu’il nous a donné part à son Esprit.

    – Parole du Seigneur.


Évangile

« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)
Alléluia. Alléluia.
Seigneur, ouvre notre cœur
pour nous rendre attentifs aux paroles de ton Fils.
Alléluia. (cf. Ac 16, 14b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
    Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
    À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
    Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
    Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.
    C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
    et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
    En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
    Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
    Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.
    Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
    Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Patricia Freisz, membre de Regnum Christi
regnumchristi.fr

   Jésus montre qu'il est homme et même enfant, « écoutant » humblement les adultes. Il est un exemple pour les enfants, leur apprenant la modestie et la déférence qui leur convient. Il leur dit : « Aimez Dieu et honorez vos parents et sachez leur préférer Dieu quand il le faut. » Au premier rang, le service de Dieu puis l’obéissance aux parents.

   Jésus montre qu’il est Dieu, se révélant par sa sagesse avant de se manifester à l’âge adulte par ses miracles. Il interroge les docteurs mais bien plutôt pour les enseigner. La pédagogie de Jésus est souvent d’enseigner en interrogeant. Jésus répond aussi, sans timidité, avec humilité et « tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses ».
La sagesse de Dieu, manifestée en Jésus à Jérusalem, remplit tous les temps et tous les lieux.

   Nous voyons quelle peine se donnent Joseph et Marie pour chercher Jésus ! Quelle anxiété les accompagne ! Et nous, comment cherchons-nous notre Sauveur ? Avec quelle ferveur, quelle persévérance ?
« Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. ». « Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. » Marie contemple avec joie ce qu’elle comprend et sait attendre avec patience et confiance que s’éclaircisse ce qu’elle ne comprend pas.


"  Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ? "  †



vendredi 28 décembre 2018

Vendredi 28 décembre, Lectures & Méditation du jour : "Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem"

Première lecture

« Le sang de Jésus nous purifie de tout péché » (1 Jn 1, 5 – 2, 2)
Lecture de la première lettre de saint Jean

    Bien-aimés,
    tel est le message que nous avons entendu de Jésus Christ
et que nous vous annonçons :
Dieu est lumière ;
en lui, il n’y a pas de ténèbres.
    Si nous disons que nous sommes en communion avec lui,
alors que nous marchons dans les ténèbres,
nous sommes des menteurs,
nous ne faisons pas la vérité.
    Mais si nous marchons dans la lumière,
comme il est lui-même dans la lumière,
nous sommes en communion les uns avec les autres,
et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.
    Si nous disons que nous n’avons pas de péché,
nous nous égarons nous-mêmes,
et la vérité n’est pas en nous.
    Si nous reconnaissons nos péchés,
lui qui est fidèle et juste
va jusqu’à pardonner nos péchés
et nous purifier de toute injustice.
    Si nous disons que nous sommes sans péché,
nous faisons de lui un menteur,
et sa parole n’est pas en nous.
    Mes petits enfants,
je vous écris cela pour que vous évitiez le péché.
Mais si l’un de nous vient à pécher,
nous avons un défenseur devant le Père :
Jésus Christ, le Juste.
    C’est lui qui, par son sacrifice,
obtient le pardon de nos péchés,
non seulement les nôtres,
mais encore ceux du monde entier.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 123 (124), 2-3, 4-5, 6a.7cd-8)
R/ Comme un oiseau, nous avons échappé
au filet du chasseur.
(Ps 123, 7ab)
Sans le Seigneur qui était pour nous
quand des hommes nous assaillirent,
alors ils nous avalaient tout vivants,
dans le feu de leur colère.
Alors le flot passait sur nous,
le torrent nous submergeait ;
alors nous étions submergés
par les flots en furie.
Béni soit le Seigneur !
Le filet s’est rompu : nous avons échappé.
Notre secours est le nom du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre.


Évangile

« Hérode envoya tuer tous les enfants de Bethléem » (Mt 2, 13-18)
Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons
toi, dont témoignent les martyrs.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Après le départ des mages,
voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph
et lui dit :
« Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère,
et fuis en Égypte.
Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse,
car Hérode va rechercher l’enfant
pour le faire périr. »
    Joseph se leva ;
dans la nuit, il prit l’enfant et sa mère,
et se retira en Égypte,
    où il resta jusqu’à la mort d’Hérode,
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
D’Égypte, j’ai appelé mon fils.
    Alors Hérode, voyant que les mages s’étaient moqués de lui,
entra dans une violente fureur.
Il envoya tuer tous les enfants jusqu’à l’âge de deux ans
à Bethléem et dans toute la région,
d’après la date qu’il s’était fait préciser par les mages.
    Alors fut accomplie la parole prononcée
par le prophète Jérémie :
    Un cri s’élève dans Rama,
pleurs et longue plainte :
c’est Rachel qui pleure ses enfants
et ne veut pas être consolée,
car ils ne sont plus.


            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Eusèbe le Gallican (5e siècle), moine, puis évêque
Sermon 219 ; PL 39, 2150 (trad. Solesmes, Lectionnaire, t. 1, p. 1097 rev.)

   Le roi traître Hérode, trompé par les mages, envoie ses sbires à Bethléem et dans tous les environs pour tuer les enfants de moins de deux ans… Mais tu n’as donc rien obtenu, barbare cruel et arrogant : tu peux faire des martyrs, tu ne peux pas trouver le Christ. Ce tyran malheureux croyait que l’avènement du Seigneur notre Sauveur le renverserait de son trône royal. Mais il n’en est pas ainsi. Le Christ n’était pas venu pour usurper la gloire d’autrui, mais pour nous faire don de la sienne. Il n’était pas venu pour s’emparer d’un royaume terrestre, mais pour accorder le Royaume des cieux. Il n’était pas venu pour voler des dignités, mais pour souffrir des injures et des sévices. Il n’était pas venu pour préparer sa tête sacrée à un diadème de pierreries, mais à une couronne d’épines. Il n’était pas venu pour siéger glorieusement au-dessus des sceptres, mais pour être bafoué et crucifié.

   À la naissance du Seigneur, « Hérode a été troublé et tout Jérusalem avec lui » (Mt 2,3). Quoi d’étonnant, si l’impiété est troublée par la naissance de la bonté ? Voici qu’un homme en armes s’effraie de celui qui est couché dans une mangeoire, un roi orgueilleux tremble devant l’humble, celui qui est revêtu de pourpre redoute le tout-petit enveloppé de langes… Il feignait de vouloir adorer celui qu’il cherchait à faire périr (Mt 2,8). Mais la Vérité ne craint pas les embûches du mensonge… La traîtrise ne peut pas trouver le Christ, car ce n’est pas par la cruauté mais par la foi que l’on doit chercher Dieu, qui vit et règne pour les siècles des siècles. Amen.


" Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie "



jeudi 27 décembre 2018

Jeudi 27 décembre, Lectures & Méditation du jour : "L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau"

Première lecture

« Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons » (1 Jn 1, 1-4)
Lecture de la première lettre de saint Jean

Bien-aimés,
ce qui était depuis le commencement,
ce que nous avons entendu,
ce que nous avons vu de nos yeux,
ce que nous avons contemplé
et que nos mains ont touché
du Verbe de vie,
nous vous l’annonçons.
Oui, la vie s’est manifestée,
nous l’avons vue,
et nous rendons témoignage :
nous vous annonçons
la vie éternelle qui était auprès du Père
et qui s’est manifestée à nous.
Ce que nous avons vu et entendu,
nous vous l’annonçons à vous aussi,
pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous.
Or nous sommes, nous aussi, en communion avec le Père
et avec son Fils, Jésus Christ.
Et nous écrivons cela,
afin que notre joie soit parfaite.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 96 (97), 1-2, 5-6, 11-12)
R/ Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes !
 
(Ps 96, 12a)
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
Ténèbre et nuée l’entourent,
justice et droit sont l’appui de son trône.

Les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,
devant le Maître de toute la terre.
Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.

Une lumière est semée pour le juste,
et pour le cœur simple, une joie.
Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes ;
rendez grâce en rappelant son nom très saint.



Évangile

« L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau » (Jn 20, 2-8)
Alléluia, Alléluia.
À toi, Dieu, notre louange !
Toi, le Seigneur, nous t’acclamons.
C'est toi que les Apôtres glorifient.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC

1. Marie Madeleine, la messagère

Lorsque Dieu intervient dans l’histoire humaine, son action est forcément circonscrite dans l’espace et dans le temps. Seul un nombre limité de personnes peut en être témoin oculaire. Contrairement à la connaissance secrète de quelques initiés, l’agir de Dieu se révèle à de modestes créatures, pour qu’elles transmettent la nouvelle au monde, au risque de l’incrédulité et en se soumettant à l’aval de l’autorité.
Pourquoi Marie Madeleine, la pécheresse, est-elle choisie comme messagère et non pas Marie, la Vierge immaculée ? Puisque Marie est la première bénéficiaire de la grâce, Marie Madeleine est précurseur de la religiosité populaire, la force d’espérance de l’Église en marche vers Dieu. La foi du peuple en effet pansera souvent les plaies des controverses théologiques ou des guerres entre chrétiens au fil des siècles.

2. Se rendre au tombeau
Comme à la scène de la Nativité, la Résurrection du Christ ouvre dans l’horizon humain le passage entre ce monde et l’autre : la grotte de Bethléem en début de vie, le tombeau du Christ en fin de vie. Les langes de la grotte et les linges du tombeau revêtent le corps humain du Christ et le nôtre pour en protéger l’extrême fragilité.
Avec les bergers et les deux disciples, venons contempler la scène, acter l’événement et adorer le mystère ! Lorsque la vie et la mort mettent à défi notre raison, nous prenons du recul par rapport à nos convictions et appréhensions de la réalité : cela nous rend humbles. Si le mystère du tombeau inscrit les événements dans la pierre (physique quantique), à plus forte raison doit-il imprégner dans nos cœurs l’émerveillement !
 
3. Jean, l’évangéliste : il vit, et il crut La foi est le but des expériences spirituelles ou des événements extraordinaires de la grâce. Il ne sert à rien de voir un miracle si cela ne conduit pas à la foi. Avant d’être un don de Dieu, la foi est une relation de confiance envers le témoin et en définitive envers Dieu. Grâce à la vertu infuse de la foi reçue au baptême, l’âme arrive à comprendre la promesse de Dieu comme significative.
Puissions-nous, comme le saint apôtre Jean, croire en ce que nous voyons, avec les yeux de l’esprit, au lieu d’attendre des signes visibles pour commencer à croire ! Laissons la « grâce actuelle » du témoignage raviver en nous la foi théologale. Que la lecture de l’Évangile fasse de nous des flambeaux, comme l’a été Jean, pour que nous en embrasions d’autres.

 † " Il vit, et il crut "

mercredi 26 décembre 2018

Mercredi 26 décembre, Lecture & Méditation du jour : "Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père"

Première lecture

« Voici que je contemple les cieux ouverts » (Ac 6, 8-10; 7, 54-60)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
Étienne, rempli de la grâce et de puissance de Dieu,
accomplissait parmi le peuple
des prodiges et des signes éclatants.
Intervinrent alors certaines gens de la synagogue
dite des Affranchis,
ainsi que des Cyrénéens et des Alexandrins,
et aussi des gens originaires
de Cilicie et de la province d’Asie.
Ils se mirent à discuter avec Étienne,
mais sans pouvoir résister
à la sagesse et à l’Esprit qui le faisaient parler.
Ceux qui écoutaient ce discours
avaient le cœur exaspéré
et grinçaient des dents contre Étienne.
Mais lui, rempli de l’Esprit Saint,
fixait le ciel du regard :
il vit la gloire de Dieu,
et Jésus debout à la droite de Dieu.
Il déclara :
« Voici que je contemple les cieux ouverts
et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »
Alors ils poussèrent de grands cris
et se bouchèrent les oreilles.
Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui,
l’entraînèrent hors de la ville
et se mirent à le lapider.
Les témoins avaient déposé leurs vêtements
aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.
Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi :
« Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »
Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte :
« Seigneur, ne leur compte pas ce péché. »
Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 30, 3bc.4b, 6.8a.9b, 17.20cd)
R/ En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit.
 
(Ps 30, 6a)
Sois le rocher qui m’abrite,
la maison fortifiée qui me sauve.
Pour l’honneur de ton nom,
tu me guides et me conduis.
En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
Ton amour me fait danser de joie :
devant moi, tu as ouvert un passage.
Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour.
Tu combles, à la face du monde,
ceux qui ont en toi leur refuge.

Évangile

« Ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père » (Mt 10, 17-22)
Alléluia, Alléluia.
Béni soit au nom du Seigneur, celui qui vient ;
Dieu, le Seigneur, nous illumine.
Alléluia. (Ps 117, 26a.27a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Méfiez-vous des hommes :
ils vous livreront aux tribunaux
et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois
à cause de moi :
il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens.
Quand on vous livrera,
ne vous inquiétez pas
de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz :
ce que vous aurez à dire
vous sera donné à cette heure-là.
Car ce n’est pas vous qui parlerez,
c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère livrera son frère à la mort,
et le père, son enfant ;
les enfants se dresseront contre leurs parents
et les feront mettre à mort.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ;
mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin,
celui-là sera sauvé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Josep Mª MASSANA i Mola OFM
(Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, alors que nous venons de savourer l'expérience profonde de la Naissance de l'Enfant Jésus, le panorama liturgique change. Nous pourrions penser que célébrer un martyr ne cadre pas avec l'enchantement de Noël… Le martyre de Saint Stéphane, que nous vénérons comme protomartyr du christianisme rentre pleinement dans la théologie de l'Incarnation du Fils de Dieu. Jésus est venu au monde pour déverser son Sang pour nous. Stéphane a été le premier a déverser son sang pour Jésus. Nous lisons dans cet Evangile comment Jésus Lui-même l'a annoncé "On vous livrera aux tribunaux… vous serez amenés devant des gouverneurs et des rois pour témoigner (Mt 10,17.18). Précisément "martyr" signifie exactement cela : témoin.

Ce témoignage de parole et d'œuvre est donné grâce à la force de l'Esprit Saint : "L'Esprit de votre Père (…) parlera à travers vous (Mt 10,19). Comme nous le lisons dans les "Actes des Apôtres", chapitre 7, Stéphane, conduit aux tribunaux, a donné une leçon magistrale, en parcourant l'Ancien Testament, en démontrant que tout l'Ancien Testament convergeait vers le Nouveau en la Personne de Jésus. En Lui s'accomplit tout ce qui a été annoncé par les prophètes et enseigné par les patriarches.

Dans le récit de son martyre nous trouvons une très belle allusion à la Trinité : "Stéphane, rempli de l'Esprit Saint, regarda fixement le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu" (Actes 7,55). Son expérience fut une sorte de dégustation de la Gloire du Ciel. Et Stéphane mourut comme Jésus, en pardonnant à ceux qui l'immolaient : "Seigneur, ne prends pas en compte ce péché" (Actes 7,60) ; il pria avec les paroles du Maître : "Père, pardonne-les car ils ne savent pas ce qu'ils font (Lc 23, 34).

Demandons à ce martyr que nous sachions vivre comme lui, remplis de l'Esprit Saint afin que, en fixant les yeux vers le ciel, nous voyons Jésus à la droite de Dieu. Cette expérience nous fera d'ores et déjà jouir du ciel pendant que nous sommes sur la terre.


" ne vous inquiétez pas de savoir ce que vous direz ni comment vous le direz "



mardi 25 décembre 2018

Mardi 25 décembre, Nativité du Seigneur, Lectures & Méditation du jour : "Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous"

Première lecture

« Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu » (Is 52, 7-10)
Lecture du livre du prophète Isaïe

    Comme ils sont beaux sur les montagnes,
les pas du messager,
celui qui annonce la paix,
qui porte la bonne nouvelle,
qui annonce le salut,
et vient dire à Sion :
« Il règne, ton Dieu ! »
    Écoutez la voix des guetteurs :
ils élèvent la voix,
tous ensemble ils crient de joie
car, de leurs propres yeux,
ils voient le Seigneur qui revient à Sion.
    Éclatez en cris de joie,
vous, ruines de Jérusalem,
car le Seigneur console son peuple,
il rachète Jérusalem !
    Le Seigneur a montré la sainteté de son bras
aux yeux de toutes les nations.
Tous les lointains de la terre
ont vu le salut de notre Dieu.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6)
R/ La terre entière a vu
le Sauveur que Dieu nous donne.
(cf. Ps 97, 3)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !
Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments ;
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur !

Deuxième lecture

« Dieu nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-6)
Lecture de la lettre aux Hébreux

À bien des reprises
et de bien des manières,
Dieu, dans le passé,
a parlé à nos pères par les prophètes ;
    mais à la fin, en ces jours où nous sommes,
il nous a parlé par son Fils
qu’il a établi héritier de toutes choses
et par qui il a créé les mondes.
    Rayonnement de la gloire de Dieu,
expression parfaite de son être,
le Fils, qui porte l’univers
par sa parole puissante,
après avoir accompli la purification des péchés,
s’est assis à la droite de la Majesté divine
dans les hauteurs des cieux ;
    et il est devenu bien supérieur aux anges,
dans la mesure même où il a reçu en héritage
un nom si différent du leur.
    En effet, Dieu déclara-t-il jamais à un ange :
Tu es mon Fils,
moi, aujourd’hui, je t’ai engendré ?

Ou bien encore :
Moi, je serai pour lui un père,
et lui sera pour moi un fils ?

    À l’inverse, au moment d’introduire le Premier-né
dans le monde à venir,
il dit :
Que se prosternent devant lui
tous les anges de Dieu.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-18)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui la lumière a brillé sur la terre.
Peuples de l’univers, entrez dans la clarté de Dieu ;
venez tous adorer le Seigneur !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

    Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
    Il était au commencement auprès de Dieu.
    C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
    En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
    la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
    Il y eut un homme envoyé par Dieu ;
son nom était Jean.
    Il est venu comme témoin,
pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui.
    Cet homme n’était pas la Lumière,
mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.
    Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
    Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
    Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
    Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
    Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle,
ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
    Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.
    Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant :
« C’est de lui que j’ai dit :
Celui qui vient derrière moi
est passé devant moi,
car avant moi il était. »
    Tous, nous avons eu part à sa plénitude,
nous avons reçu grâce après grâce ;
    car la Loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.
    Dieu, personne ne l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu,
lui qui est dans le sein du Père,
c’est lui qui l’a fait connaître.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint Basile (v. 330-379) moine et évêque de Césarée en Cappadoce, docteur de l'Église
Homélie sur la sainte génération du Christ, 2.6 ; PG 31, 1459s (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 172 rev.)

Dieu sur terre, Dieu parmi les hommes ! Cette fois il ne promulgue pas sa Loi au milieu des éclairs, au son de la trompette, sur la montagne fumante, dans l'obscurité d'un orage terrifiant (Ex 19,16s), mais il s'entretient d'une façon douce et paisible, dans un corps humain, avec ses frères de race. Dieu dans la chair !... Comment la divinité peut-elle habiter la chair ? Comme le feu habite le fer, non pas en quittant le lieu où il brûle, mais en se communiquant. En effet, le feu ne se jette pas sur le fer, mais en demeurant à sa place, il lui communique sa puissance. En cela il n'est nullement diminué, mais il remplit entièrement le fer auquel il se communique. De la même manière, Dieu, le Verbe, qui « a habité parmi nous », n'est pas sorti de lui-même. « Le Verbe qui s'est fait chair » n'a pas été soumis au changement ; le ciel n'a pas été dépouillé de celui qu'il contenait, et pourtant la terre a accueilli dans son sein celui qui est dans les cieux.

   Pénètre-toi de ce mystère : Dieu est dans la chair afin de tuer la mort qui s'y cache... « Quand la grâce de Dieu s'est manifestée pour notre salut » (Tt 2,11), quand « s'est levé le Soleil de justice » (Ml 3,20), « la mort a été engloutie dans la victoire » (1Co 15,54) parce qu'elle ne pouvait pas coexister avec la vie véritable. Ô profondeur de la bonté et de l'amour de Dieu pour les hommes ! Rendons gloire avec les bergers, dansons avec les chœurs des anges, car « aujourd'hui est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur » (Lc 2,11-12).

   « Dieu, le Seigneur, nous illumine » (Ps 117,27), non sous son aspect de Dieu, pour ne pas épouvanter notre faiblesse, mais sous son aspect de serviteur, afin de conférer la liberté à ceux qui étaient condamnés à la servitude. Qui aurait le cœur assez endormi et assez indifférent pour ne pas se réjouir, exulter d'allégresse, rayonner de joie devant cet évènement ? C'est une fête commune à toute la création. Tous doivent y contribuer, nul ne doit se montrer ingrat. Nous aussi, élevons la voix pour chanter notre allégresse !


† " le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous " †

lundi 24 décembre 2018

Lundi 24 décembre, Lectures & Méditation du jour : "Le soleil levant nous visitera"

Première lecture

La royauté de David subsistera pour toujours devant la face du Seigneur (2 S 7, 1-5.8b-12.14a.16)
Lecture du deuxième livre de Samuel

Le roi David habitait enfin dans sa maison.
Le Seigneur lui avait accordé la tranquillité
en le délivrant de tous les ennemis qui l’entouraient.
Le roi dit alors au prophète Nathan :
« Regarde ! J’habite dans une maison de cèdre,
et l’arche de Dieu habite sous un abri de toile ! »
Nathan répondit au roi :
« Tout ce que tu as l’intention de faire,
fais-le,
car le Seigneur est avec toi. »
Mais, cette nuit-là,
la parole du Seigneur fut adressée à Nathan :
« Va dire à mon serviteur David :
Ainsi parle le Seigneur :
Est-ce toi qui me bâtiras une maison
pour que j’y habite ?
C’est moi qui t’ai pris au pâturage,
derrière le troupeau,
pour que tu sois le chef de mon peuple Israël.
J’ai été avec toi partout où tu es allé,
j’ai abattu devant toi tous tes ennemis.
Je t’ai fait un nom aussi grand
que celui des plus grands de la terre.
Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël,
je l’y planterai, il s’y établira
et ne tremblera plus,
et les méchants ne viendront plus l’humilier,
comme ils l’ont fait autrefois,
depuis le jour où j’ai institué des juges
pour conduire mon peuple Israël.
Oui, je t’ai accordé la tranquillité
en te délivrant de tous tes ennemis.

Le Seigneur t’annonce
qu’il te fera lui-même une maison.
Quand tes jours seront accomplis
et que tu reposeras auprès de tes pères,
je te susciterai dans ta descendance un successeur,
qui naîtra de toi,
et je rendrai stable sa royauté.
Moi, je serai pour lui un père ;
et lui sera pour moi un fils.
Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi,
ton trône sera stable pour toujours. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(88 (89), 2-3, 4-5, 27.29)
R/ Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !
cf. 88, 2a

L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ;
ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ;
ta fidélité est plus stable que les cieux.

« Avec mon élu, j’ai fait une alliance,
j’ai juré à David, mon serviteur :
J’établirai ta dynastie pour toujours,
je te bâtis un trône pour la suite des âges.

« Il me dira : Tu es mon Père,
mon Dieu, mon roc et mon salut !
Sans fin je lui garderai mon amour,
mon alliance avec lui sera fidèle. »

Évangile

Le soleil levant nous visitera (Lc 1, 67-79)
Alléluia, Alléluia.
Viens, Soleil levant,
splendeur de justice et lumière éternelle !
Illumine ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, à la naissance de Jean Baptiste,
Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint
et prononça ces paroles prophétiques :
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
qui visite et rachète son peuple.
Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,
comme il l’avait dit par la bouche des saints,
par ses prophètes, depuis les temps anciens :
salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,
amour qu’il montre envers nos pères,
mémoire de son alliance sainte ;
serment juré à notre père Abraham
de nous rendre sans crainte,
afin que, délivrés de la main des ennemis,
nous le servions dans la justice et la sainteté,
en sa présence, tout au long de nos jours.

Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé
prophète du Très-Haut ;
tu marcheras devant, à la face du Seigneur,
et tu prépareras ses chemins,
pour donner à son peuple de connaître le salut
par la rémission de ses péchés,
grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu,
quand nous visite l’astre d’en haut,
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort,
pour conduire nos pas
au chemin de la paix. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


   En ce vingt-quatre décembre, la liturgie nous fait contempler un événement qui n’a pas eu lieu la veille de Noël, mais six mois plus tôt, lors de la naissance de saint Jean-Baptiste, dont le père, Zacharie, était devenu muet. Le texte que l’Évangile d’aujourd’hui nous propose est précisément le cantique qui monta aux lèvres du vieillard quand il retrouva l’usage de la parole. Ce cantique, que l’on appelle traditionnellement le Benedictus, fait allusion à l’histoire du peuple d’Israël. On y trouve Abraham, l’homme que Dieu avait choisi pour fonder son peuple. On y trouve aussi David, le grand roi qui devait compter le Messie parmi ses descendants. On y mentionne les saints des temps anciens, les prophètes et les pères, bref, tout ce que l’Ancien Testament comptait d’hommes justes et pieux. Et le point commun entre tous ces vénérables personnages, c’est qu’ils ont tous cru à une promesse, la promesse du salut. Ils ont tous prêté foi au serment juré par Dieu à Abraham et perpétué ensuite jusqu’à l’époque de Zacharie.
Mais en quoi consiste cette promesse de salut ? Dans son cantique, le vieillard parle de rémission des péchés, de libération, de rachat, de lumière, de paix, … Comment comprendre tout cela ? Ni les patriarches, ni les prophètes, ni Zacharie lui-même n’expliquent exactement en quoi consiste le salut. Ce qu’ils laissent entrevoir, c’est que la réalisation de cette promesse dépassera leurs espoirs les plus fous. Comment « ceux qui habitent les ténèbres », comment ceux qui n’ont jamais vu la lumière du soleil pourraient imaginer la clarté du jour ? En apercevant les premiers rayons de l’aurore, ils ne peuvent qu’en soupçonner la splendeur. Et cela leur suffit pour louer le Seigneur : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël ! »

   Avec tous les baptisés, je fais partie, moi aussi, du nouveau peuple d’Israël. Alors que l’ancien Israël bénissait Dieu sans avoir vu l’accomplissement du salut, je peux le louer en pleine connaissance de cause. J’ai vu la naissance, la vie, la mort et la Résurrection du Messie tant attendu. Ou, du moins, ceux qui l’ont vu l’ont transmis aux générations suivantes, et ce témoignage est arrivé jusqu’à moi, jusqu’à ce vingt-quatre décembre 2018 où, encore une fois, le cantique de Zacharie a résonné pendant l’office des laudes chanté dans les couvents, les abbayes et les églises du monde entier. Si je ne prie pas encore les laudes, rien ne m’empêche de commencer ma journée en louant le Seigneur et en m’unissant ainsi à l’hymne du nouvel Israël.
Mais en me levant ce matin, je n’étais peut-être pas d’humeur à louer Dieu. Les ténèbres qui m’environnent sont peut-être trop épaisses pour que je puisse voir la lumière du salut. Je suis peut-être comme un enfant qui n’arrive pas à dormir et qui regarde sa montre avec angoisse en constatant qu’il lui reste encore plusieurs heures d’obscurité à affronter avant le lever du jour. Dans ces cas-là, lorsque tout est sombre autour de moi, il faut me souvenir de la lueur d’espérance que le Seigneur a déposé dans mon cœur le jour de mon baptême. Cette lueur a beau être ensevelie sous des montagnes d’égoïsme, elle reste toujours là. Le Seigneur n’a pas abandonné Israël malgré les longues années d’exil et de servitude. Il ne m’abandonnera pas non plus. Il me laisse toujours la porte ouverte pour revenir à lui, Dieu de tendresse et d’amour.

   Il peut y avoir encore une autre raison qui m’empêche de louer Dieu ce matin. Cette fois, ce n’est pas que la nuit soit trop sombre, c’est que je ne me rends pas compte qu’il fait nuit. Je peux avoir l’impression que tout va très bien, que je n’ai nul besoin d’être libéré, que je n’ai ni « ennemis » dont Dieu devrait me sauver, ni « oppresseurs » dont les mains me retiendraient prisonnier. Même si je n’arrive pas à mettre un nom ou un concept sur ces visages pleins de haine et ces mains hostiles dont parle le cantique de Zacharie, celui-ci mentionne néanmoins un ennemi face auquel je ne peux pas rester indifférent : « l’ombre de la mort ». Mourir, disparaître à jamais, voilà le grand ennemi. C’est l’ennemi ultime (cf. 1 Co 15, 26) dont la menace plane sur moi tout au long de ma vie. Personne n’a jamais vaincu la mort. Personne… sauf cet enfant qui va naître de la lignée de David, ce bébé que la Sainte Vierge Marie portait déjà en son sein quand elle rencontra Zacharie, ce sauveur dont nous fêterons la naissance cette nuit. Lui seul est ressuscité, lui seul a vaincu la mort, lui seul peut me faire partager la vie éternelle, la vraie vie, auprès de laquelle ma vie présente n’est qu’une ombre de vie. Alors, même si je ne ressens pas le besoin du salut, même si je ne me considère pas esclave du mal (cf. Jn 8, 33), il me suffit simplement de comparer ma vie à la vie éternelle pour comprendre que j’ai besoin d’un Sauveur qui me fasse passer des ténèbres à son admirable lumière (cf. 1 P 2, 9).


" tu seras appelé prophète du Très-Haut [...] pour conduire nos pas au chemin de la paix "

dimanche 23 décembre 2018

Dimanche 23 décembre,4ème dimanche de l'Avent : "D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?"

Première lecture

« De toi sortira celui qui doit gouverner Israël » (Mi 5, 1-4a)
Lecture du livre du prophète Michée

Ainsi parle le Seigneur :
    Toi, Bethléem Éphrata,
le plus petit des clans de Juda,
c’est de toi que sortira pour moi
celui qui doit gouverner Israël.
Ses origines remontent aux temps anciens,
aux jours d’autrefois.
    Mais Dieu livrera son peuple
jusqu’au jour où enfantera...
celle qui doit enfanter,
et ceux de ses frères qui resteront
rejoindront les fils d’Israël.
    Il se dressera et il sera leur berger
par la puissance du Seigneur,
par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu.
Ils habiteront en sécurité,
car désormais il sera grand jusqu’aux lointains de la terre,
    et lui-même, il sera la paix !

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 79 (80), 2a.c.3bc, 15-16a, 18-19)
R/ Dieu, fais-nous revenir ;
que ton visage s’éclaire,
et nous serons sauvés !
(Ps 79, 4)
Berger d’Israël, écoute,
resplendis au-dessus des Kéroubim !
Réveille ta vaillance
et viens nous sauver.
Dieu de l’univers, reviens !
Du haut des cieux, regarde et vois :
visite cette vigne, protège-la,
celle qu’a plantée ta main puissante.
Que ta main soutienne ton protégé,
le fils de l’homme qui te doit sa force.
Jamais plus nous n’irons loin de toi :
fais-nous vivre et invoquer ton nom !

Deuxième lecture

« Me voici, je suis venu pour faire ta volonté » (He 10, 5-10)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
    en entrant dans le monde,
le Christ dit :
Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,
mais tu m’as formé un corps.
    Tu n’as pas agréé les holocaustes
ni les sacrifices pour le péché ;
    alors, j’ai dit :
Me voici,
je suis venu, mon Dieu, pour faire ta volonté,
ainsi qu’il est écrit de moi dans le Livre.

    Le Christ commence donc par dire :
Tu n’as pas voulu ni agréé
les sacrifices et les offrandes,
les holocaustes et les sacrifices pour le péché,

ceux que la Loi prescrit d’offrir.
    Puis il déclare :
Me voici, je suis venu pour faire ta volonté.
Ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
    Et c’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés,
par l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps,
une fois pour toutes.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)
Alléluia. Alléluia.
Voici la servante du Seigneur :
que tout m’advienne selon ta parole.
Alléluia. (Lc 1, 38)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint François de Sales (1567-1622)
évêque de Genève et docteur de l'Église
(in Ephata I, Le Sarment/Fayard 1988)

   C'est le propre de l'Esprit Saint, lorsqu'il touche un cœur, d'en chasser toute tiédeur. Il aime la promptitude, il est ennemi des délais, des retards dans l'exécution de la volonté de Dieu... « Marie partit en hâte »...
 
   Quelles grâces tombèrent sur la maison de Zacharie lorsque Marie y entra ! Si Abraham reçut tant de grâces pour avoir hébergé trois anges en sa maison, quelles bénédictions tombèrent sur la maison de Zacharie où entra l'ange du grand conseil (Is 9,6), la vraie arche d'alliance, le divin prophète, notre Seigneur enclos dans le sein de Marie ! Toute la maison en fut comblée de joie : l'enfant tressaillit, le père recouvra la vue, la mère fut remplie du Saint Esprit et reçut le don de prophétie. Voyant Notre Dame entrer dans sa maison, elle s'écria : « D'où me vient ceci que la Mère de mon Dieu vienne me visiter ? »... Et Marie, entendant ce que sa cousine disait à sa louange, s'humilia et rendit gloire à Dieu de tout. Confessant que tout son bonheur procédait de ce que Dieu « avait regardé l'humilité de sa servante », elle entonna ce beau et admirable cantique de son Magnificat.
 
   Combien devons-nous être comblés de joie, nous aussi, lorsque nous visite ce divin Sauveur dans le Saint Sacrement et par les grâces intérieures, les paroles qu'il dit journellement dans notre cœur !
" Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. "

samedi 22 décembre 2018

Samedi 22 décembre, Lectures & Méditation du jour : "Le Puissant fit pour moi des merveilles"

Première lecture

Anne rend grâce pour la naissance de son fils Samuel (1 S 1, 24-28)
Lecture du premier livre de Samuel

    En ces jours-là,
    lorsque Samuel fut sevré,
Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ;
l’enfant était encore tout jeune.
Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans,
un sac de farine et une outre de vin.
    On offrit le taureau en sacrifice,
et on amena l’enfant au prêtre Éli.
    Anne lui dit alors :
« Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie !
Aussi vrai que tu es vivant,
je suis cette femme qui se tenait ici près de toi
pour prier le Seigneur.
    C’est pour obtenir cet enfant que je priais,
et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande.
    À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose.
Il demeurera à la disposition du Seigneur
tous les jours de sa vie. »
Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.

— Parole du Seigneur.

Cantique

(1 S 2, 1, 4-5ab, 6-7, 8abcd)
R/ Mon cœur exulte à cause du Seigneur :
c'est lui qui me sauve.
(cf. 1 S 2, 1a)
Mon cœur exulte à cause du Seigneur ;
mon front s’est relevé grâce à mon Dieu !
Face à mes ennemis, s’ouvre ma bouche :
oui, je me réjouis de ton salut !
L’arc des forts est brisé,
mais le faible se revêt de vigueur.
Les plus comblés s’embauchent pour du pain,
et les affamés se reposent.
Le Seigneur fait mourir et vivre ;
il fait descendre à l’abîme et en ramène.
Le Seigneur rend pauvre et riche ;
il abaisse et il élève.
De la poussière il relève le faible,
il retire le malheureux de la cendre
pour qu’il siège parmi les princes
et reçoive un trône de gloire.

Évangile

« Le Puissant fit pour moi des merveilles » (Lc 1, 46-56)
Alléluia, Alléluia.
Viens, Roi de l’univers, pierre angulaire de l’Église !
À l’homme que tu as pétri de la terre
viens apporter le salut.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

        En ce temps-là,
Marie rendit grâce au Seigneur
    en disant :
« Mon âme exalte le Seigneur,
            exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !  
    Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
    Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
    Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
    Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
    Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
    Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
    Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour
    de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
    Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Francesc PERARNAU i Cañellas
(Girona, Espagne)

Aujourd'hui, l'Evangile de la Messe nous présente à notre considération le Magnificat, que Marie, pleine de joie, entonne dans la maison de sa parente Elisabeth, mère de Jean Baptiste. Les paroles de Marie nous apportent une réminiscence d'autres chants bibliques qu'elle connaissait très bien et qu'elle avait récités et contemplés à tant d'occasions. Mais, maintenant dans ses lèvres, ces mêmes paroles ont un sentiment beaucoup plus profond: l'esprit de la Mère de Dieu se transparaît à travers elles et nous montre la pureté de son cœur. Chaque jour, l'Église le fait sien dans la Liturgie des Heures quand, priant les veilles, elle dirige vers le ciel ce même chant avec lequel Marie se réjouissait, bénissait et rendait grâce à Dieu pour toutes ses bontés.

Marie s'est bénéficiée de la grâce la plus extraordinaire que jamais une autre femme n'a reçu et recevra: elle a été élue de Dieu, parmi toutes les femmes de l'histoire, pour être la Mère du Messie Rédempteur que l'Humanité attendait depuis des siècles. C'est l'honneur le plus haut jamais connue pour une personne humaine, et elle le reçoit avec une total simplicité et humilité, se rendant compte que tout est grâce, offre, et qu'elle n'ait rien devant l'immensité du pouvoir et de la grandeur de Dieu, qui a fait des merveilles en elle (cf. Lc 1,49). Une grande leçon d'humilité pour nous tous, fils d'Adam et héritiers d'une nature humaine marquée profondément par le péché originel duquel, jour après jour, nous entraînons les conséquences.

Nous arrivons au final du temps de l'Avent, un temps de conversion et de purification. Aujourd'hui c'est Marie qui nous enseigne le meilleur chemin. Méditer la prière de notre Mère —en voulant la faire nôtre— nous aidera a être plus humbles. Sainte Marie nous aidera si on lui demande avec confiance.

 † " Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! "

vendredi 21 décembre 2018

Vendredi 21 décembre, Lectures & Méditation du jour : "D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?"

Première lecture

« Voici mon bien-aimé qui vient. Il bondit sur les montagnes » (Ct 2, 8-14)
Lecture du Cantique des Cantiques

La voix de mon bien-aimé !
C’est lui, il vient…
Il bondit sur les montagnes,
il court sur les collines,
    mon bien-aimé, pareil à la gazelle,
au faon de la biche.
Le voici, c’est lui qui se tient
derrière notre mur :
il regarde aux fenêtres,
guette par le treillage.
    Il parle, mon bien-aimé,
il me dit :
    Lève-toi, mon amie, ma toute belle,
et viens…
    Vois,
l’hiver s’en est allé,
les pluies ont cessé,
elles se sont enfuies.
    Sur la terre apparaissent les fleurs,
le temps des chansons est venu
et la voix de la tourterelle s’entend
sur notre terre.
    Le figuier a formé ses premiers fruits,
la vigne fleurie exhale sa bonne odeur.
Lève-toi, mon amie, ma toute belle,
et viens…
    Ma colombe, dans les fentes du rocher,
dans les retraites escarpées,
que je voie ton visage,
que j’entende ta voix !
Ta voix est douce
et ton visage, charmant.

            – Parole du Seigneur.

OU BIEN

Première lecture

« Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi » (So 3, 14-18a)
Lecture du livre du prophète Sophonie

    Pousse des cris de joie, fille de Sion !
Éclate en ovations, Israël !
Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie,
fille de Jérusalem !
    Le Seigneur a levé les sentences qui pesaient sur toi,
il a écarté tes ennemis.
Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi.
Tu n’as plus à craindre le malheur.
    Ce jour-là, on dira à Jérusalem :
« Ne crains pas, Sion !
Ne laisse pas tes mains défaillir !
    Le Seigneur ton Dieu est en toi,
c’est lui, le héros qui apporte le salut.
Il aura en toi sa joie et son allégresse,
il te renouvellera par son amour ;
il exultera pour toi et se réjouira,
    comme aux jours de fête. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 32 (33), 2-3, 11-12, 20-21)
R/ Criez de joie pour le Seigneur,
chantez lui le cantique nouveau.
(cf. Ps 32, 1a.3a)
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
Chantez-lui le cantique nouveau,
de tout votre art soutenez l’ovation.
Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d’âge en âge.
Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine !
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
La joie de notre cœur vient de lui,
notre confiance est dans son nom très saint.



Évangile

« D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1, 39-45)
Alléluia, Alléluia.
Viens, Emmanuel,
notre Législateur et notre Roi !
Sauve-nous, Seigneur notre Dieu.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Corentin Jarry, LC
regnumchristi.fr

1. « Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. »
Marie se met en route vers le village de sa cousine Élisabeth « avec empressement » nous relate l’évangéliste Luc. Il faut savoir que la distance entre Nazareth et Ain Karim, le village de sa cousine déjà avancée en âge, et à son sixième mois de grossesse, varie entre 130 et 160 kilomètres en fonction de l’itinéraire choisi. C’est semblable à la distance entre Paris et Orléans. Elle s’y rend rapidement avec les moyens de l’époque, elle, une jeune fille d’à peine quatorze ans, car Élisabeth a besoin d’elle.
Marie est sans doute fatiguée après toutes ces journées de marche dans la poussière et la chaleur. Cependant, contemplons son silence empli de charité envers sa cousine enceinte. Marie veut simplement entrer chez Zacharie, cet homme encore muet car incrédule. Elle désire saluer sa cousine dans le silence de son amour. Elle ne dit rien. Elle est là pour qui est dans le besoin, car elle est la reine de l’amour qui s’abaisse en se faisant tout à tous dans l’humilité. Son entrée délicate et son humble salutation déverse chez ses hôtes l’amour de l’Esprit Saint.

2. « Remplie d’Esprit Saint, elle s’écria d’une voix forte (…) »
L’Esprit Saint, cette troisième personne de la sainte Trinité, bien souvent oublié, remplit la personne d’Élisabeth, à tel point qu’elle se met à crier d’une voix forte. Entendons donc ce cri de joie et d’allégresse. Pourquoi crier si elle se trouve chez elle dans un endroit retiré et calme ? Ce cri manifeste une certaine démesure, due peut-être à la grandeur du mystère à peine effleuré. N’est-ce pas le même type de cri dont nous parle saint Paul dans sa lettre aux Romains : « En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions ‘’Abba !’’, c’est-à-dire : Père ! » (Rm 8, 14-15) Ce cri d’une voix forte provient de l’Esprit Saint. La Vierge Marie, épouse du Saint-Esprit, vient apporter ce don précieux à sa cousine. Élisabeth, par l’allégresse de son cri, exprime cette folle démesure de la foi. Bien souvent, nous aussi, nous devons prendre des décisions un peu folles, mais nous préférons rester dans notre stérilité et vieillir au goût du monde et de la chair, sans oser ce saut de la foi en acceptant avec confiance notre filiation divine. La Vierge Marie vient nous aplanir le chemin, si nous la laissons entrer en notre maison, malgré notre incrédulité, et si nous nous laissons embrasser par son humble silence, malgré notre stérilité remplie de rationalisme et de notre ego toujours plus bruyant. Il faut sortir de notre esclavage de la chair grâce à la dépendance amoureuse de Jésus par Marie pleine de tendresse, et pouvoir ainsi crier avec Élisabeth :

3. « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
Faire confiance à Dieu, c’est faire confiance à une personne fidèle. Il ne nous décevra jamais. Les paroles d’Élisabeth, remplie de l’Esprit Saint sont d’une sagesse et d’une radicalité tranchante. Elle ne dit pas heureuse celle qui a cru à la promesse des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur, mais pleine de l’autorité du précurseur qu’elle porte en son sein, qui a tressailli d’allégresse en écoutant la salutation de Marie, elle affirme : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » Il s’agit de l’accomplissement des paroles. Par son oui, l’Esprit Saint a conçu dans le sein de la Vierge Marie le Verbe éternel. Il n’a suffi que d’un simple « voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38) pour que le fils de Dieu s’incarne.
Combien de fois ne suffira-t-il que de notre simple et libre soumission par amour aux paroles du Seigneur pour que s’accomplissent des véritables prodiges dans notre vie. Apprenons à dire oui comme Marie et à faire confiance pour que Jésus puisse s’incarner dans chacune de nos pensées et de nos actions. Demandons-lui aussi de nous enlever toutes nos peurs et tous nos obstacles, qui empêche cette simple confiance et abandon aux paroles du Seigneur.

" Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni "

jeudi 20 décembre 2018

Jeudi 20 décembre, Lectures & Méditation du jour : "Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils"

Première lecture

« Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)
Lecture du livre du prophète Isaïe

    En ces jours-là,
    le Seigneur parla ainsi au roi Acaz :
    « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu,
au fond du séjour des morts
ou sur les sommets, là-haut. »
    Acaz répondit :
« Non, je n’en demanderai pas,
je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. »
    Isaïe dit alors :
« Écoutez, maison de David !
Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes :
il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu !
    C’est pourquoi le Seigneur lui-même
vous donnera un signe :
Voici que la vierge est enceinte,
elle enfantera un fils,
qu’elle appellera Emmanuel
(c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6)
R/ Qu’il vienne, le Seigneur :
c’est lui, le roi de gloire !
(cf. Ps 23, 7c.10c)
Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.
Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.
Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !


Évangile

« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils » (Lc 1, 26-38)
Alléluia, Alléluia.
Viens, Clé de David !
Toi qui ouvres les portes du Royaume,
arrache à leur prison
les captifs des ténèbres.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    Au sixième mois d’Élisabeth,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
    L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
    À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
    L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
    Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
    Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
    il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »
    Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »
    L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
    Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
    Car rien n’est impossible à Dieu. »
    Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
regnumchristi.fr

   À la parole de l’ange, Marie sursaute. En effet, cette apparition surprenante d’un être « céleste » dépasse toute expérience humaine et bouleverse le cœur : l’âme perd ses repères. « Sois sans crainte, Marie ! » donne la paix et réconforte Marie. Dieu la rassure, car il l’appelle à de grandes responsabilités.
Cela est pareil pour notre vocation : l’appel à la sainteté de vie arrache l’âme au confort et invite à un certain abandon pour avoir part aux desseins de Dieu. L’appel est une invitation pour laquelle Dieu espère une réponse libre, par amour. Or, la liberté pose pour nos âmes pécheresses un réel problème. Le « cœur de Dieu » s’attriste de notre dureté.

   Marie qui conçoit le Verbe en son sein est modèle de l’âme qui écoute la parole et qui la met en pratique. Elle devient par son union à Dieu demeure de la Trinité bienheureuse, où le Fils trouve sa place. En Marie, le Verbe assume la chair et le sang humains.
La communion eucharistique donne au fidèle cette chair et ce sang du Christ pour trouver dans nos âmes le temple de Dieu, un bout de ciel. La communion n’est pas à prendre à la légère – ou alors, mieux vaut ne pas communier ! Comment est-ce que je reçois le Seigneur Jésus ? La communion m’engage-t-elle à la sainteté de vie ?

   « Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père. »
L’annonce se fonde sur les prophéties bibliques et se laisse vérifier dans la cohérence des événements : « Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission . » (Is 55, 11).
Le descendant de David, roi messie, était attendu. L’humanité avait besoin d’être sauvée de la corruption et de la déchéance. Il fallait et il faut un roi de l’univers, un juge de justice et de vérité au-dessus des intérêts particuliers. C’est Jésus. « Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »


" que tout m’advienne selon ta parole "


mercredi 19 décembre 2018

Mercredi 19 décembre, Lectures & Méditation du jour : "L'ange Gabriel annonce la naissance de Jean le Baptiste"

Première lecture

Un ange annonce la naissance de Samson (Jg 13, 2-7.24-25a)
Lecture du livre des Juges

En ces jours-là,
    il y avait un homme de Soréa, du clan de Dane, nommé Manoah.
Sa femme était stérile et n’avait pas eu d’enfant.
    L’ange du Seigneur apparut à cette femme et lui dit :
« Tu es stérile et tu n’as pas eu d’enfant.
        Mais tu vas concevoir et enfanter un fils.
Désormais, fais bien attention :
ne bois ni vin ni boisson forte,
et ne mange aucun aliment impur,
    car tu vas concevoir et enfanter un fils.
Le rasoir ne passera pas sur sa tête,
car il sera voué à Dieu dès le sein de sa mère.
C’est lui qui entreprendra de sauver Israël
de la main des Philistins. »
    La femme s’en alla dire à son mari :
« Un homme de Dieu est venu me trouver ;
il avait l’apparence d’un ange de Dieu
tant il était imposant.
Je ne lui ai pas demandé d’où il venait,
et il ne m’a pas fait connaître son nom.
    Mais il m’a dit :
“Tu vas devenir enceinte et enfanter un fils.
Désormais ne bois ni vin ni boisson forte,
et ne mange aucun aliment impur,
car l’enfant sera voué à Dieu dès le sein de sa mère
et jusqu’au jour de sa mort !” »
    La femme enfanta un fils, et elle lui donna le nom de Samson.
L’enfant grandit, le Seigneur le bénit,
    et l’Esprit du Seigneur commença à s’emparer de lui.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 70 (71), 1-2, 3, 5a.6, 16.17)
R/ Je n’ai que ta louange à ma bouche,
tout le jour, ta splendeur.
(cf. Ps 70, 8a)
En toi, Seigneur, j’ai mon refuge :
garde-moi d’être humilié pour toujours.
Dans ta justice, défends-moi, libère-moi,
tends l’oreille vers moi, et sauve-moi.
Sois le rocher qui m’accueille,
toujours accessible ;
tu as résolu de me sauver :
ma forteresse et mon roc, c’est toi !
Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m’as choisi dès le ventre de ma mère ;
tu seras ma louange toujours !
Je revivrai les exploits du Seigneur
en rappelant que ta justice est la seule.
Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse,
jusqu’à présent, j’ai proclamé tes merveilles.



Évangile

L'ange Gabriel annonce la naissance de Jean le Baptiste (Lc 1, 5-25)
Alléluia, Alléluia.
Viens, Rameau de Jessé,
étendard dressé à la face des nations !
Délivre-nous, ne tarde plus.
Alléluia.


Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée,
un prêtre du groupe d’Abia, nommé Zacharie.
Sa femme aussi était descendante d’Aaron ;
elle s’appelait Élisabeth.
    Ils étaient l’un et l’autre des justes devant Dieu :
ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur
de façon irréprochable.
    Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile
et, de plus, ils étaient l’un et l’autre avancés en âge.
    Or, tandis que Zacharie,
durant la période attribuée aux prêtres de son groupe,
assurait le service du culte devant Dieu,
    il fut désigné par le sort, suivant l’usage des prêtres,
pour aller offrir l’encens dans le sanctuaire du Seigneur.
    Toute la multitude du peuple était en prière au dehors
à l’heure de l’offrande de l’encens.
    L’ange du Seigneur lui apparut,
debout à droite de l’autel de l’encens.
    À sa vue, Zacharie fut bouleversé
et la crainte le saisit.
    L’ange lui dit :
« Sois sans crainte, Zacharie,
car ta supplication a été exaucée :
ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils,
et tu lui donneras le nom de Jean.
    Tu seras dans la joie et l’allégresse,
et beaucoup se réjouiront de sa naissance,
    car il sera grand devant le Seigneur.
Il ne boira pas de vin ni de boisson forte,
et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ;
    il fera revenir de nombreux fils d’Israël
au Seigneur leur Dieu ;
    il marchera devant, en présence du Seigneur,
avec l’esprit et la puissance du prophète Élie,
pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants,
ramener les rebelles à la sagesse des justes,
et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. »
    Alors Zacharie dit à l’ange :
« Comment vais-je savoir que cela arrivera ?
Moi, en effet, je suis un vieillard
et ma femme est avancée en âge. »
    L’ange lui répondit :
« Je suis Gabriel
et je me tiens en présence de Dieu.
J’ai été envoyé pour te parler
et pour t’annoncer cette bonne nouvelle.
    Mais voici que tu seras réduit au silence
et, jusqu’au jour où cela se réalisera,
tu ne pourras plus parler,
parce que tu n’as pas cru à mes paroles ;
celles-ci s’accompliront en leur temps. »
    Le peuple attendait Zacharie
et s’étonnait qu’il s’attarde dans le sanctuaire.
    Quand il sortit, il ne pouvait pas leur parler,
et ils comprirent que, dans le sanctuaire, il avait eu une vision.
Il leur faisait des signes et restait muet.
    Lorsqu’il eut achevé son temps de service liturgique,
il repartit chez lui.
    Quelque temps plus tard, sa femme Élisabeth conçut un enfant.
Pendant cinq mois, elle garda le secret.
Elle se disait :
    « Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi,
en ces jours où il a posé son regard pour effacer
ce qui était ma honte devant les hommes. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Origène, Homélies sur saint Luc, n°4 (Trad. SC n°87).

   La naissance de Jean est pleine de miracles. Un archange a annoncé l'avènement de notre Seigneur et Sauveur ; de même, un archange annonce la naissance de Jean. "Il sera rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa mère." Le peuple ne reconnaissait pas notre Seigneur qui accomplissait "des miracles et des prodiges" et guérissait leurs maladies, mais Jean, encore dans le sein maternel, exulte de joie. A l'arrivée de la mère de Jésus, on ne peut pas le retenir et il essaie d'aller à sa rencontre. "Dès l'instant que ta salutation a frappé mes oreilles, dit Elisabeth, l'enfant a tressailli de joie dans mon sein" (Lc I,44). Encore dans le sein de sa mère, Jean avait déjà reçu le Saint-Esprit...

   L'Ecriture dit ensuite "qu'il ramènera de nombreux fils d'Israël au Seigneur leur Dieu". Jean en ramena "un grand nombre" ; le Seigneur, non pas un grand nombre, mais tous. En effet, c'était son oeuvre de ramener le monde entier à Dieu le Père. "Et il marchera le premier en présence du Seigneur dans l'esprit et la puissance d'Elie"... Comme en tous les prophètes, il y avait en Elie puissance et esprit... L'Esprit, qui avait reposé sur Elie, est venu sur Jean et la puissance qui habitait Elie est apparue en lui. L'un a été transporté au ciel (2R 2,11) mais l'autre a été le précurseur du Seigneur, et il est mort avant lui pour descendre au séjour des morts annoncer son avènement. »


" tu lui donneras le nom de Jean "


mardi 18 décembre 2018

Mardi 18 décembre, Lectures & Méditation du jour : "Jésus, engendré en Marie, épouse de Joseph, fils de David"

Première lecture

« Je susciterai pour David un Germe juste » (Jr 23, 5-8)
Lecture du livre du prophète Jérémie

    Voici venir des jours – oracle du Seigneur –,
où je susciterai pour David un Germe juste :
il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence,
il exercera dans le pays le droit et la justice.
    En ces jours-là, Juda sera sauvé,
et Israël habitera en sécurité.
Voici le nom qu’on lui donnera :
« Le-Seigneur-est-notre-justice. »
    C’est pourquoi, voici venir des jours
– oracle du Seigneur –
où, pour prêter serment, on ne dira plus :
« Par le Seigneur vivant,
qui a fait monter du pays d’Égypte
les fils d’Israël »,
    mais :
« Par le Seigneur vivant,
qui a fait monter du pays du nord
les gens de la maison d’Israël,
qui les a ramenés de tous les pays où il les avait chassés. »
Car ils demeureront sur leur sol.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 71 (72), 1-2, 12-13, 18-19)
R/ En ces jours-là fleurira la justice,
grande paix jusqu’à la fin des temps.
(cf. ps 71, 7)
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
qu’il fasse droit aux malheureux !
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
lui seul fait des merveilles !
Béni soit à jamais son nom glorieux,
toute la terre soit remplie de sa gloire ! Amen ! Amen !

Évangile

Jésus, engendré en Marie, épouse de Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)
Alléluia, Alléluia.
Viens, Chef de ton peuple Israël !
Toi qui as donné la Loi sur la montagne,
délivre-nous par la vigueur de ton bras.
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    Voici comment fut engendré Jésus Christ :
Marie, sa mère,
avait été accordée en mariage à Joseph ;
avant qu’ils aient habité ensemble,
elle fut enceinte
par l’action de l’Esprit Saint.
    Joseph, son époux,
qui était un homme juste,
et ne voulait pas la dénoncer publiquement,
décida de la renvoyer en secret.
    Comme il avait formé ce projet,
voici que l’ange du Seigneur
lui apparut en songe et lui dit :
« Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse,
puisque l’enfant qui est engendré en elle
vient de l’Esprit Saint ;
    elle enfantera un fils,
et tu lui donneras le nom de Jésus
(c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
    Tout cela est arrivé
pour que soit accomplie
la parole du Seigneur prononcée par le prophète :
    Voici que la Vierge concevra,
et elle enfantera un fils ;
on lui donnera le nom d’Emmanuel,

qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
    Quand Joseph se réveilla,
il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit :
il prit chez lui son épouse.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Antoni CAROL i Hostench
(Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)
evangeli.net
 
Aujourd'hui, la liturgie de la parole nous invite à considérer le merveilleux exemple de saint Joseph. Il fut extraordinairement généreux et délicat envers Marie, sa fiancée.

Il est hors de doute que tous deux étaient d'excellentes personnes, qui s'aimaient plus que tout autre couple. Mais, en même temps, il faut reconnaître que le Très-Haut voulut que leur amour conjugal passât par des circonstances très exigeantes.

Le Pape saint Jean Paul II a écrit que «le christianisme est la surprise d'un Dieu qui s'est mis du côté de sa créature». De fait, c'est Lui qui prit “l'initiative”: pour venir en ce monde, il n'a pas attendu que nous le méritions. Malgré ça, il propose cette initiative, il ne l'impose pas: c'est tout juste s'il ne demande pas la permission, dirions-nous. Sa vocation de Mère de Dieu, il la proposa à Marie —mais ne la lui imposa pas! «Lui, qui avait eu le pouvoir de tout créer à partir du néant, refusa de refaire sans le concours de Marie ce qui avait été profané» (Saint Anselme).

Mais Dieu ne demande pas seulement notre permission; il veut aussi que nous participions à ses plans, et que cette participation soit héroïque. Et tel fut le cas pour Marie et Joseph. L'Enfant Jésus avait besoin de parents. Mieux, il avait besoin de parents héroïques, qui durent se battre pour défendre la vie du “petit Rédempteur”.

Il est très beau que Marie n'ait révélé que fort peu de détails de son enfantement: un événement aussi emblématique n'est raconté qu'en deux versets (cf. Lc 2,6-7). Elle fut en revanche plus diserte sur la délicatesse de Joseph, son époux, envers elle. Le fait est que «avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint» (Mt 1,19), et pour ne pas risquer de ternir sa réputation, Joseph était prêt à disparaître discrètement et à renoncer à son amour (circonstance qui entraînait un certain discrédit social). Ainsi, avant que la loi de la charité n'ait été promulguée, saint Joseph la pratiquait déjà: Marie (et sa juste relation avec elle) fut sa loi.
 
 
" elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus "