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samedi 18 août 2018

Samedi 18 août : "N’empêchez pas les enfants de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent"

Première lecture

« Je vous jugerai chacun selon sa conduite » (Ez 18, 1-10.13b.30-32)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Qu’avez-vous donc, dans le pays d’Israël,
à répéter ce proverbe :
“Les pères mangent du raisin vert,
et les dents des fils en sont irritées” ?
    Par ma vie ! – oracle du Seigneur Dieu –
vous n’aurez plus à répéter ce proverbe en Israël.
    En effet, toutes les vies m’appartiennent,
la vie du père aussi bien que celle du fils, elles m’appartiennent.
Celui qui a péché, c’est lui qui mourra.
    L’homme qui est juste,
qui observe le droit et la justice,
    qui ne va pas aux festins sur les montagnes,
ne lève pas les yeux vers les idoles immondes de la maison d’Israël,
ne rend pas impure la femme de son prochain,
ne s’approche pas d’une femme en état de souillure ;
    l’homme qui n’exploite personne,
qui restitue ce qu’on lui a laissé en gage,
ne commet pas de fraude,
donne son pain à celui qui a faim
et couvre d’un vêtement celui qui est nu ;
    l’homme qui ne prête pas à intérêt,
ne pratique pas l’usure,
qui détourne sa main du mal,
tranche équitablement entre deux adversaires,
    qui marche selon mes décrets et observe mes ordonnances
pour agir avec vérité :
un tel homme est juste, c’est certain, il vivra,
– oracle du Seigneur Dieu.
    Mais si cet homme a un fils violent et sanguinaire,
coupable d’une de ces fautes,
    ce fils-là vivra-t-il ?
Il ne vivra pas ;
il s’est livré à toutes ces abominations :
il sera mis à mort, et son sang, qu’il soit sur lui !
    C’est pourquoi – oracle du Seigneur Dieu –
je vous jugerai chacun selon sa conduite,
maison d’Israël.
Retournez-vous ! Détournez-vous de vos crimes,
et vous ne trébucherez plus dans la faute.
    Rejetez tous les crimes que vous avez commis,
faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau.
Pourquoi vouloir mourir, maison d’Israël ?
    Je ne prends plaisir à la mort de personne,
– oracle du Seigneur Dieu – :
convertissez-vous, et vous vivrez. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 50 (51), 12-13, 14-15, 18-19)
R/ Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu ! (Ps 50, 12a)
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de ta face,
ne me reprends pas ton esprit saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ;
que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ;
vers toi, reviendront les égarés.
Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas,
tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ;
tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.

 Évangile

« N’empêchez pas les enfants de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent » (Mt 19, 13-15)
Alléluia. Alléluia.
Tu es béni, Père,
Seigneur du ciel et de la terre,
tu as révélé aux tout-petits
les mystères du Royaume !
Alléluia. (cf. Mt 11, 25)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
    on présenta des enfants à Jésus
pour qu’il leur impose les mains en priant.
Mais les disciples les écartèrent vivement.
    Jésus leur dit :
« Laissez les enfants,
ne les empêchez pas de venir à moi,
car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. »
    Il leur imposa les mains,
puis il partit de là.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Antoni CAROL i Hostench
(Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)
source evangeli.net

Aujourd'hui, nous contemplons une scène qui est, malheureusement, toujours d'actualité «Alors, on présenta des enfants à Jésus pour qu'il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartaient vivement» (Mt 19,13). Jésus aime tout spécialement les enfants, et nous avec un raisonnement soi-disant “adulte” nous les empêchons de s'approcher de Jésus et du Père: —Quand ils seront grands, s'ils le veulent, ils choisiront…! C'est une grave erreur.

Les pauvres, c'est-à-dire, ceux qui n'ont rien, les plus nécessiteux, sont l'objet de prédilection du Seigneur. Et les enfants sont aussi des “nécessiteux”. Ils sont pauvres en âge, en formation… c'est-à-dire, ils sont entièrement sans défense. C'est pour cela que l'Église —notre Mère— stipule que les parents baptisent leurs enfants très tôt, afin que l'Esprit Saint vienne habiter dans leurs âmes et qu'ainsi ils puissent rentrer dans la chaleur de la communauté chrétienne. Ainsi l'expliquent tant le Catéchisme de l'Église que le Code du droit canonique, deux ordonnances du plus haut rang dans l'Église, qui, comme toute communauté, doit avoir des ordonnances.

Mais non, les gens disent “quand ils seront grands!”. Cette manière de penser est absurde. Sinon posons-nous les questions suivantes: Que mangera cet enfant? Et bien, il mangera ce que sa mère lui donnera, et elle ne va pas attendre que l'enfant lui dise ce qu'il préfère. Quelle langue parlera cet enfant? Celle de ses parents, sinon l'enfant ne pourra jamais choisir une langue quelconque. Dans quelle école ira-t-il? Il ira là où ses parents vont l'inscrire, et ils ne vont pas attendre que l'enfant ait une idée bien arrêtée de ce qu'il veut faire comme études pour l'inscrire.

Qu'est-ce que Jésus mangeait? Ce que sa mère lui préparait. Quelle langue a-t-Il parlé? Celle de ses parents. Quelle religion a-t-il apprise et pratiquée? Celle de ses parents, la religion juive. Bien après, devenu adulte, et grâce à l'instruction religieuse reçue de ses parents, Il a fondé une autre religion... mais d'abord Il a pratiqué celle de ses parents, tout naturellement.

Abbé Antoni CAROL i Hostench
(Sant Cugat del Vallès, Barcelona, Espagne)

vendredi 17 août 2018

Vendred 17 août : "C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi"

Première lecture

« Ta beauté était parfaite, grâce à ma splendeur dont je t’avais revêtue. Mais tu t’es prostituée » (Ez 16, 1-15.60.63)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme, fais connaître à Jérusalem ses abominations.
    Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu à Jérusalem :
Par tes origines et ta naissance,
tu es du pays de Canaan.
Ton père était un Amorite,
et ta mère, une Hittite.
    À ta naissance, le jour où tu es née,
on ne t’a pas coupé le cordon,
on ne t’a pas plongée dans l’eau pour te nettoyer,
on ne t’a pas frottée de sel, ni enveloppée de langes.
    Aucun regard de pitié pour toi,
personne pour te donner le moindre de ces soins, par compassion.
On t’a jetée en plein champ, avec dégoût,
le jour de ta naissance.
    Je suis passé près de toi,
et je t’ai vue te débattre dans ton sang.
Quand tu étais dans ton sang, je t’ai dit :
“Je veux que tu vives !”
     Je t’ai fait croître comme l’herbe des champs.
Tu as poussé, tu as grandi,
tu es devenue femme,
ta poitrine s’est formée,
ta chevelure s’est développée.
Mais tu étais complètement nue.
    Je suis passé près de toi,
et je t’ai vue : tu avais atteint l’âge des amours.
J’étendis sur toi le pan de mon manteau
et je couvris ta nudité.
Je me suis engagé envers toi par serment,
je suis entré en alliance avec toi
– oracle du Seigneur Dieu –
et tu as été à moi.
    Je t’ai plongée dans l’eau,
je t’ai nettoyée de ton sang,
je t’ai parfumée avec de l’huile.
    Je t’ai revêtue d’habits chamarrés,
je t’ai chaussée de souliers en cuir fin,
je t’ai donné une ceinture de lin précieux,
je t’ai couverte de soie.
    Je t’ai parée de joyaux :
des bracelets à tes poignets,
un collier à ton cou,
    un anneau à ton nez,
des boucles à tes oreilles,
et sur ta tête un diadème magnifique.
    Tu étais parée d’or et d’argent,
vêtue de lin précieux, de soie et d’étoffes chamarrées.
La fleur de farine, le miel et l’huile
étaient ta nourriture.
Tu devins de plus en plus belle
et digne de la royauté.
    Ta renommée se répandit parmi les nations,
à cause de ta beauté,
car elle était parfaite,
grâce à ma splendeur dont je t’avais revêtue
– oracle du Seigneur Dieu.
    Mais tu t’es fiée à ta beauté,
tu t’es prostituée en usant de ta renommée,
tu as prodigué tes faveurs à tout passant :
tu as été à n’importe qui.
    Cependant, moi, je me ressouviendrai de mon alliance,
celle que j’ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse,
et j’établirai pour toi une alliance éternelle.
    Ainsi tu te souviendras, tu seras couverte de honte.
Dans ton déshonneur, tu n’oseras pas ouvrir la bouche
quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait
– oracle du Seigneur Dieu. »

            – Parole du Seigneur.

OU LECTURE BREVE

Première lecture

« Tu te souviendras de mon alliance avec toi, et tu seras couverte de honte » (Ez 16, 59-63)
Lecture du livre du prophète Ézékiel
     Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Je vais agir avec toi comme tu as agi,
toi qui as méprisé le serment et rompu l’alliance.
    Cependant, moi, je me ressouviendrai de mon alliance,
celle que j’ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse,
et j’établirai pour toi une alliance éternelle.
    Tu te souviendras de ta conduite,
et tu seras déshonorée,
quand tu recueilleras tes sœurs, tes aînées et tes cadettes
– c’est-à-dire Sodome et Samarie –
et quand je te les donnerai pour filles,
sans que cela découle de ton alliance.
    Moi, je rétablirai mon alliance avec toi.
Alors tu sauras que Je suis le Seigneur.
    Ainsi tu te souviendras, tu seras couverte de honte.
Dans ton déshonneur, tu n’oseras pas ouvrir la bouche
quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait
– oracle du Seigneur Dieu. »
            – Parole du Seigneur.

Cantique

(Is 12, 2, 4bcde-5a, 5bc-6)
R/ Seigneur, tu reviens de ta fureur
et tu me consoles.
(Is 12, 1)
Voici le Dieu qui me sauve :
j’ai confiance, je n’ai plus de crainte.
Ma force et mon chant, c’est le Seigneur ;
il est pour moi le salut.
Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom,
annoncez parmi les peuples ses hauts faits !
Redites-le : « Sublime est son nom ! »
Jouez pour le Seigneur !
Il montre sa magnificence, et toute la terre le sait.
Jubilez, criez de joie, habitants de Sion,
car il est grand au milieu de toi,
le Saint d’Israël !

Évangile

« C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi » (Mt 19, 3-12)
Alléluia. Alléluia.
Accueillez la parole de Dieu :
pour ce qu’elle est réellement :
non pas une parole d’hommes,
mais la parole de Dieu.
Alléluia. (cf. 1 Th 2, 13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    des pharisiens s’approchèrent de Jésus pour le mettre à l’épreuve ;
ils lui demandèrent :
« Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme
pour n’importe quel motif ? »
    Il répondit :
« N’avez-vous pas lu ceci ?
Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme ?
    et dit :
“À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux deviendront une seule chair.”

    Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni,
que l’homme ne le sépare pas ! »
    Les pharisiens lui répliquent :
« Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit
la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? »
    Jésus leur répond :
« C’est en raison de la dureté de votre cœur
que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes.
Mais au commencement, il n’en était pas ainsi.
    Or je vous le dis :
si quelqu’un renvoie sa femme
– sauf en cas d’union illégitime –
et qu’il en épouse une autre,
il est adultère. »
    Ses disciples lui disent :
« Si telle est la situation de l’homme
par rapport à sa femme,
mieux vaut ne pas se marier. »
    Il leur répondit :
« Tous ne comprennent pas cette parole,
mais seulement ceux à qui cela est donné.
    Il y a des gens qui ne se marient pas
car, de naissance, ils en sont incapables ;
il y en a qui ne peuvent pas se marier
car ils ont été mutilés par les hommes ;
il y en a qui ont choisi de ne pas se marier
à cause du royaume des Cieux.
Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Père Jaroslav de Lobkowicz, LC
source Regnum Christi

   La question qui, aujourd'hui, est posée à Jésus, est aussi ancienne que l'humanité : peut-on répudier sa femme (ou, aujourd'hui, une femme son mari) ? Peut-on révoquer légitimement le mariage ? Si techniquement et légalement cela est possible, pourquoi cela ne serait-il pas permis ?
S'il y a des mécanismes légaux - dans l'ancienne loi (celle de Moïse), comme dans la nouvelle (le droit de l'Église) - pour déclarer invalide un mariage, c'est pour des raisons objectives, qui découvrent que l'alliance entre l'homme et la femme avait été impossible, déjà avant qu'elle fût contractée. Mais cela ne change en rien le projet de Dieu sur le mariage: on ne peut pas « annuler un mariage valide ». « Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas ».
Cette disposition n'est pas une invention humaine pour rendre la vie plus amère; il s'agit d'un « mode d'emploi » inscrit dans notre cœur et révélé dans la Sainte Écriture. Un cœur volubile, qui n'est pas capable de persévérer dans les épreuves, qui accompagnent son engagement d'amour, est comparable à un arbre, dont les fruits ne mûrissent jamais, mais passent directement de l'état immature à l'état « macéré » : il n'accomplit pas sa vocation à une vie féconde dans l'amour.

   La question « légaliste » du groupe de pharisiens porte sur la nature de l'amour. Dans sa première lettre encyclique, le pape Benoît XVI faisait remarquer que l'amour trouve, dans l'homme, une des expressions les plus complètes dans l'union conjugale. L'homme, fait à l'image de Dieu, représente son auteur dans ce qu'il a de plus spécifique : Dieu est amour.
Cette union est donc image de la communion de vie trinitaire, dont l'amour déborde en création ; et avec celle-ci Dieu établit une alliance. De même que la création est soumise à des lois de la nature, l'amour aussi se soumet à des « lois » : la fidélité et l'indissolubilité. Dieu est le premier à se soumettre et à accomplir cette loi. Dans ses rapports avec « l'épouse », c’est-à-dire son peuple de l'alliance, Dieu s'est montré indéfectible, toujours fidèle à sa parole, qu'il n'a jamais révoquée malgré notre infidélité.

   La vie conjugale, comme la virginité pour le royaume, sont deux expressions complémentaires de la vocation à l'amour. Les deux impliquent la croix : à chacune la sienne. Cela est difficile à comprendre pour les disciples, et encore plus difficile à accepter et à vivre. Jésus seul peut en donner les motivations nécessaires : tandis que l'indissolubilité conjugale est un sacrifice pour la première création, la virginité pour le royaume édifie, par l'immolation du corps et des désirs d'affectivité humaine, la nouvelle création. La virginité pour le royaume, précise Jésus, diffère des causes involontaires de virginité : un défaut depuis la naissance ou une mutilation subie.
Amour et croix vont de pair : la croix purifie l'amour, et l'amour rend la croix moralement plus supportable. La croix corrige les fautes et purifie les péchés, l'amour sauve le monde et donne la vie. La croix nous élève vers Dieu et, par l'amour, Dieu s'abaisse à nous. La vie conjugale est une image de Dieu sur la terre, la virginité pour le royaume est une ressemblance de l'état céleste dans ce monde. Prions afin que Dieu nous donne la force de la persévérance.

Père Jaroslav de Lobkowicz, LC

" Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme "

jeudi 16 août 2018

Jeudi 16 août : "Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois"

Première lecture

« Sous leurs yeux, pars en plein jour, comme un exilé » (Ez 12, 1-12)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

    La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme,
tu habites au milieu d’une engeance de rebelles ;
ils ont des yeux pour voir, et ne voient pas ;
des oreilles pour entendre, et n’entendent pas,
car c’est une engeance de rebelles.
    Toi, fils d’homme,
prépare-toi un sac d’exilé ;
sous leurs yeux, pars en plein jour, comme un exilé ;
sous leurs yeux, pars de ta maison vers un autre lieu ;
peut-être verront-ils
qu’ils sont une engeance de rebelles.
    Tu sortiras ton sac, comme un sac d’exilé,
en plein jour, sous leurs yeux.
Toi-même, tu sortiras le soir, sous leurs yeux,
comme s’en vont les exilés.
    Sous leurs yeux, tu feras un trou dans le mur,
et tu sortiras par là.
    Sous leurs yeux, tu chargeras ton sac sur ton épaule,
et tu le sortiras dans l’obscurité ;
tu voileras ton visage, et tu ne verras plus le pays :
j’ai fait de toi un signe pour la maison d’Israël. »
    Je fis ce qui m’avait été ordonné :
en plein jour, je sortis mon sac, comme un sac d’exilé ;
puis le soir, je fis un trou dans le mur, à la main ;
je sortis mon sac dans l’obscurité,
et sous leurs yeux je le chargeai sur mon épaule.
    Au matin, la parole du Seigneur me fut adressée :
    « Fils d’homme,
la maison d’Israël, cette engeance de rebelles, t’a bien demandé :
“Qu’est-ce que tu fais là ?”
     Réponds : “Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Cet oracle concerne le prince qui est à Jérusalem
et toute la maison d’Israël qui s’y trouve.”
    Tu diras : “Je suis pour vous un signe.
Ce que j’ai fait, c’est cela même qui leur sera fait :
ils partiront en exil, en captivité ;
    le prince qui est au milieu d’eux
chargera son sac sur son épaule,
il sortira dans l’obscurité ;
on percera le mur pour le faire sortir ;
il voilera son visage,
si bien qu’il ne verra plus de ses yeux le pays.” »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 77 (78), 56-57, 58-59, 61-62)
R/ N’oubliez pas les exploits du Seigneur ! (cf. Ps 77, 7b)
Nos pères ont tenté le Dieu Très-Haut,
ils refusaient d’observer ses lois ;
ils déviaient comme leurs pères, ils désertaient,
trahissaient comme un arc infidèle.
Leurs hauts lieux le provoquaient,
leurs idoles excitaient sa jalousie.
Dieu a entendu, il s’emporte,
il écarte tout à fait Israël.
Il laisse capturer sa gloire,
et sa puissance par des mains ennemies.
Il livre son peuple à l’épée,
contre son héritage, il s’emporte.


 Évangile

« Je ne te dis pas de pardonner jusqu’à sept fois, mais jusqu’à 70 fois sept fois » (Mt 18, 21 – 19, 1)
Alléluia. Alléluia.
Pour ton serviteur, que ton visage s’illumine :
apprends-moi tes commandements.
Alléluia. (Ps 118, 135)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
    Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander :
« Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
    Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois.
    Ainsi, le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.
    Il commençait,
quand on lui amena quelqu’un
qui lui devait dix mille talents
(c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).
    Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser,
le maître ordonna de le vendre,
avec sa femme, ses enfants et tous ses biens,
en remboursement de sa dette.
    Alors, tombant à ses pieds,
le serviteur demeurait prosterné et disait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai tout.”
    Saisi de compassion, le maître de ce serviteur
le laissa partir et lui remit sa dette.
    Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons
qui lui devait cent pièces d’argent.
Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant :
“Rembourse ta dette !”
     Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait :
“Prends patience envers moi,
et je te rembourserai.”
    Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison
jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.
    Ses compagnons, voyant cela,
furent profondément attristés
et allèrent raconter à leur maître
tout ce qui s’était passé.
    Alors celui-ci le fit appeler et lui dit :
“Serviteur mauvais !
je t’avais remis toute cette dette
parce que tu m’avais supplié.
    Ne devais-tu pas, à ton tour,
avoir pitié de ton compagnon,
comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”
     Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux
jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.
C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera,
si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »
Lorsque Jésus eut terminé ce discours,
il s’éloigna de la Galilée
et se rendit dans le territoire de la Judée,
au-delà du Jourdain.

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

J'ai deux réflexions à vous partager sur l'Evangile du jour, le premier de l'Abbé Joan Bladé i Piñol, le second (juste après) de Saint Jean-Paul II.


Abbé Joan BLADÉ i Piñol (Barcelona, Espagne)
(source http://evangeli.net/evangile/jour/2018-08-16)

Aujourd'hui, demander «Combien de fois dois-je lui pardonner?» (Mt 18,21), peut vouloir dire : -Ceux-là, que j'aime tant, je les vois aussi avec des manies et des caprices qui m'incommodent, me dérangent souvent, ils ne me parlent pas… Et ceci un jour, et un autre. Seigneur, jusqu'à quand devrais-je les supporter?

Jésus répond avec la leçon de la patience. En réalité, les deux compagnons font de même lorsqu'ils disent: «Prends patience envers moi» (Mt 18,26.29). Pendant que le manque de tempérance du mauvais, qui étrangle l'autre pour peu de chose, le ruine moralement et économiquement, la patience du roi, en plus de sauver le débiteur, sa famille et ses biens, élève la personnalité du monarque et génère confiance chez la cour. La réaction du roi, dans les paroles de Jésus, nous rappelle ceci du livre des Psaumes: «Plus le pardon se trouve en toi, pour que tu sois craint» (Ps 130,4).

Il est clair que nous devons nous opposer à l'injustice et, s'il est nécessaire, de façon radicale (supporter le mal serait un indice d'apathie et de manque de courage). Mais l'indignation est saine lorsqu'en elle ne se trouve pas d'égoïsme, ni de colère, mais bien un désir droit de défendre la vérité. La patience authentique est celle qui nous amène à supporter la contradiction, la faiblesse, les dérangements, les fautes d'opportunité des gens, des évènements et des choses avec miséricorde. Être patient équivaut à se dominer soi-même. Les êtres susceptibles ou violents ne peuvent pas être patients parce qu'ils ne méditent pas et ne sont pas maîtres d’eux-mêmes.

La patience est une vertu chrétienne parce qu'elle forme part du message du Royaume des Cieux, et elle se forge dans l'expérience de que tous nous avons des défauts. Si Paul nous exhorte à nous supporter les uns les autres (cf. Col 3,12-13), Pierre nous rappelle que la patience du Seigneur nous donne l'opportunité de nous sauver (cf. 2P 3,15).

Certainement, combien de fois la patience du bon Dieu nous a pardonné dans le confessionnal! Sept fois ? Soixante dix fois sept fois ? Peut-être plus !


Saint Jean-Paul II (1920-2005) - pape
Encyclique « Dives in misericordia » ch. 7, §14 (trad. © Libreria Editrice Vaticana)

Si le pape Paul VI a indiqué à plusieurs reprises que la « civilisation de l'amour » était le but vers lequel devaient tendre tous les efforts dans le domaine social et culturel comme dans le domaine économique et politique, il convient d'ajouter que ce but ne sera jamais atteint tant que, dans nos conceptions et nos réalisations concernant le domaine large et complexe de la vie en commun, nous nous en tiendrons au principe « œil pour œil et dent pour dent » (Ex 21,24; Mt 5,38), tant que nous ne tendrons pas, au contraire, à le transformer dans son essence, en agissant dans un autre esprit.
 
C'est aussi dans cette direction que nous conduit le Concile Vatican II, lorsque, parlant d'une manière répétée de « la nécessité de rendre le monde plus humain » (GS 40), il présente la mission de l'Église dans le monde contemporain comme la réalisation de cette tâche. Le monde des hommes ne pourra devenir toujours plus humain que si nous introduisons dans le cadre multiforme des rapports interpersonnels et sociaux, en même temps que la justice, cet amour miséricordieux qui constitue le message messianique de l'Évangile. Le monde des hommes pourra devenir « toujours plus humain » seulement lorsque nous introduirons, dans tous les rapports réciproques qui modèlent son visage moral, le moment du pardon, si essentiel pour l'Évangile. Le pardon atteste qu'est présent dans le monde l'amour plus fort que le péché.
 
En outre, le pardon est la condition première de la réconciliation, non seulement dans les rapports de Dieu avec l'homme, mais aussi dans les relations entre les hommes. Un monde d'où on éliminerait le pardon serait seulement un monde de justice froide et irrespectueuse, au nom de laquelle chacun revendiquerait ses propres droits vis-à-vis de l'autre... C'est pourquoi l'Église doit considérer comme un de ses principaux devoirs — à chaque étape de l'histoire, et spécialement à l'époque contemporaine — de proclamer et d'introduire dans la vie le mystère de la miséricorde, révélé à son plus haut degré en Jésus Christ.

" C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. "


mercredi 15 août 2018

Mercredi 15 août : "Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles"

Première lecture

« Une Femme, ayant le soleil pour manteau et la lune sous les pieds » (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab)
Lecture de l'Apocalypse de saint Jean

Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit,
    et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire.
         Un grand signe apparut dans le ciel :
une Femme,
ayant le soleil pour manteau,
la lune sous les pieds,
et sur la tête une couronne de douze étoiles.
    Elle est enceinte, elle crie,
dans les douleurs et la torture d’un enfantement.
    Un autre signe apparut dans le ciel :
un grand dragon, rouge feu,
avec sept têtes et dix cornes,
et, sur chacune des sept têtes, un diadème.
    Sa queue, entraînant le tiers des étoiles du ciel,
les précipita sur la terre.
Le Dragon vint se poster devant la femme qui allait enfanter,
afin de dévorer l’enfant dès sa naissance.
    Or, elle mit au monde un fils, un enfant mâle,
celui qui sera le berger de toutes les nations,
les conduisant avec un sceptre de fer.
L’enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et de son Trône,
    et la Femme s’enfuit au désert,
où Dieu lui a préparé une place.
    Alors j’entendis dans le ciel une voix forte,
qui proclamait :
« Maintenant voici le salut,
la puissance et le règne de notre Dieu,
voici le pouvoir de son Christ ! »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 44, (45), 11-12a, 12b-13, 14-15a, 15b-16)
R/ Debout, à la droite du Seigneur,
se tient la reine, toute parée d’or.
(cf. Ps 44, 10b)
Écoute, ma fille, regarde et tends l’oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.
Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.
Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d’étoffes d’or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.
Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.

Deuxième lecture

« En premier, le Christ ; ensuite, ceux qui lui appartiennent » (1 Co 15, 20-27a)
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères,
    le Christ est ressuscité d’entre les morts,
lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
    Car, la mort étant venue par un homme,
c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
    En effet, de même que tous les hommes
meurent en Adam,
de même c’est dans le Christ
que tous recevront la vie,
    mais chacun à son rang :
en premier, le Christ,
et ensuite, lors du retour du Christ,
ceux qui lui appartiennent.
    Alors, tout sera achevé,
quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père,
après avoir anéanti, parmi les êtres célestes,
toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
    Car c’est lui qui doit régner
jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
    Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
    car il a tout mis sous ses pieds.

    – Parole du Seigneur.


Évangile

« Le Puissant fit pour moi des merveilles : il élève les humbles » (Lc 1, 39-56)
Alléluia. Alléluia.
Aujourd’hui s’est ouverte la porte du paradis :
Marie est entrée dans la gloire de Dieu ;
exultez dans le ciel, tous les anges !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ces jours-là,
Marie se mit en route et se rendit avec empressement
vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.
    Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth.
    Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie,
l’enfant tressaillit en elle.
Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint,
    et s’écria d’une voix forte :
« Tu es bénie entre toutes les femmes,
et le fruit de tes entrailles est béni.
    D’où m’est-il donné
que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ?
    Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles,
l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
    Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles
qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
    Marie dit alors :
« Mon âme exalte le Seigneur,
    exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
    Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
    Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
    Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
    Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
    Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
    Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
    Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour,
    de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
    Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint Bernard (1091-1153) - moine cistercien et docteur de l'Église
1er sermon pour l'Assomption (trad. Pain de Cîteaux 32, p. 63 rev.)

Aujourd'hui la Vierge Marie monte, glorieuse, dans le ciel. Elle met le comble à la joie des anges et des saints. C'est elle, en effet, dont la simple parole de salutation a fait exulter l'enfant encore enfermé dans le sein maternel (Lc 1,44). Quelle a dû être l'exultation des anges et des saints, lorsqu'ils ont pu entendre sa voix, voir son visage, et jouir de sa présence bénie ! Et pour nous, frères bien-aimés, quelle fête dans son Assomption glorieuse, quelle cause d'allégresse et quelle source de joie aujourd'hui !
 
La présence de Marie illumine le monde entier, tellement le ciel resplendit, irradié par l'éclat de la Vierge toute sainte. C'est donc à bon droit que résonne dans les cieux l'action de grâce et la louange. Mais nous..., dans la mesure où le ciel exulte de la présence de Marie, n'est-il pas raisonnable que notre monde d'ici-bas pleure son absence ? Mais non, ne nous plaignons pas, car nous n'avons pas ici-bas de cité permanente (He 13,14) ; nous cherchons celle où la Vierge Marie est parvenue aujourd'hui. Si nous sommes déjà inscrits au nombre des habitants de cette cité, il convient aujourd'hui de nous souvenir d'elle..., de partager sa joie, de participer à cette allégresse qui réjouit aujourd'hui la cité de Dieu ; elle retombe aujourd'hui en rosée sur notre terre. Oui, elle nous a précédés, notre reine, elle nous a précédés et elle a été reçue avec tant de gloire que nous pouvons, nous ses humbles serviteurs, suivre notre souveraine en toute confiance en criant [avec l'Épouse du Cantique des Cantiques] : « Entraîne-nous à ta suite. Nous courrons à l'odeur de tes parfums ! » (Ct 1,3-4 LXX) Voyageurs sur la terre, nous avons envoyé en avant notre avocate..., mère de miséricorde, pour plaider efficacement notre salut.
 
" Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! "


mardi 14 août 2018

Mardi 14 août : "Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits"

Première lecture

« Il me fit manger le rouleau et, dans ma bouche, il fut doux comme du miel » (Ez 2, 8 – 3, 4)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

La parole du Seigneur me fut adressée :
    « Toi, fils d’homme, écoute ce que je te dis.
Ne sois pas rebelle
comme cette engeance de rebelles.
Ouvre la bouche,
et mange ce que je te donne. »
    Alors j’ai vu : une main tendue vers moi,
tenant un livre en forme de rouleau.
    Elle le déroula devant moi ;
ce rouleau était écrit au-dedans et au-dehors,
rempli de lamentations, plaintes et clameurs.
    Le Seigneur me dit :
« Fils d’homme, ce qui est devant toi, mange-le,
mange ce rouleau !
Puis, va ! Parle à la maison d’Israël. »
    J’ouvris la bouche, il me fit manger le rouleau
    et il me dit :
« Fils d’homme, remplis ton ventre,
rassasie tes entrailles
avec ce rouleau que je te donne. »
Je le mangeai,
et dans ma bouche il fut doux comme du miel.
    Il me dit alors :
« Debout, fils d’homme !
Va vers la maison d’Israël,
et dis-lui mes paroles. »

            – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 118 (119), 14.24, 72.103, 111.131)
R/ Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse ! (Ps 118, 103a)
Je trouve dans la voie de tes exigences
plus de joie que dans toutes les richesses.
Je trouve mon plaisir en tes exigences :
ce sont elles qui me conseillent.
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche,
plus qu’un monceau d’or ou d’argent.
Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse :
le miel a moins de saveur dans ma bouche !
Tes exigences resteront mon héritage,
la joie de mon cœur.
La bouche grande ouverte, j’aspire,
assoiffé de tes volontés.

Évangile

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits » (Mt 18, 1-5.10.12-14)
Alléluia. Alléluia.
Prenez sur vous mon joug,
devenez mes disciples, dit le Seigneur,
car je suis doux et humble de cœur.
Alléluia. (cf. Mt 11, 29ab)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent :
« Qui donc est le plus grand
dans le royaume des Cieux ? »
    Alors Jésus appela un petit enfant ;
il le plaça au milieu d’eux,
    et il déclara :
« Amen, je vous le dis :
si vous ne changez pas
pour devenir comme les enfants,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
    Mais celui qui se fera petit comme cet enfant,
celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.
    Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom,
il m’accueille, moi.
    Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits,
car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux
voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.
    Quel est votre avis ?
Si un homme possède cent brebis
et que l’une d’entre elles s’égare,
ne va-t-il pas laisser les 99 autres
dans la montagne
pour partir à la recherche de la brebis égarée ?
    Et, s’il arrive à la retrouver,
amen, je vous le dis :
il se réjouit pour elle
plus que pour les 99
qui ne se sont pas égarées.
    Ainsi, votre Père qui est aux cieux
ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

            – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Saint Clément d'Alexandrie (150-v. 215) - théologien
Le Pédagogue, I, 53-56 ; SC 70 (trad. cf SC p. 207 et coll. Les Pères dans la foi, n° 44-45, p. 69)

L'Écriture nous appelle tous des « enfants » ; lorsque nous nous mettons à suivre le Christ, nous recevons le nom de « tout-petits » (Mt 18,3; 19,13; Jn 21,5)... Qui donc est notre éducateur, notre pédagogue, à nous, les tout-petits ? Il s'appelle Jésus. Il se donne lui-même le nom de berger ; il se dit « le bon berger » (Jn 10,11). Il établit une comparaison entre les bergers qui guident leurs brebis et lui-même, le pédagogue qui dirige les petits enfants, le berger plein de sollicitude pour les tout-petits qui, dans leur simplicité, sont comparés à des brebis. « Et ils seront tous, dit-il, un seul troupeau, car il y aura un seul berger » (Jn 10,16).
Notre pédagogue, c'est donc naturellement le Verbe, la Parole de Dieu, car il nous conduit vers le salut. C'est ce qu'il a dit clairement par la bouche du prophète Osée : « Je suis votre éducateur » (5,2 LXX). Quant à sa pédagogie, c'est la religion : elle nous enseigne le service de Dieu, nous forme à la connaissance de la vérité, nous conduit droit au ciel... Le navigateur dirige le bateau avec l'intention de mener les passagers à bon port ; de même, notre pédagogue indique aux enfants de Dieu le mode de vie qui conduit au salut, en raison de sa sollicitude pour nous... Celui qui nous conduit donc, c'est le Dieu saint, Jésus, la Parole de Dieu, guide de l'humanité entière ; Dieu lui-même nous conduit, dans son amour pour nous... Pendant l'Exode, le Saint-Esprit dit de lui : « Il a fourni tout le nécessaire à son peuple dans le désert, dans la soif ardente, dans les lieux arides ; il l'a entouré, il l'a éduqué, il l'a gardé comme la prunelle de son œil. Comme un aigle veille sur sa couvée, il a étendu ses ailes sur son peuple ; il l'a pris et l'a porté. Le Seigneur était seul à le conduire » (Dt 32,10-12).

" votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. "