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mardi 30 avril 2019

Lundi 30 avril, Lectures & Méditation du jour : "Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme"

Première lecture

« Un seul cœur et une seule âme » (Ac 4, 32-37)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

La multitude de ceux qui étaient devenus croyants
avait un seul cœur et une seule âme ;
et personne ne disait
que ses biens lui appartenaient en propre,
mais ils avaient tout en commun.
C’est avec une grande puissance
que les Apôtres rendaient témoignage
de la résurrection du Seigneur Jésus,
et une grâce abondante reposait sur eux tous.
Aucun d’entre eux n’était dans l’indigence,
car tous ceux qui étaient propriétaires de domaines ou de maisons
les vendaient,
et ils apportaient le montant de la vente
pour le déposer aux pieds des Apôtres ;
puis on le distribuait en fonction des besoins de chacun.
Il y avait un lévite originaire de Chypre, Joseph,
surnommé Barnabé par les Apôtres,
ce qui se traduit : « homme du réconfort ».
Il vendit un champ qu’il possédait
et en apporta l’argent
qu’il déposa aux pieds des Apôtres.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(92 (93), 1abc, 1d-2, 5)
R/ Le Seigneur est roi ;
il s’est vêtu de magnificence.
ou : Alléluia !
(92, 1ab)
Le Seigneur est roi ;
il s’est vêtu de magnificence,
le Seigneur a revêtu sa force.
Et la terre tient bon, inébranlable ;
dès l’origine ton trône tient bon,
depuis toujours, tu es.
Tes volontés sont vraiment immuables :
la sainteté emplit ta maison,
Seigneur, pour la suite des temps.

Évangile

« Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme » (Jn 3, 7b- 15)
Alléluia. Alléluia.
Il faut que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout croyant ait la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 3, 15)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à Nicodème :
« Il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi
pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Nicodème reprit :
« Comment cela peut-il se faire ? »
Jésus lui répondit :
« Tu es un maître qui enseigne Israël
et tu ne connais pas ces choses-là ?
Amen, amen, je te le dis :
nous parlons de ce que nous savons,
nous témoignons de ce que nous avons vu,
et vous ne recevez pas notre témoignage.
Si vous ne croyez pas
lorsque je vous parle des choses de la terre,
comment croirez-vous
quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Car nul n’est monté au ciel
sinon celui qui est descendu du ciel,
le Fils de l’homme.
De même que le serpent de bronze
fut élevé par Moïse dans le désert,
ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
afin qu’en lui tout homme qui croit
ait la vie éternelle. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Amélie Perroy, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr

1. « Tu es un maître qui enseigne Israël (…) »
Selon la tradition, Nicodème était un pharisien, un homme instruit qui avait lu et scruté les Écritures. Cependant, l’Évangile souligne qu’il était venu chercher Jésus dans la nuit. Cette nuit symbolise la nuit de l'esprit, les doutes, l'obscurité. La connaissance intellectuelle ne suffisait pas à le faire entrer dans le mystère du Christ. Il lui manquait quelque chose. Il n'était pas habité par l'Esprit. Notre relation à Dieu ne peut pas non plus se baser sur des connaissances. Elle ne grandira que dans la mesure où nous prendrons le risque d’entrer dans une relation d’amour avec celui qui nous cherche inlassablement.

2. « Il vous faut naître d’en haut. »
Jésus invite Nicodème à renaître de l'Esprit. Son savoir ne prendra sens que s’il se laisse éclairer et guider par le vent de l’Esprit. Entendre sa voix. Voilà tout le défi du discernement. On peut avoir les idées claires mais comment être sûr que telle ou telle inspiration vienne vraiment de Dieu ? Comment reconnaître sa voix ? Parfois même, deux bonnes actions nous sont possibles, et choisir l’une nous force à renoncer à l’autre. Comment savoir alors ce que nous devons faire ?
Le discernement est l’un des fruits de la prière. Dans la prière, on se laisse toucher par la Parole, on apprend à écouter le Seigneur, à reconnaître le ton de sa voix, à se mettre à l'unisson. Cela demande un double travail intérieur : de purification, pour éliminer les interférences qui nous empêchent d’écouter la voix du Seigneur, et d'abandon pour se laisser guider, pour lui laisser le gouvernail.

3. « Tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »
Pour continuer sur cette image, on pourrait dire que celui qui veut se laisser guider par l'Esprit doit en quelque sorte déployer ses voiles pour prendre le vent. Il faut ouvrir de part en part notre cœur et écouter ce que le Seigneur nous demande. Il faut d’une certaine façon attraper le vent du Saint Esprit en ouvrant bien grand les voiles de notre foi. De temps en temps, il peut nous sembler que les vents soient contraires. Quand on pratique la voile, il faut parfois tirer des bords avant d’atteindre son cap. Comme la navigation, la vie spirituelle n’est pas linéaire. Tant que nous tenons le cap, Dieu et sa volonté dans notre vie, nous n’avons rien à craindre et nous arriverons à bon port.
" Il vous faut naître d’en haut. "

lundi 29 avril 2019

Lundi 29 avril, Lectures & Méditation du jour : "Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu"

Première lecture

« Quand ils eurent fini de prier, ils furent tous remplis du Saint-Esprit et ils disaient la parole de Dieu avec assurance » (Ac 4, 23-31)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
lorsque Pierre et Jean eurent été relâchés,
ils se rendirent auprès des leurs
et rapportèrent tout ce que les grands prêtres et les anciens leur avaient dit.
Après avoir écouté,
tous, d’un même cœur,
élevèrent leur voix vers Dieu en disant :
« Maître, toi, tu as fait le ciel et la terre
et la mer et tout ce qu’ils renferment.
Par l’Esprit Saint,
tu as mis dans la bouche de notre père David, ton serviteur,
les paroles que voici :
Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
Les rois de la terre se sont dressés,
les chefs se sont ligués entre eux
contre le Seigneur et contre son Christ ?

Et c’est vrai :
dans cette ville, Hérode et Ponce Pilate,
avec les nations et le peuple d’Israël,
se sont ligués contre Jésus, ton Saint, ton Serviteur,
le Christ à qui tu as donné l’onction ;
ils ont fait tout ce que tu avais décidé d’avance
dans ta puissance et selon ton dessein.
Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces :
donne à ceux qui te servent
de dire ta parole avec une totale assurance.
Étends donc ta main pour que se produisent guérisons,
signes et prodiges,
par le nom de Jésus, ton Saint, ton Serviteur. »
Quand ils eurent fini de prier,
le lieu où ils étaient réunis se mit à trembler,
ils furent tous remplis du Saint-Esprit
et ils disaient la parole de Dieu avec assurance.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(2, 1-3, 4-6, 7bc-9)
R/ Heureux qui trouve en Dieu son refuge !
ou : Alléluia !
(cf. 2, 12)
Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
Les rois de la terre se dressent,
les grands se liguent entre eux
          contre le Seigneur et son messie :
« Faisons sauter nos chaînes,
rejetons ces entraves ! »
Celui qui règne dans les cieux s’en amuse,
le Seigneur les tourne en dérision ;
puis il leur parle avec fureur
et sa colère les épouvante :
« Moi, j’ai sacré mon roi
sur Sion, ma sainte montagne. »
Il m’a dit : « Tu es mon fils ;
moi, aujourd’hui, je t’ai engendré.
Demande, et je te donne en héritage les nations,
pour domaine la terre tout entière.
Tu les détruiras de ton sceptre de fer,
tu les briseras comme un vase de potier. »

Évangile

« Personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jn 3, 1-8)
Alléluia. Alléluia.
Si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les réalités d’en haut :
c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Alléluia. (Col 3, 1)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ;
c’était un notable parmi les Juifs.
Il vint trouver Jésus pendant la nuit.
Il lui dit :
« Rabbi, nous le savons,
c’est de la part de Dieu que tu es venu
comme un maître qui enseigne,
car personne ne peut accomplir
les signes que toi, tu accomplis,
si Dieu n’est pas avec lui. »
Jésus lui répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
à moins de naître d’en haut,
on ne peut voir le royaume de Dieu. »
Nicodème lui répliqua :
« Comment un homme peut-il naître
quand il est vieux ?
Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère
et renaître ? »
Jésus répondit :
« Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit,
ne peut entrer dans le royaume de Dieu.
Ce qui est né de la chair est chair ;
ce qui est né de l’Esprit est esprit.
Ne sois pas étonné si je t’ai dit :
il vous faut naître d’en haut.
Le vent souffle où il veut :
tu entends sa voix,
mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va.
Il en est ainsi
pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Josep Mª MASSANA i Mola OFM
(Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui un des «notables» (Jn 3,1) va à la rencontre de Jésus. L'Evangile nous dit que la rencontre a lieu pendant la nuit: que diraient ses compagnons s'ils étaient au courant de cette rencontre? Dans l'enseignement de Jésus nous découvrons une catéchèse de baptême qui circulait probablement à l'époque dans la communauté de l'Évangilisateur.

Il y a quelques jours nous célébrions la veillée pascale. Une partie de cette veillée comprend la célébration du baptême, la Pâque, le passage de la mort à la vie. La bénédiction solennelle de l'eau et le renouvellement des promesses du baptême sont des points clés de cette nuit sacrée.

Dans le rituel du baptême il y a une immersion dans l'eau (symbole de la mort), et une émergence de l'eau (image d'une vie nouvelle). Nous sommes immergés avec le péché originel et nous émergeons renouvelés. C'est cela que Jésus appelle «renaître» (cf. Jn 3,3). C'est cela “naître de l'eau”, “naître de l'esprit” ou “du souffle du vent”…

Eau et Esprit voilà les symboles employés par Jésus. Les deux expriment l'action de l'Esprit Saint qui purifie et donne la vie, qui nettoie et ranime, qui étanche la soif et respire, qui adoucit et parle. Eau et Esprit sont une et même chose.

En revanche, Jésus parle également de l'opposition de la chair et de l'esprit: «Ce qui est né de la chair n'est que chair; ce qui est né de l'Esprit est esprit» (Jn 3,6). L'homme charnel naît quand il apparaît ici-bas. Mais l'homme spirituel meurt dans sa chair et naît au moment du Baptême, ce qui veut dire renaître. Une belle formule de Saint Paul pourrait devenir notre sujet de réflexion et d'action, surtout en cette époque pascale: «Ne le savez-vous donc pas: nous tous, qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Si, par le baptême dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c'est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d'entre les morts» (Rm 6,3-4).


" personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. "

dimanche 28 avril 2019

Dimanche 28 avril, Lectures & Méditation du jour : "Huit jours plus tard, Jésus vient"

Première lecture

« Des foules d’hommes et de femmes, en devenant croyants, s’attachèrent au Seigneur » (Ac 5, 12-16)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

À Jérusalem,
    par les mains des Apôtres,
beaucoup de signes et de prodiges
s’accomplissaient dans le peuple.
Tous les croyants, d’un même cœur,
se tenaient sous le portique de Salomon.
    Personne d’autre n’osait se joindre à eux ;
cependant tout le peuple faisait leur éloge ;
    de plus en plus, des foules d’hommes et de femmes,
en devenant croyants, s’attachaient au Seigneur.
    On allait jusqu’à sortir les malades sur les places,
en les mettant sur des civières et des brancards :
ainsi, au passage de Pierre,
son ombre couvrirait l’un ou l’autre.
    La foule accourait aussi des villes voisines de Jérusalem,
en amenant des gens malades ou tourmentés par des esprits impurs.
Et tous étaient guéris.
    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 117 (118), 2-4, 22-24, 25-27a)
R/ Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
ou : Alléluia !
(117, 1)
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Oui, que le dise la maison d’Aaron :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !
Dieu, le Seigneur, nous illumine.

Deuxième lecture

« J’étais mort, et me voilà vivant pour les siècles des siècles » (Ap 1, 9-11a.12-13.17-19)
Lecture de l’Apocalypse de saint Jean

    Moi, Jean, votre frère,
partageant avec vous la détresse,
la royauté et la persévérance en Jésus,
je me trouvai dans l’île de Patmos
à cause de la parole de Dieu
et du témoignage de Jésus.
    Je fus saisi en esprit, le jour du Seigneur,
et j’entendis derrière moi une voix forte,
pareille au son d’une trompette.
    Elle disait :
« Ce que tu vois, écris-le dans un livre
et envoie-le aux sept Églises :
à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire,
Sardes, Philadelphie et Laodicée. »
    Je me retournai pour regarder
quelle était cette voix qui me parlait.
M’étant retourné,
j’ai vu sept chandeliers d’or,
    et au milieu des chandeliers un être
qui semblait un Fils d’homme,
revêtu d’une longue tunique,
une ceinture d’or à hauteur de poitrine.  
    Quand je le vis,
je tombai à ses pieds comme mort,
mais il posa sur moi sa main droite, en disant :
« Ne crains pas.
Moi, je suis le Premier et le Dernier,
    le Vivant :
j’étais mort,
et me voilà vivant pour les siècles des siècles ;
je détiens les clés de la mort et du séjour des morts.
    Écris donc ce que tu as vu,
ce qui est,
ce qui va ensuite advenir. »

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Huit jours plus tard, Jésus vient » (Jn 20, 19-31)
Alléluia. Alléluia.
Thomas parce que tu m’as vu, tu crois,
dit le Seigneur.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu !
Alléluia. (Jn 20, 29)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

C’était après la mort de Jésus.
        Le soir venu, en ce premier jour de la semaine,
alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
    Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
    Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m’a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
    Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux
et il leur dit :
« Recevez l’Esprit Saint.
    À qui vous remettrez ses péchés,
ils seront remis ;
à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils seront maintenus. »
    Or, l’un des Douze, Thomas,
appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
n’était pas avec eux quand Jésus était venu.
    Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous,
si je ne mets pas la main dans son côté,
non, je ne croirai pas ! »
    Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient,
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d’eux.
Il dit :
 « La paix soit avec vous ! »
    Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d’être incrédule,
sois croyant. »
    Alors Thomas lui dit :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
    Jésus lui dit :
« Parce que tu m’as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
    Il y a encore beaucoup d’autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas écrits dans ce livre.
    Mais ceux-là ont été écrits
pour que vous croyiez
que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu,
et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Gaëtane Auger, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr

1. « Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. »
Pour les apôtres, les lendemains de Pâques ne sont pas joyeux : ils ont peur et ils s’enferment. La rencontre de Jésus ressuscité ne suffit pas à les rassurer, à affermir leur foi, ni à les faire sortir. Il faudra la puissance de l’Esprit de la Pentecôte pour en faire des hommes nouveaux. Quelles sont mes peurs, qu’est-ce qui me retient de vivre la joie de la Résurrection du Christ ? Est-ce la peur de croire au surnaturel, dans ce qui dépasse les possibilités de ma raison naturelle ? Est-ce la peur de ce que les autres pourraient penser si je témoignais du Christ vivant ?

2. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, (…) si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas. »
On peut facilement reprocher à Thomas d’agir avec manque de foi alors que tous les disciples affirment avoir été témoins de la Résurrection du Christ. Peut-être que la mort de Jésus était un tel bouleversement pour Thomas qu’il évitait la compagnie des autres apôtres, honteux d’être parti et blessé dans sa confiance. Cela expliquerait pourquoi il n’avait pas été présent la première fois que le Sauveur est apparu au groupe des disciples. Jésus accepte de donner les preuves que Thomas réclame : par les marques de ses plaies, il guérit Thomas de ses doutes.
Sachons aussi reconnaître les signes de Jésus dans notre vie pour nous laisser conforter dans notre foi.

3. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » ; « Cesse d’être incrédule, sois croyant. »
Jésus nous invite à une vraie foi en lui. La dernière béatitude de l’Évangile loue ceux qui sont capables de croire sans demander de preuves. Le propre de la foi est justement d’adhérer à ce que nous ne voyons pas, de « voir » en quelque sorte l’invisible en s’appuyant sur l’autorité de Dieu et les signes de son amour et de sa puissance. Jésus s’adresse à toutes les générations de chrétiens et à nous aujourd’hui qui, vingt siècles après, croyons en Jésus-Christ, et Jésus-Christ ressuscité !
C’est à nous aussi qu’il s’adresse par ces mots : « La paix soit avec vous. » Ouvrons notre cœur pour recevoir la paix que donne Jésus à ceux qui croient en lui.


" cesse d’être incrédule, sois croyant "

samedi 27 avril 2019

Samedi 27 avril, Lectures & Méditation du jour : "Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création."

Première lecture

« Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 13-21)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
les chefs du peuple, les Anciens et les scribes
constataient l’assurance de Pierre et de Jean
et, se rendant compte que c’était des hommes sans culture
et de simples particuliers,
ils étaient surpris ;
d’autre part, ils reconnaissaient en eux
ceux qui étaient avec Jésus.
Mais comme ils voyaient, debout avec eux, l’homme qui avait été guéri,
ils ne trouvaient rien à redire.
Après leur avoir ordonné de quitter la salle du Conseil suprême,
ils se mirent à discuter entre eux.
Ils disaient :
« Qu’allons-nous faire de ces gens-là ?
Il est notoire, en effet, qu’ils ont opéré un miracle ;
cela fut manifeste pour tous les habitants de Jérusalem,
et nous ne pouvons pas le nier.
Mais pour en limiter la diffusion dans le peuple,
nous allons les menacer
afin qu’ils ne parlent plus à personne
en ce nom-là. »
Ayant rappelé Pierre et Jean,
ils leur interdirent formellement
de parler ou d’enseigner au nom de Jésus.
Ceux-ci leur répliquèrent :
« Est-il juste devant Dieu de vous écouter,
plutôt que d’écouter Dieu ?
À vous de juger.
Quant à nous, il nous est impossible
de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. »
Après de nouvelles menaces, ils les relâchèrent,
faute d’avoir trouvé le moyen de les punir :
c’était à cause du peuple,
car tout le monde rendait gloire à Dieu
pour ce qui était arrivé.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(117 (118), 1.14-15ab, 16-18, 19-21)
R/ Seigneur, je te rends grâce,
car tu m’as exaucé.
ou : Alléluia !
(cf. 117, 21)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Clameurs de joie et de victoire
sous les tentes des justes :
« Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort ! »
Non, je ne mourrai pas, je vivrai
pour annoncer les actions du Seigneur :
il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,
mais sans me livrer à la mort.
Ouvrez-moi les portes de justice :
j’entrerai, je rendrai grâce au Seigneur.
« C’est ici la porte du Seigneur :
qu’ils entrent, les justes ! »
Je te rends grâce car tu m’as exaucé :
tu es pour moi le salut.

Évangile

« Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile » (Mc 16, 9-15)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine,
Jésus apparut d’abord à Marie Madeleine,
de laquelle il avait expulsé sept démons.
Celle-ci partit annoncer la nouvelle
à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient.
Quand ils entendirent que Jésus était vivant
et qu’elle l’avait vu,
ils refusèrent de croire.
Après cela, il se manifesta sous un autre aspect
à deux d’entre eux
qui étaient en chemin pour aller à la campagne.
Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres,
qui ne les crurent pas non plus.
Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes
pendant qu’ils étaient à table :
il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs
parce qu’ils n’avaient pas cru
ceux qui l’avaient contemplé ressuscité.
Puis il leur dit :
« Allez dans le monde entier.
Proclamez l’Évangile à toute la création. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Pape François
Exhortation apostolique « La Joie de l’Evangile / Evangelii Gaudium » §19-23 (trad. © copyright Libreria Editrice Vaticana)
 
« Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création »

   L'évangélisation obéit au mandat missionnaire de Jésus : « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28,19s)… Le Ressuscité envoie les siens prêcher l'Évangile en tout temps et en tout lieu, pour que la foi en lui se répande partout sur la terre.
 
   Dans la Parole de Dieu apparaît constamment ce dynamisme de « la sortie » que Dieu veut provoquer chez les croyants. Abraham a accepté l'appel à partir vers une terre nouvelle (Gn 12,1) ; Moïse a écouté l'appel de Dieu : « Va, je t'envoie » (Ex 3,10), et a fait sortir le peuple vers la terre promise ; à Jérémie il dit : « Tu iras vers tous ceux à qui je t'enverrai » (Jr 1,7)… Nous sommes tous appelés à cette nouvelle « sortie » missionnaire. Tout chrétien et toute communauté discernera quel est le chemin que le Seigneur demande, mais nous sommes tous invités à accepter cet appel : sortir de notre propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l'Évangile.
 
   La joie de l'Évangile qui remplit la vie de la communauté des disciples est une joie missionnaire. Les soixante-dix disciples en font l'expérience, eux qui reviennent de la mission pleins de joie (Lc 10,17). Jésus l'a vu et exulte de joie dans l'Esprit Saint… Cette joie est un signe que l'Évangile a été annoncé et donne du fruit. Mais elle a toujours la dynamique de l'exode et du don, du fait de sortir de soi, de marcher et de semer toujours de nouveau, toujours plus loin. Le Seigneur dit : « Allons ailleurs, dans les bourgs voisins, afin que j'y prêche aussi, car c'est pour cela que je suis sorti » (Mc 1,38)… Fidèle au modèle du maître, il est vital qu'aujourd'hui l'Église sorte pour annoncer l'Évangile à tous, en tous lieux, en toutes occasions, sans hésitation, sans répulsion et sans peur.

" Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. "

vendredi 26 avril 2019

Vendredi 26 avril, Lectures & Méditation du jour : "Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson"

Première lecture

« En nul autre que lui, il n’y a de salut » (Ac 4, 1-12)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
après la guérison de l’infirme,
comme Pierre et Jean parlaient encore au peuple,
les prêtres survinrent,
avec le commandant du Temple
et les sadducéens ;
ils étaient excédés de les voir enseigner le peuple
et annoncer, en la personne de Jésus,
la résurrection d’entre les morts.
Ils les firent arrêter et placer sous bonne garde jusqu’au lendemain,
puisque c’était déjà le soir.
Or, beaucoup de ceux qui avaient entendu la Parole
devinrent croyants ;
à ne compter que les hommes,
il y en avait environ cinq mille.
Le lendemain se réunirent à Jérusalem
les chefs du peuple, les anciens et les scribes.
Il y avait là Hanne le grand prêtre,
Caïphe, Jean, Alexandre,
et tous ceux qui appartenaient aux familles de grands prêtres.
Ils firent amener Pierre et Jean au milieu d’eux
et les questionnèrent :
« Par quelle puissance, par le nom de qui,
avez-vous fait cette guérison ? »
Alors Pierre, rempli de l’Esprit Saint,
leur déclara :
« Chefs du peuple et anciens,
nous sommes interrogés aujourd’hui
pour avoir fait du bien à un infirme,
et l’on nous demande comment cet homme a été sauvé.
Sachez-le donc, vous tous,
ainsi que tout le peuple d’Israël :
c’est par le nom de Jésus le Nazaréen,
lui que vous avez crucifié
mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts,
c’est par lui que cet homme
se trouve là, devant vous, bien portant.
Ce Jésus est la pierre méprisée de vous, les bâtisseurs,
mais devenue la pierre d’angle.
En nul autre que lui, il n’y a de salut,
car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donné aux hommes,
qui puisse nous sauver. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(117 (118), 1-2.4, 22-24, 25-27a)
R/ La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle.
ou : Alléluia !
(117, 22)
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël :
Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur :
Éternel est son amour !
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !
Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient !
De la maison du Seigneur, nous vous bénissons !
Dieu, le Seigneur, nous illumine.

Évangile

« Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson » (Jn 21, 1-14)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment.
Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre,
avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau),
Nathanaël, de Cana de Galilée,
les fils de Zébédée,
et deux autres de ses disciples.
Simon-Pierre leur dit :
« Je m’en vais à la pêche. »
Ils lui répondent :
« Nous aussi, nous allons avec toi. »
Ils partirent et montèrent dans la barque ;
or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage,
mais les disciples ne savaient pas que c’était lui.
Jésus leur dit :
« Les enfants,
auriez-vous quelque chose à manger ? »
Ils lui répondirent :
« Non. »
Il leur dit :
« Jetez le filet à droite de la barque,
et vous trouverez. »
Ils jetèrent donc le filet,
et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer,
tellement il y avait de poissons.
Alors, le disciple que Jésus aimait
dit à Pierre :
« C’est le Seigneur ! »
Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur,
il passa un vêtement,
car il n’avait rien sur lui,
et il se jeta à l’eau.
Les autres disciples arrivèrent en barque,
traînant le filet plein de poissons ;
la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre,
ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise
avec du poisson posé dessus,
et du pain.
Jésus leur dit :
« Apportez donc de ces poissons
que vous venez de prendre. »
Simon-Pierre remonta
et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons :
il y en avait cent cinquante-trois.
Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré.
Jésus leur dit alors :
« Venez manger. »
Aucun des disciples n’osait lui demander :
« Qui es-tu ? »
Ils savaient que c’était le Seigneur.
Jésus s’approche ;
il prend le pain
et le leur donne ;
et de même pour le poisson.
C’était la troisième fois
que Jésus ressuscité d’entre les morts
se manifestait à ses disciples.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Xavier Kerrand
regnumchristi.fr

1. Savoir prendre du recul
La décision de Pierre d’aller pêcher est une réaction un peu impulsive due au fait que de nombreuses choses s’emmêlent dans son esprit. Il a besoin d’une coupure un peu plus forte, de s’échapper un peu du lieu où il est pour se changer les idées. Il a encore en tête les évènements de la Passion, les différents récits d’une supposée Résurrection du Seigneur. Le fait d’être dans la maison ne l’aide pas. Pierre est un homme qui agit plus qu’il ne pense et il a besoin d’agir face à l’impuissance dans laquelle il se trouve, impuissance du temps qu’il est en train de vivre.
Nous aussi, nous avons besoin de sortir, de prendre un peu de recul pour analyser les derniers évènements, prendre du temps, se consacrer à autre chose afin d’avoir l’esprit plus clair.

2. Attendre le Christ
Nous sommes impatients et nous voudrions avoir des réponses, nous voulons tout faire tout de suite. « Chaque chose en son temps », dit le refrain. Pour nous les jeunes de la nouvelle génération, il est difficile de prendre son temps, de « perdre son temps », d’attendre, de faire les choses lentement, de réfléchir, méditer, demander, recommencer, etc. On aimerait que tout se fasse à la perfection tout de suite. La technologie nous aide à réduire le temps mais nous ne sommes donc plus habitués à attendre, à avoir la patience. Toute chose en son temps. Le Christ arrivera toujours au bon moment. Pourquoi voudrions-nous qu’il réalise les choses comme nous le souhaitons et tout de suite ? L’important est de guetter le moment et ne pas laisser passer la grâce. Que se serait-il passer si Jean n’avait pas reconnu le Christ ? Sais-je moi-même guetter le Christ (en premier lieu il faut déjà aussi vouloir voir le Christ chaque jour de ma vie) ? Sais-je le reconnaître ? Et si je te disais que le Christ vient de visiter tous les jours, me croirais-tu ? Saurais-tu me dire combien de fois il est venu te voir ? Saurais-tu me dire ce qu’il a fait pour toi aujourd’hui ?

3. « Se jeter à l’eau » et prendre un repas avec le Christ
Lorsque l’on aperçoit le Seigneur, comme Pierre, il faut se « jeter à l’eau ». Comme un enfant qui se jette au cou de son papa lorsqu’il voit son père revenir. Pierre oubli tout : sa trahison, son état d’âme, etc. En écoutant : « C’est le Seigneur ! », il s’y jette. Cet acte résume l’expérience de Pierre avec le Christ. Une relation où il n’y a pas de peur, où il est lui-même sans crainte d’être jugé, une relation où il est aimé, une relation où le Christ est son ami, il l’aime comme il l’aime ; une relation basée sur la confiance parce qu’il y a de l’amour. La Résurrection du Christ renouvelle et renforce cette relation du Christ avec Pierre, ou plutôt de Pierre avec le Christ. Célébrons à la manière de Pierre la Résurrection du Christ : jetons-nous à son cou, soyons fiers d’être de lui, renforçons notre amitié avec lui.

" Ils savaient que c’était le Seigneur "
 

jeudi 25 avril 2019

Jeudi 25 avril, Lectures & Méditation du jour : "Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour"

Première lecture

« Vous avez tué le Prince de la vie, lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts » (Ac 3, 11-26)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
l’infirme que Pierre et Jean venaient de guérir
ne les lâchait plus.
Tout le peuple accourut vers eux
au Portique dit de Salomon.
Les gens étaient stupéfaits.
Voyant cela, Pierre interpella le peuple :
« Hommes d’Israël,
pourquoi vous étonner ?
Pourquoi fixer les yeux sur nous,
comme si c’était en vertu de notre puissance personnelle
ou de notre piété
que nous lui avons donné de marcher ?
Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères,
a glorifié son serviteur Jésus,
alors que vous, vous l’aviez livré,
vous l’aviez renié en présence de Pilate
qui était décidé à le relâcher.
Vous avez renié le Saint et le Juste,
et vous avez demandé
qu’on vous accorde la grâce d’un meurtrier.
Vous avez tué le Prince de la vie,
lui que Dieu a ressuscité d’entre les morts,
nous en sommes témoins.
Tout repose sur la foi dans le nom de Jésus Christ :
c’est ce nom lui-même qui vient d’affermir cet homme
que vous regardez et connaissez ;
oui, la foi qui vient par Jésus
l’a rétabli dans son intégrité physique,
en votre présence à tous.
D’ailleurs, frères, je sais bien
que vous avez agi dans l’ignorance, vous et vos chefs.
Mais Dieu a ainsi accompli ce qu’il avait d’avance annoncé
par la bouche de tous les prophètes :
que le Christ, son Messie souffrirait.
Convertissez-vous et tournez-vous vers Dieu
pour que vos péchés soient effacés.
Ainsi viendront les temps de la fraîcheur de la part du Seigneur,
et il enverra le Christ Jésus
qui vous est destiné.
Il faut en effet que le ciel l’accueille
jusqu’à l’époque où tout sera rétabli,
comme Dieu l’avait dit par la bouche des saints,
ceux d’autrefois, ses prophètes.
Moïse a déclaré :
Le Seigneur votre Dieu suscitera pour vous,
du milieu de vos frères, un prophète comme moi :
vous l’écouterez en tout ce qu’il vous dira.
Quiconque n’écoutera pas ce prophète
sera retranché du peuple.

Ensuite, tous les prophètes
qui ont parlé depuis Samuel et ses successeurs,
aussi nombreux furent-ils,
ont annoncé les jours où nous sommes.
C’est vous qui êtes les fils des prophètes et de l’Alliance
que Dieu a conclue avec vos pères,
quand il disait à Abraham :
En ta descendance seront bénies
toutes les familles de la terre.

C’est pour vous d’abord
que Dieu a suscité son Serviteur,
et il l’a envoyé vous bénir,
pourvu que chacun de vous se détourne de sa méchanceté. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 8, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ Ô Seigneur notre Dieu, qu’il est grand, ton nom,
par toute la terre ! ou : Alléluia !
(Ps 8, 2)
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.
Les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux.

Évangile

« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour » (Lc 24, 35-48)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux,
et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence
à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Joan Carles MONTSERRAT i Pulido
(Cerdanyola del Vallès, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui le Christ ressuscité salue à nouveau les disciples et leur souhaite la paix: «La Paix soit avec vous!» (Lc 24:36). Il efface ainsi les craintes et les pressentiments qui avaient assailli les Apôtres pendant les jours de passion et de solitude.

Jésus n'est pas un esprit, il est bien réel, mais, parfois, la peur s'empare de nous et devient l'unique réalité. D'autres fois, c'est le manque de foi et de vie intérieure qui transforment les choses: la peur devienne réalité et le Christ s'efface de nos vies. Au contraire, la présence de Christ dans la vie du chrétien écarte les doutes et illumine notre existence, spécialement ces recoins qu'aucune explication humaine ne saurait pas éclaircir. Saint Grégoire de Nazianze nous exhorte: «Nous devrions avoir honte de ne pas faire le salut de la Paix que le Seigneur nous a laissé lorsqu'il allait partir de ce monde. La paix est un nom et une chose savoureuse en provenance de Dieu, d'après ce que l'Apôtre dit aux Philippiens: ‘La paix de Dieu’; et qu'elle vient de Dieu il le confirme lorsque il dit aux Éphésiens: ‘Il est notre paix’».

La résurrection de Christ donne leur sens à toutes les vicissitudes et à tous les sentiments, elle nous permet de récupérer le calme et de trouver la paix dans les ténèbres de notre vie. Les autres petites lumières que nous rencontrons ici-bas n'ont un sens qu'en cette Lumière.

«Il fallait que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes». Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures» (Lc 24:44-45), comme il l'avait déjà fait avec les disciples d'Emmaüs. Le Seigneur veut aussi nous ouvrir l'intelligence des Écritures; il désire transformer notre pauvre coeur en un coeur aussi ardent que le sien, grâce à l'explication des Écritures et à la fraction du Pain, l'Eucharistie. En d'autres termes, la tâché du chrétien est de voir que le Seigneur veut transformer son histoire en histoire du salut. 


" À vous d’en être les témoins "


mercredi 24 avril 2019

Mercredi 24 avril, Lectures & Méditation du jour : "Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain"

Première lecture

« Ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus, lève-toi et marche » (Ac 3, 1-10)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
Pierre et Jean montaient au Temple
pour la prière de l’après-midi, à la neuvième heure.
On y amenait alors un homme, infirme de naissance,
que l’on installait chaque jour à la porte du Temple,
appelée la « Belle-Porte »,
pour qu’il demande l’aumône à ceux qui entraient.
Voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le Temple,
il leur demanda l’aumône.
Alors Pierre, ainsi que Jean, fixa les yeux sur lui,
et il dit :
« Regarde-nous ! »
L’homme les observait,
s’attendant à recevoir quelque chose de leur part.
Pierre déclara :
« De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ;
mais ce que j’ai, je te le donne :
au nom de Jésus Christ le Nazaréen,
lève-toi et marche. »
Alors, le prenant par la main droite,
il le releva
et, à l’instant même,
ses pieds et ses chevilles s’affermirent.
D’un bond, il fut debout
et il marchait.
Entrant avec eux dans le Temple,
il marchait, bondissait, et louait Dieu.
Et tout le peuple le vit marcher et louer Dieu.
On le reconnaissait :
c’est bien lui qui était assis à la « Belle-Porte » du Temple
pour demander l’aumône.
Et les gens étaient frappés de stupeur et désorientés
devant ce qui lui était arrivé.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(104 (105), 1-2, 3-4, 6-7, 8-9)
R/ Joie pour les cœurs qui cherchent Dieu ! ou : Alléluia ! (104, 3b)
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits ;
chantez et jouez pour lui,
redites sans fin ses merveilles.
Glorifiez-vous de son nom très saint :
joie pour les cœurs qui cherchent Dieu !
Cherchez le Seigneur et sa puissance,
recherchez sans trêve sa face.
Vous, la race d’Abraham son serviteur,
les fils de Jacob, qu’il a choisis.
Le Seigneur, c’est lui notre Dieu :
ses jugements font loi pour l’univers.
Il s’est toujours souvenu de son alliance,
parole édictée pour mille générations :
promesse faite à Abraham,
garantie par serment à Isaac.


Évangile

Il se fit reconnaître par eux à la fraction du pain (Lc 24, 13-35)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine),
deux disciples faisaient route
vers un village appelé Emmaüs,
à deux heures de marche de Jérusalem,
et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé.
Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient,
Jésus lui-même s’approcha,
et il marchait avec eux.
Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
Jésus leur dit :
« De quoi discutez-vous en marchant ? »
Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes.
L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit :
« Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem
qui ignore les événements de ces jours-ci. »
Il leur dit :
« Quels événements ? »
Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth,
cet homme qui était un prophète
puissant par ses actes et ses paroles
devant Dieu et devant tout le peuple :
comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré,
ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié.
Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël.
Mais avec tout cela,
voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé.
À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur.
Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau,
elles n’ont pas trouvé son corps ;
elles sont venues nous dire
qu’elles avaient même eu une vision :
des anges, qui disaient qu’il est vivant.
Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau,
et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ;
mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors :
« Esprits sans intelligence !
Comme votre cœur est lent à croire
tout ce que les prophètes ont dit !
Ne fallait-il pas que le Christ
souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? »
Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes,
il leur interpréta, dans toute l’Écriture,
ce qui le concernait.
Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient,
Jésus fit semblant d’aller plus loin.
Mais ils s’efforcèrent de le retenir :
« Reste avec nous,
car le soir approche et déjà le jour baisse. »
Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux,
ayant pris le pain,
il prononça la bénédiction
et, l’ayant rompu, il le leur donna.
Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent,
mais il disparut à leurs regards.
Ils se dirent l’un à l’autre :
« Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous,
tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures ? »
À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem.
Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons,
qui leur dirent :
« Le Seigneur est réellement ressuscité :
il est apparu à Simon-Pierre. »
À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint Jean-Paul II (1920-2005), pape
Lettre apostolique « Mane nobiscum Domine » §19-20 (trad. DC 2323 7/11/04, p. 924 © copyright Libreria Editrice Vaticana)
 
« Reste avec nous »

   Aux disciples d'Emmaüs qui demandaient à Jésus de rester « avec » eux, ce dernier a répondu par un don beaucoup plus grand : il a trouvé le moyen de demeurer « en » eux par le sacrement de l'eucharistie. Recevoir l'eucharistie, c'est entrer en communion profonde avec Jésus. « Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15,4). Cette relation d'union intime et mutuelle nous permet d'anticiper, en quelque manière, le ciel sur la terre. N'est-ce pas là le plus grand désir de l'homme ? N'est-ce pas cela que Dieu s'est proposé en réalisant dans l'histoire son dessein de salut ? Il a mis dans le cœur de l'homme la faim de sa Parole (cf Am 8,11), une faim qui sera assouvie uniquement dans l'union totale avec lui. La communion eucharistique nous est donnée pour « nous rassasier » de Dieu sur cette terre, dans l'attente que cette faim soit totalement comblée au ciel.
 
   Mais cette intimité spéciale, qui se réalise dans la communion eucharistique, ne peut pas être comprise d'une manière appropriée, ni pleinement vécue, hors de la communion ecclésiale… L'Église est le Corps du Christ : on chemine « avec le Christ » (v. 15) dans la mesure où on est en relation avec son Corps. Le Christ pourvoit à la création et à la promotion de cette unité grâce à l'effusion de l'Esprit Saint ; et lui-même ne cesse de la promouvoir à travers sa présence eucharistique. En effet, c'est précisément l'unique pain eucharistique qui fait de nous un seul Corps. L'apôtre Paul l'affirme : « Puisqu'il n'y qu'un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain » (1Co 10,17).
 
 
" Alors leurs yeux s’ouvrirent "

mardi 23 avril 2019

Mardi 23 avril, Lectures & Méditaiton du jour : "“J’ai vu le Seigneur !”, et elle raconta ce qu’il lui avait dit"

Première lecture

« Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ » (Ac 2, 36-41)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

Le jour de la Pentecôte, Pierre disait à la foule :
« Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude :
Dieu l’a fait Seigneur et Christ,
ce Jésus que vous aviez crucifié. »
Les auditeurs furent touchés au cœur ;
ils dirent à Pierre et aux autres Apôtres :
« Frères, que devons-nous faire ? »
Pierre leur répondit :
« Convertissez-vous,
et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ
pour le pardon de ses péchés ;
vous recevrez alors le don du Saint-Esprit.
Car la promesse est pour vous,
pour vos enfants
et pour tous ceux qui sont loin,
aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. »
Par bien d’autres paroles encore,
Pierre les adjurait et les exhortait en disant :
« Détournez-vous de cette génération tortueuse,
et vous serez sauvés. »
Alors, ceux qui avaient accueilli la parole de Pierre
furent baptisés.
Ce jour-là, environ trois mille personnes
se joignirent à eux.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(32 (33), 4-5, 18-19, 20.22)
R/ Toute la terre, Seigneur,
est remplie de ton amour.
ou : Alléluia !
(cf. 32, 5b)
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

Évangile

« “J’ai vu le Seigneur !”, et elle raconta ce qu’il lui avait dit » (Jn 20, 11-18)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Marie Madeleine se tenait près du tombeau,
au-dehors, tout en pleurs.
Et en pleurant,
elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,
à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ;
elle aperçoit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté,
dis-moi où tu l’as déposé,
et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :
« Rabbouni ! »,
c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend :
« Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :
« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Antoni ORIOL i Tataret
(Vic, Barcelona, Espagne)
evangeli.net

   Aujourd'hui sur le visage de Marie-Madeleine, nous pouvons apercevoir deux degrés d'acceptation de notre Sauveur: le premier, imparfait; le second plénier. Dès le premier, Marie se montre disciple très sincère de Jésus. Elle le suit, maître incomparable; héroïque, elle s'attache à lui, qui est crucifié par amour; elle le cherche, au-delà de la mort, enseveli et disparu. Qu'elles sont pleines d'admirable dévouement à leur “Seigneur”, ces deux exclamations que l'évangéliste Jean nous a laissées, perles incomparables: «On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l'a mis» (Jn 20:13); «Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le reprendre»! (Jn 20:15). Peu de disciples a contemplé l'histoire si attachés et loyaux comme la Madeleine.

    Cependant, la bonne nouvelle d'aujourd’hui, de ce mardi de l'octave de Pâques, dépasse infiniment n'importe quelle excellence morale, n'importe quelle foi religieuse dans un Jésus admirable, mais, finalement, mort. Elle nous transporte dans le domaine de la foi dans le Résussiscité. Jésus dans un premier temps, s'adresse à Madeleine, en se plaçant au niveau de la foi imparfaite. Il lui demande: «Femme, pourquoi pleures-tu?» (Jn 20:15) Avec des yeux myopes, elle lui répond comme à quelqu'un qui s'intéresserait à son désarroi. Jésus, ensuite, l'appelle par son nom: «Marie!». Il la frappe au point de la faire frémir de résurrection et de vie, c'est-à-dire, de Lui-même, le Ressuscité, le Vivant pour toujours. Et voici Madeleine croyante et Madeleine apôtre «s'en va donc annoncer aux disciples: ’J'ai vu le Seigneur, et voilà ce qu'il m'a dit’» (Jn 20:18).

    Aujourd'hui, nombre des chrétiens ne voient pas clairement l'au-delà de leur vie et, doutent de la résurrection de Jésus. Sui-je comme eux? Beaucoup de chrétiens ont la foi, suivent Jésus dans l'intimité, mais craignant de le proclamer. Suis-je comme eux? Alors, disons-lui, comme Marie-Madeleine: «Maître!», saisissons ses pieds et allons trouver nos frères pour leur dire: —Le Seigneur est ressuscité et je l'ai vu!


" « J’ai vu le Seigneur ! » "

lundi 22 avril 2019

Lundi 22 avril, Lectures & Méditation du jour : "Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront"

Première lecture

« Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous tous, nous en sommes témoins » (Ac 2, 14.22b- 33)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

Le jour de la Pentecôte,
Pierre, debout avec les onze autres Apôtres,
éleva la voix et leur fit cette déclaration :
« Vous, Juifs,
et vous tous qui résidez à Jérusalem,
sachez bien ceci,
prêtez l’oreille à mes paroles.
Il s’agit de Jésus le Nazaréen,
homme que Dieu a accrédité auprès de vous
en accomplissant par lui des miracles, des prodiges
et des signes au milieu de vous,
comme vous le savez vous-mêmes.
Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu,
vous l’avez supprimé
en le clouant sur le bois par la main des impies.
Mais Dieu l’a ressuscité
en le délivrant des douleurs de la mort,
car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir.
En effet, c’est de lui que parle David dans le psaume :
Je voyais le Seigneur devant moi sans relâche :
il est à ma droite, je suis inébranlable.
C’est pourquoi mon cœur est en fête,
et ma langue exulte de joie ;
ma chair elle-même reposera dans l’espérance :
tu ne peux m’abandonner au séjour des morts
ni laisser ton fidèle voir la corruption.
Tu m’as appris des chemins de vie,
tu me rempliras d’allégresse par ta présence.

Frères, il est permis de vous dire avec assurance,
au sujet du patriarche David,
qu’il est mort, qu’il a été enseveli,
et que son tombeau est encore aujourd’hui chez nous.
Comme il était prophète, il savait que Dieu lui avait juré
de faire asseoir sur son trône un homme issu de lui.
Il a vu d’avance la résurrection du Christ,
dont il a parlé ainsi :
Il n’a pas été abandonné à la mort,
et sa chair n’a pas vu la corruption.

Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ;
nous tous, nous en sommes témoins.
Élevé par la droite de Dieu,
il a reçu du Père l’Esprit Saint qui était promis,
et il l’a répandu sur nous,
ainsi que vous le voyez et l’entendez. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(15 (16), 1-2a.5, 7-8, 9-10, 11)
R/ Garde-moi, mon Dieu :
j’ai fait de toi mon refuge.
ou : Alléluia !
(15, 1)
Garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.
J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »
Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon cœur m’avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !

Évangile

« Allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » (Mt 28, 8-15)
Alléluia. Alléluia.
Voici le jour que fit le Seigneur,
qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Alléluia. (Ps 117, 24)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange,
vite, elles quittèrent le tombeau,
remplies à la fois de crainte et d’une grande joie,
et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples.
Et voici que Jésus vint à leur rencontre
et leur dit :
« Je vous salue. »
Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds
et se prosternèrent devant lui.
Alors Jésus leur dit :
« Soyez sans crainte,
allez annoncer à mes frères
qu’ils doivent se rendre en Galilée :
c’est là qu’ils me verront. »
Tandis qu’elles étaient en chemin,
quelques-uns des gardes allèrent en ville
annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé.
Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens
et avoir tenu conseil,
donnèrent aux soldats une forte somme
en disant :
« Voici ce que vous direz :
“Ses disciples sont venus voler le corps,
la nuit pendant que nous dormions.”
Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur,
nous lui expliquerons la chose,
et nous vous éviterons tout ennui. »
Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions.
Et cette explication s’est propagée chez les Juifs
jusqu’à aujourd’hui.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Benoît Terrenoir, LC
regnumchristi.fr


1. Dans l’Évangile de saint Matthieu, la première apparition de Jésus ressuscité a lieu devant les deux femmes qui étaient venues tôt le matin rendre visite au sépulcre, Marie de Magdala et « l’autre Marie ». Celles-ci sont encore sous le choc du tremblement de terre, de la splendeur aveuglante de l’ange et, surtout, de l’incroyable message qu’il leur a donné : « Il n’est pas ici, car il est ressuscité ». Les yeux et les oreilles encore tout emplis de cette nouvelle inattendue, elles prennent maintenant en courant le chemin du retour vers la ville pour porter le message aux disciples. Et c’est là que, tout d’un coup, Jésus vient à leur rencontre. Elles ne savent pas d’où il vient, elles ne l’ont pas vu arriver. C’est comme s’il sortait de nulle part. Et pourtant, c’est bien lui, juste là, à quelques mètres de distance.
C’est souvent à l’improviste que le Seigneur intervient dans la vie de ceux à qui il veut se révéler. L’appel d’Abraham, la rencontre avec Moïse dans le buisson ardent, l’annonce de l’ange à Zacharie, puis à Marie : toutes ces irruptions divines sont arrivées au moment où l’on s’y attendait le moins. C’est aussi de la même façon que le Seigneur peut venir à ma rencontre. « Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. » (Ap 3, 20) Seigneur, je t’en prie, aide-moi à reconnaître le temps de ta visite !

2. En voyant Jésus venir à leur rencontre, les femmes n’hésitent pas une seconde. Elles s’approchent de lui, lui saisissent les pieds et se prosternent devant lui. La crainte que leur inspirait l’ange a disparu. Elles ne pensent même plus à l’angoisse qui envahissait leur cœur depuis l’heure funèbre de la croix. La présence du Christ fait disparaître toute préoccupation. Elle ne laisse que l’amour et la foi : l’amour qui pousse les femmes vers Jésus, la foi qui les jette à terre pour adorer. Peut-être résonnent encore dans leur mémoire les paroles prononcées il y a quelques heures à peine au pied de la croix par le centurion : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! » Oui, c’est le Fils du Dieu vivant qui est en face d’elles.
Moi aussi, je veux t’adorer, Seigneur ressuscité ! Que ta présence à mes côtés dissipe toute peur et toute angoisse ! Si tu es avec moi, qui sera contre moi (Cf. Rm 8, 31) ? En ta présence, je n’ai rien à craindre. Même la mort est vaincue, même l’outre-tombe a perdu son regard menaçant. Seigneur ressuscité, fais-moi vivre en ta présence !

3. La deuxième partie de l’Évangile me fait changer radicalement de scène. Je ne suis plus sur le chemin du sépulcre, mais en plein cœur de la ville, chez les grands prêtres et les anciens. Prévenus par les gardes, ceux-ci décident de faire courir la rumeur que les disciples ont volé le cadavre de Jésus pendant la nuit. Et en guise d’argument pour convaincre les soldats de répandre cette version des faits, une somme d’argent fera l’affaire. Ce qui est bizarre dans cette histoire, c’est que les grands prêtres et les anciens ne doutent pas une seconde du miracle qu’ils s’empressent de camoufler. Ils n’hésitent pas à croire le récit des soldats, l’apparition de l’ange et le sépulcre vide. Comme s’ils s’y attendaient. Ils sont tellement convaincus de l’évidence de la Résurrection qu’ils cherchent désespérément une imposture pour dissimuler le miracle.
Pourquoi les grands prêtres s’acharnent-ils tellement à refuser de croire ? Parce que la Résurrection les dérange. Si le Christ est vraiment ressuscité, ils savent qu’ils doivent changer de vie, renoncer à leurs traditions bien commodes, remettre en question leur façon de vivre. Et moi ? Suis-je prêt à accepter la Résurrection ? Suis-je prêt à me laisser bousculer par le Dieu vivant?

" elles coururent porter la nouvelle à ses disciples "

vendredi 19 avril 2019

Vendredi 19 avril, Vendredi Saint, Lectures & Méditation du jour : "Passion de notre Seigneur Jésus Christ"

Première lecture

« C’est à cause de nos fautes qu’il a été broyé » (Is 52, 13 – 53, 12)
Lecture du livre du prophète Isaïe

Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ;
il montera, il s’élèvera, il sera exalté !
La multitude avait été consternée en le voyant,
car il était si défiguré
qu’il ne ressemblait plus à un homme ;
il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme.
Il étonnera de même une multitude de nations ;
devant lui les rois resteront bouche bée,
car ils verront ce que, jamais, on ne leur avait dit,
ils découvriront ce dont ils n’avaient jamais entendu parler.
Qui aurait cru ce que nous avons entendu ?
Le bras puissant du Seigneur, à qui s’est-il révélé ?
Devant lui, le serviteur a poussé comme une plante chétive,
une racine dans une terre aride ;
il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards,
son aspect n’avait rien pour nous plaire.
Méprisé, abandonné des hommes,
homme de douleurs, familier de la souffrance,
il était pareil à celui devant qui on se voile la face ;
et nous l’avons méprisé, compté pour rien.
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait,
nos douleurs dont il était chargé.
Et nous, nous pensions qu’il était frappé,
meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé,
à cause de nos fautes qu’il a été broyé.
Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui :
par ses blessures, nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis,
chacun suivait son propre chemin.
Mais le Seigneur a fait retomber sur lui
nos fautes à nous tous.
Maltraité, il s’humilie,
il n’ouvre pas la bouche :
comme un agneau conduit à l’abattoir,
comme une brebis muette devant les tondeurs,
il n’ouvre pas la bouche.
Arrêté, puis jugé, il a été supprimé.
Qui donc s’est inquiété de son sort ?
Il a été retranché de la terre des vivants,
frappé à mort pour les révoltes de son peuple.
On a placé sa tombe avec les méchants,
son tombeau avec les riches ;
et pourtant il n’avait pas commis de violence,
on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche.
Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
Par suite de ses tourments, il verra la lumière,
la connaissance le comblera.
Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes,
il se chargera de leurs fautes.
C’est pourquoi, parmi les grands, je lui donnerai sa part,
avec les puissants il partagera le butin,
car il s’est dépouillé lui-même
jusqu’à la mort,
et il a été compté avec les pécheurs,
alors qu’il portait le péché des multitudes
et qu’il intercédait pour les pécheurs.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(30 (31), 2ab.6, 12, 13-14ad, 15-16, 17.25)
R/ Ô Père, en tes mains
je remets mon esprit.
(cf. Lc 23, 46)
En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ;
garde-moi d’être humilié pour toujours.
En tes mains je remets mon esprit ;
tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité.
Je suis la risée de mes adversaires
et même de mes voisins ;
je fais peur à mes amis,
s’ils me voient dans la rue, ils me fuient.
On m’ignore comme un mort oublié,
comme une chose qu’on jette.
J’entends les calomnies de la foule :
ils s’accordent pour m’ôter la vie.
Moi, je suis sûr de toi, Seigneur,
je dis : « Tu es mon Dieu ! »
Mes jours sont dans ta main : délivre-moi
des mains hostiles qui s’acharnent.
Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour.
Soyez forts, prenez courage,
vous tous qui espérez le Seigneur !

Deuxième lecture

Il apprit l’obéissance et il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut éternel (He 4, 14-16 ; 5, 7-9)
Lecture de la lettre aux Hébreux

Frères,
en Jésus, le Fils de Dieu,
nous avons le grand prêtre par excellence,
celui qui a traversé les cieux ;
tenons donc ferme l’affirmation de notre foi.
En effet, nous n’avons pas un grand prêtre
incapable de compatir à nos faiblesses,
mais un grand prêtre éprouvé en toutes choses,
à notre ressemblance, excepté le péché.
Avançons-nous donc avec assurance
vers le Trône de la grâce,
pour obtenir miséricorde
et recevoir, en temps voulu, la grâce de son secours.
Le Christ,
pendant les jours de sa vie dans la chair,
offrit, avec un grand cri et dans les larmes,
des prières et des supplications
à Dieu qui pouvait le sauver de la mort,
et il fut exaucé
en raison de son grand respect.
Bien qu’il soit le Fils,
il apprit par ses souffrances l’obéissance
et, conduit à sa perfection,
il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.

– Parole du Seigneur.

Évangile

Passion de notre Seigneur Jésus Christ (Jn 18, 1 – 19, 42)
Le Christ s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur.

Pour nous, le Christ est devenu obéissant,
jusqu’à la mort, et la mort de la croix.
C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom.
Le Christ s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur.
(cf. Ph 2, 8-9)

La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Jean

Indications pour la lecture dialoguée : les sigles désignant les divers interlocuteurs sont les suivants :
X = Jésus ; L = Lecteur ; D = Disciples et amis ; F = Foule ; A = Autres personnages.

L. En ce temps-là,
après le repas,
Jésus sortit avec ses disciples
et traversa le torrent du Cédron ;
il y avait là un jardin,
dans lequel il entra avec ses disciples.
Judas, qui le livrait, connaissait l’endroit, lui aussi,
car Jésus et ses disciples s’y étaient souvent réunis.
Judas, avec un détachement de soldats
ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens,
arrive à cet endroit.
Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.
Alors Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver,
s’avança et leur dit :
X « Qui cherchez-vous? »
L. Ils lui répondirent :
F. « Jésus le Nazaréen. »
L. Il leur dit :
X « C’est moi, je le suis. »
L. Judas, qui le livrait, se tenait avec eux.
Quand Jésus leur répondit : « C’est moi, je le suis »,
ils reculèrent, et ils tombèrent à terre.
Il leur demanda de nouveau :
X « Qui cherchez-vous? »
L. Ils dirent :
F. « Jésus le Nazaréen. »
L. Jésus répondit :
X « Je vous l’ai dit : c’est moi, je le suis.
Si c’est bien moi que vous cherchez,
ceux-là, laissez-les partir. »

L. Ainsi s’accomplissait la parole qu’il avait dite :
« Je n’ai perdu aucun
de ceux que tu m’as donnés. »
Or Simon-Pierre
avait une épée ; il la tira,
frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l’oreille droite.
Le nom de ce serviteur était Malcus.
Jésus dit à Pierre :
X « Remets ton épée au fourreau.
La coupe que m’a donnée le Père,
vais-je refuser de la boire ? »

L. Alors la troupe, le commandant et les gardes juifs
se saisirent de Jésus et le ligotèrent.
Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père
de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là.
Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil :
« Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple. »
Or Simon-Pierre, ainsi qu’un autre disciple, suivait Jésus.
Comme ce disciple était connu du grand prêtre,
il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre.
Pierre se tenait près de la porte, dehors.
Alors l’autre disciple – celui qui était connu du grand prêtre –
sortit, dit un mot à la servante qui gardait la porte,
et fit entrer Pierre.
Cette jeune servante dit alors à Pierre :
A. « N’es-tu pas, toi aussi, l’un des disciples de cet homme ? »
L. Il répondit :
D. « Non, je ne le suis pas ! »
L. Les serviteurs et les gardes se tenaient là ;
comme il faisait froid,
ils avaient fait un feu de braise pour se réchauffer.
Pierre était avec eux, en train de se chauffer.
Le grand prêtre interrogea Jésus
sur ses disciples et sur son enseignement.
Jésus lui répondit :
X « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement.
J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple,
là où tous les Juifs se réunissent,
et je n’ai jamais parlé en cachette.
Pourquoi m’interroges-tu ?
Ce que je leur ai dit, demande-le
à ceux qui m’ont entendu.
Eux savent ce que j’ai dit. »

L. À ces mots, un des gardes, qui était à côté de Jésus,
lui donna une gifle en disant :
A. « C’est ainsi que tu réponds au grand prêtre ! »
L. Jésus lui répliqua :
X « Si j’ai mal parlé,
montre ce que j’ai dit de mal.
Mais si j’ai bien parlé,
pourquoi me frappes-tu ? »

L. Hanne l’envoya, toujours ligoté, au grand prêtre Caïphe.
Simon-Pierre était donc en train de se chauffer.
On lui dit :
A. « N’es-tu pas, toi aussi, l’un de ses disciples ? »
L. Pierre le nia et dit :
D. « Non, je ne le suis pas ! »
L. Un des serviteurs du grand prêtre,
parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille,
insista :
A. « Est-ce
que moi, je ne t’ai pas vu
dans le jardin avec lui ? »
L. Encore une fois, Pierre le nia.
Et aussitôt un coq chanta.
Alors on emmène Jésus de chez Caïphe au Prétoire.
C’était le matin.
Ceux qui l’avaient amené n’entrèrent pas dans le Prétoire,
pour éviter une souillure
et pouvoir manger l’agneau pascal.
Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda :
A. « Quelle accusation portez-vous
contre cet homme ? »
L. Ils lui répondirent :
F. « S’il n’était pas un malfaiteur,
nous ne t’aurions pas livré cet homme. »
L. Pilate leur dit :
A. « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le
suivant votre loi. »
L. Les Juifs lui dirent :
F. « Nous n’avons pas le droit
de mettre quelqu’un à mort. »
L. Ainsi s’accomplissait la parole que Jésus avait dite
pour signifier de quel genre de mort il allait mourir.
Alors Pilate rentra dans le Prétoire ;
il appela Jésus et lui dit :
A. « Es-tu le roi des Juifs ? »
L. Jésus lui demanda :
X « Dis-tu cela de toi-même,
Ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? »

L. Pilate répondit :
A. « Est-ce que je suis juif, moi ?
Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi :
qu’as-tu donc fait ? »
L. Jésus déclara :
X « Ma royauté n’est pas de ce monde ;
si ma royauté était de ce monde,
j’aurais des gardes qui se seraient battus
pour que je ne sois pas livré aux Juifs.
En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »

L. Pilate lui dit :
A. « Alors, tu es roi ? »
L. Jésus répondit :
X « C’est toi-même
qui dis que je suis roi.
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité
écoute ma voix. »

L. Pilate lui dit :
A. « Qu’est-ce que la vérité ? »
L. Ayant dit cela, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs,
et il leur déclara :
A. « Moi, je ne trouve en lui
aucun motif de condamnation.
Mais, chez vous, c’est la coutume
que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque :
voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? »
L. Alors ils répliquèrent en criant :
F. « Pas lui !
Mais Barabbas ! »
L. Or ce Barabbas était un bandit.
Alors Pilate fit saisir Jésus pour qu’il soit flagellé.
Les soldats tressèrent avec des épines une couronne
qu’ils lui posèrent sur la tête ;
puis ils le revêtirent d’un manteau pourpre.
Ils s’avançaient vers lui
et ils disaient :
F. « Salut à toi, roi des Juifs ! »
L. Et ils le giflaient.
Pilate, de nouveau, sortit dehors et leur dit :
A. « Voyez, je vous l’amène dehors
pour que vous sachiez
que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
L. Jésus donc sortit dehors,
portant la couronne d’épines et le manteau pourpre.
Et Pilate leur déclara :
A. « Voici l’homme. »
L. Quand ils le virent,
les grands prêtres et les gardes se mirent à crier :
F. « Crucifie-le! Crucifie-le! »
L. Pilate leur dit :
A. « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le ;
moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. »
L. Ils lui répondirent :
F. « Nous avons une Loi,
et suivant la Loi il doit mourir,
parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. »
L. Quand Pilate entendit ces paroles, il redoubla de crainte.
Il rentra dans le Prétoire, et dit à Jésus :
A. « D’où es-tu? »
L. Jésus ne lui fit aucune réponse.
Pilate lui dit alors :
A. « Tu refuses de me parler, à moi ?
Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te relâcher,
et pouvoir de te crucifier ? »
L. Jésus répondit :
X « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi
si tu ne l’avais reçu d’en haut ;
c’est pourquoi celui qui m’a livré à toi
porte un péché plus grand. »

L. Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ;
mais des Juifs se mirent à crier :
F. « Si tu le relâches,
tu n’es pas un ami de l’empereur.
Quiconque se fait roi
s’oppose à l’empereur. »
L. En entendant ces paroles, Pilate amena Jésus au-dehors;
il le fit asseoir sur une estrade
au lieu dit le Dallage
– en hébreu : Gabbatha.
C’était le jour de la Préparation de la Pâque,
vers la sixième heure, environ midi.
Pilate dit aux Juifs :
A. « Voici votre roi. »
L. Alors ils crièrent :
F. « À mort ! À mort !
Crucifie-le ! »
L. Pilate leur dit :
A. « Vais-je crucifier votre roi ? »
L. Les grands prêtres répondirent :
F. « Nous n’avons pas d’autre roi que l’empereur. »
L. Alors, il leur livra Jésus pour qu’il soit crucifié.
Ils se saisirent de Jésus.
Et lui-même, portant sa croix,
sortit en direction du lieu dit Le Crâne (ou Calvaire),
qui se dit en hébreu Golgotha.
C’est là qu’ils le crucifièrent, et deux autres avec lui,
un de chaque côté, et Jésus au milieu.
Pilate avait rédigé un écriteau qu’il fit placer sur la croix ;
il était écrit :
« Jésus le Nazaréen, roi des Juifs. »
Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau,
parce que l’endroit où l’on avait crucifié Jésus était proche de la ville,
et que c’était écrit en hébreu, en latin et en grec.
Alors les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate :
F. « N’écris pas : “Roi des Juifs” ; mais :
“Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.” »
L. Pilate répondit :
A. « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. »
L. Quand les soldats eurent crucifié Jésus,
ils prirent ses habits ;
ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat.
Ils prirent aussi la tunique ;
c’était une tunique sans couture,
tissée tout d’une pièce de haut en bas.
Alors ils se dirent entre eux :
A. « Ne la déchirons pas,
désignons par le sort celui qui l’aura. »
L. Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture :
Ils se sont partagé mes habits ;
ils ont tiré au sort mon vêtement.

C’est bien ce que firent les soldats.
Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine.
Jésus, voyant sa mère,
et près d’elle le disciple qu’il aimait,
dit à sa mère :
X « Femme, voici ton fils. »
L. Puis il dit au disciple :
X « Voici ta mère. »
L. Et à partir de cette heure-là,
le disciple la prit chez lui.
Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé
pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout,
Jésus dit :
X « J’ai soif. »
L. Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée.
On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre
à une branche d’hysope,
et on l’approcha de sa bouche.
Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit :
X « Tout est accompli. »
L. Puis, inclinant la tête,
il remit l’esprit.

(Ici on fléchit le genou, et on s’arrête un instant.)

Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi),
il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat,
d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque.
Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps
après leur avoir brisé les jambes.
Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier,
puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Quand ils arrivèrent à Jésus,
voyant qu’il était déjà mort,
ils ne lui brisèrent pas les jambes,
mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ;
et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
Celui qui a vu rend témoignage,
et son témoignage est véridique ;
et celui-là sait qu’il dit vrai
afin que vous aussi, vous croyiez.
Cela, en effet, arriva
pour que s’accomplisse l’Écriture :
Aucun de ses os ne sera brisé.
Un autre passage de l’Écriture dit encore :
Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé.
Après cela, Joseph d’Arimathie,
qui était disciple de Jésus,
mais en secret par crainte des Juifs,
demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus.
Et Pilate le permit.
Joseph vint donc enlever le corps de Jésus.
Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant
la nuit – vint lui aussi ;
il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès
pesant environ cent livres.
Ils prirent donc le corps de Jésus,
qu’ils lièrent de linges,
en employant les aromates
selon la coutume juive d’ensevelir les morts.
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin
et, dans ce jardin, un tombeau neuf
dans lequel on n’avait encore déposé personne.
À cause de la Préparation de la Pâque juive,
et comme ce tombeau était proche,
c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Jeanne Mendras, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr


1. Peut-être nous est-il difficile de lire cet Évangile, tant par sa longueur que par les événements tragiques qu’il rapporte. Nous ne voulons pas plonger dans cette ambiance de souffrance, ni affronter la mort et revoir le Christ souffrir ! D’une certaine façon nous avons raison. Nous ne sommes pas faits pour la souffrance et la tristesse. Mais s’il s’agissait d’un ami, que ferions-nous ? Ne courrions-nous pas vers lui pour écouter sa peine, pour supporter sa souffrance, pour affronter la mort avec lui ? Alors courons vers le Christ qui se meurt d’amour pour nous et laissons-le épancher son cœur dans le nôtre, en écoutant ses mots de sa propre bouche.
« Ô Père, en tes mains, je remets mon esprit. En toi, Seigneur, j’ai mon refuge ; garde-moi d’être humilié pour toujours. En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. Je suis la risée de mes adversaires et même de mes voisins ; je fais peur à mes amis, s’ils me voient dans la rue, ils me fuient. On m’ignore comme un mort oublié, comme une chose qu’on jette. J’entends les calomnies de la foule : ils s’accordent pour m’ôter la vie. Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : ‘’Tu es mon Dieu !’’ Mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent. Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ; sauve-moi par ton amour. Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur. » (Ps 30)

2. Écoutons sa peine, ses angoisse, ses peurs. Quel soulagement, quelle joie, quel réconfort est le sien de voir un cœur ouvert et sensible à son amour qu’il nous exprime si visiblement et douloureusement ce jour-ci ! Ne laissons pas son cri d’amour se perdre dans les ténèbres et la froideur du cœur humain ! Ne laissons pas son sang couler loin de nous mais épanchons-le de tout notre être en restant à ses côtés, en nous imbibant de sa parole, de ses sentiments et de son espérance ! Soyons ce que nous sommes déjà depuis notre baptême, l’Église aimante qui fixe son regard sur son bien-aimé et dont le cœur bat au rythme de son Sacré-Cœur. Que Marie, figure de l’Église, nous mène à cette contemplation et à cette compassion qui l’ont rendue Mère de chaque homme et accueillons les abondantes grâces que Jésus dépose par son sang dans notre cœur pour nous et pour les autres.

3. « Le Christ s’est anéanti, prenant la condition de serviteur. » C’est le jour où l’anéantissement de Dieu, commencé le jour de son Incarnation, est au plus fort. C’est le jour du grand scandale de la croix ! Demandons la grâce de vivre nos propres anéantissements et nos propres croix avec l’esprit du Christ que nous venons de contempler.


" Tout est accompli "


mercredi 17 avril 2019

Mercredi 17 avril, Mercredi Saint, Lectures & Méditation du jour : "Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit ; mais malheureux celui par qui il est livré !"

Première lecture

« Je n’ai pas caché ma face devant les outrages » (Is 50, 4-9a)
Lecture du livre du prophète Isaïe

          Le Seigneur mon Dieu m’a donné le langage des disciples,
pour que je puisse, d’une parole,
soutenir celui qui est épuisé.
Chaque matin, il éveille,
il éveille mon oreille
pour qu’en disciple, j’écoute.
          Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille,
et moi, je ne me suis pas révolté,
je ne me suis pas dérobé.
          J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient,
et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe.
Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
          Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ;
c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages,
c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre :
je sais que je ne serai pas confondu.
          Il est proche, Celui qui me justifie.
Quelqu’un veut-il plaider contre moi ?
Comparaissons ensemble !
Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ?
Qu’il s’avance vers moi !
          Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ;
qui donc me condamnera ?

                        – Parole du Seigneur.

Psaume

(68 (69), 8-10, 21-22, 31.33-34)
R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi ;
c’est l’heure de ta grâce.
(68, 14cb)
C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.
L’insulte m’a broyé le cœur,
le mal est incurable ;
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.
À mon pain, ils ont mêlé du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre.
Mais je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.

Évangile

« Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit ; mais malheureux celui par qui il est livré ! » (Mt 26, 14-25)
Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !

Salut, ô Christ notre Roi :
obéissant au Père,
comme l’agneau vers l’abattoir
tu te laisses conduire à la croix.
Louange à toi, Seigneur,
Roi d’éternelle gloire !


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
          l’un des Douze, nommé Judas Iscariote,
se rendit chez les grands prêtres
          et leur dit :
« Que voulez-vous me donner,
si je vous le livre ? »
Ils lui remirent trente pièces d’argent.
          Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable
pour le livrer.
          Le premier jour de la fête des pains sans levain,
les disciples s’approchèrent et dirent à Jésus :
« Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs
pour manger la Pâque ? »
          Il leur dit :
« Allez à la ville, chez untel,
et dites-lui :
“Le Maître te fait dire :
Mon temps est proche ;
c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque
avec mes disciples.” »
          Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit
et ils préparèrent la Pâque.
          Le soir venu,
Jésus se trouvait à table avec les Douze.
          Pendant le repas, il déclara :
« Amen, je vous le dis :
l’un de vous va me livrer. »
          Profondément attristés,
ils se mirent à lui demander, chacun son tour :
« Serait-ce moi, Seigneur ? »
          Prenant la parole, il dit :
« Celui qui s’est servi au plat en même temps que moi,
celui-là va me livrer.
                   Le Fils de l’homme s’en va,
comme il est écrit à son sujet ;
mais malheureux celui
par qui le Fils de l’homme est livré !
Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né,
cet homme-là ! »
          Judas, celui qui le livrait,
prit la parole :
« Rabbi, serait-ce moi ? »
Jésus lui répond :
« C’est toi-même qui l’as dit ! »

                 – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr

1 Jésus est livré par Judas

Le mot que nous entendons le plus – six fois – est « livrer ». Nous sommes à la veille de la Passion du Christ, de sa souffrance la plus brutale, la plus extrême. Et ce qui va la provoquer c’est justement le moment où Judas le livre aux mains de ceux qui veulent sa mort. Le Seigneur est pleinement conscient de ce qui va lui arriver. Il l’avait même annoncé à ses apôtres (cf. Mc 8, 31-33 ; 9, 30-32 ; 10, 32-34). Ce qui peut nous paraître plus surprenant encore, c’est que sachant tout cela, il ait choisi Judas comme apôtre (cf. Mc 3, 13-19).
Dieu nous choisit parce qu’il nous aime ; non en fonction des erreurs dont nous sommes capables. Jésus n’a pas choisi Judas pour qu’il le trahisse, tel un destin irrémédiable. Judas n’est pas un traître au début de sa vie à la suite du Christ. Saint Luc termine ainsi la liste des douze apôtres : « et Judas Iscariote, qui devint un traître. » (Lc 6, 16). Jésus a tout fait pour que Judas soit sauvé.
En lisant notre histoire personnelle, n’est-ce pas ainsi qu’agit le Seigneur envers nous ? Il vient à nous, nous appelle, nous attire, nous invite mais c’est à chacun de nous de dire « oui ». Et je peux refuser de dire « oui ». Lui est patient et inlassable parce qu’il est fidèle à l’amour qu’il a pour chacun de nous.

2. Quelle est la réponse de Jésus à ce « non » de son apôtre ? Jésus accepte et se donne. Il ne se défend pas, il ne réclame pas…

Il accepte d’être livré. Dans la première lecture, la description du Serviteur souffrant – préfiguration du Christ – illustre cette acceptation de ce qui lui arrive : «Je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. (…) Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. » Et le psaume va dans la même direction : « Je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère (…) L’insulte m’a broyé le cœur (…); À mon pain, ils ont mêlé du poison ; quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre. » Nous le voyons aussi lorsqu’il est jugé : il se tait. Il ne parle que pour dire la vérité de sa mission et du Père (cf. Mt 26, 63-64 ; 27, 11.14).
De notre côté, nous réagirions violemment : comment se fait-il qu’il accepte sans broncher ?! Ce n’est pas parce qu’il est impassible. Au contraire, personne n’a fait l’expérience d’une sensibilité corporelle et affective aussi fine que Dieu fait homme. Serait-ce alors parce qu’il est trop faible pour réagir, ou assujetti ? Les paroles du Serviteur souffrant révèlent le secret de sa force : « Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages. (…) Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense. » Accepter c’est bien plus que tolérer, c’est accueillir. De même, la douceur du Christ est bien plus qu’une non-violence. Le Christ peut accueillir le mal immense qui l’accable parce qu’il possède une force encore plus grande : la confiance en l’amour de son Père.

3. … et se donne

Être livré, c’est une action passive, quelque chose de subi. Mais le Christ le vit d’une manière active. C’est même lui qui se livre. Une parole de Jésus vient ainsi éclairer cette « Passion » : « Je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. » (Jn 10, 17-18) Et aussi : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15, 13), et « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. Moi, je suis le bon pasteur, le vrai berger, qui donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10, 10-11) Le Seigneur, non seulement ne hait pas celui qui ne l’aime pas et le trahit, mais il l’aime et se donne lui-même pour que celui qui a commis le mal ne reste pas emprisonné en ce mal qui lui échappe des mains, et qu’il soit sauvé. Faiblesse ? Bêtise ? Ou comme la question provocante de saint Paul : « Où est-il, le sage ? Où est-il, le scribe ? Où est-il, le raisonneur d’ici-bas ? La sagesse du monde, Dieu ne l’a-t-il pas rendue folle ? » (1 Cor 1, 20). Et il répond lui-même : « Nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. (…) Ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. » (1 Cor 1, 23-25)

" Amen, je vous le dis : l’un de vous va me livrer. "