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samedi 23 novembre 2019

Samedi 23 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants"

Première lecture

« Maintenant je me rappelle le mal que j’ai fait à Jérusalem : tous mes malheurs viennent de là, et voici que je meurs dans un profond chagrin » (1 M 6, 1-13)
Lecture du premier livre des Martyrs d’Israël

En ces jours-là,
    le roi Antiocos parcourait le haut pays.
Il apprit alors qu’il y avait en Perse une ville, Élymaïs,
fameuse par ses richesses, son argent et son or ;
    son temple, extrêmement riche, contenait des casques en or,
des cuirasses et des armes,
laissés là par Alexandre, fils de Philippe et roi de Macédoine,
qui régna le premier sur les Grecs.
    Antiocos arriva,
et il tenta de prendre la ville et de la piller,
mais il n’y réussit pas,
parce que les habitants avaient été informés de son projet.
    Ils lui résistèrent et livrèrent bataille,
si bien qu’il prit la fuite et battit en retraite, accablé de chagrin,
pour retourner à Babylone.
    Il était encore en Perse quand on vint lui annoncer
la déroute des troupes qui avaient pénétré en Judée ;
    Lysias, en particulier,
qui avait été envoyé avec un important matériel,
avait fait demi-tour devant les Juifs ;
ceux-ci s’étaient renforcés
grâce aux armes, au matériel et au butin
saisis sur les troupes qu’ils avaient battues ;
    ils avaient renversé l’Abomination
qu’Antiocos avait élevée à Jérusalem sur l’autel ;
enfin, ils avaient reconstruit comme auparavant
de hautes murailles autour du sanctuaire
et autour de la ville royale de Bethsour.
    Quand le roi apprit ces nouvelles,
il fut saisi de frayeur et profondément ébranlé.
Il s’écroula sur son lit
et tomba malade sous le coup du chagrin,
parce que les événements n’avaient pas répondu à son attente.
    Il resta ainsi pendant plusieurs jours,
car son profond chagrin se renouvelait sans cesse.
Lorsqu’il se rendit compte qu’il allait mourir,
            il appela tous ses amis et leur dit :
« Le sommeil s’est éloigné de mes yeux ;
l’inquiétude accable mon cœur,
    et je me dis :
À quelle profonde détresse en suis-je arrivé ?
Dans quel abîme suis-je plongé maintenant ?
J’étais bon et aimé au temps de ma puissance.
    Mais maintenant je me rappelle
le mal que j’ai fait à Jérusalem :
tous les objets d’argent et d’or qui s’y trouvaient,
je les ai pris ;
j’ai fait exterminer les habitants de la Judée
sans aucun motif.
    Je reconnais que tous mes malheurs viennent de là,
et voici que je meurs dans un profond chagrin
sur une terre étrangère. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 9a, 2-3, 4.6, 16.19)
R/ J'exulterai de joie
pour ta victoire, Seigneur.
(Ps 9a, 15b)
De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,
je dirai tes innombrables merveilles ;
pour toi, j’exulterai, je danserai,
je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut.
Mes ennemis ont battu en retraite,
devant ta face, ils s’écroulent et périssent.
Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,
à tout jamais tu effaces leur nom.
Ils sont tombés, les païens, dans la fosse qu’ils creusaient ;
aux filets qu’ils ont tendus, leurs pieds se sont pris.
Mais le pauvre n’est pas oublié pour toujours :
jamais ne périt l’espoir des malheureux.

Évangile

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Lc 20, 27-40)
Alléluia. Alléluia.
Notre Sauveur, le Christ Jésus, a détruit la mort ;
il a fait resplendir la vie par l’Évangile.
Alléluia. (2 Tm 1, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    quelques sadducéens
– ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection –
s’approchèrent de Jésus
    et l’interrogèrent :
« Maître, Moïse nous a prescrit :
Si un homme a un frère
qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant,
il doit épouser la veuve
pour susciter une descendance à son frère.

    Or, il y avait sept frères :
le premier se maria et mourut sans enfant ;
    de même le deuxième, puis le troisième épousèrent la veuve,
et ainsi tous les sept :
ils moururent sans laisser d’enfants.
    Finalement la femme mourut aussi.
    Eh bien, à la résurrection,
cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse,
puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »
    Jésus leur répondit :
« Les enfants de ce monde prennent femme et mari.
    Mais ceux qui ont été jugés dignes
d’avoir part au monde à venir
et à la résurrection d’entre les morts
ne prennent ni femme ni mari,
    car ils ne peuvent plus mourir :
ils sont semblables aux anges,
ils sont enfants de Dieu
et enfants de la résurrection.
    Que les morts ressuscitent,
Moïse lui-même le fait comprendre
dans le récit du buisson ardent,
quand il appelle le Seigneur
le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.
    Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants.
Tous, en effet, vivent pour lui. »
    Alors certains scribes prirent la parole pour dire :
« Maître, tu as bien parlé. »
    Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Corentin Jarry, LC

1. « À la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

Les sadducéens présentent au Christ un grand problème. En effet, à leurs yeux, il y a une contradiction à l’intérieur de la Loi pour ceux qui croient en la résurrection. Comment en effet une femme peut-elle avoir plusieurs maris à sa résurrection, quand la Loi l’interdit ?
La réponse du Christ ne vise pas seulement à argumenter la résurrection de la chair (pour les sadducéens), mais aussi à en expliquer sa nature et sa différence avec notre vie dans ce monde (pour les pharisiens qui croyaient en une résurrection de la chair encore humaine et sensuelle, et non glorifiée).

2. « Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. »

Jésus commence d’abord à montrer que les enfants de la résurrection ne prennent ni femme ni mari, car ils sont désormais immortels, en totale communion avec toute l’espèce humaine et en adoration à l’agneau immolé, puisqu’ils sont déjà tous présents en Dieu comme ses enfants semblables aux anges. Cette femme ne sera donc pas la femme de ses sept maris : elle sera une enfant de Dieu semblable aux anges car elle sera la femme de Dieu et pour Dieu en communion avec « ces » sept maris et avec toute la race humaine.

Écouter ces paroles du Christ nous remplit de joie car au ciel lors de notre résurrection rien ne nous manquera et tout sera rétabli : nos infidélités et nos infécondités seront transformées dans sa gloire et dans sa lumière. Il est donc important de laisser le Seigneur entrer dans nos ténèbres pour qu’il puisse venir y habiter et nous rendre « dignes d’avoir part au monde à venir ». Rappelons-nous que le corps glorifié du Christ à sa Résurrection passait par les murs et par la porte du Cénacle pourtant refermée par les apôtres et par leur peur. La pire des situations n’est donc pas un obstacle pour la puissance de Dieu, mais ai-je foi et confiance en lui ?

3. « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

Cette fois-ci, Jésus parle directement aux sadducéens pour leur montrer – à travers leur propre inquiétude sur la Loi – que la Loi justement parle d’un Dieu des vivants, en citant ce passage de l’Exode où Dieu révèle son nom et nous enseigne qu’il est « le Seigneur, le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. » (Ex 3, 6) Si Dieu s’attache donc au nom d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, il ne peut pas les abandonner à la mort, mais il les désire vivants, ressuscités et glorifiés dans leur chair avec toute leur descendance.

Cet Évangile parle très fortement de notre peur de la mort. Qui n’a jamais eu peur de la mort ? La révélation du nom de Dieu dans le buisson ardent nous révèle que l’amour de notre Dieu est plus fort que notre peur, et ce feu ne pourra jamais nous consumer puisqu’il nous donne vie. Certes, cette vie nous consume et nous corrompt quand l’intelligence artificielle voudrait mettre fin au vieillissement de nos tissus cellulaires. Cependant, la mort n’a pas le dernier mot, elle est la porte d’entrée à cette nouvelle vie en Dieu où rien ne nous manquera, où tout sera rétabli.

mardi 19 novembre 2019

Mardi 19 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu"

Première lecture

« En choisissant de mourir pour nos vénérables et saintes lois, j’aurai laissé le noble exemple d’une belle mort » (2 M 6, 18-31)
Lecture du deuxième livre des Martyrs d’Israël

En ces jours-là,
    Éléazar était l’un des scribes les plus éminents.
C’était un homme très âgé,
et de très belle allure.
On voulut l’obliger à manger du porc
en lui ouvrant la bouche de force.
    Préférant avoir une mort prestigieuse
plutôt qu’une vie abjecte,
il marchait de son plein gré vers l’instrument du supplice,
    après avoir recraché cette viande,
comme on doit le faire
quand on a le courage de rejeter
ce qu’il n’est pas permis de manger,
même par amour de la vie.
    Ceux qui étaient chargés de ce repas sacrilège
le connaissaient de longue date.
Ils le prirent à part et lui conseillèrent
de faire apporter des viandes dont l’usage était permis,
et qu’il aurait préparées lui-même.
Il n’aurait qu’à faire semblant
de manger les chairs de la victime
pour obéir au roi ;
    en agissant ainsi, il échapperait à la mort
et serait traité avec humanité
grâce à la vieille amitié qu’il avait pour eux.
    Mais il fit un beau raisonnement,
bien digne de son âge,
du rang que lui donnait sa vieillesse,
du respect que lui valaient ses cheveux blancs,
de sa conduite irréprochable depuis l’enfance,
et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu.
Il s’exprima en conséquence,
demandant qu’on l’envoyât sans tarder au séjour des morts :
    « Une telle comédie est indigne de mon âge.
Car beaucoup de jeunes gens croiraient qu’Éléazar,
à 90 ans,
adopte la manière de vivre des étrangers.
    À cause de cette comédie, par ma faute,
ils se laisseraient égarer eux aussi ;
et moi, pour un misérable reste de vie,
j’attirerais sur ma vieillesse la honte et le déshonneur.
    Même si j’évite, pour le moment,
le châtiment qui vient des hommes,
je n’échapperai pas, vivant ou mort,
aux mains du Tout-Puissant.
    C’est pourquoi, en quittant aujourd’hui la vie avec courage,
je me montrerai digne de ma vieillesse
    et, en choisissant de mourir avec détermination et noblesse
pour nos vénérables et saintes lois,
j’aurai laissé aux jeunes gens
le noble exemple d’une belle mort. »
Sur ces mots, il alla tout droit au supplice.
    Pour ceux qui le conduisaient,
ces propos étaient de la folie ;
c’est pourquoi ils passèrent subitement
de la bienveillance à l’hostilité.
    Quant à lui, au moment de mourir sous les coups,
il dit en gémissant :
« Le Seigneur, dans sa science sainte, le voit bien :
alors que je pouvais échapper à la mort,
j’endure sous le fouet
des douleurs qui font souffrir mon corps ;
mais dans mon âme je les supporte avec joie,
parce que je crains Dieu. »
    Telle fut la mort de cet homme.
Il laissa ainsi, non seulement à la jeunesse
mais à l’ensemble de son peuple,
un exemple de noblesse et un mémorial de vertu.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 3, 2-3, 4-5, 6-7)
R/ Le Seigneur est mon soutien ! (Ps 3, 6b)
Seigneur, qu’ils sont nombreux mes adversaires,
nombreux à se lever contre moi,
nombreux à déclarer à mon sujet :
« Pour lui, pas de salut auprès de Dieu ! »
Mais toi, Seigneur, mon bouclier,
ma gloire, tu tiens haute ma tête.
À pleine voix je crie vers le Seigneur ;
il me répond de sa montagne sainte.
Et moi, je me couche et je dors ;
je m’éveille : le Seigneur est mon soutien.
Je ne crains pas ce peuple nombreux
qui me cerne et s’avance contre moi.

Évangile

« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 1-10)
Alléluia. Alléluia.
Dieu nous a aimés,
il a envoyé son Fils
comme Pardon pour nos péchés.
Alléluia. (1 Jn 4, 10b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
    Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
    Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
    Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
    Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
    Vite, il descendit
et reçut Jésus avec joie.
    Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
    Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
    Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
    En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Bienheureux Jan van Ruusbroec (1293-1381), chanoine régulier
Le Miroir de la béatitude éternelle, (trad. Louf, Bellefontaine 1997, v. 3, p. 220)

« Aujourd'hui il faut que je vienne demeurer chez toi »

Les personnes dont je viens de te parler ressemblent à Zachée. Elles désirent voir Jésus afin de savoir qui il est, ce pour quoi toute raison et toute lumière naturelle sont de trop petite taille. Elles courent donc au-devant de toute la foule et de toute dispersion des créatures. Par la foi et l'amour, elles grimpent au sommet de leur pensée, là où l'esprit se tient désaffecté de toute image et sans entrave aucune dans sa liberté. C'est là que Jésus est vu, reconnu et aimé dans sa divinité. Car il y est toujours présent à tous les esprits libres et élevés qui, en l'aimant, ont été élevés au-delà d'eux-mêmes. C'est là qu'il déborde en plénitude de dons et de grâces.

Il dit cependant à chacune d'elles : « Descends vite, car une liberté élevée de l'esprit ne peut se maintenir que grâce à un esprit d'humble obéissance. Car il te faut me reconnaître et m'aimer comme Dieu et comme homme, à la fois exalté au-delà de tout, et abaissé en dessous de tout. C'est de la sorte que tu me savoureras lorsque moi, je t'élève au-delà de tout et au-delà de toi-même, en moi, et lorsque toi, tu t'abaisses en dessous de tout et en dessous de toi-même, avec moi et à cause de moi. Il me faut alors venir dans ta maison, y rester et y demeurer avec toi et en toi, et toi, avec moi et en moi. »

Lorsque quelqu'un connaît cela, le savoure et le ressent, il descend vite, ne s'estimant pour rien, et disant avec un coeur humble, déçu de sa vie et de toutes ses oeuvres : « Seigneur, je ne suis pas digne, mais, au contraire, je suis indigne de recevoir (Mt 8,8), dans la demeure de péché que sont mon corps et mon âme, ton corps glorieux dans le Saint Sacrement. Mais toi, Seigneur, montre-moi ta grâce et prends pitié de ma pauvre vie et de toutes mes défaillances. »

dimanche 17 novembre 2019

Dimanche 17 novembre, Lectures & Méditation du jour : "C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie"

Première lecture

« Pour vous, le Soleil de justice se lèvera » (Ml 3, 19-20a)
Lecture du livre du prophète Malachie

Voici que vient le jour du Seigneur,
brûlant comme la fournaise.
Tous les arrogants, tous ceux qui commettent l’impiété,
seront de la paille.
Le jour qui vient les consumera,
– dit le Seigneur de l’univers –,
il ne leur laissera ni racine ni branche.
Mais pour vous qui craignez mon nom,
le Soleil de justice se lèvera :
il apportera la guérison dans son rayonnement.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 97 (98), 5-6, 7-8, 9)
R/ Il vient, le Seigneur,
gouverner les peuples avec droiture.
(cf. Ps 97, 9)
Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments ;
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur !
Que résonnent la mer et sa richesse,
le monde et tous ses habitants ;
que les fleuves battent des mains,
que les montagnes chantent leur joie.
Acclamez le Seigneur, car il vient
pour gouverner la terre,
pour gouverner le monde avec justice
et les peuples avec droiture !

Deuxième lecture

« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2 Th 3, 7-12)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères,
    vous savez bien, vous,
ce qu’il faut faire pour nous imiter.
Nous n’avons pas vécu parmi vous
de façon désordonnée ;
    et le pain que nous avons mangé,
nous ne l’avons pas reçu gratuitement.
Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour,
nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous.
    Bien sûr, nous avons le droit d’être à charge,
mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter.
    Et quand nous étions chez vous,
nous vous donnions cet ordre :
si quelqu’un ne veut pas travailler,
qu’il ne mange pas non plus.
    Or, nous apprenons que certains d’entre vous
mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire.
    À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ
cet ordre et cet appel :
qu’ils travaillent dans le calme
pour manger le pain qu’ils auront gagné.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie » (Lc 21, 5-19)
Alléluia. Alléluia.
Redressez-vous et relevez la tête,
car votre rédemption approche.
Alléluia. (Lc 21, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
    comme certains disciples de Jésus parlaient du Temple,
des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient,
Jésus leur déclara :
    « Ce que vous contemplez,
des jours viendront
où il n’en restera pas pierre sur pierre :
tout sera détruit. »
    Ils lui demandèrent :
« Maître, quand cela arrivera-t-il ?
Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? »
    Jésus répondit :
« Prenez garde de ne pas vous laisser égarer,
car beaucoup viendront sous mon nom,
et diront : ‘C’est moi’,
ou encore : ‘Le moment est tout proche.’
Ne marchez pas derrière eux !
    Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres,
ne soyez pas terrifiés :
il faut que cela arrive d’abord,
mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »
    Alors Jésus ajouta :
« On se dressera nation contre nation,
royaume contre royaume.
    Il y aura de grands tremblements de terre
et, en divers lieux, des famines et des épidémies ;
des phénomènes effrayants surviendront,
et de grands signes venus du ciel.
    Mais avant tout cela,
on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ;
on vous livrera aux synagogues et aux prisons,
on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs,
à cause de mon nom.
    Cela vous amènera à rendre témoignage.
    Mettez-vous donc dans l’esprit
que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense.
    C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse
à laquelle tous vos adversaires ne pourront
ni résister ni s’opposer.
    Vous serez livrés même par vos parents,
vos frères, votre famille et vos amis,
et ils feront mettre à mort certains d’entre vous.
    Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom.
    Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
    C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi

1. Dans ce que nous dit, ici, Jésus, nous nous retrouvons face à notre monde blessé, déséquilibré, voire enragé. Cette contemplation peut nous sembler dure et nous pouvons même jusqu’à éprouver de la peur. On y voit le Temple de pierre détruit – c’était la construction, fierté du peuple et lieu sacré par excellence, où il se retrouvait devant le Seigneur, sa sécurité –, de faux prophètes qui nous trompent, des catastrophes, désastres naturels et humains : guerres, violences, désordres, ailleurs, autour de nous et envers nous, comme des persécutions parce que je suis chrétien – parce que je crois et que je fais confiance au Christ, – pouvant même venir des gens qui me sont le plus proches, comme ma famille, des gens en qui j’ai confiance et que j’aime. Et cela peut aller jusqu’à ma mort, physique, ou mort par le fait que les autres en arrivent à me détester. Aucun de nous ne désire cela !

Et c’est bon signe puisque nous sommes faits pour le ciel, comme le décrit le livre de l’Apocalypse : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur. » (Ap 21, 3-4 ; cf. Is 65, 17-25) Nous ne sommes pas faits pour la souffrance. Et cependant nous souffrons et nous nous faisons souffrir les uns les autres. Le monde, dans ce qu’il a de « déraillé », nous impose un modèle d’homme dans lequel il n’y a pas de place pour la souffrance, pour l’échec, pour la faiblesse, pour les peurs.

2. Ceci nous place face à une question de fond : quelle est ma plus grande assurance ? Qu’est-ce qui compte le plus pour moi ? Pas en théorie, mais réellement. Je peux le découvrir dans les choix que je fais, dans ce à quoi je donne priorité, dans ce que je valorise ou méprise, dans mes commentaires et mes jugements. Est-ce que je cherche à me construire un paradis terrestre dans lequel je me sente bien et au sein duquel tout aille bien ?

Notre Dieu, en s’incarnant, nous rappelle que notre vie sur terre est un passage, un pèlerinage. On y vit de belles et grandes joies, et mystérieusement, de profondes souffrances. Il est venu les vivre avec nous. Il est « Dieu-avec-nous ». Il nous montre que nous sommes faits pour être aimés et aimer, que le mal et la souffrance n’ont pas le dernier mot. Il est allé jusqu’à mourir pour me prouver que la mort n’a pu gagner, que son amour est plus fort ! Mystère d’un amour divin à la fois vulnérable, tout-puissant et invincible. Dans la mesure où ma confiance est dans le Seigneur, je pourrai vivre en paix, quoiqu’il arrive, même dans un horizon catastrophique. Cela ne veut pas dire dans l’indifférence, insensible, « blindé », que rien ne puisse me faire souffrir. La paix de Dieu n’est pas une paix de cimetière (apparente tranquillité comblée de tensions) ni de nirvana (libération de toute souffrance) ! Qui a la paix de Dieu sera profondément touché par la souffrance, comme le Christ, qui a tant souffert ! Mais qui a tant aimé ! Les deux autres paix ne connaissent pas l’amour.

3. Aujourd’hui, le Christ se présente devant moi pour être cette sécurité que je cherche. Il me dit : « Ne crains pas ! Je suis avec toi. » Comment vivre les crises, les difficultés, les moments durs ? Depuis notre baptême et par la vie de grâce, l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus, vit en nous. C’est pour cela que Jésus nous dit que nous n’avons pas à nous préoccuper de notre défense. Parce qu’il nous donne langage et sagesse. Je resterai dans la vie si jusqu’à mon dernier souffle je reste avec celui qui est toujours avec moi pour moi. Rester avec le Christ, c’est accepter et se donner, comme il l’a réalisé dans sa vie sur terre. Ainsi, dans la mesure où ma plus grande sécurité est le Seigneur, dans la difficulté, j’examinerai ce qui m’arrive, je prierai pour savoir que faire, je me replacerai à la lumière de l’Évangile et vivrai selon un plus grand amour pour mes frères, le contraire de l’indifférence et de la recherche de mon petit confort. Je ne suis pas appelé à sauver ou réparer notre monde brisé, parce que la réalité est complexe, et bien des facteurs ne sont pas à ma portée. Il ne s’agit pas d’un coup de baguette magique qui pourrait tout changer. Je ne peux pas changer le monde, mais je peux changer mon cœur et choisir en quoi ou en qui je mets ma confiance.




mercredi 13 novembre 2019

Mercredi 13 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu !"

Première lecture

« Écoutez, ô rois, et comprenez, afin que vous appreniez la sagesse » (Sg 6, 1-11)
Lecture du livre de la Sagesse

Écoutez, ô rois, et comprenez ;
instruisez-vous, juges de toute la terre.
    Soyez attentifs, vous qui dominez les foules,
qui vous vantez de la multitude de vos peuples.
    Car la domination vous a été donnée par le Seigneur,
et le pouvoir, par le Très-Haut,
lui qui examinera votre conduite
et scrutera vos intentions.
    En effet, vous êtes les ministres de sa royauté ;
si donc vous n’avez pas rendu la justice avec droiture,
ni observé la Loi,
ni vécu selon les intentions de Dieu,
    il fondra sur vous, terrifiant et rapide,
car un jugement implacable s’exerce sur les grands ;
    au petit, par pitié, on pardonne,
mais les puissants seront jugés avec puissance.
    Le Maître de l’univers ne reculera devant personne,
la grandeur ne lui en impose pas ;
car les petits comme les grands, c’est lui qui les a faits :
il prend soin de tous pareillement.
    Les puissants seront soumis à une enquête rigoureuse.
    C’est donc pour vous, souverains, que je parle,
afin que vous appreniez la sagesse
et que vous évitiez la chute,
    car ceux qui observent saintement les lois saintes
seront reconnus saints,
et ceux qui s’en instruisent
y trouveront leur défense.
    Recherchez mes paroles, désirez-les ;
elles feront votre éducation.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 81 (82), 3-4, 6-7)
R/ Lève-toi, Dieu, juge la terre ! (Ps 81, 8a)
Rendez justice au faible, à l’orphelin ;
faites droit à l’indigent, au malheureux.
Libérez le faible et le pauvre,
arrachez-le aux mains des impies.
Je l’ai dit : Vous êtes des dieux,
des fils du Très-Haut, vous tous !
Pourtant, vous mourrez comme des hommes,
comme les princes, tous, vous tomberez !

Évangile

« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » (Lc 17, 11-19)
Alléluia. Alléluia.
Rendez grâce en toute circonstance :
c’est la volonté de Dieu à votre égard dans le Christ Jésus.
Alléluia. (1 Th 5, 18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus, marchant vers Jérusalem,
traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
    Comme il entrait dans un village,
dix lépreux vinrent à sa rencontre.
Ils s’arrêtèrent à distance
    et lui crièrent :
« Jésus, maître,
prends pitié de nous. »
    À cette vue, Jésus leur dit :
« Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.
    L’un d’eux, voyant qu’il était guéri,
revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
    Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus
en lui rendant grâce.
Or, c’était un Samaritain.
    Alors Jésus prit la parole en disant :
« Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ?
Les neuf autres, où sont-ils ?
    Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger
pour revenir sur ses pas
et rendre gloire à Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Cécile Beaure d'Augères, consacrée de Regnum Christi


1. « Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. »

En commentant ce passage au cours de l’angélus du 14 octobre 2007, le pape Benoît XVI expliquait qu’avec eux l’humanité entière était devant nous : « La lèpre, qui défigure réellement l'homme et la société, est le péché ; il s'agit de l'orgueil et de l'égoïsme qui engendrent dans l'âme humaine indifférence, haine et violence. Cette lèpre de l'esprit, qui défigure le visage de l'humanité, personne ne peut la guérir sinon Dieu qui est amour. En ouvrant son cœur à Dieu, la personne qui se convertit est guérie intérieurement du mal. » (Benoît XVI, angélus du 14 octobre 2017)

Ces dix lépreux savent qu’il leur faut une purification rituelle, constatée par un prêtre selon la prescription du Lévitique (cf. Lv 14, 2-8). Cette maladie – la lèpre – par l’orgueil et l’égoïsme laisse silencieusement s’installer l’indifférence et, avec elle aussi peut-être, la haine, la violence, et bien d’autres dommages difficiles et longs à guérir.

2. « Allez vous montrer aux prêtres. »

Au moment des faits transcrits par saint Luc, ces lépreux devaient accomplir une démarche inscrite dans la Loi. Ils comprennent que le Seigneur ne les guérira que s’ils veulent accomplir cette Loi. Ils auraient pu refuser la démarche et ne rien faire avant d’avoir constaté qu’ils avaient obtenu ce qu’ils demandaient. Mais ils pouvaient ne pas avoir vraiment confiance en Jésus et en son pouvoir de guérison.

Cependant, ils accomplissent tous un acte de foi et de confiance et se mettent en route tous les dix. Miraculeusement, en chemin, sans exception, ils sont tous guéris. Mais un seul revient vers Jésus…

3. « Or, c’était un Samaritain. »

Ici, l’évangéliste met l’accent sur la reconnaissance de ce Samaritain et l'ingratitude des neuf autres : il y a une ligne de partage entre des juifs et cet « étranger ». On voit que, pour Jésus, cet homme est un homme qui a besoin d’être soigné, écouté, guéri. Il fait confiance, il ne doute pas : au fond de lui, il sait que Jésus va le guérir.

« C’était un Samaritain » : Jésus guérit tous les hommes qui le cherchent avec droiture, qu’ils soient juifs ou non. La foi soulève les montagnes ? (cf. Mt 21, 21) Ici, seul, ce lépreux samaritain croit pleinement au Christ. Il est habité par l’espérance et par la foi alors que l'ingratitude des neuf autres témoigne de la faiblesse humaine.

Cet homme est là, face contre terre, aux pieds de Jésus. Jésus le félicite et lui dit de se relever : «Ta foi t’a sauvé ! » C’est encore une mise en évidence de la vérité de la Parole du Christ disant à ses apôtres, à ses disciples tout comme à ses différents auditeurs, que les guérisons obtenues sont toujours le fruit de la foi : par exemple, l’hémorroïsse (cf. Mt 9, 22), la fille de Jaïre (cf. Mt 9, 23), l’aveugle-né (cf. Jn 9, 35-38), etc.

Nous voulons être guéris, « nous en sortir », et ce désir égoïste nous enferme sur nous-mêmes. Ici, le pape Benoît nous rappelle que la foi des dix lépreux ouvre la porte à leur guérison, celle du corps. Mais, pour l’un d’eux en particulier, celui qui revient remercier, c'est la « guérison de l'âme » que demande le Samaritain.

mardi 12 novembre 2019

Mardi 12 novembre, Lectures & Méditaiton du jour : "Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir"

Première lecture

« Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ; mais ils sont dans la paix » (Sg 2, 23 – 3, 9)
Lecture du livre de la Sagesse

Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité,
il a fait de lui une image de sa propre identité.
    C’est par la jalousie du diable
que la mort est entrée dans le monde ;
ils en font l’expérience,
ceux qui prennent parti pour lui.
    Mais les âmes des justes sont dans la main de Dieu ;
aucun tourment n’a de prise sur eux.
    Aux yeux de l’insensé, ils ont paru mourir ;
leur départ est compris comme un malheur,
        et leur éloignement, comme une fin :
mais ils sont dans la paix.
    Au regard des hommes, ils ont subi un châtiment,
mais l’espérance de l’immortalité les comblait.
    Après de faibles peines,
de grands bienfaits les attendent,
car Dieu les a mis à l’épreuve
et trouvés dignes de lui.
    Comme l’or au creuset, il les a éprouvés ;
comme une offrande parfaite, il les accueille.
    Au temps de sa visite, ils resplendiront :
comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent.
    Ils jugeront les nations, ils auront pouvoir sur les peuples,
et le Seigneur régnera sur eux pour les siècles.
    Qui met en lui sa foi comprendra la vérité ;
ceux qui sont fidèles resteront, dans l’amour, près de lui.
Pour ses amis, grâce et miséricorde :
il visitera ses élus.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 18-19)
R/ Je bénirai le Seigneur toujours et partout. (cf. Ps 33, 2)
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.
Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.

Évangile

« Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17, 7-10)
Alléluia. Alléluia. Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
Jésus disait :
    « Lequel d’entre vous,
quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes,
lui dira à son retour des champs :
“Viens vite prendre place à table” ?
    Ne lui dira-t-il pas plutôt :
“Prépare-moi à dîner,
mets-toi en tenue pour me servir,
le temps que je mange et boive.
Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?
    Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur
d’avoir exécuté ses ordres ?
    De même vous aussi,
quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
dites :
“Nous sommes de simples serviteurs :
nous n’avons fait que notre devoir” »
            – Acclamons la Parole de Dieu. 

Réflexion

Abbé Jaume AYMAR i Ragolta
(Badalona, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, l'Évangile n'attire pas notre attention sur l'attitude du maître, mais sur celle des serviteurs. Jésus invite ses apôtres, en utilisant l'exemple de cette parabole à considérer l'attitude du service: le serviteur doit obéir et faire son devoir sans attendre récompense: «Sera-t-il reconnaissant envers ce serviteur d'avoir exécuté ses ordres?» (Lc 17,9). Nonobstant, cette leçon n'est pas la dernière à ce sujet. Jésus dira plus tard à ses disciples: «Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître; mais je vous ai appelés amis, parce que tout ce que j'ai entendu de mon Père, je vous l'ai fait connaître» (Jn 15,15). Les amis ne font pas les comptes. Si les serviteurs doivent obéir et faire leur devoir, d'autant plus les disciples de Jésus, ses amis, nous devons accomplir la mission que Dieu nous a confiée tout en sachant que notre travail ne mérite aucune récompense car nous l'exécutons joyeusement car tout ce que nous sommes et ce que nous avons est un don de Dieu.

Pour le chrétien tout est un signe, pour celui qui aime tout est un don. Travailler pour le Royaume de Dieu est notre récompense, et c'est pour cela que nous ne devons pas dire «Nous sommes des serviteurs quelconques: nous n'avons fait que notre devoir» (Lc 17,19) avec tristesse et à contrecœur mais nous devons le dire avec la joie de celui qui a été appelé à transmettre l'Évangile.

Ces jours-ci nous devons nous souvenir également de la fête d'un grand saint, d'un grand ami de Jésus qui est très populaire en Catalogne, saint Martin de Tours, qui consacra sa vie au service de l'Évangile du Christ. Sulpio Severo écrivit à son sujet: «Homme aux vertus ineffables, qui n'a pas été vaincu par la peine et ne pourrait être vaincu par la mort: il n'a pas voulu se laisser pencher d'aucun coté, ne craignant pas de mourir et ne refusant pas de vivre… Cependant les yeux et les mains toujours tendus vers le ciel, l'âme invincible, il priait sans relâche». Dans la prière, dans le dialogue avec l'Ami, nous trouvons effectivement, le secret et la force de notre service.

lundi 11 novembre 2019

Lundi 11 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Si sept fois par jour ton frère revient à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras"

Première lecture

« La Sagesse est un esprit ami des hommes. L’esprit du Seigneur remplit l’univers » (Sg 1, 1-7)
Lecture du livre de la Sagesse

    Aimez la justice, vous qui gouvernez la terre,
ayez sur le Seigneur des pensées droites,
cherchez-le avec un cœur simple,
    car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l’épreuve,
il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui.
    Les pensées tortueuses éloignent de Dieu,
et sa puissance confond les insensés qui la provoquent.
    Car la Sagesse ne peut entrer dans une âme qui veut le mal,
ni habiter dans un corps asservi au péché.
    L’Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie,
il se détourne des projets sans intelligence,
quand survient l’injustice, il la confond.
    La Sagesse est un esprit ami des hommes,
mais elle ne laissera pas le blasphémateur
impuni pour ses paroles ;
car Dieu scrute ses reins,
avec clairvoyance il observe son cœur,
il écoute les propos de sa bouche.
    L’esprit du Seigneur remplit l’univers :
lui qui tient ensemble tous les êtres,
il entend toutes les voix.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 138 (139), 1-3, 4-6, 7-8, 9-10)
R/ Conduis-moi, Seigneur,
sur le chemin d’éternité.
(cf. Ps 138, 24b)
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;
de très loin, tu pénètres mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois,
tous mes chemins te sont familiers.
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,
déjà, Seigneur, tu le sais.
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,
tu as mis la main sur moi.
Savoir prodigieux qui me dépasse,
hauteur que je ne puis atteindre !
Où donc aller, loin de ton souffle ?
où m’enfuir, loin de ta face ?
Je gravis les cieux : tu es là ;
je descends chez les morts : te voici.
Je prends les ailes de l’aurore
et me pose au-delà des mers :
même là, ta main me conduit,
ta main droite me saisit.

Évangile

« Si sept fois par jour ton frère revient à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras » (Lc 17, 1-6)
Alléluia. Alléluia.
Vous brillez comme des astres dans l’univers
en tenant ferme la parole de vie.
Alléluia. (Ph 2, 15d.16a)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus disait à ses disciples :
« Il est inévitable que surviennent des scandales,
des occasions de chute ;
mais malheureux celui par qui cela arrive !
    Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre
et qu’on le précipite à la mer,
plutôt qu’il ne soit une occasion de chute
pour un seul des petits que voilà.
    Prenez garde à vous-mêmes !
Si ton frère a commis un péché,
fais-lui de vifs reproches,
et, s’il se repent, pardonne-lui.
    Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi,
et que sept fois de suite il revienne à toi
en disant : “Je me repens”,
tu lui pardonneras. »
    Les Apôtres dirent au Seigneur :
« Augmente en nous la foi ! »
    Le Seigneur répondit :
« Si vous aviez de la foi,
gros comme une graine de moutarde,
vous auriez dit à l’arbre que voici :
    “Déracine-toi et va te planter dans la mer”,
et il vous aurait obéi. »

             – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Pedro-José YNARAJA i Díaz
(El Montanyà, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, l'Évangile nous parle de trois sujets importants. En premier lieu, de notre attitude devant les enfants. Si, en autres occasions, on nous fait l'éloge de l'enfance, dans celle-ci on nous prévient du mal que l'on peut leur faire.

Scandaliser ne se réduit pas à faire du tapage ou à étonner, comme on peut le penser quelques fois; le langage grec utilisé par l'évangéliste fut "skandalon", qui signifie un objet qui fait trébucher ou glisser, une pierre dans le chemin, ou une peau de banane, par exemple. Il faut avoir beaucoup de respect pour l'enfant et malheureux celui qui l'entraîne de quelque manière que ce soit au péché! (cf. Lc 17,1). Jésus lui annonce un châtiment terrible et le fait à l'aide d'une image très éloquente. On trouve encore en Terre Sainte des pierres de moulin anciennes (elles ressemblent aussi, en plus grand, aux colliers que se mettent au coup les traumatisés). Mettre une pierre à celui qui cause scandale et le tirer à l'eau constitue un terrible châtiment. Jésus utilise un langage presque d'humour noir. Pauvres de nous si nous faisons du mal aux enfants! Pauvres de nous si nous les initions au péché! Et il y a de nombreuses manières de leur faire du mal: mentir, ambitionner, triompher injustement, nous dédier à des occupations qui satisferont leur vanité…

En deuxième lieu, le pardon. Jésus nous demande que nous pardonnions autant de fois qu'il soit nécessaire, même plusieurs fois par jour, si l'autre est repenti, bien que cela nous brûle de douleur l'âme: Le thermomètre de la charité est la capacité de pardonner. «Si ton frère a commis une faute contre toi, fais-lui de vifs reproches, et, s'il se repent, pardonne-lui» (Lc 17,3).

En troisième lieu, la foi: plus qu'une richesse de la raison (dans le sens purement humain), il s'agit d'un "état d'âme", fruit de l'expérience de Dieu, de pouvoir agir, en contant sur sa confiance. «La foi est le début de la vie authentique», dit saint Ignace d'Antioche. Qui agit avec foi réussit des choses étonnantes, ainsi le dit le Seigneur: «La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde, vous diriez au grand arbre que voici: ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous obéirait» (Lc 17,6). 

samedi 9 novembre 2019

Samedi 9 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Il parlait du sanctuaire de son corps"

Première lecture

« J’ai vu l’eau qui jaillissait du Temple, et tous ceux que cette eau atteignait étaient sauvés » (Antienne Vidi aquam) (Ez 47, 1-2.8-9.12)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

En ces jours-là,
au cours d’une vision reçue du Seigneur,
    l’homme me fit revenir à l’entrée de la Maison,
et voici : sous le seuil de la Maison,
de l’eau jaillissait vers l’orient,
puisque la façade de la Maison était du côté de l’orient.
L’eau descendait de dessous le côté droit de la Maison,
au sud de l’autel.
    L’homme me fit sortir par la porte du nord
et me fit faire le tour par l’extérieur,
jusqu’à la porte qui fait face à l’orient,
et là encore l’eau coulait du côté droit.
    Il me dit :
« Cette eau coule vers la région de l’orient,
elle descend dans la vallée du Jourdain,
et se déverse dans la mer Morte,
dont elle assainit les eaux.
    En tout lieu où parviendra le torrent,
tous les animaux pourront vivre et foisonner.
Le poisson sera très abondant,
car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre,
et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent.
    Au bord du torrent, sur les deux rives,
toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ;
leur feuillage ne se flétrira pas
et leurs fruits ne manqueront pas.
Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux,
car cette eau vient du sanctuaire.
Les fruits seront une nourriture,
et les feuilles un remède. »
    – Parole du Seigneur.

OU BIEN

Première lecture

« Vous êtes un sanctuaire de Dieu » (1 Co 3, 9c-11.16-17)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    vous êtes une maison que Dieu construit.
    Selon la grâce que Dieu m’a donnée,
moi, comme un bon architecte,
j’ai posé la pierre de fondation.
Un autre construit dessus.
Mais que chacun prenne garde
à la façon dont il contribue à la construction.
    La pierre de fondation, personne ne peut en poser d’autre
que celle qui s’y trouve : Jésus Christ.
    Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu,
et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?
    Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu,
cet homme, Dieu le détruira,
car le sanctuaire de Dieu est saint,
et ce sanctuaire, c’est vous.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 45 (46), 2-3, 5-6, 8-9a.10a)
R/ Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
(Ps 45, 5)
Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s’effondrent au creux de la mer.
Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
Dieu s’y tient : elle est inébranlable ;
quand renaît le matin, Dieu la secourt.
Il est avec nous, le Seigneur de l’univers ;
citadelle pour nous, le Dieu de Jacob !
Venez et voyez les actes du Seigneur,
Il détruit la guerre jusqu’au bout du monde.

Évangile

« Il parlait du sanctuaire de son corps » (Jn 2, 13-22)
Alléluia. Alléluia.
J’ai choisi et consacré cette Maison, dit le Seigneur,
afin que mon Nom y soit à jamais.
Alléluia. (2 Ch 7, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Comme la Pâque juive était proche,
Jésus monta à Jérusalem.
    Dans le Temple, il trouva installés
les marchands de bœufs, de brebis et de colombes,
et les changeurs.
    Il fit un fouet avec des cordes,
et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ;
il jeta par terre la monnaie des changeurs,
renversa leurs comptoirs,
    et dit aux marchands de colombes :
« Enlevez cela d’ici.
Cessez de faire de la maison de mon Père
une maison de commerce. »
    Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit :
L’amour de ta maison fera mon tourment.
    Des Juifs l’interpellèrent :
« Quel signe peux-tu nous donner
pour agir ainsi ? »
    Jésus leur répondit :
« Détruisez ce sanctuaire,
et en trois jours je le relèverai. »
    Les Juifs lui répliquèrent :
« Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire,
et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
    Mais lui parlait du sanctuaire de son corps.
    Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts,
ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ;
ils crurent à l’Écriture
et à la parole que Jésus avait dite.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Patricia Freisz, membre de Regnum Christi

1. Tout est bien installé dans la cour du Temple. Les vendeurs et les changeurs, chacun à leur place, assis. Bœufs, brebis et colombes destinés au sacrifice attendent d’être achetés par les pèlerins. D’où vient que Jésus, « doux et humble de cœur », se mette dans une telle colère ? Quel mal combat-il ici ? Il ne veut pas que l’on fasse de la maison de son Père une maison de commerce. Non, les dons de Dieu sont gratuits. « À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement . » (Ap 21, 6) Dieu nous donne gratuitement et nous devons faire de même. « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement. » (Mt 10, 8)

2. Jésus ne se met pas en colère uniquement pour détruire le mal qu’il voit. Lorsqu’il détruit, c’est pour instaurer un ordre nouveau, plus grand et plus beau que l’ancien. « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21, 5) Le temple, dans l’Ancien Testament, est le lieu de la présence de Dieu, lieu de la manifestation de sa gloire, lieu où est précieusement conservée sa Parole donnée aux prophètes. Tout cela va être remplacé par un temple éminemment plus parfait : Jésus est présence de Dieu, splendeur de sa gloire, Verbe de Dieu. C’est lui le sanctuaire par excellence.

3. Certes, Jésus châtie les vendeurs du Temple. Mais c’est une colère qui entend enseigner. Elle ne nous laisse pas anéantis ; au milieu d’elle jaillit une espérance qui paraît folle. « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » Parole incompréhensible pour ceux qui l’ont alors entendue. Comme au milieu de certains événements difficiles de nos vies, doit surgir, en nous, une espérance impossible à vue humaine ! Si les juifs n’ont pas compris cette parole, comment n’ont-ils pas pris pour le signe qu’ils cherchaient le fait que cet homme ose affronter seul toutes les autorités du Temple, qu’il se montre à ce point plein de ferveur et d’amour pour ce qu’il appelle la maison du Père ?

mercredi 6 novembre 2019

Mercredi 6 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple"

Première lecture

« Celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi » (Rm 13, 8-10)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
    n’ayez de dette envers personne,
sauf celle de l’amour mutuel,
car celui qui aime les autres
a pleinement accompli la Loi.
    La Loi dit :
Tu ne commettras pas d’adultère,
tu ne commettras pas de meurtre,
tu ne commettras pas de vol,
tu ne convoiteras pas.

Ces commandements et tous les autres
se résument dans cette parole :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
    L’amour ne fait rien de mal au prochain.
Donc, le plein accomplissement de la Loi,
c’est l’amour.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 111 (112), 1-2, 4-5, 8a.9)
R/ L’homme de bien a pitié, il partage.
ou : Alléluia !
(Ps 111, 5a)
Heureux qui craint le Seigneur,
qui aime entièrement sa volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ;
la race des justes est bénie.
Lumière des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres,
homme de justice, de tendresse et de pitié.
L’homme de bien a pitié, il partage ;
il mène ses affaires avec droiture.
Son cœur est confiant, il ne craint pas :
À pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !

Évangile

« Celui qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 25-33)
Alléluia. Alléluia.
Si l’on vous insulte pour le nom du Christ,
heureux êtes-vous :
l’Esprit de Dieu repose sur vous.
Alléluia. (1 P 4, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    de grandes foules faisaient route avec Jésus ;
il se retourna et leur dit :
    « Si quelqu’un vient à moi
sans me préférer à son père, sa mère, sa femme,
ses enfants, ses frères et sœurs,
et même à sa propre vie,
il ne peut pas être mon disciple.
    Celui qui ne porte pas sa croix
pour marcher à ma suite
ne peut pas être mon disciple.
    Quel est celui d’entre vous
qui, voulant bâtir une tour,
ne commence par s’asseoir
pour calculer la dépense
et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
    Car, si jamais il pose les fondations
et n’est pas capable d’achever,
tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
    “Voilà un homme qui a commencé à bâtir
et n’a pas été capable d’achever !”
    Et quel est le roi
qui, partant en guerre contre un autre roi,
ne commence par s’asseoir
pour voir s’il peut, avec dix mille hommes,
affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
    S’il ne le peut pas,
il envoie, pendant que l’autre est encore loin,
une délégation pour demander les conditions de paix.
    Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas
à tout ce qui lui appartient
ne peut pas être mon disciple. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Lectures de la messe

George de La Cotardière, LC
 
1. Jésus est en route vers Jérusalem et l’évangéliste nous dit que « de grandes foules » l’accompagnaient. Il est conscient de sa mort prochaine – il l’a déjà annoncée à plusieurs reprises – et c’est dans cette intention qu’il se rapproche de Jérusalem. Cependant, il est aussi conscient que beaucoup de ceux qui le suivent ne sont là que pour les signes et les miracles. D'ailleurs, combien d’entre eux seront présents sur le chemin du calvaire ?

Cela me donne l’occasion de me poser moi-même une question : Pourquoi est-ce que je suis le Christ ? Quand les difficultés s’approchent et que les circonstances ne me sont pas favorables, quelle est mon attitude ? Est-ce que je l’accompagne aussi dans ces moments-là ou bien suis-je tout simplement là quand tout va bien et que Dieu me bénit ? Jésus est très clair dans son enseignement et il nous donne les conditions pour être son disciple : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. »

2. Faut-il donc renoncer à tout ce que nous aimons et vivre une vie de sacrifice et de pénitence ? Cela vaut-il vraiment la peine d’être disciple du Christ ? Jésus m’appelle à la confiance et à l’abandon. Il veut que je mette en lui toutes mes sécurités et que je lui fasse confiance, car lui seul peut et veut me rendre heureux : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger . » (Mt 11, 28-30) Le disciple du Christ est heureux parce qu’il se sait accompagné par Jésus qui a vaincu le mal et le péché, qui est ressuscité et qui me promet le véritable bonheur. Il me dit qu’en le suivant et en renonçant à moi-même – c’est-à-dire en le choisissant, lui – je serai véritablement heureux.

3. Bien souvent, nous nous comportons un peu comme des enfants et nous ne savons pas ce qui est bon pour nous. L’Évangile d’aujourd’hui nous invite à la confiance et à l’abandon total entre les mains de Dieu : « N’ayez pas peur (…) ouvrez grandes les portes de votre cœur (…) le Christ n’enlève rien, au contraire, il donne tout ! » (Benoît XVI, messe inaugurale de son pontificat)

mardi 5 novembre 2019

Mardi 5 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie"

Première lecture

« Nous sommes membres les uns des autres » (Rm 12, 5-16b)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
    nous qui sommes plusieurs,
nous sommes un seul corps dans le Christ,
et membres les uns des autres, chacun pour sa part.
    Et selon la grâce que Dieu nous a accordée,
nous avons reçu des dons qui sont différents.
Si c’est le don de prophétie, que ce soit à proportion du message confié ;
    si c’est le don de servir, que l’on serve ;
si l’on est fait pour enseigner, que l’on enseigne ;
    pour réconforter, que l’on réconforte.
Celui qui donne, qu’il soit généreux ;
celui qui dirige, qu’il soit empressé ;
celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire.
    Que votre amour soit sans hypocrisie.
Fuyez le mal avec horreur,
attachez-vous au bien.
    Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle,
rivalisez de respect les uns pour les autres.
    Ne ralentissez pas votre élan,
restez dans la ferveur de l’Esprit,
servez le Seigneur,
    ayez la joie de l’espérance,
tenez bon dans l’épreuve,
soyez assidus à la prière.
    Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin,
pratiquez l’hospitalité avec empressement.
    Bénissez ceux qui vous persécutent ;
souhaitez-leur du bien, et non pas du mal.
    Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie,
pleurez avec ceux qui pleurent.
    Soyez bien d’accord les uns avec les autres ;
n’ayez pas le goût des grandeurs,
mais laissez-vous attirer par ce qui est humble.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 130 (131), 1, 2, 3)
R/ Garde mon âme dans la paix
près de toi, Seigneur.

Seigneur, je n’ai pas le cœur fier
ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent.
Non, mais je tiens mon âme
égale et silencieuse ;
mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.
Attends le Seigneur, Israël,
maintenant et à jamais.

Évangile

« Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie » (Lc 14, 15-24)
Alléluia. Alléluia.
Venez à moi, vous tous qui peinez
sous le poids du fardeau, dit le Seigneur,
et moi, je vous procurerai le repos.
Alléluia. (Mt 11, 28)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
au cours du repas chez un chef des pharisiens,
    en entendant parler Jésus, un des convives lui dit :
« Heureux celui qui participera au repas
dans le royaume de Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Un homme donnait un grand dîner,
et il avait invité beaucoup de monde.
    À l’heure du dîner, il envoya son serviteur
dire aux invités :
“Venez, tout est prêt.”
    Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser.
Le premier lui dit :
“J’ai acheté un champ,
et je suis obligé d’aller le voir ;
je t’en prie, excuse-moi.”
    Un autre dit :
“J’ai acheté cinq paires de bœufs,
et je pars les essayer ;
je t’en prie, excuse-moi.”
    Un troisième dit :
“Je viens de me marier,
et c’est pourquoi je ne peux pas venir.”
    De retour,
le serviteur rapporta ces paroles à son maître.
Alors, pris de colère,
le maître de maison dit à son serviteur :
“Dépêche-toi d’aller sur les places
et dans les rues de la ville ;
les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux,
amène-les ici.”
    Le serviteur revint lui dire :
“Maître, ce que tu as ordonné est exécuté,
et il reste encore de la place.”
    Le maître dit alors au serviteur :
“Va sur les routes et dans les sentiers,
et fais entrer les gens de force,
afin que ma maison soit remplie.
    Car, je vous le dis,
aucun de ces hommes qui avaient été invités
ne goûtera de mon dîner.” »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Joan COSTA i Bou
(Súria, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, le Seigneur nous offre une image de l'éternité représentée par un banquet. Le banquet signifie le lieu où la famille et les amis se retrouvent, se réjouissant de la compagnie, de la conversation et de l'amitié autour de la table. Cette image nous parle de l'intimité avec Dieu Trinité et du plaisir que nous trouverons dans notre séjour au ciel. Il a tout fait pour nous et nous appelle car «Venez, maintenant le repas est prêt» (Lc 14,17). Il veut que nous soyons avec Lui; il veut tous les hommes et toutes les femmes du monde à ses côtés, chacun et chacune d'entre nous.

Il est nécessaire, cependant, que nous ayons envie d'y aller. Et bien que l'on sache que c'est là où l'on est le mieux, car le ciel est notre demeure éternelle, qui dépasse toutes les aspirations humaines les plus nobles -«des choses que l'œil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont pas montées au cœur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment» (1Co 2,9) et, par conséquent, rien ne lui est comparable-; cependant, nous sommes capables de repousser l'invitation divine et de laisser passer à jamais la meilleure offre que Dieu pouvait nous faire: partager sa maison, sa table, son intimité pour l'éternité. Quelle grande responsabilité!

Nous sommes, malheureusement, capables d'échanger Dieu pour toute chose. Certains, comme nous lisons dans l'Évangile d'aujourd'hui, par un champ; d'autres par des bœufs. Et toi et moi, contre quoi sommes-nous capables d'échanger celui qui est notre Dieu ainsi que son invitation? Il y a celui qui le fait par paresse, par laisser-aller, qui par confort arrête d'accomplir ses devoirs d'amour pour Dieu: Dieu vaut-il si peu pour que nous le substituions par n'importe quelle autre chose? Que notre réponse à cette invitation divine soit toujours un oui, plein de reconnaissance et d'admiration.

lundi 4 novembre 2019

Lundi 4 novembre, Lectures & Méditation du jour : "N’invite pas tes amis ; invite des pauvres, des estropiés"

Première lecture

« Dieu a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde » (Rm 11, 29-36)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
    les dons gratuits de Dieu et son appel
sont sans repentance.
    Jadis, en effet, vous avez refusé de croire en Dieu,
et maintenant, par suite du refus de croire d’une partie d’Israël,
vous avez obtenu miséricorde ;
    de même, maintenant, ce sont eux qui ont refusé de croire,
par suite de la miséricorde que vous avez obtenue,
mais c’est pour qu’ils obtiennent miséricorde, eux aussi.
    Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire
pour faire à tous miséricorde.
    Quelle profondeur dans la richesse,
la sagesse et la connaissance de Dieu !
Ses décisions sont insondables,
ses chemins sont impénétrables !
    Qui a connu la pensée du Seigneur ?
Qui a été son conseiller ?
    Qui lui a donné en premier
et mériterait de recevoir en retour ?
    Car tout est de lui,
et par lui, et pour lui.
À lui la gloire pour l’éternité !
Amen.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 68 (69), 30-31, 33-34, 36-37)
R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi. (Ps 68, 14c)
Me voici, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Car Dieu viendra sauver Sion
et rebâtir les villes de Juda.
Il en fera une habitation, un héritage :
patrimoine pour les descendants de ses serviteurs,
     demeure pour ceux qui aiment son nom.

Évangile

« N’invite pas tes amis ; invite des pauvres, des estropiés » (Lc 14, 12-14)
Alléluia. Alléluia.
Si vous demeurez dans ma parole,
vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 8, 31b-32)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
    Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
    heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Melchior Poisson, LC
 
1. Cet Évangile nous place devant la radicalité du message de Jésus. Si nous lisons ce texte sans l’édulcorer, Jésus nous demande d’inviter chez nous les pauvres et les malheureux plutôt que nos amis et notre famille. Qui de nous fait cela ? Qui vit avec une telle radicalité le message du Christ, à part les saints dont la vie est totalement conquise par Dieu ? L’Évangile n’est pas un manuel de bons conseils pour nous améliorer, pour mieux exploiter notre potentiel… Jésus vient accomplir une révolution dans notre vie, il nous plonge dans sa mort pour ressusciter à une vie nouvelle, une vie guidée par l’Esprit. Désormais, dans cette vie en Jésus-Christ, nos critères sont renouvelés. Ce n’est plus nous qui aimons, c’est le Christ qui aime ses frères en nous. Si nous nous ouvrons à cette source brûlante d’amour, nous constaterons que nous aimons avec un amour inexplicable, un amour divin, des personnes que le Christ place sur notre chemin et qui ne sont ni nos amis, ni notre famille, ni des personnes particulièrement attrayantes.

2. Jésus est le premier à vivre ce conseil qu’il nous donne. En se faisant l’un de nous il a abandonné le confort de la Sainte Trinité : le Père et l’Esprit sont sa famille, ses voisins… ceux dont il peut espérer recevoir un « don en retour » dans la communion d’amour qui les unit. Et il est venu au milieu des pauvres, des estropiés, des aveugles… : au milieu de nous, tous abîmés par le péché. Au repas qu’il donne, sa sainte Eucharistie, il invite les grands comme les petits, les belles âmes comme les plus « amochées ». Nous laisserons-nous conquérir par cet amour du Christ ? Lui permettrons-nous de renouveler notre cœur et de l’enflammer d’un amour qui ne soit pas à mesure humaine mais selon la mesure de son cœur à lui ?

3. « Heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour. »
Jésus nous donne une piste pour apprendre à distinguer l’amour égoïste de l’amour selon Dieu. L’amour selon Dieu est totalement gratuit, il n’attend rien en retour, son intérêt est seulement le bien de la personne aimée. Dieu est disposé, si c’est pour notre bien, à mourir sur une croix. En revanche, l’amour qui reste à taille humaine sera toujours lié d’une manière ou d’une autre à la compensation. Notre vie chrétienne est un chemin avec le Christ qui nous enseigne à aimer comme lui, jour après jour : les joies et les peines de la vie quotidienne, les sacrements, la prière… Une fois que nous lui avons ouvert les portes de notre cœur, même les réalités les plus ordinaires sont l’occasion d’un amour extraordinaire.

dimanche 3 novembre 2019

Dimanche 3 novembre, Lectures & Méditation du jour : "Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu"

Première lecture

« Tu as pitié de tous les hommes, parce que tu aimes tout ce qui existe » (Sg 11, 22 – 12, 2)
Lecture du livre de la Sagesse

Seigneur, le monde entier est devant toi
comme un rien sur la balance,
comme la goutte de rosée matinale
qui descend sur la terre.
    Pourtant, tu as pitié de tous les hommes,
parce que tu peux tout.
Tu fermes les yeux sur leurs péchés,
pour qu’ils se convertissent.
    Tu aimes en effet tout ce qui existe,
tu n’as de répulsion envers aucune de tes œuvres ;
si tu avais haï quoi que ce soit,
tu ne l’aurais pas créé.
    Comment aurait-il subsisté,
si tu ne l’avais pas voulu ?
Comment serait-il resté vivant,
si tu ne l’avais pas appelé ?
    En fait, tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi,
Maître qui aimes les vivants,
     toi dont le souffle impérissable les anime tous.
    Ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu,
tu les avertis, tu leur rappelles en quoi ils pèchent,
pour qu’ils se détournent du mal
et croient en toi, Seigneur.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 144 (145), 1-2, 8-9, 10-11, 13cd-14)
R/ Mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
(Ps 144, 1)
Je t’exalterai, mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom toujours et à jamais !
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent,
il redresse tous les accablés.

Deuxième lecture

« Le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en lui » (2 Th 1, 11 – 2, 2)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères,
     nous prions pour vous à tout moment
afin que notre Dieu vous trouve dignes
de l’appel qu’il vous a adressé ;
par sa puissance,
qu’il vous donne d’accomplir tout le bien que vous désirez,
et qu’il rende active votre foi.
    Ainsi, le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous,
et vous en lui,
selon la grâce de notre Dieu
et du Seigneur Jésus Christ.
     Frères, nous avons une demande à vous faire
à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ
et de notre rassemblement auprès de lui :
    si l'on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre
prétendant que le jour du Seigneur est arrivé,
n'allez pas aussitôt perdre la tête,
ne vous laissez pas effrayer. »

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 1-10)
Alléluia. Alléluia.
Dieu a tellement aimé le monde
qu’il a donné son Fils unique,
afin que ceux qui croient en lui aient la vie éternelle.
Alléluia. (Jn 3, 16)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
    Or, il y avait un homme du nom de Zachée ;
il était le chef des collecteurs d’impôts,
et c’était quelqu’un de riche.
    Il cherchait à voir qui était Jésus,
mais il ne le pouvait pas à cause de la foule,
car il était de petite taille.
    Il courut donc en avant
et grimpa sur un sycomore
pour voir Jésus qui allait passer par là.
    Arrivé à cet endroit,
Jésus leva les yeux et lui dit :
« Zachée, descends vite :
aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »
    Vite, il descendit
et reçut Jésus avec joie.
    Voyant cela, tous récriminaient :
« Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »
    Zachée, debout, s’adressa au Seigneur :
« Voici, Seigneur :
je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens,
et si j’ai fait du tort à quelqu’un,
je vais lui rendre quatre fois plus. »
    Alors Jésus dit à son sujet :
« Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison,
car lui aussi est un fils d’Abraham.
    En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver
ce qui était perdu. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Joaquim MESEGUER García
(Rubí, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, le récit évangélique coïncide un peu avec la parabole du pharisien et du publicain. (cf. Lc 18,9-14). Effacé et sincère de cœur, le publicain priait dans son intérieur: «Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis!» (Lc 18,13); et aujourd'hui, nous observons comme Jésus-Christ pardonne et acquitte Zachée, le chef des collecteurs d'impôts, un homme riche et influent, mais haï et abhorré par ses voisins, qui se sentaient extorqués par lui: «Zachée, descends vite: aujourd'hui il faut que j'aille demeurer dans ta maison» (Lc 19,5).

L'indulgence divine amène a Zachée à se convertir; voici une des originalités de l'Évangile: le pardon de Dieu est désintéressé; il ne s'agit pas du fait que, suite à notre conversion, Dieu nous pardonne; c'est plutôt le contraire: la miséricorde de Dieu nous stimule vers la gratitude et à y donner une réponse.

À cette occasion, Jésus, chemin de Jérusalem, traversait la ville de Jéricho. Aujourd'hui et chaque jour, Jésus traverse notre vie et nous appelle par notre nom. Zachée n'avait jamais vu Jésus; il avait entendu parler de Lui et cherchait à voir qui était ce maître aussi célèbre. Jésus, par contre, connaissait bien Zachée et les misères de sa vie. Jésus savait comment s'était-il enrichi et comme il était haï et marginé par ses voisins; c'est pour cette raison que Jésus traversa Jéricho pour le faire quitter ce puits: «le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Lc 19,10).

La rencontre du Maître avec le publicain changea complètement la vie de ce dernier. Après avoir entendu cet Évangile, songe à l’opportunité que Dieu t'offre aujourd'hui, laquelle tu ne devrais pas évincer: Jesús-Christ passe par ta vie et t'appelle par ton nom, parce qu'Il t'aime et veut te sauver; dans quel puits es-tu immergé? Comme Zachée a grimpé sur un arbre pour mieux voir Jésus, grimpe-toi, maintenant, sur l'arbre de la Croix et tu pourras savoir qui est-Il, et tu connaîtras l'immensité de son amour, «car s'Il choisit un chef des publicains: qui va s'accabler soi-même, lorsque celui-là est atteint par la grâce?» (Saint Ambroise).

mercredi 30 octobre 2019

Mercredi 30 octobre, Lectures & Méditation du jour : "On viendra de l’orient et de l’occident, prendre place au festin dans le royaume de Dieu"

Première lecture

« Quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien » (Rm 8, 26-30)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
    l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse,
car nous ne savons pas prier comme il faut.
L’Esprit lui-même intercède pour nous
par des gémissements inexprimables.
    Et Dieu, qui scrute les cœurs,
connaît les intentions de l’Esprit
puisque c’est selon Dieu
que l’Esprit intercède pour les fidèles.
    Nous le savons, quand les hommes aiment Dieu,
lui-même fait tout contribuer à leur bien,
puisqu'ils sont appelés selon le dessein de son amour.
    Ceux que, d’avance, il connaissait,
il les a aussi destinés d’avance
à être configurés à l’image de son Fils,
pour que ce Fils soit le premier-né
d’une multitude de frères.
    Ceux qu’il avait destinés d’avance,
il les a aussi appelés ;
ceux qu’il a appelés,
il en a fait des justes ;
et ceux qu’il a rendus justes,
il leur a donné sa gloire.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 12 (13), 4-5a, 5b-6)
R/ Moi, je prends appui sur ton amour, Seigneur. (Ps 12, 6)
Regarde, réponds-moi, Seigneur mon Dieu !
Donne la lumière à mes yeux,
garde-moi du sommeil de la mort ;
que l’adversaire ne crie pas : « Victoire ! »
Que l’ennemi n’ait pas la joie de ma défaite !
Moi, je prends appui sur ton amour ;
que mon cœur ait la joie de ton salut !
Je chanterai le Seigneur pour le bien qu’il m’a fait.

Évangile

« On viendra de l’orient et de l’occident, prendre place au festin dans le royaume de Dieu » (Lc 13, 22-30)
Alléluia. Alléluia.
Par l’annonce de l’Évangile,
Dieu nous appelle à partager
la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.
Alléluia. (cf. 2 Th 2, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    tandis qu’il faisait route vers Jérusalem,
Jésus traversait villes et villages en enseignant.
    Quelqu’un lui demanda :
« Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »
Jésus leur dit :
    « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite,
car, je vous le déclare,
beaucoup chercheront à entrer
et n’y parviendront pas.
    Lorsque le maître de maison se sera levé
pour fermer la porte,
si vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte,
en disant :
“Seigneur, ouvre-nous”,
il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.”
    Alors vous vous mettrez à dire :
“Nous avons mangé et bu en ta présence,
et tu as enseigné sur nos places.”
    Il vous répondra :
“Je ne sais pas d’où vous êtes.
Éloignez-vous de moi,
vous tous qui commettez l’injustice.”
    Là, il y aura des pleurs et des grincements de dents,
quand vous verrez Abraham, Isaac et Jacob, et tous les prophètes
dans le royaume de Dieu,
et que vous-mêmes, vous serez jetés dehors.
    Alors on viendra de l’orient et de l’occident,
du nord et du midi,
prendre place au festin dans le royaume de Dieu.
    Oui, il y a des derniers qui seront premiers,
et des premiers qui seront derniers. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Melchior Poisson, LC

1. « Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »

Certains juifs pensaient que seul un petit nombre d’élus parmi le peuple juif serait sauvé à la fin des temps. Ils fondaient cette interprétation sur une expression biblique, « le reste d’Israël », utilisée par les prophètes pour désigner le petit groupe qui, après l’exil à Babylone, était resté fidèle. Cette question sur le salut intervient alors que Jésus est en marche vers Jérusalem, c’est-à-dire vers sa Passion, sa mort et sa Résurrection. Le salut des hommes est la raison de sa venue sur la terre. Qui sera donc sauvé ? Pendant sa vie publique Jésus annonce le salut pour toutes les nations, pas seulement pour le peuple d’Israël. Le thème du salut est certainement source d’immense joie et de souffrance pour Jésus : à quelques heures de sa Passion il sait que beaucoup seront sauvés par le don de sa vie, mais aussi que les hommes pourront le refuser.

2. « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite. »

La porte étroite que Jésus contemple en montant à Jérusalem est sa Passion, sa mort et sa Résurrection. C’est la seule porte du salut. Nous serons sauvés si nous acceptons de passer par la Passion, la mort et la Résurrection du Christ. Nous y sommes déjà passés par le baptême. Mais cette porte étroite se représente chaque jour, c’est la vie du Christ en nous. Elle met à mort notre vieil homme et ses critères mondains d’égoïsme et d’orgueil et nous propose le chemin de la croix et du don total pour nos frères.

3. À ceux qui resteront dehors le maître de maison répondra : « Je ne sais pas d’où vous êtes ». Le baptême en Jésus-Christ nous donne une nouvelle origine, une nouvelle naissance. Désormais nous sommes fils de Dieu, nous venons de Dieu. Si nous sommes nés de nouveau dans le Christ nous ne pouvons plus vivre comme les enfants d’un monde éloigné de Dieu. Si l’Évangile ne change pas notre vie, nous sommes comme des touristes dans l’Église, nous buvons et mangeons avec le Christ, nous écoutons ses enseignements, mais nous ne nous laissons pas transformer par sa Passion, sa mort et sa Résurrection.

4. « Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. »

Le salut ne dépend donc pas de se croire dans un groupe d’élu, de « premiers », mais d’accepter la remise en question quotidienne qu’implique la vie du Christ en nous. Lorsque le moteur et l’horizon de nos actions sont la porte étroite de la Passion du Christ, nous nous considérons toujours « derniers », toujours en conversion.


mardi 29 octobre 2019

Mardi 29 octobre, Lectures & Méditation du jour : "La graine a poussé, elle est devenue un arbre"

Réflexion

Première lecture

« La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu » (Rm 8, 18-25)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
    j’estime qu’il n’y a pas de commune mesure
entre les souffrances du temps présent
et la gloire qui va être révélée pour nous.
    En effet, la création attend avec impatience
la révélation des fils de Dieu.
    Car la création a été soumise au pouvoir du néant,
non pas de son plein gré,
mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir.
Pourtant, elle a gardé l’espérance
    d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation,
pour connaître la liberté
de la gloire donnée aux enfants de Dieu.
    Nous le savons bien,
la création tout entière gémit,
elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore.
    Et elle n’est pas seule.
Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ;
nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint,
mais nous attendons notre adoption
et la rédemption de notre corps.
    Car nous avons été sauvés, mais c’est en espérance ;
voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer :
ce que l’on voit, comment peut-on l’espérer encore ?
    Mais nous, qui espérons ce que nous ne voyons pas,
nous l’attendons avec persévérance.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous ! (Ps 125, 3a)
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

Évangile

« La graine a poussé, elle est devenue un arbre » (Lc 13, 18-21)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus disait :
« À quoi le règne de Dieu est-il comparable,
à quoi vais-je le comparer ?
    Il est comparable à une graine de moutarde
qu’un homme a prise et jetée dans son jardin.
Elle a poussé, elle est devenue un arbre,
et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. »
    Il dit encore :
« À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ?
    Il est comparable au levain
qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine,
jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Francisco Lucas MATEO Seco
(Pamplona, Navarra, Espagne)
evangeli.net

Aujourd'hui, à travers deux paraboles, le texte de l'Évangile mets devant nous deux caractéristiques du Royaume de Dieu: c'est quelque chose qui grandit lentement -comme une graine de moutarde- mais qui devient tellement grande qu'elle sert d'abri aux oiseaux du ciel. Ainsi le disait Tertullien: «Nous sommes d'hier, et déjà nous avons rempli la terre». Avec cette parabole, le Seigneur nous exhorte à la patience, au courage et à l'espérance. Ces vertus sont particulièrement nécessaires à tous ceux qui se consacrent à la propagation du Royaume des Cieux. Il faut être patient et attendre que le grain semé, avec la grâce de Dieu, avec la collaboration humaine, grandisse en prenant racine en profondeur dans la bonne terre et pousse peu à peu jusqu'à devenir un arbre. Il faut, tout d'abord, avoir la foi dans la vertu -la fécondité- contenue dans la graine du Royaume de Dieu. Cette graine est la Parole, qui est aussi l'Eucharistie, qui est semée en nous par la sainte communion. Notre Seigneur Jésus Christ se comparait lui-même au «(…) grain de blé tombé en terre (...) s'il meurt, il porte beaucoup de fruit» (Jn 12,24).

Jésus poursuit en disant que le Royaume des Cieux, est semblable au «levain qu'une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu'à ce que toute la pâte ait levé» (Lc 13,21). Ici aussi on parle de la capacité de la levure à faire lever toute la pâte. C'est à ceci qu'on fait allusion dans l'ancien testament quand on parle du "reste d'Israel": "le reste" devra sauver et faire lever tout le peuple. En poursuivant avec la parabole, il est uniquement nécessaire que la levure soit à l'intérieur de la pâte, qu'elle soit parmi le peuple, qu'elle soit comme le sel, capable de préserver de la pourriture mais aussi de bien assaisonner les aliments (cf. Mt 5,13). Il faut du temps également pour que la levure puisse faire de l'effet.

Ces paraboles nous encouragent à la patience et à l'espérance certaine, ce sont des paraboles qui font allusion au Royaume de Dieu et à l'Église, et qui s'appliquent également à la croissance de ce même Royaume à l'intérieur de chacun de nous.