Bienvenue

Bienvenue sur le site de JeCroisRadio.

Vous trouverez ici de la musique (via le player ci-dessous à droite de cette page) qui vous permettra d'accompagner vos moments de louanges.

Vous pourrez aussi lire les textes et les lectures du jour suivies d'une réflexion ou d'un commentaire lié aux textes.

Avec une volonté de partage d'une foi commune en Notre Seigneur et Père qui nous accompagne et nous suit.

N'hésitez pas à partager et à commenter.

vendredi 31 août 2018

Vendredi 31 août : "Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre"

Première lecture

« Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs. Mais pour ceux que Dieu appelle, il est sagesse de Dieu » (1 Co 1, 17-25)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
    le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser,
mais pour annoncer l’Évangile,
et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine,
ce qui rendrait vaine la croix du Christ.
    Car le langage de la croix est folie
pour ceux qui vont à leur perte,
mais pour ceux qui vont vers leur salut, pour nous,
il est puissance de Dieu.
    L’Écriture dit en effet :
Je mènerai à sa perte la sagesse des sages,
et l’intelligence des intelligents, je la rejetterai.

    Où est-il, le sage ? Où est-il, le scribe ?
Où est-il, le raisonneur d’ici-bas ?
La sagesse du monde,
Dieu ne l’a-t-il pas rendue folle ?
    Puisque, en effet, par une disposition de la sagesse de Dieu,
le monde, avec toute sa sagesse, n’a pas su reconnaître Dieu,
il a plu à Dieu de sauver les croyants
par cette folie qu’est la proclamation de l’Évangile.
    Alors que les Juifs réclament des signes miraculeux,
et que les Grecs recherchent une sagesse,
    nous, nous proclamons un Messie crucifié,
scandale pour les Juifs,
folie pour les nations païennes.
    Mais pour ceux que Dieu appelle,
qu’ils soient Juifs ou Grecs,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu
et sagesse de Dieu.
    Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes,
et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 32 (33), 1-2, 4-5, 10-11)
R/ Toute la terre, Seigneur,
est remplie de ton amour.
(cf. Ps 32, 5b)
Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !
Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.
Le Seigneur a déjoué les plans des nations,
anéanti les projets des peuples.
Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d’âge en âge.


Évangile

« Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre » (Mt 25, 1-13)
Alléluia. Alléluia.
Restez éveillés et priez en tout temps :
ainsi vous pourrez vous tenir debout devant le Fils de l’homme.
Alléluia. (cf. Lc 21, 36)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
    « Le royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces,
qui prirent leur lampe
pour sortir à la rencontre de l’époux.
    Cinq d’entre elles étaient insouciantes,
et cinq étaient prévoyantes :
    les insouciantes avaient pris leur lampe
sans emporter d’huile,
    tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes,
des flacons d’huile.
    Comme l’époux tardait,
elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.
    Au milieu de la nuit, il y eut un cri :
“Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.”
    Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent
et se mirent à préparer leur lampe.
    Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes :
“Donnez-nous de votre huile,
car nos lampes s’éteignent.”
    Les prévoyantes leur répondirent :
“Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous,
allez plutôt chez les marchands vous en acheter.”
    Pendant qu’elles allaient en acheter,
l’époux arriva.
Celles qui étaient prêtes
entrèrent avec lui dans la salle des noces,
et la porte fut fermée.
    Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour
et dirent :
“Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !”
     Il leur répondit :
“Amen, je vous le dis :
je ne vous connais pas.”
    Veillez donc,
car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Melchior Poisson, LC
source regnumchristi.fr

   Cette parabole s’inscrit dans une série de récits où Jésus parle aux foules du Royaume des Cieux. Jésus nous parle du grand mystère de notre vie : qu’y aura-t-il après la mort ? Jésus parle en parabole, pour nous rendre accessible ce qui est bien au-delà de notre capacité de comprendre. Qui pourrait comprendre ce qu’est la vie avec Dieu ? Nous avons besoin d’images, de métaphores. Jésus nous montre la fin, pour que nous puissions prendre les moyens adaptés, pour que nous puissions vivre selon ce pour quoi nous avons été créés, c’est-à-dire, le ciel, l’amitié avec Dieu.

   Dans ce passage de l’Évangile, il est important de donner une signification à l’huile pour trouver le sens de toute la parabole. L’huile, c’est ce qui permet à la lampe d’éclairer, c’est la lumière grâce à laquelle nous pouvons marcher dans les ténèbres. L’huile peut donc symboliser la foi et l’espérance qui sont cette lumière, qui nous permet de trouver un sens au milieu des ténèbres du monde et de notre vie, au milieu du mystère du mal et de la souffrance, de la mort, de la contingence humaine qui n’a pas de réponse en elle-même.
Mais l’huile c’est aussi le symbole de ce qui se consume pour les autres, de ce qui donne chaleur pour le cœur des hommes, c’est le symbole de la charité. Foi, espérance et charité : voilà les trois vertus théologales, le noyau de la vie chrétienne, qui nous est résumé en une seule image, l’huile.

   Le Christ présente donc dix vierges, cinq insensées et cinq prévoyantes. Celles qui n’ont pas emporté d’huile nous avertissent du grand danger de l’homme en pèlerinage sur la terre : ne pas se soucier de sa vie chrétienne, spirituelle, de son amitié avec Dieu. Les vierges insensées pensaient que cette huile était inutile, que leurs propres yeux leur suffisaient pour trouver le chemin. Parfois, au milieu du train-train quotidien, l’amitié avec Dieu peut sembler comme cette huile : au fond, à quoi sert-elle ? Et c’est alors que l’on s’éloigne de l’essentiel, de ce qui donne sens et lumière à notre vie, on pense se combler à force de vacances, de choses matérielles, de relations humaines. Et lorsque vient la nuit, l’homme cherche cette huile. Il rencontre des gens qui en sont comblés, qui rayonnent de bonheur, mais ce bonheur ne lui appartient pas, il ne le connaît pas. Il s’imagine qu’il peut aller l’acheter, comme tout le reste, chez les marchands. Mais les marchands de bonheur n’existent pas. Alors, que faire ? La réponse est divinement simple, il faut humblement retourner aux grandes vérités qui embellissent notre vie : Dieu est présent, la foi ; Dieu m’aide à chaque instant, l’espérance ; Dieu m’aime et désire mon amour, la charité.

Frère Melchior Poisson, LC

" Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure "




jeudi 30 août 2018

Jeudi 30 août : "Tenez-vous prêts"

Première lecture

« En lui vous avez reçu toutes les richesses » (1 Co 1, 1-9)
Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

    Paul, appelé par la volonté de Dieu
pour être apôtre du Christ Jésus,
et Sosthène notre frère,
    à l’Église de Dieu qui est à Corinthe,
à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus
et sont appelés à être saints
avec tous ceux qui, en tout lieu,
invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
leur Seigneur et le nôtre.
    À vous, la grâce et la paix,
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
    Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet,
pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ;
    en lui vous avez reçu toutes les richesses,
toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu.
    Car le témoignage rendu au Christ
s’est établi fermement parmi vous.
    Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque,
à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.
    C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout,
et vous serez sans reproche
au jour de notre Seigneur Jésus Christ.
    Car Dieu est fidèle,
lui qui vous a appelés à vivre en communion
avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 144 (145), 2-3, 4-5, 6-7)
R/ Mon Dieu, mon Roi,
je bénirai ton nom, toujours et à jamais !
(Ps 144, 1b)
Chaque jour je te bénirai,
je louerai ton nom toujours et à jamais.
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.
D’âge en âge, on vantera tes œuvres,
on proclamera tes exploits.
Je redirai le récit de tes merveilles,
ton éclat, ta gloire et ta splendeur.
On dira ta force redoutable ;
je raconterai ta grandeur.
On rappellera tes immenses bontés ;
tous acclameront ta justice.

Évangile

« Tenez-vous prêts » (Mt 24, 42-51)
Alléluia. Alléluia.
Veillez, tenez-vous prêts :
c’est à l’heure où vous n’y pensez pas
que le Fils de l’homme viendra.
Alléluia. (cf. Mt 24, 42a.44)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Veillez,
car vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur vient.
    Comprenez-le bien :
si le maître de maison avait su
à quelle heure de la nuit le voleur viendrait,
il aurait veillé
et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.
    Tenez-vous donc prêts, vous aussi :
c’est à l’heure où vous n’y penserez pas
que le Fils de l’homme viendra.
    Que dire du serviteur fidèle et sensé
à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison,
pour leur donner la nourriture en temps voulu ?
    Heureux ce serviteur
que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
    Amen, je vous le déclare :
il l’établira sur tous ses biens.
    Mais si ce mauvais serviteur se dit en lui-même :
“Mon maître tarde”,
    et s’il se met à frapper ses compagnons,
s’il mange et boit avec les ivrognes,
    alors quand le maître viendra,
le jour où son serviteur ne s’y attend pas
et à l’heure qu’il ne connaît pas,
    il l’écartera
et lui fera partager le sort des hypocrites ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Père Légionnaire du Christ
(source regnumchristi.fr)

Ni le jour ni l’heure
Aucun de nous ne sait combien de temps il va vivre et Jésus n’a pas indiqué combien de temps l’histoire humaine continuera, avant qu’il ne revienne pour le jugement final. Ceci devrait nous inciter à nous rendre compte que nous devons être toujours prêts à rencontrer notre Seigneur, en agissant dans le vrai, et en gardant notre conscience toujours pure de tout péché. Nous devons vivre comme si chaque jour était notre dernier, comme si notre bonheur éternel dépendait des choix et des actions de ce jour même. Chaque moment est précieux et important aux yeux de Dieu. Le plus nécessaire est de nous efforcer à demeurer en état de grâce, afin d’atteindre notre salut. C’est ce que nous ferons de plus important dans la vie.

La vraie prudence
Le serviteur fidèle qui fait ce qu’il est censé faire à chaque moment, est la personne véritablement prudente. Dieu veut que nous soyons fidèles et que nous accomplissions sa volonté chaque jour. C’est le chemin de la sainteté et de l’union avec Dieu. Il n’y a pas d’autre manière d’être près de Dieu que de faire sa volonté, par amour et avec gratitude. Comment mes actions d’aujourd’hui reflètent-elles mon obéissance affectueuse à la volonté de Dieu ? Est-ce que j’ai mis Dieu au centre de ma vie, ou bien l’ai-je relégué, lui et sa volonté, à la périphérie de ma vie, en ne prêtant attention à ce qu’il veut de moi que de temps en temps ?

Un long retard
Souvent il nous semble que Dieu est loin et pas impliqué dans notre vie. Il peut sembler que son retour n’est pas pour bientôt, et ceci peut nous conduire à nous distraire avec beaucoup d’autres choses. Renouvelons chaque jour notre esprit de foi en Dieu et en sa présence constante, en vivant chaque jour pour lui plaire, peu importe combien cela nous semble long. Vivons en sa présence par la foi en lui et en sa révélation, qui nous guident le long du chemin vers la vie éternelle. Efforçons-nous chaque jour de maintenir une foi animée et effective en Dieu et en sa présence.


" Tenez-vous donc prêts, vous aussi "


mercredi 29 août 2018

Mercredi 29 août : "Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste"

Première lecture

« Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus » (2 Th 3, 6-10.16-18)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

     Frères,
au nom du Seigneur Jésus Christ,
nous vous ordonnons
d’éviter tout frère qui mène une vie désordonnée
et ne suit pas la tradition que vous avez reçue de nous.
    Vous savez bien, vous,
ce qu’il faut faire pour nous imiter.
Nous n’avons pas vécu parmi vous de façon désordonnée ;
    et le pain que nous avons mangé,
nous ne l’avons pas reçu gratuitement.
Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour,
nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous.
    Bien sûr, nous avons le droit d’être à charge,
mais nous avons voulu être pour vous un modèle à imiter.
    Et quand nous étions chez vous,
nous vous donnions cet ordre :
si quelqu’un ne veut pas travailler,
qu’il ne mange pas non plus.
    Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix,
en tout temps et de toute manière.
Que le Seigneur soit avec vous tous.
    La salutation est de ma main à moi, Paul.
Je signe de cette façon toutes mes lettres,
c’est mon écriture.
    Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ
soit avec vous tous.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 127 (128), 1-2, 4-5)
R/ Heureux qui craint le Seigneur ! (Ps 127, 1a)
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! À toi, le bonheur !
Voilà comment sera béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.



Évangile

« Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste » (Mc 6, 17, 29)
Alléluia. Alléluia.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 10)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

          En ce temps-là,
  Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
  En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
  Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
  parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.
          Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
  La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
  Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
  Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
  Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
  Le roi fut vivement contrarié;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
  Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
  Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.
          Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.

          – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Lansperge le Chartreux (1489-1539), religieux, théologien
Sermon pour le martyre de Jean Baptiste, Opera omnia, t. 2, p. 514s (trad. Orval)
 
La mort du Christ est à l’origine d’une foule innombrable de croyants. Par la puissance de ce même Seigneur Jésus, et grâce à sa bonté, la mort précieuse de ses martyrs et de ses saints a fait naître une grande multitude de chrétiens. Jamais, en effet, la religion chrétienne n’a pu être anéantie par la persécution des tyrans et le meurtre injustifiable d’innocents : elle en a plutôt tiré chaque fois un grand accroissement.

Nous en avons un exemple en saint Jean, qui a baptisé le Christ et dont nous fêtons aujourd’hui le saint martyre. Par fidélité à son serment, Hérode, ce roi infidèle, a voulu effacer complètement de la mémoire des hommes le souvenir de Jean. Or, non seulement Jean n’a pas été anéanti, mais des hommes par milliers, enflammés par son exemple, ont accueilli la mort avec joie pour la justice et la vérité… Aujourd’hui quel chrétien digne de ce nom n’honore pas Jean, celui qui a baptisé le Seigneur ? Partout dans le monde les chrétiens célèbrent sa mémoire, toutes les générations le proclament bienheureux et ses vertus remplissent l’Église de leur bonne odeur. Jean n’a pas vécu pour lui seul et il n’est pas mort pour lui seul.


" à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus "

mardi 28 août 2018

Mardi 28 août : "Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste"

Première lecture

« Gardez ferme les traditions que nous vous avons enseignées » (2 Th 2, 1-3a.14-17)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Frères, nous avons une demande à vous faire
à propos de la venue de notre Seigneur Jésus Christ
et de notre rassemblement auprès de lui :
    si l'on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre
prétendant que le jour du Seigneur est arrivé,
n'allez pas aussitôt perdre la tête,
ne vous laissez pas effrayer.
    Ne laissez personne vous égarer d’aucune manière.
    Dieu vous a appelés par notre proclamation de l’Évangile,
pour que vous entriez en possession
de la gloire de notre Seigneur Jésus Christ.
    Ainsi donc, frères, tenez bon,
et gardez ferme les traditions
que nous vous avons enseignées,
soit de vive voix, soit par lettre.
    Que notre Seigneur Jésus Christ lui-même,
et Dieu notre Père qui nous a aimés
et nous a pour toujours donné réconfort
et bonne espérance par sa grâce,
    réconfortent vos cœurs
et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 95 (96), 10, 11-12a, 12b-13ab, 13bcd)
R/ Il vient, le Seigneur,
il vient pour juger la terre.
(cf. Ps 95, 13)
Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! »
Le monde, inébranlable, tient bon.
Il gouverne les peuples avec droiture.
Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.
Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
car il vient pour juger la terre.
Le Seigneur vient pour juger la terre.
Il jugera le monde avec justice,
et les peuples selon sa vérité !

Évangile

« Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste » (Mt 23, 23-26)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait :
    « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous payez la dîme
sur la menthe, le fenouil et le cumin,
mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi :
la justice, la miséricorde et la fidélité.
Voilà ce qu’il fallait pratiquer
sans négliger le reste.
    Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron,
et vous avalez le chameau !
    Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette,
mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance !
    Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe,
afin que l’extérieur aussi devienne pur. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Saint Pierre Damien (1007-1072), ermite puis évêque, docteur de l’Église
Opuscule 51 ; PL 145, 749s (trad. Migne 1992, p. 125 rev.)

Si tu veux cheminer correctement, avec discrétion et avec fruit sur la route de la vraie religion, tu dois être austère et rigide avec toi-même, mais paraître toujours joyeux et ouvert avec les autres, t’efforçant en ton cœur de cheminer sur les sommets de la droiture, tout en sachant t’abaisser avec bonté vers les faibles. Bref, devant le jugement de ta conscience, tu dois modérer les rigueurs de la justice, de telle sorte que tu ne sois pas dur pour les pécheurs, mais accessible au pardon et indulgent…

Estime ton péché dangereux et mortel ; celui des autres, nomme-le fragilité de la condition humaine. La faute que tu estimes chez toi digne d’une correction sévère, pense que, chez les autres, elle ne mérite qu’un petit coup de baguette. Ne sois pas plus juste que le juste : crains de commettre le péché, mais n’hésite pas à pardonner au pécheur. La vraie justice n’est pas celle qui précipite les âmes des frères dans le piège du désespoir… Il est bien dangereux le feu qui, en brûlant des buissons, menace d’embraser la maison elle-même avec l’ardeur de ses flammes. Non, celui qui épluche volontiers les défauts des autres n’évitera pas le péché, car, même s’il est mû par le zèle de la justice, tôt ou tard, il se laissera aller au dénigrement.

Évidemment, si notre vie ne nous paraissait pas si brillante, celle des autres ne nous semblerait pas si laide. Et si, comme il le faudrait, nous étions pour nous des juges sévères, les fautes d’autrui ne trouveraient pas en nous des censeurs aussi rigoureux.


" purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur "


lundi 27 août 2018

Lundi 27 août : "Malheureux êtes-vous, guides aveugles"

Première lecture

« Le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous, et vous en lui » (2 Th 1, 1-5.11b-12)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens

Paul, Silvain et Timothée,
à l’Église de Thessalonique
qui est en Dieu notre Père
et dans le Seigneur Jésus Christ.
    À vous, la grâce et la paix
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
    Frères, à tout moment
nous devons rendre grâce à Dieu à votre sujet,
et c’est bien de le faire,
étant donné les grands progrès de votre foi,
et l’amour croissant
que tous et chacun, vous avez les uns pour les autres.
    C’est pourquoi nous-mêmes sommes fiers de vous
au milieu des Églises de Dieu,
à cause de votre endurance et de votre foi
dans toutes les persécutions et les détresses que vous supportez.
    Il y a là un signe du juste jugement de Dieu ;
ainsi vous deviendrez dignes de son Royaume
pour lequel vous souffrez.
    Que notre Dieu vous trouve dignes de l’appel qu’il vous a adressé ;
par sa puissance,
qu’il vous donne d’accomplir tout le bien que vous désirez,
et qu’il rende active votre foi.
    Ainsi, le nom de notre Seigneur Jésus sera glorifié en vous,
et vous en lui,
selon la grâce de notre Dieu
et du Seigneur Jésus Christ.

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 95 (96), 1-2a, 2b-3, 4-5)
R/ Racontez à tous les peuples
les merveilles du Seigneur !
(cf. Ps 95, 3)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
chantez au Seigneur, terre entière,
chantez au Seigneur et bénissez son nom !
De jour en jour, proclamez son salut,
racontez à tous les peuples sa gloire,
à toutes les nations ses merveilles !
Il est grand, le Seigneur, hautement loué,
redoutable au-dessus de tous les dieux :
néant, tous les dieux des nations !
Lui, le Seigneur a fait les cieux.


Évangile

« Malheureux êtes-vous, guides aveugles » (Mt 23, 13-22)
Alléluia. Alléluia.
Mes brebis écoutent ma voix, dit le Seigneur ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Alléluia. (Jn 10, 27)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait :
    « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous fermez à clé le royaume des Cieux
devant les hommes ;
vous-mêmes, en effet, n’y entrez pas,
et vous ne laissez pas entrer
ceux qui veulent entrer !
    Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous parcourez la mer et la terre
pour faire un seul converti,
et quand c’est arrivé,
vous faites de lui un homme voué à la géhenne,
deux fois pire que vous !
   Malheureux êtes-vous, guides aveugles,
vous qui dites :
“Si l’on fait un serment par le Sanctuaire,
il est nul ;
mais si l’on fait un serment par l’or du Sanctuaire,
on doit s’en acquitter.”
    Insensés et aveugles !
Qu’est-ce qui est le plus important : l’or ?
ou bien le Sanctuaire qui consacre cet or ?
    Vous dites encore :
“Si l’on fait un serment par l’autel,
il est nul ;
mais si l’on fait un serment par l’offrande posée sur l’autel,
on doit s’en acquitter.”
    Aveugles ! Qu’est-ce qui est le plus important :
l’offrande ?
ou bien l’autel qui consacre cette offrande ?
    Celui donc qui fait un serment par l’autel
fait un serment par l’autel
et par tout ce qui est posé dessus ;
    celui qui fait un serment par le Sanctuaire
fait un serment par le Sanctuaire
et par Celui qui l’habite ;
    et celui qui fait un serment par le ciel
fait un serment par le trône de Dieu
et par Celui qui siège sur ce trône. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Jean-Baptiste Ribes, LC
source regnumchristi.fr

* Conversion du cœur
Dans cet Évangile, Jésus s'en prend une nouvelle fois aux scribes et aux pharisiens ; quelques versets avant notre passage, Jésus disait à la foule : « Faites ce qu'ils disent mais pas ce qu'ils font ». Ces paroles de Jésus, qui reprochent aux pharisiens d'être hypocrites, est une accusation souvent faite par Dieu contre son peuple. C'est en effet une tentation récurrente. Déjà au temps du prophète Isaïe, Dieu disait : « Ce peuple est près de moi en paroles et me glorifie de ses lèvres, mais que son cœur est loin de moi et que sa crainte n'est qu'un commandement humain, une leçon apprise. » (Is 23, 13). Le prophète Osée sur le même sujet dira aussi : « Allez apprendre ce que veut dire cette parole : c’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices », paroles qui seront reprises par Jésus. Jésus condamne donc les pharisiens pour leur manque de pureté d'intention. Tout ce qu'ils accomplissent n'est que calcul, et ils agissent selon des règles et non par amour. Si Jésus les reprend c'est qu'il veut leur bien, il veut un changement intérieur. Jésus veut mette en eux un cœur nouveau, un esprit nouveau, promis par le prophète Ézéchiel (36, 26) : « Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j'ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair ».

* Un reproche pour nous aussi
Les reproches de Jésus traversent les temps et peuvent nous servir de recommandations. En effet les paroles du Christ sont toujours valables et peuvent aussi s'appliquer à nous. Combien de fois accomplissons-nous des actes de piété seulement de l'extérieur, comme aller à la messe le dimanche parce que c'est dimanche et qu’il le faut. Et d'un autre côté, nous passons notre temps à critiquer notre voisin et nous oublions la charité. Ainsi les paroles : « Malheureux êtes-vous, hypocrites » s'appliquent parfaitement à nous. Suivre le Christ ne signifie pas appliquer des règles ou respecter un code de conduite. Être chrétien, cela signifie avant tout aimer. Benoît XVI nous rappelle que : « Cette parole de Dieu nous est parvenue, à travers les Évangiles, comme une des synthèses de tout le message chrétien : la vraie religion consiste dans l'amour de Dieu et du prochain ».

Frère Jean-Baptiste Ribes, LC

" celui qui fait un serment par le ciel fait un serment par le trône de Dieu "

dimanche 26 août 2018

Dimanche 26 août : "Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle"

Première lecture

« Nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu » (Jos 24, 1-2a.15-17.18b)
Lecture du livre de Josué

En ces jours-là,
    Josué réunit toutes les tribus d’Israël à Sichem ;
puis il appela les anciens d’Israël,
avec les chefs, les juges et les scribes ;
ils se présentèrent devant Dieu.
    Josué dit alors à tout le peuple :
    « S’il ne vous plaît pas de servir le Seigneur,
choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir :
les dieux que vos pères servaient au-delà de l’Euphrate,
ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays.
Moi et les miens, nous voulons servir le Seigneur. »
    Le peuple répondit :
« Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur
pour servir d’autres dieux !
    C’est le Seigneur notre Dieu
qui nous a fait monter, nous et nos pères,
du pays d’Égypte, cette maison d’esclavage ;
c’est lui qui, sous nos yeux, a accompli tous ces signes
et nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru,
chez tous les peuples au milieu desquels nous sommes passés.
    Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur,
car c’est lui notre Dieu. »

     – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 33 (34), 2-3, 16-17, 20-21, 22-23)
R/ Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
(cf. Ps 33, 9)
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur affronte les méchants
pour effacer de la terre leur mémoire.
Malheur sur malheur pour le juste,
mais le Seigneur chaque fois le délivre.
Il veille sur chacun de ses os :
pas un ne sera brisé.
Le mal tuera les méchants ;
ils seront châtiés d’avoir haï le juste.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

Deuxième lecture

« Ce mystère est grand : je le dis en référence au Christ et à l’Église » (Ep 5, 21-32)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens

Frères,
    par respect pour le Christ,
soyez soumis les uns aux autres ;
    les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus ;
    car, pour la femme, le mari est la tête,
tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête,
lui qui est le Sauveur de son corps.
    Eh bien ! puisque l’Église se soumet au Christ,
qu’il en soit toujours de même pour les femmes
à l’égard de leur mari.
    Vous, les hommes,
aimez votre femme à l’exemple du Christ :
il a aimé l’Église,
il s’est livré lui-même pour elle,
    afin de la rendre sainte
en la purifiant par le bain de l’eau baptismale,
accompagné d’une parole ;
    il voulait se la présenter à lui-même, cette Église,
resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ;
il la voulait sainte et immaculée.
    C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme :
comme leur propre corps.
Celui qui aime sa femme s’aime soi-même.
    Jamais personne n’a méprisé son propre corps :
au contraire, on le nourrit, on en prend soin.
C’est ce que fait le Christ pour l’Église,
    parce que nous sommes les membres de son corps.
Comme dit l’Écriture :
    À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un. 

    Ce mystère est grand :
je le dis en référence au Christ et à l’Église.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jn 6, 60-69)
Alléluia. Alléluia.
Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ;
tu as les paroles de la vie éternelle.
Alléluia. (cf. Jn 6, 63c.68c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
    Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
    Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
    Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !...
    C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
    Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
    Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »
    À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
    Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
    Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
    Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin
Ep 3, 980 ; GF, 196s (trad. Une Pensée , Médiaspaul, p. 26-27)

   Sois patient et persévère dans la pratique de la méditation. Au début, contente-toi de n'avancer qu'à tout petits pas. Plus tard, tu auras des jambes qui ne demanderont qu'à courir, ou mieux, des ailes pour voler.

   Contente-toi d'obéir. Ce n'est jamais facile, mais c'est Dieu que nous avons choisi comme notre part. Accepte de n'être encore qu'une petite abeille dans le nid ; bien vite elle deviendra une de ces grandes ouvrières habiles à la fabrication du miel. Reste toujours humble devant Dieu et devant les hommes, dans l'amour. Alors le Seigneur te parlera en vérité et t'enrichira de ses dons.

   Il arrive que les abeilles traversent de grandes distances dans les prés avant de parvenir aux fleurs qu'elles ont choisies ; ensuite, fatiguées mais satisfaites et chargées de pollen, elles rentrent à la ruche pour y accomplir la transformation silencieuse, mais féconde, du nectar des fleurs en nectar de vie. Fais de même : après avoir écouté la Parole, médite-la attentivement, examine ses divers éléments, cherche sa signification profonde. Alors elle te deviendra claire et lumineuse ; elle aura le pouvoir de transformer tes inclinations naturelles en une pure élévation de l'esprit ; et ton cœur sera toujours plus étroitement uni au cœur du Christ.

Saint [Padre] Pio de Pietrelcina

" C’est l’esprit qui fait vivre "

samedi 25 août 2018

Samedi 25 août : "Ils disent et ne font pas"

Première lecture

« La gloire du Seigneur entra dans la Maison » (Ez 43, 1-7a)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

L’homme me conduisit vers la porte,
celle qui fait face à l’orient ;
    et voici que la gloire du Dieu d’Israël
arrivait de l’orient.
Le bruit qu’elle faisait
ressemblait au bruit des grandes eaux,
et la terre resplendissait de cette gloire.
    Cette vision ressemblait à celle que j’avais eue
lorsque le Seigneur était venu détruire la ville ;
elle ressemblait aussi à la vision que j’avais eue
quand j’étais au bord du fleuve Kebar.
Alors je tombai face contre terre.
    La gloire du Seigneur entra dans la Maison
par la porte qui fait face à l’orient.
    L’esprit m’enleva
et me transporta dans la cour intérieure :
voici que la gloire du Seigneur remplissait la Maison.
    Et j’entendis une voix qui venait de la Maison,
tandis que l’homme se tenait près de moi.
    Cette voix me disait :
« Fils d’homme, c’est ici le lieu de mon trône,
le lieu sur lequel je pose les pieds,
et là je demeurerai au milieu des fils d’Israël, pour toujours. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 84 (85), 9ab-10, 11-12, 13-14)
R/ La gloire du Seigneur
habitera notre terre.
(cf. Ps 84, 10b)
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.
Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.
Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

Évangile

« Ils disent et ne font pas » (Mt 23, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux ;
vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.
Alléluia. (cf. Mt 23, 9b.10b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples,
    et il déclara :
« Les scribes et les pharisiens enseignent
dans la chaire de Moïse.
    Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire,
faites-le et observez-le.
Mais n’agissez pas d’après leurs actes,
car ils disent et ne font pas.
    Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter,
et ils en chargent les épaules des gens ;
mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt.
    Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens :
ils élargissent leurs phylactères
et rallongent leurs franges ;
    ils aiment les places d’honneur dans les dîners,
les sièges d’honneur dans les synagogues
    et les salutations sur les places publiques ;
ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
    Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi,
car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner,
et vous êtes tous frères.
    Ne donnez à personne sur terre le nom de père,
car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux.
    Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres,
car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ.
    Le plus grand parmi vous sera votre serviteur.
    Qui s’élèvera sera abaissé,
qui s’abaissera sera élevé. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Père Thomas Brenti, LC
source regnumchristi.fr

   Ce que dit le texte. En Israël, au temps de Jésus, les scribes et les docteurs avaient un rôle très important : ils enseignaient aux fidèles d’Israël la vraie Loi, la Parole divinement inspirée à Moïse et aux prophètes. Leur parole se devait d’être entendue comme une médiation de la Parole de Dieu. Mais, par leur faute, ou celle de leurs auditeurs, certains d’entre eux avaient pris un rôle trop prépondérant. Oubliant leur mission de messagers, certains avaient pu prétendre être le message ou, pire, le législateur lui-même. Jésus rappelle que le Seigneur Dieu est unique, que personne ne peut prendre sa place. Les apôtres ont entendu sa Parole et, à leur suite, les martyrs. A l’écoute du Christ, ces derniers n’ont voulu appeler personne d’autre « Seigneur ». Quand Dioclétien s’octroya le titre de « Dominus et Deus » (« Dieu et Seigneur »), il y eut des chrétiens assez héroïques pour préférer la mort. Prions aujourd’hui pour tous ceux qui, encore aujourd’hui, sont prêts aux plus grands sacrifices pour réserver à Dieu la première place.

   Ce que dit le texte à l’Église. Personne ne peut se mettre à la place de Dieu. Toute société a besoin d’une organisation et de chefs et le Christ lui-même a voulu placer à la tête de son Église les douze apôtres, Douze colonnes, telles les douze tribus d’Israël : ces médiations humaines sont des « relais » de la présence du Christ dans la communauté, mais elles ne la remplacent pas. « Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus » (1 Tim 2, 5). Quand les hommes érigent un modèle à la place du Christ, ils peuvent arriver à en troubler son image, à en oublier sa présence. Quand nous appelons quelqu’un « père » ou « docteur », rappelons-nous que toute sa paternité et tout son magistère découlent de la paternité, du magistère et de l’autorité de Dieu.

   Ce que me dit le texte. Au-delà des noms que nous pouvons attribuer aux prêtres, professeurs ou personnes détenant l’autorité dans la société ou dans l’Église, la Parole du Christ peut éclairer notre propre vie spirituelle et intérieure : nous nous octroyons si souvent à nous-mêmes le titre de, « Dieu et Seigneur » de notre vie, alors que le seul Seigneur, c’est lui. Être chrétien signifie accueillir la seigneurie de Jésus-Christ dans sa propre vie. Celui qui proclame de sa bouche que Jésus est Seigneur et qui croit dans son cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, celui-là est sauvé, dit saint Paul (cf. Romains 10,9). Renonçons à ce qui nous donne à nous-mêmes la première place, à nous appeler nous-mêmes « rabbis, docteurs, pères » ; réservons cette place à Dieu. Nous commencerons ainsi à vivre l’Évangile, qui nous est proposé aujourd’hui.

Père Thomas Brenti, LC


" Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. "

vendredi 24 août 2018

Vendredi 24 août : "Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui."

Première lecture

« Les fondations portaient les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau » (Ap 21, 9b-14)
Lecture de l'Apocalypse de saint Jean

Moi, Jean,
    j’ai vu un ange qui me disait :
    « Viens, je te montrerai
la Femme, l’Épouse de l’Agneau. »
    En esprit, il m’emporta
sur une grande et haute montagne ;
il me montra la Ville sainte, Jérusalem,
qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu :
    elle avait en elle la gloire de Dieu ;
son éclat était celui d’une pierre très précieuse,
comme le jaspe cristallin.
    Elle avait une grande et haute muraille,
avec douze portes et, sur ces portes, douze anges ;
des noms y étaient inscrits :
ceux des douze tribus des fils d’Israël.
    Il y avait trois portes à l’orient,
trois au nord,
trois au midi,
et trois à l’occident.
    La muraille de la ville reposait sur douze fondations
portant les douze noms des douze Apôtres de l’Agneau.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 144 (145), 10-11, 12-13ab, 17-18)
R/ Que tes fidèles, Seigneur,
disent la gloire de ton règne.
(cf. Ps 144, 12)
Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.
Ils annonceront aux hommes tes exploits,
la gloire et l'éclat de ton règne :
ton règne, un règne éternel,
ton empire, pour les âges des âges.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu'il fait.
Il est proche de ceux qui l'invoquent,
de tous ceux qui l'invoquent en vérité.

Évangile

« Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » (Jn 1, 45-51)
Alléluia. Alléluia.
Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu !
C’est toi le roi d’Israël !
Alléluia. (Jn 1, 49b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
    Philippe trouve Nathanaël et lui dit :
« Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes,
nous l’avons trouvé :
c’est Jésus fils de Joseph,
de Nazareth. »
    Nathanaël répliqua :
« De Nazareth
peut-il sortir quelque chose de bon ? »
Philippe répond :
« Viens, et vois. »
    Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui,
il déclare à son sujet :
« Voici vraiment un Israélite :
il n’y a pas de ruse en lui. »
    Nathanaël lui demande :
« D’où me connais-tu ? »
Jésus lui répond :
« Avant que Philippe t’appelle,
quand tu étais sous le figuier,
je t’ai vu. »
    Nathanaël lui dit :
« Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu !
C’est toi le roi d’Israël ! »
    Jésus reprend :
« Je te dis que je t’ai vu sous le figuier,
et c’est pour cela que tu crois !
Tu verras des choses plus grandes encore. »
    Et il ajoute :
« Amen, amen, je vous le dis :
vous verrez le ciel ouvert,
et les anges de Dieu monter et descendre
au-dessus du Fils de l’homme. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Mgr. Christoph BOCKAMP Vicaire Régional de l'Opus Dei en Allemagne
(Bonn, Allemagne)
source evangeli.net
Aujourd'hui, nous célébrons la fète de Saint-Barthélemy. Saint Jean, l'évangéliste, nous raconte la première rencontre avec Jésus avec une telle intensité que nous sommes transportés sur la scène. C'est sont des dialogues des cœurs jeunes, honnêtes, sincères et c'est sublime!

Jésus rencontre Philippe par hasard et lui dit «suis-moi» (Jn 1,43). Peu de temps après, Philippe, heureux de cette rencontre avec Jésus, cherche son ami Nathanaël pour lui raconter que “enfin” il a trouvé celui dont parlent les prophètes: «C'est Jésus fils de Joseph, de Nazareth» (Jn 1,45). La réponse qu'il reçoit de la part de Nathanaël n'est pas très enthousiaste, elle est plutôt sceptique: «De Nazareth! Peut-il sortir de là quelque chose de bon?» (Jn 1,46). Partout dans le monde, c'est pareil. Chaque ville ou village pense que rien de bon ne peut sortir de leur ville ou village voisine… et vice-versa.

Mais Philippe ne se décourage pas. Etant de bons amis, il ne s'explique plus et il l'invite à l'accompagner: «Viens, et tu verras» (Jn 1,46). Alors, il y va, et cette première rencontre avec Jésus détermine sa vocation. Ce qui semblait le hasard était, déjà bien préparé à l'avance, dans le plan de Dieu. Pour Jésus, Nathanaël, n'est pas un inconnu: «Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu» (Jn 1,48). De quel figuier parle-t-Il? Peut-être c'était l'endroit préféré de Nathanaël où il allait pour se reposer, penser, s'isoler, …toujours sous le regard de Dieu. Comme nous tous. Mais pour bien se rendre compte de l'amour infini de Dieu pour chacun d'entre nous, afin d'être conscient que Dieu frappe à la porte et qu'Il m'appelle, nous avons besoin de quelqu'un qui comme Philippe nous dira «Viens, tu verras». Quelqu'un qui nous amène sur la route que Saint Josémaria appelle: «Chercher le Christ, trouver le Christ, aimer le Christ».

Mgr. Christoph BOCKAMP Vicaire Régional de l'Opus Dei en Allemagne  

"vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme."


jeudi 23 août 2018

Jeudi 23 août : "Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce"

Première lecture

« Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous mon esprit » (Ez 36, 23-28)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

Voici les paroles que dit le Seigneur :
    « Je sanctifierai mon grand nom,
profané parmi les nations,
mon nom que vous avez profané au milieu d’elles.
Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur
– oracle du Seigneur Dieu –
quand par vous je manifesterai ma sainteté à leurs yeux.
    Je vous prendrai du milieu des nations,
je vous rassemblerai de tous les pays,
je vous conduirai dans votre terre.
    Je répandrai sur vous une eau pure,
et vous serez purifiés ;
de toutes vos souillures, de toutes vos idoles,
je vous purifierai.
    Je vous donnerai un cœur nouveau,
je mettrai en vous un esprit nouveau.
J’ôterai de votre chair le cœur de pierre,
je vous donnerai un cœur de chair.
    Je mettrai en vous mon esprit,
je ferai que vous marchiez selon mes lois,
que vous gardiez mes préceptes
et leur soyez fidèles.
    Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères :
vous, vous serez mon peuple,
et moi, je serai votre Dieu. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 50 (51), 12-13, 14-15, 18-19)
R/ Je répandrai sur vous une eau pure,
et vous serez purifiés.
(cf. Ez 36, 25)
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

Évangile

« Tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt 22, 1-14)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur,
mais écoutez la voix du Seigneur.
Alléluia. (cf. Ps 94, 8a.7c)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux anciens du peuple,
et il leur dit en paraboles :
    « Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
    Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
    Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
“Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.”
    Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
    les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
    Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
    Alors il dit à ses serviteurs :
“Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
    Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.”
    Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.
    Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
    Il lui dit :
“Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?”
L’autre garda le silence.
    Alors le roi dit aux serviteurs :
“Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.”
    Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé David AMADO i Fernández
(Barcelona, Espagne)
source evangeli.net

Aujourd'hui, la parabole de l'Évangile nous parle du festin du Royaume des Cieux. C'est une image récurrente dans la prédication de Jésus. Il s'agit d'un festin de noces qui aura lieu à la fin des temps et qui signifie l'union de Jésus à son église. L'Église est l'épouse du Christ qui parcourt le monde mais qui à la fin s'unira à son Bien aimé pour toujours. Dieu Père lui a préparé ce festin et Il veut que nous participions à ce festin. Il invite tous les hommes à s'y rendre: «Venez au repas de noce» (Mt 22,4).

Cette parabole, par contre, a une fin tragique, car beaucoup «n'en tinrent aucun compte et s'en allèrent, l'un à son champ, l'autre à son commerce» (Mt 22,5). Pour cela la miséricorde de Dieu se rapproche des personnes de plus en plus lointaines. C'est comme un fiancé qui va se marier et qui invite ses parents et amis, mais ceux-ci ne veulent pas venir, donc il fait appel à ses connaissances, collègues de travail et voisins, mais ceux-ci font aussi des excuses; finalement, il s'adresse à tous ceux qu'il voit dans la rue car il a préparé un banquet et il voudrait avoir des invités à table. C'est pareil pour le Seigneur.

Il se peut, aussi que les différents personnages qui font partie de cette parabole représentent nos états d'âme. Par la grâce du baptême nous devenons amis de Dieu et avec Jésus, nous devenons les co-héritiers: nous avons donc une place réservée au banquet. Si nous oublions notre position en tant que fils de Dieu, Dieu nous traite toujours en amis et continue à nous inviter. Si nous laissons mourir en nous la grâce, alors nous devenons des gens dans la rue, des passants sans rien à voir avec les choses du Royaume. Mais Dieu continue toujours à nous inviter.

L'appel arrive à n'importe quel moment. C'est par invitation. Personne n'a droit à celle-ci. C'est Dieu lui-même qui nous aperçoit et nous invite: «Venez au repas de noce». C'est une invitation que nous devons accepter par nos paroles et par nos actes. C'est pour cela qu'un invité mal habillé sera expulsé: «Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce» (Mt 22,12).
 
Abbé David AMADO i Fernández
(Barcelona, Espagne)
 
" Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. "

mercredi 22 août 2018

Mercredi 22 août : "Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?"

Première lecture

« J’arracherai mes brebis de leur bouche et elles ne seront plus leur proie » (Ez 34, 1-11)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme,
prophétise contre les bergers d’Israël, prophétise.
Tu leur diras :
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Quel malheur pour les bergers d’Israël
qui sont bergers pour eux-mêmes !
N’est-ce pas pour les brebis qu’ils sont bergers ?
    Vous, au contraire, vous buvez leur lait,
vous vous êtes habillés avec leur laine,
vous égorgez les brebis grasses,
vous n’êtes pas bergers pour le troupeau.
    Vous n’avez pas rendu des forces à la brebis chétive,
soigné celle qui était malade,
pansé celle qui était blessée.
Vous n’avez pas ramené la brebis égarée,
cherché celle qui était perdue.
Mais vous les avez gouvernées avec violence et dureté.
    Elles se sont dispersées, faute de berger,
pour devenir la proie de toutes les bêtes sauvages.
    Mon troupeau s’égare
sur toutes les montagnes et toutes les collines élevées ;
mes brebis sont dispersées dans tout le pays,
personne ne les cherche, personne ne part à leur recherche.
    C’est pourquoi, bergers, écoutez la parole du Seigneur :
    Par ma vie – oracle du Seigneur Dieu –,
puisque mon troupeau est mis au pillage
et devient la proie des bêtes sauvages, faute de berger,
parce que mes bergers ne s’occupent pas de mon troupeau,
parce qu’ils sont bergers pour eux-mêmes
au lieu de l’être pour mon troupeau,
    eh bien, bergers, écoutez la parole du Seigneur :
    Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Me voici contre les bergers.
Je m’occuperai de mon troupeau à leur place,
je les empêcherai de le faire paître,
et ainsi ils ne seront plus mes bergers ;
j’arracherai mes brebis de leur bouche
et elles ne seront plus leur proie.
    Car ainsi parle le Seigneur Dieu :
Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis,
et je veillerai sur elles. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.
(cf. Ps 22, 1)
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

Évangile

« Ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? » (Mt 20, 1-16)
Alléluia. Alléluia.
Elle est vivante, efficace, la parole de Dieu ;
elle juge des intentions et des pensées du cœur.
Alléluia. (cf. He 4,12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples cette parabole :
    « Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
    Il se mit d’accord avec eux
sur le salaire de la journée : un denier,
c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
    Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
    Et à ceux-là, il dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.”
    Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
    Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
“Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?”
     Ils lui répondirent :
“Parce que personne ne nous a embauchés.”
Il leur dit :
“Allez à ma vigne, vous aussi.”
    Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
“Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.”
    Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
    Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
    En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
    “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !”
     Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
“Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
    Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
    n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?”
     C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint Jean Chrysostome (v. 345-407)
prêtre à Antioche puis évêque de Constantinople, docteur de l'Église
Homélies sur l'évangile de Matthieu, n°64, 3

« Allez, vous aussi, à ma vigne. » Frères, vous vous demandez peut-être pourquoi on ne fait pas venir tous ces ouvriers en même temps dans la vigne du Seigneur ? Je vous répondrai que le dessein de Dieu a été de les appeler tous en même temps. Mais ils ne veulent pas venir dès qu'ils sont appelés à la première heure et cela tient à leur refus. C'est pourquoi Dieu lui-même vient les appeler en particulier…, à l'heure où il pensait qu'ils se rendraient et qu'ils répondraient à son invitation. C'est ce que remarque clairement l'apôtre Paul à son propre sujet : « Quand il a plu à celui qui m'a mis à part dès le sein maternel, il m'a appelé » (Ga 1,15). Quand est-ce que cela a plu à Dieu, sinon quand il a vu que Paul se rendrait à son appel ? Bien sûr, Dieu aurait voulu l'appeler dès le commencement de sa vie, mais parce que Paul ne se serait pas rendu à sa voix, Dieu a décidé de ne l'appeler que lorsqu'il a vu qu'il lui répondrait. C'est ainsi que Dieu n'a appelé le bon larron qu'à la dernière heure (Lc 23,43), bien qu'il aurait pu le faire plus tôt, s'il avait prévu que cet homme se serait rendu à son appel… Donc si les ouvriers de la parabole disent que personne ne les a embauchés, il faut se souvenir de la patience de Dieu… Lui, il montre bien qu'il a fait tout ce qu'il a pu de son côté afin que tous puissent venir dès la première heure du jour. Ainsi la parabole de Jésus nous fait voir que les hommes se donnent à Dieu à des âges très différents. Et Dieu veut à tout prix empêcher les premiers appelés de mépriser les derniers.
" Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi "

mardi 21 août 2018

Mardi 21 août : "Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux"

Première lecture

« Tu es un homme et non un dieu, toi qui prends tes pensées pour des pensées divines » (Ez 28, 1-10)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

En ces jours-là,
la parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme, tu diras au prince de la ville de Tyr :
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Ton cœur s’est exalté
et tu as dit : “Je suis un dieu,
j’habite une résidence divine,
au cœur des mers.”
Pourtant, tu es un homme et non un dieu,
toi qui prends tes pensées pour des pensées divines.
    Tu serais donc plus sage que Daniel,
il n’y aurait pas de secret trop profond pour toi ?
    Par ta sagesse et ton intelligence
tu as fait fortune,
tu as accumulé l’or et l’argent dans tes trésors.
    Par ton génie du commerce,
tu as multiplié ta fortune,
et à cause de cette fortune ton cœur s’est exalté.
    C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Dieu :
Parce que tu prends tes pensées pour des pensées divines,
    je fais venir contre toi des barbares,
une nation redoutable.
Ils tireront l’épée contre ta belle sagesse,
ils profaneront ta splendeur.
    Ils te feront descendre dans la fosse
et tu mourras au cœur des mers, d’une mort violente.
    Oseras-tu dire encore devant tes meurtriers :
“Je suis dieu” ?
Sous la main de ceux qui te transperceront,
tu seras un homme et non un dieu.
    Tu mourras de la mort des païens incirconcis,
par la main des barbares.
Oui, moi, j’ai parlé,
– oracle du Seigneur Dieu. »

            – Parole du Seigneur.

Cantique

(Dt 32, 26-27ab, 27cd.28, 30, 35cd-36ab)
R/ C’est moi qui fais mourir et vivre. (Dt 32, 39c)
Le Seigneur dit : « “Je les réduirai en menue paille ;
j’effacerai leur souvenir parmi les hommes !”
Mais il y a l’arrogance de l’ennemi !
J’ai peur d’une méprise chez l’adversaire. »
On dirait : « C’est notre main qui a le dessus !
Non, le Seigneur n’y est pour rien ! »
Cette nation a perdu le jugement,
ils sont incapables de comprendre.
Se peut-il que, par un seul, mille hommes soient poursuivis,
et que, par deux, dix mille soient mis en fuite,
sans que leur Rocher les ait vendus,
que le Seigneur les ait livrés ?
Oui, proche est le jour de leur ruine,
imminent, le sort qui les attend ;
car le Seigneur fera justice à son peuple,
il prendra en pitié ses serviteurs.

Évangile

« Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux » (Mt 19, 23-30)
Alléluia. Alléluia.
Jésus Christ s’est fait pauvre, lui qui était riche,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
Alléluia. (cf. 2 Co 8, 9)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    Jésus disait à ses disciples :
« Amen, je vous le dis :
un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux.
    Je vous le répète :
il est plus facile à un chameau
de passer par un trou d’aiguille
qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. »
    Entendant ces paroles,
les disciples furent profondément déconcertés,
et ils disaient :
« Qui donc peut être sauvé ? »
    Jésus posa sur eux son regard et dit :
« Pour les hommes, c’est impossible,
mais pour Dieu tout est possible. »
    Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus :
« Voici que nous avons tout quitté pour te suivre :
quelle sera donc notre part ? »
    Jésus leur déclara :
« Amen, je vous le dis :
lors du renouvellement du monde,
lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire,
vous qui m’avez suivi,
vous siégerez vous aussi sur douze trônes
pour juger les douze tribus d’Israël.
    Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom,
des maisons, des frères, des sœurs,
un père, une mère, des enfants,
ou une terre,
recevra le centuple,
et il aura en héritage la vie éternelle.
    Beaucoup de premiers seront derniers,
beaucoup de derniers seront premiers. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
source regnumchristi.fr

   « Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume des cieux ».
Par cette image, le Christ, véritable pédagogue, bon maître, nous enseigne aujourd’hui. Qu’il est facile, en effet, de s’imaginer un chameau essayant tant bien que mal de se faufiler pour passer dans cette mince ouverture. Ridicule ! C’est même impossible ! Alors Seigneur, que nous apprends-tu ? Que celui qui est riche est encore plus ridicule que notre pauvre chameau aux ambitions disproportionnées. Celui dont le cœur est encombré de « richesses », de trésors qui ne sont pas le vrai trésor, n’a pas de place pour Dieu. Or Dieu ne s’impose pas, ne force pas. Il est comme le fil qui tente de passer à travers le trou de l’aiguille. Il est mince, il peut passer. L’aiguille, sans fil, ne sert à rien, mais si le trou de l’aiguille est bouché, le fil ne passe pas. Ainsi Dieu nous respecte et nous laisse libres. Il ne nous impose pas son Royaume. Il désire plus que tout l’établir en nous, mais c’est un Roi doux et humble de cœur. « Heureux les pauvres de cœur : le Royaume des cieux est à eux » nous enseigne le bon Maître dans la première béatitude.

   « Pour les hommes, c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible ».
C’est bien beau de savoir que les riches empêchent le Seigneur d’établir en eux son Royaume, mais comme les disciples, nous pouvons être déconcertés. Nous sommes souvent « riches » de bien des choses autres que lui. Il le sait. Il nous connaît. Il lit cette prière même si nous n’arrivons pas à la formuler, mais qui est dans notre cœur : « Qui donc peut être sauvé ? », comment puis-je être sauvé ? Irai-je au Ciel ?
Et Il nous répond : « Pour les hommes, c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible ». N’est-ce pas pour cela que Jésus est venu parmi nous ? Comme saint Paul le dit dans la première lettre aux Corinthiens, en suivant l’exemple du Christ : « Avec les faibles, j'ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns ».

   Le Bon Dieu est bon
Pour Dieu tout est possible, me faire entrer dans son royaume est possible, et encore mieux : il le veut, il le désire. Je n’ai qu’à regarder les preuves. Il nous a laissé ses paroles : il est prêt à laisser les quatre-vingt-dix-neuf brebis pour aller me chercher, il est le père qui guette son enfant prodigue et court l’embrasser dès qu’il l’aperçoit au loin, « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font », « je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde », Il nous appelle ses petits-enfants, etc. Regardons ses actes : rien ne l’a arrêté pour venir à moi : ni sa condition divine, ni la mort, ni l’injustice, ni mon péché, ni le temps, puisqu’il a même institué le sacerdoce et l’Eucharistie pour rester avec moi pendant mon pèlerinage sur cette terre.

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi


" pour Dieu tout est possible "

lundi 20 août 2018

Lundi 20 août : "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux"

Première lecture

« Ézékiel sera pour vous un signe : tout ce qu’il a fait, vous le ferez » (Ez 24, 15-24)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme, je vais te prendre subitement
la joie de tes yeux.
Tu ne feras pas de lamentation, tu ne pleureras pas,
tu ne laisseras pas couler tes larmes.
    Soupire en silence, ne prends pas le deuil ;
enroule ton turban sur ta tête,
chausse tes sandales, ne voile pas tes lèvres,
ne prends pas le repas funéraire. »
    Le matin, je parlais encore au peuple,
et le soir ma femme mourut.
Le lendemain matin, je fis ce qui m’avait été ordonné.
    Les gens me dirent :
« Vas-tu nous expliquer ce que tu fais là ?
Qu’est-ce que cela veut dire pour nous ? »
    Je leur répondis :
« La parole du Seigneur m’a été adressée :
    Dis à la maison d’Israël :
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Je vais profaner mon sanctuaire,
votre orgueil et votre force,
la joie de vos yeux,
la passion de votre cœur.
Vos fils et vos filles, que vous avez laissés à Jérusalem,
tomberont par l’épée.
    Vous ferez alors comme je viens de faire :
vous ne voilerez pas vos lèvres,
vous ne prendrez pas le repas funéraire,
    vous mettrez vos turbans,
et vous chausserez vos sandales.
Vous ne ferez pas de lamentation,
vous ne pleurerez pas.
Mais vous pourrirez dans vos péchés,
et vous gémirez tous ensemble.
    Ézékiel sera pour vous un signe :
tout ce qu’il a fait, vous le ferez.
Et quand cela arrivera,
vous saurez que Je suis le Seigneur Dieu. »

            – Parole du Seigneur.

Cantique

(Dt 32, 18-19, 20, 21)
R/ Le Dieu qui t’a engendré, tu l’oublies. (Dt 32, 18a)
Tu dédaignes le Rocher qui t’a mis au monde ;
le Dieu qui t’a engendré, tu l’oublies.
Le Seigneur l’a vu : il réprouve
ses fils et ses filles qui l’ont exaspéré.
Il dit : « Je vais leur cacher ma face
et je verrai quel sera leur avenir.
oui, c’est une engeance pervertie,
ce sont des enfants sans foi.
« Eux m’ont rendu jaloux par un dieu qui n’est pas dieu,
exaspéré par leurs vaines idoles ;
moi, je vais les rendre jaloux
     par un peuple qui n’est pas un peuple,
les exaspérer par une nation stupide.

Évangile

« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux » (Mt 19, 16-22)
Alléluia. Alléluia.
Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux !
Alléluia. (Mt 5, 3)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit :
« Maître, que dois-je faire de bon
pour avoir la vie éternelle ? »
    Jésus lui dit :
« Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ?
Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul !
Si tu veux entrer dans la vie,
observe les commandements. »
    Il lui dit :
« Lesquels ? »
Jésus reprit :
« Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage.
    Honore ton père et ta mère.

Et aussi :
Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
    Le jeune homme lui dit :
« Tout cela, je l’ai observé :
que me manque-t-il encore ?
    Jésus lui répondit :
« Si tu veux être parfait,
va, vends ce que tu possèdes,
donne-le aux pauvres,
et tu auras un trésor dans les cieux.
Puis viens, suis-moi. »
    À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste,
car il avait de grands biens.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Óscar MAIXÉ i Altés
(Roma, Italie)
 source evangeli.net

Aujourd'hui, la liturgie nous donne à considérer le fameux passage du jeune riche, ce jeune qui n'a pas su quoi répondre face au regard plein d'amour avec lequel l'a fixé le Christ (cf Mc 10,21). Jean Paul II nous rappelle que dans ce jeune nous pouvons reconnaître tout homme qui s'approche du Christ pour lui demander quel est le sens de sa propre vie: «Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle?» (Mt 19,16). Le Pape explique que l'interlocuteur de Jésus a l'intuition qu'il existe une connexion entre le bien moral et l'accomplissement total de sa destinée.

Aujourd'hui aussi, combien de personnes se posent cette même question! Si nous regardons autour de nous, nous pouvons peut-être croire que le nombre de personnes qui voient au-délà est peu nombreux, ou nous pensons que l'homme du 21e siècle n'a pas besoin de se poser ces questions puisque les réponses qu'on lui donnera ne lui serviront à rien.

Jésus répond «Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Il n'y a qu'un seul être qui soit bon! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements» (Mt 19,17). Ce n'est pas uniquement juste de se poser des questions sur l'au-délà, sur le sens de la vie, mais il est même indispensable de le faire! Le jeune homme demande à Jésus ce qu'il doit faire pour atteindre la vie éternelle et le Christ lui répond qu'il faut être bon.

De nos jours, pour certains, pour beaucoup, enfin peu importe, il semble impossible d'être bon. Ou alors ils considèrent que ça n'a pas de sens: quelle sottise! Aujourd'hui comme il y a 20 siècles, le Christ continue à nous rappeler que pour entrer dans la vie éternelle il faut obéir aux commandements de la loi de Dieu: il ne s'agit pas d'un aboutissement ou d'une finalité en soi mais c'est le chemin que doit prendre l'homme afin de ressembler à Dieu et ainsi pouvoir accepter des mains de son Dieu-Père la vie éternelle. En effet, «Jésus nous montre que les commandements ne doivent pas être compris comme une limite minimum qu'il ne faut pas dépasser, mais comme un sentier ouvert sur un chemin moral et spirituel de perfection dont le moteur intérieur est l'amour» (Jean-Paul II).
 
Abbé Óscar MAIXÉ i Altés
(Roma, Italie)
 
" viens, suis-moi "

dimanche 19 août 2018

Dimanche 19 août : "Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson"

Première lecture

« Venez, mangez de mon pain, buvez le vin que j’ai préparé » (Pr 9, 1-6)
Lecture du livre des Proverbes

La Sagesse a bâti sa maison,
elle a taillé sept colonnes.
    Elle a tué ses bêtes, et préparé son vin,
puis a dressé la table.
    Elle a envoyé ses servantes, elle appelle
sur les hauteurs de la cité :
« Vous, étourdis, passez par ici ! »
À qui manque de bon sens, elle dit :
    « Venez, mangez de mon pain,
buvez le vin que j’ai préparé.
    Quittez l’étourderie et vous vivrez,
prenez le chemin de l’intelligence. »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 33 (34), 2-3, 10-11, 12-13, 14-15)
R/ Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
(cf. Ps 33, 9)
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Saints du Seigneur, adorez-le :
rien ne manque à ceux qui le craignent.
Des riches ont tout perdu, ils ont faim ;
qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien.
Venez, mes fils, écoutez-moi,
que je vous enseigne la crainte du Seigneur.
Qui donc aime la vie
et désire les jours où il verra le bonheur ?
Garde ta langue du mal
et tes lèvres des paroles perfides.
Évite le mal, fais ce qui est bien,
poursuis la paix, recherche-la.

Deuxième lecture

« Comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur » (Ep 5, 15-20)
Lecture de la lettre de saint Paul aux Éphésiens

Frères,
    prenez bien garde à votre conduite :
ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages.
    Tirez parti du temps présent,
car nous traversons des jours mauvais.
    Ne soyez donc pas insensés,
mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur.
    Ne vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite ;
soyez plutôt remplis de l’Esprit Saint.
    Dites entre vous des psaumes, des hymnes et des chants inspirés,
chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur.
    À tout moment et pour toutes choses,
au nom de notre Seigneur Jésus Christ,
rendez grâce à Dieu le Père.

    – Parole du Seigneur.

 Évangile

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 51-58)
Alléluia. Alléluia.
Qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi, et moi en lui, dit le Seigneur.
Alléluia. (Jn 6, 56)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
    « Moi, je suis le pain vivant,
qui est descendu du ciel :
si quelqu’un mange de ce pain,
il vivra éternellement.
Le pain que je donnerai, c’est ma chair,
donnée pour la vie du monde. »
    Les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
    Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
    Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
    En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
    Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
    De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
    Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
source regnumchristi.fr

   Si Jésus-Christ a voulu se faire pain, c’est pour que nous le mangions. Nous pouvons avoir l’impression que le Seigneur se répète dans ce passage de l’Évangile, mais n’est-pas pour nous encourager à croire en ses paroles « dures ». Ses auditeurs ont pu se demander si cet homme n’avait pas perdu la raison : déclarer à son public qu’il lui faut le manger, au sens propre du terme ! Impossible sans la foi. Nous pouvons entendre ainsi cette question des Juifs : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Dans le sacrement de l’Eucharistie, c’est réellement Jésus-Christ qui se donne à nous. C’est le sacrement de l‘union à Dieu qui alimente et entretient la vie divine en nous, et nous fait demeurer unis à lui. Manger le Corps du Christ et boire son Sang est le moyen le plus sûr pour nous de rester unis à Jésus. Pourquoi Seigneur as-tu « inventé » que nous te mangions ? Parce qu’il désire nous communiquer sa vie divine. Jésus possède la vie, encore plus, il est la Vie (cf. Jn, 14,6) et il n’est venu que pour nous la donner, et que nous l’ayons en abondance (cf. Jn 10,10).

   De même que le pain comme nourriture est nécessaire à la vie de l’homme, de même une nourriture adéquate, le pain de vie est nécessaire à la vie éternelle. Dès notre vie sur terre, dès aujourd’hui je peux vivre de la vraie Vie, la vie surnaturelle. Comme le pain pour le corps, ce pain de Vie conserve et soutient, augmente, restaure et fait s’épanouir la vie de Dieu en nous. Quand nous mangeons, par le processus d’assimilation, nous convertissons la nourriture en notre propre substance. Mais quand le Christ se donne en nourriture, c’est nous qui sommes transformés en lui. Saint Augustin écrit en faisant dire au Christ : « Je suis l’aliment des forts : aie la foi et mange-moi. Mais tu ne me changeras pas en toi ; c’est toi qui seras transformé en moi ». (Confessions L. VII, c.4.)
Et saint Thomas d’Aquin explique : « Il s’ensuit que l’effet propre de ce sacrement est une telle transformation de l’homme dans le Christ qu’il peut véritablement dire : je vis ; non, ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi ». (In IV Sentent. Dist. 12, q. 2, a. 1.). Ceci est possible parce qu’en recevant Jésus-Christ, nous le recevons tout entier : son corps, son sang, son âme, son humanité, sa divinité. C’est le pain venu du ciel, c’est-à-dire donné par Dieu. Nous ne nous le sommes pas procurés tous seuls. C’est notre Dieu lui-même qui nous nourrit, comme il l’a fait avec nos pères, le peuple d’Israël, au désert. Avec les paroles du psaume nous pouvons chanter : « Pas un peuple qu'il ait ainsi traité ».

   Manger Jésus-Christ nous donne donc la vraie vie, l’éternelle. C’est le pain du ciel qui nous est donné. Par cet aliment, Dieu demeure en nous, et donc nous avons la vie en nous. Cette union à Dieu veut nous entraîner principalement à partager ses mêmes sentiments et désirs. Saint Paul nous y invite : « Ayez en vous les sentiments qui furent dans le Christ Jésus » (Phi 2,5). C’est-à-dire l’amour. Le Fils est tout d’abord aimé du Père, il l’aime et il nous aime. Cet amour est la raison pour laquelle il s’offre au Père pour nous. Partager les sentiments du Christ, c’est brûler du même amour et se faire offrande au Père avec Christ. En cette solennité du Corps et du Sang de Dieu fait homme, contemplons ce mystère. (Cette méditation s’inspire du livre Le Christ Vie de l’âme (1917) Deuxième Partie : Fondement et double aspect de la vie chrétienne, 8. - Le pain de vie - de Dom Columba Marmion (1858-1923), abbé de Maredsous.

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi


" Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. "