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jeudi 28 février 2019

Jeudi 28 février, Lectures & Méditation du jour : "Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains"

Première lecture

« Ne tarde pas à te retourner vers le Seigneur » (Si 5, 1-8)
Lecture du livre de Ben Sira le Sage

Ne t’appuie pas sur tes richesses,
ne dis pas : « Elles me suffisent. »
    Ne te laisse pas entraîner par ton instinct et ta force
à suivre les désirs de ton cœur.
    Ne dis pas : « Qui m’en imposera ? »,
car le Seigneur ne manquerait pas de te châtier.
    Ne dis pas : « J’ai péché, et rien ne m’est arrivé »,
car le Seigneur sait attendre longtemps.
    Ne sois pas assuré du pardon
au point d’entasser péché sur péché.
    Ne dis pas : « Sa miséricorde est grande,
il pardonnera bien tous mes péchés »,
car, en lui, il y a pitié mais aussi colère ;
son indignation s’abattra sur les pécheurs.
    Ne tarde pas à te retourner vers le Seigneur,
ne remets pas ta décision de jour en jour ;
car brusquement éclatera la colère du Seigneur,
et à l’heure du châtiment, tu seras anéanti.
    Ne t’appuie pas sur des richesses injustement acquises :
elles ne te serviront de rien au jour de l’adversité.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 1, 1-2, 3, 4.6)
R/ Heureux est l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur.
(Ps 39, 5a)
Heureux est l’homme
     qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre
     planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille
     balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

Évangile

« Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains » (Mc 9, 41-50)
Alléluia. Alléluia.
Accueillez la parole de Dieu :
pour ce qu’elle est réellement :
non pas une parole d’hommes,
mais la parole de Dieu.
Alléluia. (cf. 1 Th 2, 13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense.
    Celui qui est un scandale, une occasion de chute,
pour un seul de ces petits qui croient en moi,
mieux vaudrait pour lui
qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes,
et qu’on le jette à la mer.
    Et si ta main est pour toi une occasion de chute,
coupe-la.
Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains,
là où le feu ne s’éteint pas.
    Si ton pied est pour toi une occasion de chute,
coupe-le.
Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
    Si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le.
Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu
que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
    là où le ver ne meurt pas
et où le feu ne s’éteint pas.
    Chacun sera salé au feu.
    C’est une bonne chose que le sel ;
mais s’il cesse d’être du sel,
avec quoi allez-vous lui rendre de la saveur ?
Ayez du sel en vous-mêmes,
et vivez en paix entre vous. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Jean-Baptiste Ribes, LC
regnumchristi.fr

Rien qu’un verre d’eau fraîche

L'Évangile que nous présente la liturgie de ce jour nous offre trois points essentiels sur la manière de vivre et de préserver cette vocation à la sainteté qui nous a été offerte par le Seigneur le jour de notre baptême.
Le Seigneur nous rappelle tout d’abord que la sainteté ne consiste pas en des actes héroïques et surhumains. Un petit geste accompli avec amour vaut plus que tout l'or du monde et que toute aide humanitaire réalisée sans amour. En effet, Jésus nous dit que chaque fois que l'on donnera un verre d'eau avec amour à quelqu’un, c'est à lui qu’on le donnera. L'Évangile de saint Luc nous rappellera aussi que nous serons jugés sur cela le jour de notre mort.
À ce sujet comment ne pas se rappeler l'exemple de sainte Thérèse de Lisieux : jeune femme décédée à l'âge de 24 ans qui n'est jamais sortie de son couvent et pourtant que de bien a-t-elle accompli grâce à ses petits gestes d'amour !
Sommes-nous vraiment conscients de notre potentiel rien qu'avec des petits actes accomplis avec amour ?

« Coupe-le. »
Dans un deuxième temps le Seigneur utilise des paroles beaucoup plus dures, voire même trop sévères pourrait-on penser. Mais s’il le fait, c’est pour nous inviter à progresser et à persévérer dans l'amour. En effet Jésus déclare que si l’un de nos membres « est pour toi une occasion de chute, coupe-le. » Le Christ est clair, si l'on veut le suivre et être vraiment heureux, on ne peut pas faire de concession avec le mal qui doit être tranché radicalement. Tout ce qui m'empêche de m’approcher du Christ doit être coupé même si cela est douloureux.
Quelle est donc dans ma vie ce quelque chose qui ne me permet pas d'être généreux et en totale union avec Dieu ?

« Sel de la terre »
Pour conclure, le Christ explique exactement ce que doit être un chrétien dans le monde. Il doit être sel de la terre. C'est lui qui doit donner de la saveur grâce à ce verre d'eau offert par amour. Si jamais nous nous laissons entraîner par notre péché, si nous perdons la charité alors nous perdons notre saveur et notre valeur. Saint Augustin disait : « Amor meus, pondus meum » (« Ma pesanteur, c’est mon amour »). Je vaux ce que vaut mon amour. Saint Paul dira aussi dans sa lettre aux Corinthiens : « (…) sans l'amour je ne suis rien. » (1 Co 13, 2)
Quelle est donc ma pesanteur ? Rappelons-nous aussi que la charité est un don mais qu'elle doit être exercée. Demandons donc au Seigneur de faire grandir en nous la charité mais aussi de nous donner la force afin de pouvoir l'exercer auprès de nos frères.


" Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous "

mercredi 27 février 2019

Mercredi 27 février, Lectures & Méditation du jour : "Celui qui n’est pas contre nous est pour nous"

Première lecture

« Ceux qui aiment la sagesse sont aimés du Seigneur » (Si 4, 11-19)
Lecture du livre de Ben Sira le Sage

    La sagesse conduit ses fils à la grandeur,
elle prend soin de ceux qui la cherchent.
    L’aimer, c’est aimer la vie ;
ceux qui la cherchent dès l’aurore seront comblés de bonheur ;
    celui qui la possède obtiendra la gloire en héritage ;
là où il entre, le Seigneur donne sa bénédiction.
    Ceux qui rendent un culte à la sagesse célèbrent le Dieu saint,
ceux qui l’aiment sont aimés du Seigneur ;
    celui qui l’écoute jugera les nations,
celui qui s’attache à elle sera en sécurité dans sa demeure.
    S’il se confie en elle, il en prendra possession,
et tous ses descendants la recevront en héritage.
    Pour commencer, elle le conduira par des chemins sinueux,
elle fera venir sur lui la peur et l’appréhension,
elle le tourmentera par la sévérité de son éducation,
jusqu’à ce qu’elle puisse lui faire confiance ;
elle l’éprouvera par ses exigences.
    Puis elle reviendra tout droit vers lui,
elle le comblera de bonheur
en lui dévoilant ses secrets.
    Mais s’il s’égare loin d’elle, elle l’abandonnera
et le laissera aller à sa perte.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 118 (119), 165.168, 171-172, 174-175)
R/ Grande est la paix de qui aime ta loi, Seigneur. (Ps 118, 165a)
Grande est la paix de qui aime ta loi ;
jamais il ne trébuche.
J’observe tes exigences et tes préceptes :
toutes mes voies sont devant toi.
Que chante sur mes lèvres ta louange,
car tu m’apprends tes commandements.
Que ma langue redise tes promesses,
car tout est justice en tes volontés.
J’ai le désir de ton salut, Seigneur :
ta loi fait mon plaisir.
Que je vive et que mon âme te loue !
Tes décisions me soient en aide !

Évangile

« Celui qui n’est pas contre nous est pour nous » (Mc 9, 38-40)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jean, l’un des Douze, disait à Jésus :
« Maître, nous avons vu quelqu’un
expulser les démons en ton nom ;
nous l’en avons empêché,
car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
    Jésus répondit :
« Ne l’en empêchez pas,
car celui qui fait un miracle en mon nom
ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
    celui qui n’est pas contre nous
est pour nous. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé David CODINA i Pérez
(Puigcerdà, Gerona, Espagne)
 
    Aujourd'hui, nous assistons à une récrimination à l'encontre de Jean, qui a vu des gens faire de bonnes œuvres au nom du Christ sans pour autant faire partie du groupe des disciples: «Maître, nous avons vu quelqu'un chasser des esprits mauvais en ton nom; nous avons voulu l'en empêcher, car il n'est pas de ceux qui nous suivent» (Mc 9,38). Jésus nous indique ici le regard que nous devons avoir envers ces personnes: les accueillir et ouvrir notre regard envers eux, en ayant beaucoup d'humilité vis-à-vis de nous-mêmes, partageant toujours un lien commun, une même foi, une même orientation, c'est-à-dire, cheminer ensemble vers la perfection de l'amour de Dieu et du prochain.

    Cette manière de vivre notre vocation d'"Église" nous invite à revoir en paix et sérieusement la cohérence avec laquelle nous vivons cette ouverture d'esprit qu'avait Jésus. Tant qu'il y a "d'autres" qui nous dérangent parce qu'ils font la même chose que nous, cela veut dire que l'amour du Christ n'a toujours pas imprégné notre vie dans toute sa profondeur et Il nous demandera d'avoir l'humilité d'accepter que nous ne déversons pas "toute la sagesse et l'amour de Dieu". En somme, nous devons accepter que nous sommes ceux choisis par le Christ pour annoncer à tous que l'humilité est le chemin pour nous approcher de Dieu.

    Jésus a agi de cette manière depuis son Incarnation, quand Il nous rapproche au plus haut de la majesté de Dieu par la petitesse des pauvres. Sain Jean Chrysostome nous dit: «Il ne s'est pas contenté de la mort et de la croix; mais il a voulu être pauvre, étranger, errant, nu, prisonnier, malade, afin de vous attirer à lui.» Si le Seigneur n'a pas laissé passer l'opportunité pour que nous vivions l'amour de notre prochain, ne laissons pas nous non plus passer l'opportunité d'accepter celui qui ne vit pas de la même manière que nous sa vocation de faire partie de l'Église, car «celui qui n'est pas contre nous est pour nous» (Mc 9,40).

† " celui qui n’est pas contre nous est pour nous " †


samedi 23 février 2019

Samedi 23 février, Lectures & Méditation du jour : "Il fut transfiguré devant eux "


Première lecture

« Grâce à la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par une parole de Dieu » (He 11, 1-7)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
la foi est une façon de posséder ce que l’on espère,
un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas.
    Et quand l’Écriture rend témoignage aux anciens,
c’est à cause de leur foi.
    Grâce à la foi, nous comprenons
que les mondes ont été formés par une parole de Dieu,
et donc ce qui est visible
n’a pas son origine dans ce qui apparaît au regard.
    Grâce à la foi, Abel offrit à Dieu
un sacrifice plus grand que celui de Caïn ;
à cause de sa foi, il fut déclaré juste :
Dieu lui-même rendait témoignage à son offrande ;
à cause de sa foi, bien qu’il soit mort, il parle encore.
    Grâce à la foi, Hénok fut retiré de ce monde,
et il ne connut pas la mort ;
personne ne le retrouva parce que Dieu l’avait retiré ;
avant cet événement, il avait été agréable à Dieu,
l’Écriture en témoigne.
    Or, sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu ;
car, pour s’avancer vers lui,
il faut croire qu’il existe
et qu’il récompense ceux qui le cherchent.
    Grâce à la foi, Noé, averti de choses encore invisibles,
accueillit cet oracle avec respect
et construisit une arche pour le salut de sa famille.
Sa foi condamnait le monde,
et il reçut en héritage
la justice qui s’obtient par la foi.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 144 (145), 2-3, 4-5, 10-11)
R/ Je bénirai ton nom, Seigneur,
toujours et à jamais.
(cf. Ps 144, 1b)
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.
D’âge en âge, on vantera tes œuvres,
on proclamera tes exploits.
Je redirai le récit de tes merveilles,
ton éclat, ta gloire et ta splendeur.
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

Évangile

« Il fut transfiguré devant eux » (Mc 9, 2-13)
Alléluia. Alléluia.
De la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
Alléluia. (Mc 9, 7)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
    Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean,
et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.
Et il fut transfiguré devant eux.
    Ses vêtements devinrent resplendissants,
d’une blancheur telle
que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.
    Élie leur apparut avec Moïse,
et tous deux s’entretenaient avec Jésus.
    Pierre alors prend la parole
et dit à Jésus :
« Rabbi, il est bon que nous soyons ici !
Dressons donc trois tentes :
une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
    De fait, Pierre ne savait que dire,
tant leur frayeur était grande.
    Survint une nuée qui les couvrit de son ombre,
et de la nuée une voix se fit entendre :
« Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! »
    Soudain, regardant tout autour,
ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.
    Ils descendirent de la montagne,
et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu,
avant que le Fils de l’homme
soit ressuscité d’entre les morts.
    Et ils restèrent fermement attachés à cette parole,
tout en se demandant entre eux ce que voulait dire :
« ressusciter d’entre les morts ».
    Ils l’interrogeaient :
« Pourquoi les scribes disent-ils
que le prophète Élie doit venir d’abord ? »
    Jésus leur dit :
« Certes, Élie vient d’abord
pour remettre toute chose à sa place.
Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle,
au sujet du Fils de l’homme,
qu’il souffrira beaucoup et sera méprisé ?
    Eh bien ! je vous le déclare :
Élie est déjà venu,
et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu,
comme l’Écriture le dit à son sujet. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Lectures de la messe

Saint Ambroise (v. 340-397), évêque de Milan et docteur de l'Église
Sur le psaume 45, 2; CSEL 64, 6, 330-331 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 186 rev.)

   Le Seigneur Jésus a voulu que Moïse gravît seul la montagne, mais il a été rejoint par Josué (Ex 24,13). Dans l'Évangile aussi, c'est à Pierre, Jacques et Jean, seuls de tous les disciples, qu'il a révélé la gloire de sa résurrection. Ainsi voulait-il que son mystère demeure caché, et il les avertissait fréquemment de ne pas annoncer facilement ce qu'ils avaient vu à n'importe qui, pour qu'un auditeur trop faible ne trouve là un obstacle qui empêcherait son esprit inconstant de recevoir ces mystères dans toute leur force. Car Pierre lui-même « ne savait pas ce qu'il disait », puisqu'il croyait qu'il fallait dresser trois tentes pour le Seigneur et ses compagnons. Ensuite, il n'a pas pu supporter l'éclat de gloire du Seigneur qui se transfigurait, mais il est tombé sur le sol (Mt 17,6), comme sont tombés aussi « les fils du tonnerre » (Mc 3,17), Jacques et Jean, quand la nuée les a recouverts...

   Ils sont entrés donc dans la nuée pour connaître ce qui est secret et caché, et c'est là qu'ils ont entendu la voix de Dieu disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour : écoutez-le ». Que signifie : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé » ? Cela veut dire — Simon Pierre, ne t'y trompe pas ! — que tu ne dois pas placer le Fils de Dieu sur le même rang que les serviteurs. « Celui-ci est mon Fils : Moïse n'est pas mon Fils, Élie n'est pas mon Fils, bien que l'un ait ouvert le ciel, et que l'autre ait fermé le ciel ». En effet, l'un et l'autre, à la parole du Seigneur, ont vaincu un élément de la nature (Ex 14 ;1R 17,1), mais ils n'ont fait que prêter leur ministère à celui qui a affermi les eaux et fermé par la sécheresse le ciel, qu'il a fait fondre en pluie dès qu'il l'a voulu.

   Là où il s'agit d'une simple annonce de la résurrection, on fait appel au ministère des serviteurs, mais là où se montre la gloire du Seigneur qui ressuscite, la gloire des serviteurs tombe dans l'obscurité. Car, en se levant, le soleil obscurcit les étoiles, et toutes leurs lumières disparaissent devant l'éclat de l'éternel Soleil de justice (Ml 3,20).

" Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! "

jeudi 21 février 2019

Jeudi 21 février, Lectures & Méditation du jour : "Tu es le Christ. – Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup"

Première lecture

« Je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre » (Gn 9, 1-13)
Lecture du livre de la Genèse

Dieu bénit Noé et ses fils. Il leur dit :
« Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre.
    Vous serez la crainte et la terreur
de tous les animaux de la terre,
de tous les oiseaux du ciel,
de tout ce qui va et vient sur le sol,
et de tous les poissons de la mer :
ils sont livrés entre vos mains.
    Tout ce qui va et vient, tout ce qui vit
sera votre nourriture ;
comme je vous avais donné l’herbe verte,
je vous donne tout cela.
    Mais, avec la chair, vous ne mangerez pas
le principe de vie, c’est-à-dire le sang.
    Quant au sang, votre principe de vie,
j’en demanderai compte à tout animal
et j’en demanderai compte à tout homme ;
à chacun, je demanderai compte
de la vie de l’homme, son frère.
    Si quelqu’un verse le sang de l’homme,
par l’homme son sang sera versé.
Car Dieu a fait l’homme à son image.
    Et vous, soyez féconds, multipliez-vous,
devenez très nombreux sur la terre ;
oui, multipliez-vous ! »
    Dieu dit encore à Noé et à ses fils :
    « Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous,
avec votre descendance après vous,
    et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous :
les oiseaux, le bétail, toutes les bêtes de la terre,
tout ce qui est sorti de l’arche.
    Oui, j’établis mon alliance avec vous :
aucun être de chair ne sera plus détruit par les eaux du déluge,
il n’y aura plus de déluge pour ravager la terre. »
    Dieu dit encore :
« Voici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous,
et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous,
pour les générations à jamais :
    je mets mon arc au milieu des nuages,
pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 101 (102), 16-18, 19-21, 22-23.29)
R/ Du ciel, le Seigneur regarde la terre. (Ps 101, 20b)
Les nations craindront le nom du Seigneur,
et tous les rois de la terre, sa gloire :
quand le Seigneur rebâtira Sion,
quand il apparaîtra dans sa gloire,
il se tournera vers la prière du spolié,
il n’aura pas méprisé sa prière.
Que cela soit écrit pour l’âge à venir,
et le peuple à nouveau créé chantera son Dieu :
« Des hauteurs, son sanctuaire, le Seigneur s’est penché ;
du ciel, il regarde la terre
pour entendre la plainte des captifs
et libérer ceux qui devaient mourir. »
On publiera dans Sion le nom du Seigneur
et sa louange dans tout Jérusalem,
au rassemblement des royaumes et des peuples
qui viendront servir le Seigneur.
Les fils de tes serviteurs trouveront un séjour,
et devant toi se maintiendra leur descendance.

Évangile

« Tu es le Christ. – Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup » (Mc 8, 27-33)
Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie.
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

    En ce temps-là,
    Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples,
vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il interrogeait ses disciples :
« Au dire des gens, qui suis-je ? »
    Ils lui répondirent :
« Jean le Baptiste ;
pour d’autres, Élie ;
pour d’autres, un des prophètes. »
    Et lui les interrogeait :
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit :
« Tu es le Christ. »
    Alors, il leur défendit vivement
de parler de lui à personne.
    Il commença à leur enseigner
qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup,
qu’il soit rejeté
par les anciens, les grands prêtres et les scribes,
qu’il soit tué,
et que, trois jours après, il ressuscite.
    Jésus disait cette parole ouvertement.
Pierre, le prenant à part,
se mit à lui faire de vifs reproches.
    Mais Jésus se retourna
et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan !
Tes pensées ne sont pas celles de Dieu,
mais celles des hommes. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Père Jean-Marie Fornerod, LC
regnumchristi.fr

   Dans ce passage de l’Évangile de Marc, Jésus veut que ses disciples apprennent quelque chose d’important. C’est pourquoi il les amène dans la région de Césarée-de-Philippe, un peu à l’écart de la région où ils se trouvaient habituellement. De plus Jésus ne leur dit pas tout de suite ce qu’il veut leur faire connaître, mais il leur pose une question à laquelle ils apportent plusieurs réponses, jusqu’à ce que Pierre, inspiré par l’Esprit Saint, prononce la réponse décisive : Jésus est le Christ, c’est-à-dire le Messie qui vient sauver les hommes.

   Mais ce n’est pas tout. Jésus veut encore leur dire quelque chose d’autre. Ils savent maintenant que Jésus est le Messie, mais quelle idée se font-ils exactement de ce Messie ? Comment sauvera-t-il les hommes ? Afin que les apôtres ne se fassent pas de fausses idées, Jésus leur révèle qu’il devra souffrir, qu’il sera mis à mort, mais que cela finira par sa victoire lors de la Résurrection. Or ceci, Pierre lui-même a bien du mal à le comprendre et il en arrive jusqu’à reprocher à Jésus de dire cela.

   Ce passage nous apprend beaucoup de choses sur la manière dont Jésus nous parle. D’une part, il est parfois nécessaire de se retirer un peu des endroits où se déroule normalement notre vie. Cela ne se fait pas obligatoirement de manière physique, mais savoir prendre du temps en silence, en arrêtant un instant nos activités quotidiennes, est indispensable. De plus, Jésus nous parle de manière progressive. C’est peu à peu que les disciples ont compris que Jésus était le Christ, et c’est même après sa mort qu’ils ont compris et accepté le véritable sens de la Passion et de la croix. Nous aussi, dans notre vie, nous ne comprendrons que peu à peu ce que Jésus veut nous dire et le sens de certains événements.

" Tu es le Christ "

mercredi 20 février 2019

Mercredi 20 février, Lectures & Méditation du jour : "L’aveugle se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté"

Première lecture

« Noé regarda : et voici que la surface du sol était sèche » (Gn 8, 6-13.20-22)
Lecture du livre de la Genèse

     Au bout de quarante jours,
Noé ouvrit la fenêtre de l’arche qu’il avait construite,
    et il lâcha le corbeau ;
celui-ci fit des allers et retours,
jusqu’à ce que les eaux se soient retirées, laissant la terre à sec.
    Noé lâcha aussi la colombe
pour voir si les eaux avaient baissé à la surface du sol.
    La colombe ne trouva pas d’endroit où se poser,
et elle revint vers l’arche auprès de lui,
parce que les eaux étaient sur toute la surface de la terre ;
Noé tendit la main, prit la colombe,
et la fit rentrer auprès de lui dans l’arche.
    Il attendit encore sept jours,
et lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche.
    Vers le soir, la colombe revint,
et voici qu’il y avait dans son bec un rameau d’olivier tout frais !
Noé comprit ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre.
    Il attendit encore sept autres jours et lâcha la colombe,
qui, cette fois-ci, ne revint plus vers lui.
    C’est en l’an six cent un de la vie de Noé,
au premier mois, le premier jour du mois,
que les eaux s’étaient retirées,
laissant la terre à sec.
Noé enleva le toit de l’arche, et regarda :
et voici que la surface du sol était sèche.
    Noé bâtit un autel au Seigneur ;
il prit, parmi tous les animaux purs et tous les oiseaux purs,
des victimes qu’il offrit en holocauste sur l’autel.
    Le Seigneur respira l’agréable odeur,
et il se dit en lui-même :
« Jamais plus je ne maudirai le sol à cause de l’homme :
le cœur de l’homme est enclin au mal dès sa jeunesse,
mais jamais plus je ne frapperai tous les vivants
comme je l’ai fait.
    Tant que la terre durera,
semailles et moissons,
froidure et chaleur,
été et hiver,
jour et nuit
jamais ne cesseront. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 115 (116b), 12-13, 14-15, 18-19)
R/ Seigneur, je t’offrirai le sacrifice d’action de grâce. ou : Alléluia ! (Ps 115, 17a)
Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple.
Il en coûte au Seigneur
de voir mourir les siens !
Je tiendrai mes promesses au Seigneur,
oui, devant tout son peuple,
à l’entrée de la maison du Seigneur,
au milieu de Jérusalem !

Évangile

« L’aveugle se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté » (Mc 8, 22-26)
Alléluia. Alléluia.
Que le Père de notre Seigneur Jésus Christ
ouvre à sa lumière les yeux de notre cœur,
pour que nous percevions l’espérance que donne son appel.
Alléluia. (cf. Ep 1, 17-18)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

    En ce temps-là,
    Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde.
Des gens lui amènent un aveugle
et le supplient de le toucher.
    Jésus prit l’aveugle par la main
et le conduisit hors du village.
Il lui mit de la salive sur les yeux
et lui imposa les mains.
Il lui demandait :
« Aperçois-tu quelque chose ? »
    Levant les yeux, l’homme disait :
« J’aperçois les gens :
ils ressemblent à des arbres
que je vois marcher. »
    Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains
sur les yeux de l’homme ;
celui-ci se mit à voir normalement,
il se trouva guéri,
et il distinguait tout avec netteté.
    Jésus le renvoya dans sa maison en disant :
« Ne rentre même pas dans le village. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Joaquim MESEGUER García
(Sant Quirze del Vallès, Barcelona, Espagne)

Aujourd'hui, Jésus se sert d'un miracle pour nous parler du processus de la foi. La guérison de l'aveugle qui a lieu en deux parties, nous démontre que la foi n'est pas une lumière qui arrive de manière instantanée, mais que la plupart du temps nous devons suivre un parcours tracé qui nous rapproche de la lumière afin que nous voyions clair. Cependant, le premier pas de la foi —c'est-à-dire commencer à voir la réalité à travers la lumière de Dieu— est déjà une cause de joie, comme l'exprime Saint Augustin: «Une fois les yeux guéris, que pourrions nous avoir de plus de valeur, mes frères? Heureux ceux qui voient cette lumière, celle qui resplendit depuis le ciel ou celle qui provient d'une torche. Et comme sont malheureux ceux qui ne peuvent pas la voir!».

En arrivant à Bethsaide on amène à Jésus un aveugle pour qu'il lui impose les mains. Le fait que Jésus l'amène dehors a une signification spéciale. Est-ce que cela veut dire qu'afin d'entendre la parole de Dieu, et découvrir la foi et la réalité dans le Christ, nous devons sortir de nous-mêmes, des endroits et des moments bruyants qui nous étouffent et nous éblouissent pour recevoir une illumination authentique?

Une fois en dehors de la ville, Jésus «Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains. Il lui demandait: ‘Est-ce que tu vois quelque chose?’» (Lc 8,23). Ce geste nous rappelle le Baptême: là, Jésus ne nous met plus de la salive mais il trempe tout notre être dans l'eau du salut et tout au long de notre vie il nous interroge sur ce que nous voyons à la lumière de la foi. «Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains sur les yeux de l'homme; celui-ci se mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté» (Lc 8,25); ce deuxième instant rappelle le sacrement de la Confirmation, par lequel nous recevons la plénitude de l'Esprit Saint, pour arriver enfin à la maturité de notre foi et voir clair. Recevoir le Baptême et oublier la Confirmation nous permet, en effet, de voir mais uniquement en partie.
« Ne rentre même pas dans le village » : Jésus renvoie l’aveugle guéri à sa maison. C’est là qu’il doit forger la foi. L’humble salive de Jésus invite à « avaler », à intérioriser dans la prière l’œuvre de la grâce pour apprendre à voir le plan de Dieu se déployer dans le temps.

 † " il distinguait tout avec netteté "



lundi 18 février 2019

Lundi 18 février, Lectures & Méditation du jour : "Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ?"

Première lecture

« Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua » (Gn 4, 1-15.25)
Lecture du livre de la Genèse

L’homme s’unit à Ève, sa femme :
elle devint enceinte, et elle mit au monde Caïn.
Elle dit alors :
« J’ai acquis un homme
avec l’aide du Seigneur ! »
Dans la suite, elle mit au monde Abel, frère de Caïn.
Abel devint berger, et Caïn cultivait la terre.
Au temps fixé, Caïn présenta des produits de la terre
en offrande au Seigneur.
De son côté, Abel présenta les premiers-nés de son troupeau,
en offrant les morceaux les meilleurs.
Le Seigneur tourna son regard vers Abel et son offrande,
mais vers Caïn et son offrande, il ne le tourna pas.
Caïn en fut très irrité et montra un visage abattu.
Le Seigneur dit à Caïn :
« Pourquoi es-tu irrité, pourquoi ce visage abattu ?
Si tu agis bien, ne relèveras-tu pas ton visage ?
Mais si tu n’agis pas bien…,
le péché est accroupi à ta porte.
Il est à l’affût, mais tu dois le dominer. »
Caïn dit à son frère Abel :
« Sortons dans les champs. »
Et, quand ils furent dans la campagne,
Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua.
Le Seigneur dit à Caïn :
« Où est ton frère Abel ? »
Caïn répondit :
« Je ne sais pas.
Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? »
Le Seigneur reprit :
« Qu’as-tu fait ?
La voix du sang de ton frère
crie de la terre vers moi !
Maintenant donc, sois maudit
et chassé loin de cette terre
qui a ouvert la bouche pour boire le sang de ton frère,
versé par ta main.
Tu auras beau cultiver la terre,
elle ne produira plus rien pour toi.
Tu seras un errant,
un vagabond sur la terre. »
Alors Caïn dit au Seigneur :
« Mon châtiment est trop lourd à porter !
Voici qu’aujourd’hui tu m’as chassé de cette terre.
Je dois me cacher loin de toi,
je serai un errant,
un vagabond sur la terre,
et le premier venu qui me trouvera me tuera. »
Le Seigneur lui répondit :
« Si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois. »
Et le Seigneur mit un signe sur Caïn
pour le préserver d’être tué par le premier venu qui le trouverait.
Adam s’unit encore à sa femme,
et elle mit au monde un fils.
Elle lui donna le nom de Seth
(ce qui veut dire : accordé),
car elle dit :
« Dieu m’a accordé une nouvelle descendance
à la place d’Abel, tué par Caïn. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(49 (50), 1.5a, 7ac- 8, 16bc- 17, 20-21abc)
R/ Offre à Dieu le sacrifice d’action de grâce. (49, 14a)
Le Dieu des dieux, le Seigneur,
parle et convoque la terre
du soleil levant jusqu’au soleil couchant :
« Assemblez, devant moi, mes fidèles.
« Écoute, mon peuple, je parle.
Moi, Dieu, je suis ton Dieu !
Je ne t’accuse pas pour tes sacrifices ;
tes holocaustes sont toujours devant moi.
« Qu’as-tu à réciter mes lois,
à garder mon alliance à la bouche,
toi qui n’aimes pas les reproches
et rejettes loin de toi mes paroles ?
« Tu t’assieds, tu diffames ton frère,
tu flétris le fils de ta mère.
Voilà ce que tu fais ; garderai-je le silence ?
Penses-tu que je suis comme toi ? »

Évangile

« Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? » (Mc 8, 11-13)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie,
dit le Seigneur.
Personne ne va vers le Père sans passer par moi.
Alléluia. (Jn 14, 6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
les pharisiens survinrent
et se mirent à discuter avec Jésus ;
pour le mettre à l’épreuve,
ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit :
« Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ?
Amen, je vous le déclare :
aucun signe ne sera donné à cette génération. »
Puis il les quitta, remonta en barque,
et il partit vers l’autre rive.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Lectures de la messe

Abbé Jordi POU i Sabater
(Sant Jordi Desvalls, Girona, Espagne)
evangeli.net

Aujourd'hui, l'Évangile ne paraît pas nous apprendre beaucoup de choses ni sur Jésus, ni sur nous-mêmes. «Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe?» (Mc 8,12). Commentant cet épisode, Jean-Paul II dit: «Jésus invite au discernement des paroles et des œuvres qui témoignent (elles sont le “signe”) de la venue du royaume du Père». L'on dirait qu'il manque aux juifs qui interrogent Jésus la capacité ou la volonté de discerner ce signe que sont —en fait— toutes les actions, les œuvres et les paroles du Seigneur.

Aujourd'hui aussi l'on demande des signes à Jésus: qu'Il rende sa présence palpable en ce monde, qu'Il nous dise clairement ce que nous devons faire. Le Pape nous fait voir que le refus que Jésus-Christ oppose aux juifs —à nous aussi, par conséquent— est dû à ce qu'Il veut «changer la logique du monde, qui cherche des signes confirmant le désir d'autoaffirmation et de puissance de l'homme». Les juifs ne voulaient pas n'importe quel signe; il leur en fallait un qui indiquât que Jésus était le genre de messie qu'ils attendaient. Ils n'attendaient pas quelqu'un qui venait pour les sauver, mais quelqu'un qui les confirmerait dans leur manière de faire.

En définitive, quand les juifs du temps de Jésus et les chrétiens d'aujourd'hui demandent —d'une façon ou d'une autre— un signe, ce qu'ils font c'est demander à Dieu qu'Il agisse à leur manière, celle qu'ils croient la meilleure et qui, de fait, appuie leur façon de voir. Et Dieu, qui sait et peut davantage (c'est pourquoi nous demandons dans le Notre Père que “sa” volonté soit faite), a ses voies, même si elles nous paraissent difficiles à comprendre. Mais Il se laisse trouver par tous ceux qui le cherchent et, si nous Lui demandons le discernement, Il nous fera comprendre quel est son style et comment nous pouvons distinguer ses signes aujourd'hui.


" Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? "

dimanche 17 février 2019

Dimanche 17 février, Lectures & Méditation du jour : "Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches !"

Première lecture

« Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel. Béni soit l’homme qui met sa foi dans le Seigneur » (Jr 17, 5-8)
Lecture du livre du prophète Jérémie

Ainsi parle le Seigneur :  
Maudit soit l’homme
qui met sa foi dans un mortel,
qui s’appuie sur un être de chair,
tandis que son cœur se détourne du Seigneur.
    Il sera comme un buisson sur une terre désolée,
il ne verra pas venir le bonheur.
Il aura pour demeure les lieux arides du désert,
une terre salée, inhabitable.
Béni soit l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur,
dont le Seigneur est la confiance.
    Il sera comme un arbre, planté près des eaux,
qui pousse, vers le courant, ses racines.
Il ne craint pas quand vient la chaleur :
son feuillage reste vert.
L’année de la sécheresse, il est sans inquiétude :
il ne manque pas de porter du fruit.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 1, 1-2, 3, 4.6)
R/ Heureux est l’homme
qui met sa foi dans le Seigneur.
(Ps 39, 5a)
Heureux est l’homme
     qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs,
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !
Il est comme un arbre
     planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps,
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants.
Mais ils sont comme la paille
     balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

Deuxième lecture

« Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur » (1 Co 15, 12.16-20)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ;
alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer
qu’il n’y a pas de résurrection des morts ?
    Car si les morts ne ressuscitent pas,
le Christ non plus n’est pas ressuscité.
    Et si le Christ n’est pas ressuscité,
votre foi est sans valeur,
vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés ;
    et donc, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus.
    Si nous avons mis notre espoir dans le Christ
pour cette vie seulement,
nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
    Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches ! » (Lc 6, 17.20-26)
Alléluia. Alléluia.
Réjouissez-vous, tressaillez de joie,
dit le Seigneur,
car votre récompense est grande dans le ciel.
Alléluia. (Lc 6, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus descendit de la montagne avec les Douze
et s’arrêta sur un terrain plat.
Il y avait là un grand nombre de ses disciples,
et une grande multitude de gens
venus de toute la Judée, de Jérusalem,
et du littoral de Tyr et de Sidon.
Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara :
« Heureux, vous les pauvres,
car le royaume de Dieu est à vous.
    Heureux, vous qui avez faim maintenant,
car vous serez rassasiés.
Heureux, vous qui pleurez maintenant,
car vous rirez.
    Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent
et vous excluent,
quand ils insultent
et rejettent votre nom comme méprisable,
à cause du Fils de l’homme.
        Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,
car alors votre récompense est grande dans le ciel ;
c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
    Mais quel malheur pour vous, les riches,
car vous avez votre consolation !
    Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant,
car vous aurez faim !
Quel malheur pour vous qui riez maintenant,
car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
    Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous !
C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr

   Écoutons notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu avec nous, nous dire à tous : « Heureux, vous les pauvres », «Heureux, vous qui avez faim maintenant », « Heureux, vous qui pleurez maintenant », « Heureux, êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils vous insultent ». Laissons ces paroles nous toucher, nous secouer peut-être, entrer en nous. Et demandons-lui : « Que veux-tu me dire par cela ? Où veux-tu m’emmener ? » Dieu n’est pas en train de nous imposer le malheur, ni de nous faire rechercher la souffrance pour la souffrance. Mais il veut nous détacher de ce qui entrave notre bonheur, de ce qui nous empêche d’être avec lui. Il nous invite à regarder les choses d’en-haut, les choses qui sont du ciel (cf. Col 3, 2).
Si je suis ainsi détaché des richesses temporelles, et surtout si mon cœur est attaché par amour au Seigneur, alors je suis sur le chemin du bonheur. Je peux disposer de richesses, me nourrir, connaître des personnes qui me chérissent et m’estiment, mais ma sécurité n’est pas en elles. Elle est bien plus forte parce que mon rocher, mon refuge, c’est le Seigneur (cf. Ps 17).
Nous retrouvons aussi cela dans la liturgie de ce dimanche : « Béni soit l'homme qui met sa foi dans le Seigneur, dont le Seigneur est la confiance. » (Première lecture, Jr 17), « Heureux est l’homme qui (…) se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! » (Ps 1). La loi du Seigneur n’est pas une série de normes, un simple code législatif. La loi du Seigneur, c’est le projet d’amour du Seigneur pour nous. Et donc c’est aussi ses promesses envers nous, son Alliance, et ce à quoi il nous invite. En pensant à ce bonheur que le Seigneur veut pour nous, et que nous désirons tant, écoutons les paroles de ces psaumes : « Beaucoup demandent : ‘Qui nous fera voir le bonheur ?’ Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage ! Tu mets dans mon cœur plus de joie que toutes leurs vendanges et leurs moissons. » (Ps 4, 7-8) ; « J’ai dit au Seigneur : ‘ Tu es mon Dieu ! je n’ai pas d’autre bonheur que toi.’ » (Ps 15, 2)

   Nous avons écouté la série des « Heureux » du Christ, prêtons aussi l’oreille et le cœur à ce qu’il dit ensuite : «Quel malheur pour vous, les riches », «Pour vous qui êtes repus maintenant », «Pour vous qui riez maintenant», « Pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ». Ce n’est pas que Dieu soit contre les moments heureux de notre vie ni contre la richesse ; d’ailleurs c’est lui-même qui bénit, comme il le fait par exemple avec Abraham et Job en leur donnant la richesse. Donc ce qu’il veut ce n’est pas que nous n’ayons rien, mais que nous ne soyons pas attachés à ce que nous possédons, de telle sorte que nous n’en fassions pas notre idole, le dieu que nous contrôlons et qui nous caresse dans le sens du poil.
Ainsi nous entendons également dans la première lecture de ce dimanche : « Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur. Il sera comme un buisson sur une terre désolée, il ne verra pas venir le bonheur. Il aura pour demeure les lieux arides du désert, une terre salée, inhabitable. » Soulignons que la Parole du Seigneur commence par les béatitudes et non par les malédictions comme pour nous expliquer que ce qui intéresse notre Dieu c’est que nous soyons dans le bonheur éternel et non dans le malheur. Il nous montre d’abord notre but. Et tel un père qui est bon, il prévient ses enfants.

   Dans la liturgie d’aujourd’hui, nous entendons encore : «Il ne manque pas de porter du fruit. » (Jr 17), il «donne du fruit en son temps » (Ps 1), « votre récompense est grande dans le ciel » (Lc 6). Le bonheur et le malheur se reconnaissent aussi par les fruits qu’ils produisent, et non par le sentiment de bien-être qu’ils peuvent procurer et que nous pouvons être si enclins à rechercher plus que tout dans l’esprit de notre société actuelle.
Ainsi il vaut mieux ne pas confondre être content et être heureux. Être content : le verbe contenter veut dire se satisfaire ou aussi assouvir une tendance, un instinct, une envie. La personne est alors repliée sur elle-même, pour une réalisation strictement personnelle. Au contraire, être heureux – si l’on prend la traduction latine felicitas – se rapporte au verbe produire et signifie d'abord fécond, qui porte de bons fruits.

   Ce qui est important dans ma vie, est-ce de satisfaire mes envies ou de porter du fruit ? Le Seigneur a prié pour que nous portions du fruit et que notre fruit demeure (cf. Jn 15, 16). Et en regardant les fruits, nous voyons que le bien produit du bien, et que le mal produit du mal, d’abord dans la personne qui l’a accompli, puis aussi dans la personne qui le reçoit directement, dans l’entourage, jusqu’à une répercussion universelle. En effet, ne sommes-nous pas tous liés, et plus encore en tant que fils de l’Église, membres d’un même corps, le corps du Christ (cf. 1 Cor 12, 27) ?

   Ainsi, qui met sa foi dans le Seigneur est béni et il est aussi cause de bénédiction pour le monde.

" réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel "



jeudi 14 février 2019

Jeudi 14 février, Lectures & Méditation du jour : "Les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants !"

Première lecture

« Dieu amena la femme vers l’homme. Et tous deux ne feront plus qu’un » (Gn 2, 18-25)
Lecture du livre de la Genèse

Le Seigneur Dieu dit :
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul.
Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela
toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l’homme
pour voir quels noms il leur donnerait.
C’étaient des êtres vivants,
et l’homme donna un nom à chacun.
L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.
Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,
et l’homme s’endormit.
Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes,
puis il referma la chair à sa place.
Avec la côte qu’il avait prise à l’homme,
il façonna une femme
et il l’amena vers l’homme.
L’homme dit alors :
« Cette fois-ci, voilà l’os de mes os
et la chair de ma chair !
On l’appellera femme – Ishsha –,
elle qui fut tirée de l’homme – Ish. »
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un.
Tous les deux, l’homme et sa femme, étaient nus,
et ils n’en éprouvaient aucune honte l’un devant l’autre.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(127 (128), 1-2, 3, 4-5)
R/ Heureux qui craint le Seigneur ! (127, 1a)
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d’olivier.
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.

Évangile

« Les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » (Mc 7, 24-30)
Alléluia. Alléluia. Accueillez dans la douceur la Parole semée en nous : c’est elle qui peut vous sauver. Alléluia. (cf. Jc 1, 21bc)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr.
Il était entré dans une maison,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
mais il ne put rester inaperçu :
une femme entendit aussitôt parler de lui ;
elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ;
elle vint se jeter à ses pieds.
Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance,
et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.
Il lui disait :
« Laisse d’abord les enfants se rassasier,
car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants
et de le jeter aux petits chiens. »
Mais elle lui répliqua :
« Seigneur, les petits chiens, sous la table,
mangent bien les miettes des petits enfants ! »
Alors il lui dit :
« À cause de cette parole, va :
le démon est sorti de ta fille. »
Elle rentra à la maison,
et elle trouva l’enfant étendue sur le lit :
le démon était sorti d’elle.

— Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Enric CASES i Martín
(Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, on nous montre la foi d'une femme qui n'appartenait pas au peuple choisi, mais qui croyait que Jésus pouvait guérir sa fille. En effet, cette mère de famille: «était païenne, de nationalité syro-phénicienne, et elle lui demandait d'expulser le démon hors de sa fille» (Mc 7,26). La douleur et l'amour la font demander avec insistance, sans se soucier du mépris, des retards, de l'indignité subis. Et elle obtient gain de cause, puisque: «Elle rentra à la maison, et elle trouva l'enfant étendue sur le lit: le démon était sorti d'elle». (Mc 7,30)

Saint Augustin disait que nombreux sont ceux qui n'obtiennent pas ce qu'ils veulent car ils sont «aut mali, aut male, aut mala». Ou ils sont mauvais et ce qu'ils devraient demander d'abord c'est de devenir bons; ou bien, ils demandent d'une mauvaise manière, sans insistance, au lieu de le faire avec patience, humilité, foi et par amour; ou ils demandent des choses mauvaises qui, s'ils les recevaient, nuiraient à l'âme ou au corps ou aux autres. Il faut, donc, s'efforcer de demander d'une bonne manière. Cette femme syro-phénicienne est une bonne mère, elle demande quelque chose de bon («d'expulser le démon hors de sa fille») et elle le demande bien («elle vint se jeter à ses pieds»).

Le Seigneur nous pousse à utiliser avec persévérance la prière de la requête. C'est clair, qu'il existe d'autres types de prières — l'adoration, l'expiation, la prière de gratitude —, mais Jésus insiste sur le fait qu'il faut pratiquer beaucoup la prière de la requête.

Pourquoi ? Il doit y avoir beaucoup de raisons: parce que nous avons besoin de l'aide de Dieu pour atteindre nos objectifs, parce qu'elle exprime espérance et amour, parce qu'elle proclame notre foi. Mais il existe une autre raison que nous ne prenons pas tellement en compte: Dieu veut que les choses soient un peu comme nous les voulons. De cette manière, notre prière —qui est un acte libre— unie à la liberté toute puissante de Dieu, fait que le monde soit comme Dieu le veut et un peu comme nous le voulons. Le pouvoir de la prière est vraiment merveilleux !

" À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille "





mardi 12 février 2019

Mardi 12 février, Lectures & Méditation du jour : "Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes"

Première lecture

« Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gn 1, 20 – 2, 4a)
Lecture du livre de la Genèse

Quand il créa le ciel et la terre,
Dieu dit encore :
« Que les eaux foisonnent
d’une profusion d’êtres vivants,
et que les oiseaux volent au-dessus de la terre,
sous le firmament du ciel. »
Dieu créa, selon leur espèce,
les grands monstres marins,
tous les êtres vivants qui vont et viennent
et foisonnent dans les eaux,
et aussi, selon leur espèce,
tous les oiseaux qui volent.
Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu les bénit par ces paroles :
« Soyez féconds et multipliez-vous,
remplissez les mers,
que les oiseaux se multiplient sur la terre. »
Il y eut un soir, il y eut un matin :
cinquième jour.
Et Dieu dit :
« Que la terre produise des êtres vivants
selon leur espèce,
bestiaux, bestioles et bêtes sauvages
selon leur espèce. »
Et ce fut ainsi.
Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce,
les bestiaux selon leur espèce,
et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce.
Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit :
« Faisons l’homme à notre image,
selon notre ressemblance.
Qu’il soit le maître des poissons de la mer, des oiseaux du ciel,
des bestiaux, de toutes les bêtes sauvages,
et de toutes les bestioles
qui vont et viennent sur la terre. »
Dieu créa l’homme à son image,
à l’image de Dieu il le créa,
il les créa homme et femme.
Dieu les bénit et leur dit :
« Soyez féconds et multipliez-vous,
remplissez la terre et soumettez-la.
Soyez les maîtres
des poissons de la mer, des oiseaux du ciel,
et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »
Dieu dit encore :
« Je vous donne toute plante qui porte sa semence
sur toute la surface de la terre,
et tout arbre dont le fruit porte sa semence :
telle sera votre nourriture.
À tous les animaux de la terre,
à tous les oiseaux du ciel,
à tout ce qui va et vient sur la terre
et qui a souffle de vie,
je donne comme nourriture toute herbe verte. »
Et ce fut ainsi.
Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ;
et voici : cela était très bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :
sixième jour.
Ainsi furent achevés le ciel et la terre,
et tout leur déploiement.
Le septième jour,
Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite.
Il se reposa, le septième jour,
de toute l’œuvre qu’il avait faite.
Et Dieu bénit le septième jour :
il le sanctifia
puisque, ce jour-là, il se reposa
de toute l’œuvre de création qu’il avait faite.
Telle fut l’origine du ciel et de la terre
lorsqu’ils furent créés.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 8, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ Ô Seigneur notre Dieu,
qu’il est grand, ton nom par toute la terre !
(Ps 8, 2)
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.
Les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux.

Évangile

« Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Incline mon cœur vers tes exigences ; fais-moi la grâce de ta loi, Seigneur.
Alléluia. (Ps 118, 36a.29b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem,
se réunissent auprès de Jésus,
et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas
avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.
– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs,
se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger,
par attachement à la tradition des anciens ;
et au retour du marché,
ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau,
et ils sont attachés encore par tradition
à beaucoup d’autres pratiques :
lavage de coupes, de carafes et de plats.
Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus :
« Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ?
Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »
Jésus leur répondit :
« Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites,
ainsi qu’il est écrit :
Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi.
C’est en vain qu’ils me rendent un culte ;
les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.

Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu,
pour vous attacher à la tradition des hommes. »
Il leur disait encore :
« Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu
pour établir votre tradition.
En effet, Moïse a dit :
Honore ton père et ta mère.
Et encore :
Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.
Mais vous, vous dites :
Supposons qu’un homme déclare
à son père ou à sa mère :
“Les ressources qui m’auraient permis de t’aider
sont korbane, c’est-à-dire don réservé à Dieu”,
alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit
pour son père ou sa mère ;
vous annulez ainsi la parole de Dieu
par la tradition que vous transmettez.
Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

   Dans ce passage Jésus explicite quelque chose qui semble peut-être évident pour nous, mais qui ne l’était pas forcément au temps de Jésus, lorsque de nombreuses religions païennes étaient répandues dans tout le monde connu. Nous ne pouvons pas nous contenter de rendre hommage à notre Dieu avec des choses extérieures, matérielles. C’est dans notre cœur que Dieu veut que nous l’honorions d’abord. C’est dans notre cœur que nous devons d’abord faire vivre sa Parole et ses commandements. En réalité Dieu n’a pas besoin de sacrifices, du sang des animaux. C’est lui qui a tout créé. Que pourrions-nous donc lui offrir ? Ce qu’il veut, c’est l’amour d’une personne libre.

   Dans de nombreux passages de l’Évangile Jésus dénonce l’attitude des pharisiens. Et dans ce passage il explique clairement ce qui ne va pas chez les pharisiens. Les pharisiens, comme les autres juifs, et sans doute même mieux que les autres juifs, respectaient à la lettre tous les préceptes de la loi de Moïse. Mais ce n’est pas cela que Jésus dénonce. Jésus, comme il l’avait appris avec Marie et Joseph, respectait lui aussi la loi. Ce que Jésus leur montre, c’est qu’ils ont en fait recommencé à honorer Dieu comme les païens, c'est-à-dire seulement par des choses extérieures, alors que leur cœur est loin de Dieu.

   Si nous ne pratiquons plus les religions païennes, nous voyons ici qu’en fait même en connaissant le vrai Dieu, nous pouvons vivre comme des païens. Ce qui était valable pour les pharisiens du temps de Jésus est valable pour nous aussi. Il est plus facile pour l’homme de respecter quelques règles extérieures que de convertir son cœur. Jésus ne dit pas qu’il ne faut suivre aucun précepte qui porte sur des choses extérieures. Mais que cela doit venir de l’amour que nous avons pour Dieu dans notre cœur. Et que ces choses extérieures ne doivent pas être un obstacle pour la plus grande loi qui est celle de l’amour.

   Les pharisiens allaient jusqu’à se servir de certaines de ces prescriptions pour justifier un manque de bienveillance envers leurs parents, ce qui est une faute bien plus grave. En vivant dans l’hypocrisie, nous pouvons donc aller jusqu’à utiliser ce qui est bon en soi pour notre propre intérêt égoïste, au détriment des autres. Nous pouvons utiliser ce qui est bien pour faire le mal. Soyons donc vigilants à vivre notre foi de l’intérieur, dans notre cœur. Ne nous habituons pas à respecter les commandements ou à aller à la messe juste parce que nous en avons l’habitude, parce que nous avons été éduqués comme cela. Dieu regarde d’abord ce qu’il y a dans notre cœur.

" vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes "



lundi 11 février 2019

Lundi 11 février, Lectures & Méditation du jour : "Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés"

Première lecture

« Dieu dit. Et ce fut ainsi » (Gn 1, 1-19)
Lecture du livre de la Genèse

Au commencement,
Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide,
les ténèbres étaient au- dessus de l’abîme
et le souffle de Dieu planait au- dessus des eaux.
Dieu dit :
« Que la lumière soit. »
Et la lumière fut.
Dieu vit que la lumière était bonne,
et Dieu sépara la lumière des ténèbres.
Dieu appela la lumière « jour »,
il appela les ténèbres « nuit ».
Il y eut un soir, il y eut un matin :
premier jour.
Et Dieu dit :
« Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux,
et qu’il sépare les eaux. »
Dieu fit le firmament,
il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament
et les eaux qui sont au-dessus.
Et ce fut ainsi.
Dieu appela le firmament « ciel ».
Il y eut un soir, il y eut un matin :
deuxième jour.
Et Dieu dit :
« Les eaux qui sont au-dessous du ciel,
qu’elles se rassemblent en un seul lieu,
et que paraisse la terre ferme. »
Et ce fut ainsi.
Dieu appela la terre ferme « terre »,
et il appela la masse des eaux « mer ».
Et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit :
« Que la terre produise l’herbe,
la plante qui porte sa semence,
et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne,
selon son espèce,
le fruit qui porte sa semence. »
Et ce fut ainsi.
La terre produisit l’herbe,
la plante qui porte sa semence, selon son espèce,
et l’arbre qui donne, selon son espèce,
le fruit qui porte sa semence.
Et Dieu vit que cela était bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :
troisième jour.
Et Dieu dit :
« Qu’il y ait des luminaires au firmament du ciel,
pour séparer le jour de la nuit ;
qu’ils servent de signes
pour marquer les fêtes, les jours et les années ;
et qu’ils soient, au firmament du ciel,
des luminaires pour éclairer la terre. »
Et ce fut ainsi.
Dieu fit les deux grands luminaires :
le plus grand pour commander au jour,
le plus petit pour commander à la nuit ;
il fit aussi les étoiles.
Dieu les plaça au firmament du ciel
pour éclairer la terre,
pour commander au jour et à la nuit,
pour séparer la lumière des ténèbres.
Et Dieu vit que cela était bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :
quatrième jour.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(103 (104), 1-2a, 5-6, 10.12, 24.35c)
R/ Que Dieu se réjouisse en ses œuvres ! (103, 31b)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Revêtu de magnificence,
tu as pour manteau la lumière !
Tu as donné son assise à la terre :
qu’elle reste inébranlable au cours des temps.
Tu l’as vêtue de l’abîme des mers :
les eaux couvraient même les montagnes.
Dans les ravins tu fais jaillir des sources
et l’eau chemine aux creux des montagnes ;
les oiseaux séjournent près d’elle :
dans le feuillage on entend leurs cris.
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
Tout cela, ta sagesse l’a fait ;
la terre s’emplit de tes biens.
Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Évangile

« Tous ceux qui touchèrent la frange de son manteau étaient sauvés » (Mc 6, 53-56)
Alléluia. Alléluia. Jésus proclamait l’Évangile du Royaume et guérissait toute infirmité dans le peuple. Alléluia. (cf. Mt 4, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
après la traversée,
abordant à Génésareth
Jésus et ses disciples accostèrent.
Ils sortirent de la barque,
et aussitôt les gens reconnurent Jésus :
ils parcoururent toute la région,
et se mirent à apporter les malades sur des brancards
là où l’on apprenait que Jésus se trouvait.
Et dans tous les endroits où il se rendait,
dans les villages, les villes ou les campagnes,
on déposait les infirmes sur les places.
Ils le suppliaient de leur laisser toucher
ne serait-ce que la frange de son manteau.
Et tous ceux qui la touchèrent
étaient sauvés.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Fr. John GRIECO
(Chicago, Etats-Unis)
 
Aujourd'hui, dans l’Évangile du jour, nous voyons le magnifique "pouvoir du contact" avec la personne de Notre Seigneur: «L’on mit les malades sur les places et on lui demandait de toucher seulement la frange de son manteau; et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés» (Mc 6,56). Le plus petit contact physique peut opérer des miracles pour ceux qui s’approchent du Christ avec foi. Son pouvoir de guérison déborde de son cœur aimant et s’étend même à ses vêtements. Tous deux —capacité et désir plénier de guérir— sont abondants et d’accès facile.

Ce passage peut nous aider à méditer sur la manière dont nous recevons le Seigneur dans la Sainte Communion. Est-ce que nous communions avec la certitude que ce contact peut opérer des miracles dans nos vies? Nous faisons plus que toucher «la frange de son manteau»: nous recevons réellement le Corps du Christ dans nos corps. Plus qu’une simple guérison de nos maladies physiques, la Communion guérit nos âmes et leur garantit la participation à la vie-même de Dieu. Saint Ignace d’Antioche voyait ainsi dans l’Eucharistie «la médecine de l’immortalité et l’antidote contre la mort, qui procure ce qu’éternellement nous devons vivre en Jésus-Christ».

Le profit de cette "médecine d’immortalité" consiste à être guéri de tout ce qui nous sépare de Dieu et des autres. Être guéri par le Christ dans l’Eucharistie implique par conséquent de dépasser les replis sur soi. Ainsi que l’enseigne Benoît XVI, «Se nourrir du Christ est le chemin pour ne pas demeurer indifférents devant le sort de nos frères (…). Une spiritualité eucharistique est alors un authentique antidote contre l’individualisme et l’égoïsme qui caractérisent souvent la vie quotidienne, elle porte à redécouvrir la gratuité, la centralité des relations, à partir de la famille, avec le souci particulier de soulager les blessures de celles qui sont désunies».

Comme ceux qui furent guéris de leurs maladies en touchant ses vêtements, nous pouvons nous aussi être guéris de notre égoïsme et de notre isolement, en recevant Notre Seigneur avec foi.

" tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés "

dimanche 10 février 2019

Dimanche 10 février, Lectures & Méditation du jour : "Laissant tout, ils le suivirent"

Première lecture

« Me voici : envoie-moi ! » (Is 6, 1-2a.3-8)
Lecture du livre du prophète Isaïe

L’année de la mort du roi Ozias,
je vis le Seigneur qui siégeait sur un trône très élevé ;
les pans de son manteau remplissaient le Temple.
    Des séraphins se tenaient au-dessus de lui.
    Ils se criaient l’un à l’autre :
« Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur de l’univers !
Toute la terre est remplie de sa gloire. »
    Les pivots des portes se mirent à trembler
à la voix de celui qui criait,
et le Temple se remplissait de fumée.
    Je dis alors :
« Malheur à moi ! je suis perdu,
car je suis un homme aux lèvres impures,
j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures :
et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! »
    L’un des séraphins vola vers moi,
tenant un charbon brûlant
qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel.
    Il l’approcha de ma bouche et dit :
« Ceci a touché tes lèvres,
et maintenant ta faute est enlevée,
ton péché est pardonné. »
    J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait :
« Qui enverrai-je ?
qui sera notre messager ? »
Et j’ai répondu :
« Me voici :
envoie-moi ! »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 137 (138), 1-2a, 2bc-3, 4-5, 7c-8)
R/ Je te chante, Seigneur, en présence des anges. (cf. Ps 137, 1c)
De tout mon cœur, Seigneur, je te rends grâce :
tu as entendu les paroles de ma bouche.
Je te chante en présence des anges,
vers ton temple sacré, je me prosterne.
Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité,
car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole.
Le jour où tu répondis à mon appel,
tu fis grandir en mon âme la force.
Tous les rois de la terre te rendent grâce
quand ils entendent les paroles de ta bouche.
Ils chantent les chemins du Seigneur :
« Qu’elle est grande, la gloire du Seigneur ! »
Ta droite me rend vainqueur.
Le Seigneur fait tout pour moi !
Seigneur, éternel est ton amour :
n’arrête pas l’œuvre de tes mains.

Deuxième lecture

« Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous croyez » (1 Co 15, 1-11)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
je vous rappelle la Bonne Nouvelle
que je vous ai annoncée ;
cet Évangile, vous l’avez reçu ;
c’est en lui que vous tenez bon,
    c’est par lui que vous serez sauvés
si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ;
autrement, c’est pour rien que vous êtes devenus croyants.
    Avant tout, je vous ai transmis ceci,
que j’ai moi-même reçu :
le Christ est mort pour nos péchés
conformément aux Écritures,
    et il fut mis au tombeau ;
il est ressuscité le troisième jour
conformément aux Écritures,
    il est apparu à Pierre, puis aux Douze ;
    ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois
– la plupart sont encore vivants,
et quelques-uns sont endormis dans la mort –,
    ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres.
    Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis.
    Car moi, je suis le plus petit des Apôtres,
je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre,
puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu.
    Mais ce que je suis,
je le suis par la grâce de Dieu,
et sa grâce, venant en moi, n’a pas été stérile.
Je me suis donné de la peine plus que tous les autres ;
à vrai dire, ce n’est pas moi,
c’est la grâce de Dieu avec moi.
    Bref, qu’il s’agisse de moi ou des autres,
voilà ce que nous proclamons,
voilà ce que vous croyez.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Laissant tout, ils le suivirent » (Lc 5, 1-11)
Alléluia. Alléluia.
« Venez à ma suite, dit le Seigneur,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Alléluia. (Mt 4, 19)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là,
    la foule se pressait autour de Jésus
pour écouter la parole de Dieu,
tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth.
    Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ;
les pêcheurs en étaient descendus
et lavaient leurs filets.
    Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon,
et lui demanda de s’écarter un peu du rivage.
Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.
    Quand il eut fini de parler,
il dit à Simon :
« Avance au large,
et jetez vos filets pour la pêche. »
    Simon lui répondit :
« Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ;
mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. »
    Et l’ayant fait,
ils capturèrent une telle quantité de poissons
que leurs filets allaient se déchirer.
    Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque
de venir les aider.
Ceux-ci vinrent,
et ils remplirent les deux barques,
à tel point qu’elles enfonçaient.
    à cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus,
en disant :
« Éloigne-toi de moi, Seigneur,
car je suis un homme pécheur. »
    En effet, un grand effroi l’avait saisi,
lui et tous ceux qui étaient avec lui,
devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ;
    et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée,
les associés de Simon.
Jésus dit à Simon :
« Sois sans crainte,
désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
    Alors ils ramenèrent les barques au rivage
et, laissant tout, ils le suivirent.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Père Roger Villegas, LC
regnumchristi.fr

   Le récit de la vocation d’Isaïe et la vocation de saint Pierre racontée par Luc présentent de fortes ressemblances et une certaine continuité, sans nier la rupture et le dépassement qui s’accomplissent dans l’appel de Jésus à ses apôtres par rapport à l’Ancien Testament. Ce dimanche nous pourrions nous demander si nous avons déjà ressenti cet appel à la mission et comment nous y répondons. Sûrement ni vous ni moi n’avons vu de séraphins mais à travers la Parole de Dieu de ce dimanche résonne à nouveau l’appel du Seigneur dans notre cœur. Quel est cet appel ? Comment l’identifier ? Comment savoir si je suis appelé ?

   Nous avons un appel fondamental par le baptême : l’appel à la sainteté. « Pourvus de moyens salutaires d’une telle abondance et d’une telle grandeur, tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père. » (Lumen Gentium, n° 11) L’appel à la sainteté est l’appel au bonheur, à la plénitude de vie que Dieu nous offre, à laisser emplir le temple de notre âme de sa présence et le filet de notre cœur de l’abondance de son amour, un amour qui demeure. Et c’est dans notre indignité, dans la négation de la vie divine, dans son absence en nous, que nous constatons son indéfectible réalité. Isaïe déclare être «un homme aux lèvres impures » et Pierre « un homme pécheur ». Face à la plénitude de la vie, à la sainteté de Jésus, à la présence du Dieu trois fois saint l’abîme de la miséricorde appelle l’abîme de la misère, pourvu que celui-ci ouvre ses portes hermétiques à Dieu. Combien de fois rêvons-nous d’une vie qui n’est plus la nôtre ? Combien de fois aimerions-nous mener un autre type de vie, revenir sur nos choix ?

   « Les saints n’ont pas tous bien commencé, mais ils ont tous bien fini » aimait dire le Curé d’Ars. Dieu purifie les lèvres d’Isaïe et rassure Pierre : « Sois sans crainte. » Tous les deux sont envoyés pour annoncer, c'est-à-dire être témoins de cette rencontre avec Dieu. À un moment donné de leur vie ils ont écouté l’appel de Dieu et ils y ont répondu : « Me voici ! » Qu’attendons-nous pour répondre à l’appel à la sainteté ? Certains sont déjà sur la bonne route, mais si vous croyez que c’est mal parti, n’oubliez pas que même si l’on ne commence pas bien, l’important est de bien finir et donc de commencer maintenant. C’est maintenant le temps de la grâce.

" Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. "

samedi 9 février 2019

Samedi 9 février, Lectures & Méditation du jour : "Ils étaient comme des brebis sans berger"

Première lecture

« Que le Dieu de la paix, lui qui a fait remonter d’entre les morts le Pasteur par excellence, vous forme en tout ce qui est bon » (He 13, 15-17.20-21)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
en toute circonstance,
offrons à Dieu, par Jésus, un sacrifice de louange,
c’est-à-dire les paroles de nos lèvres qui proclament son nom.
N’oubliez pas d’être généreux et de partager.
C’est par de tels sacrifices que l’on plaît à Dieu.
Faites confiance à ceux qui vous dirigent
et soyez-leur soumis ;
en effet, ils sont là pour veiller sur vos âmes,
ce dont ils auront à rendre compte.
Ainsi, ils accompliront leur tâche avec joie,
sans avoir à se plaindre,
ce qui ne vous serait d’aucun profit.
Que le Dieu de la paix,
lui qui a fait remonter d’entre les morts,
grâce au sang de l’Alliance éternelle,
le berger des brebis, le Pasteur par excellence,
notre Seigneur Jésus,
que ce Dieu vous forme en tout ce qui est bon
pour accomplir sa volonté,
qu’il réalise en nous ce qui est agréable à ses yeux,
par Jésus Christ, à qui appartient la gloire
pour les siècles des siècles. Amen.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(22 (23), 1-2ab, 2c- 3, 4, 5, 6)
R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.
(cf. 22, 1)
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

Évangile

« Ils étaient comme des brebis sans berger » (Mc 6, 30-34)
Alléluia. Alléluia. Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ; moi, je les connais, et elles me suivent. Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps- là,
les Apôtres se réunirent auprès de Jésus,
et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.
Il leur dit :
« Venez à l’écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »
De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux,
et l’on n’avait même pas le temps de manger.
Alors, ils partirent en barque
pour un endroit désert, à l’écart.
Les gens les virent s’éloigner,
et beaucoup comprirent leur intention.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas
et arrivèrent avant eux.
En débarquant, Jésus vit une grande foule.
Il fut saisi de compassion envers eux,
parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les enseigner longuement.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé David COMPTE i Verdaguer
(Manlleu, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, l'Évangile nous présente une situation, une nécessité et un paradoxe très actuels.

Une situation. Les Apôtres sont “stressés”: «les arrivants et les partants étaient si nombreux qu'on n'avait même pas le temps de manger» (Mc 6,30). Nous nous voyons souvent pris dans la même tourmente. Le travail, qui requiert une bonne part de nos énergies; la famille, où chaque membre veut sentir notre amour; nos autres engagements, qui sont bons pour nous et qui, aussi, bénéficient à d'autres…. Vouloir, est-ce pouvoir? Peut-être est-il plus raisonnable de reconnaître que nous ne pouvons pas tout ce que nous voudrions.

Une nécessité. Le corps, la tête et le cœur réclament un droit: le repos. Dans ces versets nous avons un manuel, souvent ignoré, sur le repos. On y insiste sur la communication. Les Apôtres «lui rapportent tout ce qu'ils ont fait et enseigné» (Mc 6,30). Communication avec Dieu, suivant le fil de ce qui est au fond de notre cœur. Et —quelle surprise!— nous trouvons Dieu qui nous attend. Et Il nous attend avec nos fatigues.

Jésus leur dit: «Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu» (Mc 6,31). Dieu nous a prévu un endroit pour reposer! Mieux: notre existence, avec tout son poids, doit se reposer en Dieu. C'est l'inquiet saint Augustin qui l'a découvert: «Tu nous as créés pour toi et notre cœur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en toi». Le repos de Dieu est créatif; il n'anesthésie pas: rencontrer son amour recentre notre cœur et nos pensées.

Un paradoxe. La scène évangélique finit “mal”: les disciples ne peuvent pas se reposer. Le plan de Jésus échoue: les gens les abordent. Ils n'ont pas pu “déconnecter”. Fréquemment, nous ne pouvons nous libérer de nos obligations (enfants, conjoint, travail…): cela reviendrait à nous trahir! Il faut rencontrer Dieu dans ces réalités. S'il y a communication avec Dieu, si notre cœur repose en Lui, nous relativiserons les tensions inutiles… et la réalité —dépouillée de chimères— montrera mieux l'empreinte de Dieu. En Lui, ici-même, nous devons reposer.


" Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. "

vendredi 8 février 2019

Vendredi 8 février, Lectures & Méditation du jour : "Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité !"

Première lecture

« Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même, il l’est pour l’éternité » (He 13, 1-8)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
que demeure l’amour fraternel !
N’oubliez pas l’hospitalité :
elle a permis à certains, sans le savoir,
de recevoir chez eux des anges.
Souvenez-vous de ceux qui sont en prison,
comme si vous étiez prisonniers avec eux.
Souvenez-vous de ceux qui sont maltraités,
car vous aussi, vous avez un corps.
Que le mariage soit honoré de tous,
que l’union conjugale ne soit pas profanée,
car les débauchés et les adultères seront jugés par Dieu.
Que votre conduite ne soit pas inspirée par l’amour de l’argent :
contentez-vous de ce que vous avez,
car Dieu lui-même a dit :
Jamais je ne te lâcherai,
jamais je ne t’abandonnerai.

C’est pourquoi nous pouvons dire en toute assurance :
Le Seigneur est mon secours,
je n’ai rien à craindre !
Que pourrait me faire un homme ?

Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés :
ils vous ont annoncé la parole de Dieu.
Méditez sur l’aboutissement de la vie qu’ils ont menée,
et imitez leur foi.
Jésus Christ, hier et aujourd’hui, est le même,
il l’est pour l’éternité.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(26 (27), 1, 3, 5, 9abcd)
R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut. (26, 1a)
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?
Qu’une armée se déploie devant moi,
mon cœur est sans crainte ;
que la bataille s’engage contre moi,
je garde confiance.
Oui, il me réserve un lieu sûr
au jour du malheur ;
il me cache au plus secret de sa tente,
il m’élève sur le roc.
C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.

Évangile

« Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! » (Mc 6, 14-29)
Alléluia. Alléluia. Heureux ceux qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. Alléluia. (cf. Lc 8, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là,
comme le nom de Jésus devenait célèbre,
le roi Hérode en entendit parler.
On disait :
« C’est Jean, celui qui baptisait :
il est ressuscité d’entre les morts,
et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. »
Certains disaient :
« C’est le prophète Élie. »
D’autres disaient encore :
« C’est un prophète comme ceux de jadis. »
Hérode entendait ces propos et disait :
« Celui que j’ai fait décapiter, Jean,
le voilà ressuscité ! »
Car c’était lui, Hérode, qui avait donné l’ordre d’arrêter Jean
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.
Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié ;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.
Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Jérôme Dejoie, LC
regnumchristi.fr

1. Jean le Baptiste est le cousin de Jésus, quelqu’un qui a vraiment une place particulière dans le cœur du Christ. Jésus aimait son cousin et nous pouvons penser qu’il existait une vraie complicité entre les deux hommes. L’Évangile nous montre simplement des moments de la vie de Jean en fonction de Jésus. Tout tourne autour du Christ. Toute sa vie est construite autour de sa mission de précurseur du Christ. Dans ce passage de l’Évangile, le Christ est absent. Jean n’a pas de bonne nouvelle à annoncer ni de témoignage à rendre. Il est enfermé dans une prison. Il ne peut plus publiquement s’acquitter de sa mission de précurseur. Pourtant c’est du fond de cette prison qu’il va rendre le plus beau témoignage : le témoignage du martyr.

2. Hérode est un personnage complètement opposé à Jean le Baptiste. Ils se trouvent aux antipodes l’un de l’autre. Hérode vit dans son palais doré et ne sert que lui-même et son pouvoir. Il célèbre son anniversaire dans le luxe et la débauche alors que Jean n’a vécu que pour le Christ dans l’ascétisme et la pauvreté. Hérode est Roi et devrait être celui qui guide Israël vers la vérité et vers le Messie. Le Roi d’Israël n’est que l’intendant de Dieu et son but est de mener le peuple vers le Christ. C’est pourtant l’exact contraire qui se produit et Hérode, aveuglé par ses passions, devient le persécuteur des chrétiens et l’assassin du précurseur.

3. Jean a vécu jusqu’au bout sa mission. Il a fait une vraie rencontre du Christ et a centré sa vie sur lui. Hérode n’entend que le nom de Jésus, que sa « réputation ». Il ne sait pas qui est vraiment le Christ. Il semble même qu’il ne veuille pas vraiment le savoir. Il préfère tranquilliser sa conscience en considérant que le crime qu’il a commis a été sans conséquences, puisqu’il dit : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! » Jean a été fidèle à ses convictions jusqu’au bout et sa fidélité à la vérité lui a coûté la vie. Hérode a été fidèle à ses convictions aussi mais face à l’humilité et à la vérité de Jean il croyait seulement en son égoïsme et en ses désirs.