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vendredi 28 juin 2019

Vendredi 28 juin, Lectures & Méditation du jour : "Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue"

Première lecture

« C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer » (Ez 34, 11-16)
Lecture du livre du prophète Ézékiel

Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis,
et je veillerai sur elles.
    Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau
quand elles sont dispersées,
ainsi je veillerai sur mes brebis,
et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées
un jour de nuages et de sombres nuées.
    Je les ferai sortir d’entre les peuples,
je les rassemblerai des différents pays
et je les ramènerai sur leur terre ;
je les ferai paître sur les montagnes d’Israël,
dans les vallées, dans les endroits les meilleurs.
    Je les ferai paître dans un bon pâturage,
et leurs prairies seront sur les hauteurs d’Israël.
Là, mes brebis se reposeront dans de belles prairies,
elles brouteront dans de gras pâturages, sur les monts d’Israël.
    C’est moi qui ferai paître mon troupeau,
et c’est moi qui le ferai reposer,
– oracle du Seigneur Dieu.
    La brebis perdue, je la chercherai ;
l’égarée, je la ramènerai.
Celle qui est blessée, je la panserai.
Celle qui est malade, je lui rendrai des forces.
Celle qui est grasse et vigoureuse,
je la garderai, je la ferai paître selon le droit.

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 22 (23), 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)
R/ Le Seigneur est mon berger :
rien ne saurait me manquer.
(cf. Ps 22, 1)
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi,
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

Deuxième lecture

« La preuve que Dieu nous aime » (Rm 5, 5b-11)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs
par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
    Alors que nous n’étions encore capables de rien,
le Christ, au temps fixé par Dieu,
est mort pour les impies que nous étions.
    Accepter de mourir pour un homme juste,
c’est déjà difficile ;
peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir
pour un homme de bien.
    Or, la preuve que Dieu nous aime,
c’est que le Christ est mort pour nous,
alors que nous étions encore pécheurs.
    À plus forte raison, maintenant que le sang du Christ
nous a fait devenir des justes,
serons-nous sauvés par lui
de la colère de Dieu.
    En effet, si nous avons été réconciliés avec Dieu
par la mort de son Fils
alors que nous étions ses ennemis,
à plus forte raison,
maintenant que nous sommes réconciliés,
serons-nous sauvés en ayant part à sa vie.
    Bien plus, nous mettons notre fierté en Dieu,
par notre Seigneur Jésus Christ,
par qui, maintenant, nous avons reçu la réconciliation.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue » (Lc 15, 3-7)
Alléluia. Alléluia.
Je suis le bon Pasteur, dit le Seigneur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent.
Alléluia. (Jn 10, 14)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
    s’adressant aux pharisiens et aux scribes,
    Jésus disait cette parabole :
    « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une,
n’abandonne-t-il pas les 99 autres dans le désert
pour aller chercher celle qui est perdue,
jusqu’à ce qu’il la retrouve ?
    Quand il l’a retrouvée,
il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
    et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins
pour leur dire :
‘Réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé ma brebis,
celle qui était perdue !’
    Je vous le dis :
C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit,
plus que pour 99 justes
qui n’ont pas besoin de conversion. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Pedro IGLESIAS Martínez
(Rubí, Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui, nous célébrons la solennité du Sacré Cœur de Jésus. Depuis longtemps, l'homme associe au cœur le meilleur ou le pire de l'être humain. Christ nous montre le sien, avec les cicatrices de notre péché, comme symbole de son amour pour les hommes, et c'est depuis ce cœur que revit et se renouvelle l'histoire du passé, du présent et du future, d'où nous contemplons et pouvons comprendre la joie de Celui qui retrouve ce qu'Il avait perdu.

«Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue!» (Lc 15,6). Lorsque nous écoutons ces paroles, nous avons la tendance à nous imaginer dans le groupe des quatre vingt dix neuf justes et observons avec “distance” la façon avec laquelle Jésus offre la rédemption à plusieurs personnes que nous connaissons, qui sont bien pires que nous-même… Et bien non! La joie de Jésus porte un nom et a un visage. Le mien, le tien, celui de celui-là…, nous sommes tous “la brebis perdu” pour nos péchés; alors…, ne tirons pas davantage d'huile sur le feu de notre orgueil, pensant que nous sommes déjà convertis!

De nos jours, le concept de péché se relativise ou se renie. Le sacrement de la pénitence est considéré par quelques-uns comme dur, triste et obsolète. Le Seigneur nous parle de joie et ne le fait pas seulement en relation avec le sacrement de la pénitence, sinon qu'il s'agit d'une réalité présente dans tout l'Évangile. Zachée invite Jésus à manger chez lui pour célébrer, après avoir été pardonné (Lc 15,11-32) et le Bon Pasteur se réjoui pour avoir retrouvé celui qui s'était éloigné de son chemin.

Saint Josemaría disait qu'un homme “vaut ce que vaut son coeur”. Méditons depuis l'Évangile de Saint Luc si le prix —qui est inscrit sur l'étiquette de notre cœur— concorde avec la valeur de rédemption que le Sacré Cœur de Jésus a payé pour chacun de nous.
 
 
" il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit "

jeudi 27 juin 2019

Jeudi 27 juin, Lectures & Méditation du jour : "La maison construite sur le roc et la maison construite sur le sable"

Première lecture

« Agar enfanta un fils à Abram, qui lui donna le nom d’Ismaël » (Gn 16, 1-12.15-16)
Lecture du livre de la Genèse

En ces jours-là,
Saraï, la femme d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfant.
Elle avait une servante égyptienne, nommée Agar,
et elle dit à Abram :
« Écoute-moi : le Seigneur ne m’a pas permis d’avoir un enfant.
Va donc vers ma servante ;
grâce à elle, peut-être aurai- je un fils. »
Abram écouta Saraï.
Et donc dix ans après qu’Abram se fut établi au pays de Canaan,
Saraï, femme d’Abram, prit Agar l’Égyptienne, sa servante,
et la donna pour femme à son mari Abram.
Celui-ci alla vers Agar, et elle devint enceinte.
Quand elle se vit enceinte, sa maîtresse ne compta plus à ses yeux.
Saraï dit à Abram :
« Que la violence qui m’est faite retombe sur toi !
C’est moi qui ai mis ma servante dans tes bras,
et, depuis qu’elle s’est vue enceinte,
je ne compte plus à ses yeux.
Que le Seigneur soit juge entre moi et toi ! »
Abram lui répondit :
« Ta servante est entre tes mains,
fais-lui ce que bon te semble. »
Saraï humilia Agar et celle-ci prit la fuite.
L’ange du Seigneur la trouva dans le désert,
près d’une source, celle qui est sur la route de Shour.
L’ange lui dit :
« Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ? »
Elle répondit :
« Je fuis ma maîtresse Saraï. »
L’ange du Seigneur lui dit :
« Retourne chez ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. »
L’ange du Seigneur lui dit :
« Je te donnerai une descendance tellement nombreuse
qu’il sera impossible de la compter. »
L’ange du Seigneur lui dit :
« Tu es enceinte, tu vas enfanter un fils,
et tu lui donneras le nom d’Ismaël (c’est-à-dire : Dieu entend),
car le Seigneur t’a entendue dans ton humiliation.
Cet homme sera comme l’âne sauvage :
sa main se dressera contre tous,
et la main de tous contre lui ;
il établira sa demeure face à tous ses frères. »
Agar enfanta un fils à Abram,
qui lui donna le nom d’Ismaël.
Abram avait 86 ans
quand Agar lui enfanta Ismaël.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(105 (106), 1-2, 3-4ab, 4c-5)
R/ Rendez grâce au Seigneur : il est bon !
ou :    Alléluia.
(105, 1a)
Rendez grâce au Seigneur : il est bon !
Éternel est son amour !
Qui dira les hauts faits du Seigneur,
qui célébrera ses louanges ?
Heureux qui pratique la justice,
qui observe le droit en tout temps !
Souviens-toi de moi, Seigneur,
dans ta bienveillance pour ton peuple.
Toi qui le sauves, visite-moi :
que je voie le bonheur de tes élus ;
que j’aie part à la joie de ton peuple,
à la fierté de ton héritage.

Évangile

La maison construite sur le roc et la maison construite sur le sable (Mt 7, 21-29)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole,
dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce n’est pas en me disant : “Seigneur, Seigneur !”
qu’on entrera dans le royaume des Cieux,
mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Ce jour-là, beaucoup me diront :
“Seigneur, Seigneur,
n’est- ce pas en ton nom que nous avons prophétisé,
en ton nom que nous avons expulsé les démons,
en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?”
Alors je leur déclarerai :
“Je ne vous ai jamais connus.
Écartez- vous de moi, vous qui commettez le mal !”
Ainsi, celui qui entend les paroles que je dis là
et les met en pratique
est comparable à un homme prévoyant
qui a construit sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ;
la maison ne s’est pas écroulée,
car elle était fondée sur le roc.
Et celui qui entend de moi ces paroles
sans les mettre en pratique
est comparable à un homme insensé
qui a construit sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé,
les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ;
la maison s’est écroulée,
et son écroulement a été complet. »
Lorsque Jésus eut terminé ce discours,
les foules restèrent frappées de son enseignement,
car il les enseignait en homme qui a autorité,
et non pas comme leurs scribes.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Joan Pere PULIDO i Gutiérrez
(Sant Feliu de Llobregat, Espagne)

Aujourd'hui, l'affirmation tranchée de Jésus nous impressionne: «Il ne suffit pas de me dire: ‘Seigneur, Seigneur!’, pour entrer dans le Royaume des cieux; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux» (Mt 7,21). Au minimum, cette affirmation exige de nous la responsabilité dans notre condition de chrétien, tout en nous faisant sentir l'urgence de témoigner de notre foi.

Construire la maison sur la roche est une image claire qui nous invite à attacher du prix à notre engagement de foi, qui ne peut se limiter à de belles paroles, mais doit se fonder sur l'autorité des œuvres imprégnées de charité. Un de ces jours, l'Église va nous rappeler la vie de saint Pélage, jeune martyr de la chasteté. En souvenir de lui, saint Bernard écrivit dans son traité sur les mœurs et le ministère des évêques: «La chasteté, aussi belle qu'elle soit, n'a pas de valeur ni de mérite sans la charité. La pureté sans l'amour est comme une lampe sans huile; mais la sagesse dit: Qu'elle est belle la sagesse unie à l'amour! A cet amour dont nous parle l'Apôtre, qui provient d'un cœur pur, d'une conscience droite et d'une foi sincère».

La clarté du message, unie à la force de la charité, manifeste l'autorité de Jésus, qui étonnait ses contemporains: «Les foules étaient frappées par son enseignement, car il les instruisait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes» (Mt 7,28-29). Notre prière et notre contemplation d'aujourd'hui doivent être accompagnées d'une réflexion sérieuse: comment est-ce que je parle et agis dans ma vie comme chrétien? Comment est-ce que je concrétise mon témoignage? Comment est-ce que je traduis le commandement de l'amour dans ma vie personnelle, familiale, dans mon travail, etc.? Ce ne sont ni les paroles, ni les prières sans engagement qui comptent, mais l'effort pour vivre selon le Projet de Dieu. Notre oraison devrait toujours exprimer notre désir de faire le bien et un appel à l'aide, car nous reconnaissons notre faiblesse.

Seigneur, que notre prière soit toujours accompagnée par la force de la charité.


" la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc "

mardi 25 juin 2019

Mardi 25 juin, Lectures & Méditation du jour : "Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux"

Première lecture

« Qu’il n’y ait pas de querelle entre toi et moi, car nous sommes frères ! » (Gn 13, 2.5-18)
Lecture du livre de la Genèse

Abram était extrêmement riche
en troupeaux, en argent et en or.
Loth, qui accompagnait Abram,
avait également du petit et du gros bétail,
et son propre campement.
Le pays ne leur permettait pas d’habiter ensemble,
car leurs biens étaient trop considérables
pour qu’ils puissent habiter ensemble.
Il y eut des disputes entre les bergers d’Abram
et ceux de Loth.
Les Cananéens et les Perizzites habitaient aussi le pays.
Abram dit à Loth :
« Surtout, qu’il n’y ait pas de querelle entre toi et moi,
entre tes bergers et les miens,
car nous sommes frères !
N’as-tu pas tout le pays devant toi ?
Sépare-toi donc de moi.
Si tu vas à gauche, j’irai à droite,
et si tu vas à droite, j’irai à gauche. »
Loth leva les yeux
et il vit que toute la région du Jourdain était bien irriguée.
Avant que le Seigneur détruisît Sodome et Gomorrhe,
elle était comme le jardin du Seigneur,
comme le pays d’Égypte, quand on arrive au delta du Nil.
Loth choisit pour lui toute la région du Jourdain
et il partit vers l’est.
C’est ainsi qu’ils se séparèrent.
Abram habita dans le pays de Canaan,
et Loth habita dans les villes de la région du Jourdain ;
il poussa ses campements jusqu’à Sodome.
Les gens de Sodome se conduisaient mal,
et ils péchaient gravement contre le Seigneur.
Après le départ de Loth, le Seigneur dit à Abram :
« Lève les yeux et regarde, de l’endroit où tu es,
vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident.
Tout le pays que tu vois, je te le donnerai,
à toi et à ta descendance, pour toujours.
Je rendrai nombreuse ta descendance,
autant que la poussière de la terre :
si l’on pouvait compter les grains de poussière,
on pourrait compter tes descendants !
Lève-toi ! Parcours le pays en long et en large :
c’est à toi que je vais le donner. »
Abram déplaça son campement
et alla s’établir aux chênes de Mambré, près d’Hébron ;
et là, il bâtit un autel au Seigneur.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(14 (15), 2-3a, 3bc- 4ab, 4d-5)
R/ Seigneur, qui séjournera sous ta tente ? (14, 1a)
Celui qui se conduit parfaitement,
qui agit avec justice
et dit la vérité selon son cœur.
Il met un frein à sa langue.
Il ne fait pas de tort à son frère
et n’outrage pas son prochain.
À ses yeux, le réprouvé est méprisable
mais il honore les fidèles du Seigneur.
Il ne reprend pas sa parole.
Il prête son argent sans intérêt,
n’accepte rien qui nuise à l’innocent.
Qui fait ainsi demeure inébranlable.

Évangile

Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux » (Mt 7, 6.12-14)
Alléluia. Alléluia.
Moi, je suis la lumière du monde, dit le Seigneur.
Celui qui me suit aura la lumière de la vie.
Alléluia. (Jn 8, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ;
ne jetez pas vos perles aux pourceaux,
de peur qu’ils ne les piétinent,
puis se retournent pour vous déchirer.
Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous,
faites-le pour eux, vous aussi :
voilà ce que disent la Loi et les Prophètes.
Entrez par la porte étroite.
Elle est grande, la porte,
il est large, le chemin
qui conduit à la perdition ;
et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent.
Mais elle est étroite, la porte,
il est resserré, le chemin
qui conduit à la vie ;
et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Melchior Poisson, LC
regnumchristi.fr

1. « Il est resserré, le chemin qui conduit à la vie. »

Dieu veut que nous vivions en plénitude, que notre vie soit belle, profonde. Le christianisme n’est pas une ascèse à supporter pour mériter le ciel, c’est une rencontre avec le Christ qui rend notre vie magnifique. L’ascèse du christianisme, cette « porte étroite », c’est l’amour. Or, l’amour n’est ni un volontarisme austère ni une médiocrité douillette. L’un comme l’autre nous portent petit à petit à perdre le goût de Dieu. Le chrétien s’efforce, mais ce n’est pas un effort pour prouver ou accomplir quelque chose, c’est un effort pour accueillir pleinement une grâce. Les renoncements les plus difficiles, les portes les plus étroites par lesquelles le Seigneur nous invite à passer sont avant tout des dons de sa grâce. Nos « bonnes résolutions », comme celle de la fin de nos méditations, ne sont pas des initiatives personnelles pour nous dépasser, mais un accueil libre et conscient de la grâce que Dieu veut nous offrir.

2. La porte étroite, c’est le Christ lui-même : « Moi, je suis la porte. » (Jn 10, 9)

La porte qui conduit à la vie, c’est la croix du Christ, sa mort et sa Résurrection. Pour donner la vie, il faut accepter de mourir, comme le grain tombé en terre qui fructifie en pourrissant. Où se trouve cette porte étroite dans notre vie quotidienne ? La porte du mystère pascal est discrète. Dans l’Antiquité on identifiait la divinité avec les phénomènes les plus éclatants : le tonnerre, l’éclair, la tempête, la guerre… Mais le Dieu de l’Ancien Testament se fait de plus en plus discret, jusqu’à se manifester à Élie dans une légère brise.
Jésus est le summum de la discrétion de Dieu. Fait homme, il meurt comme un malfaiteur et reste présent sous les apparences du pain et du vin. La présence de Dieu est discrète car elle est partout. Toute la création est un signe de l’amour de Dieu. Chacun de nous sommes des temples de l’Esprit Saint depuis notre baptême. La porte qui conduit à la vie est discrète mais omniprésente. C’est la charité de Dieu dont nous sommes entourés et que nous sommes appelés à vivre avec nos frères : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi. »

3. En se faisant si proche de nous, Dieu a fait le choix d’être banalisable. Il est notre trésor, notre perle précieuse, et cependant nous le laissons souvent dans un coin ou nous le recouvrons de boue et de décombres. « Ne donnez pas aux chiens ce qui est sacré ; ne jetez pas vos perles aux pourceaux. » Pour aimer en vérité, il faut chercher chaque jour la porte du cœur de l’autre. La prière nous permet de nous reconnecter consciemment au cœur de Dieu. Elle élargit petit à petit l’accès à la profonde intimité de notre propre cœur, ce sanctuaire intérieur où reposent les choses essentielles de notre vie. En nous enracinant dans ce sanctuaire intérieur, nous apprenons à ne plus banaliser ce qui a de la valeur. Les vents et les tempêtes peuvent nous distraire, nous préoccuper, agiter notre feuillage, mais notre cœur reste enraciné et concentré sur l’essentiel.


" il est resserré, le chemin qui conduit à la vie "

mercredi 19 juin 2019

Mercredi 19 juin, Lectures & Méditation du jour : "Ton Père qui voit dans le secret te le rendra"

Première lecture

« Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Co 9, 6-11)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
rappelez-vous le proverbe :
À semer trop peu, on récolte trop peu ;
à semer largement, on récolte largement.
Que chacun donne comme il a décidé dans son cœur,
sans regret et sans contrainte,
car Dieu aime celui qui donne joyeusement.
Et Dieu est assez puissant
pour vous donner toute grâce en abondance,
afin que vous ayez, en toute chose et toujours,
tout ce qu’il vous faut,
et même que vous ayez en abondance
de quoi faire toute sorte de bien.
L’Écriture dit en effet de l’homme juste :
Il distribue, il donne aux pauvres ;
sa justice demeure à jamais.

Dieu, qui fournit la semence au semeur
et le pain pour la nourriture,
vous fournira la graine ;
il la multipliera,
il donnera la croissance
à ce que vous accomplirez dans la justice.
Il vous rendra riches
en générosité de toute sorte,
ce qui suscitera notre action de grâce envers Dieu.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(111 (112), 1-2, 3-4, 5a.9)
R/ Heureux qui craint le Seigneur.
ou : Alléluia !
(111, 1a)
Heureux qui craint le Seigneur,
qui aime entièrement sa volonté !
Sa lignée sera puissante sur la terre ;
la race des justes est bénie.
Les richesses affluent dans sa maison :
à jamais se maintiendra sa justice.
Lumière des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres,
homme de justice, de tendresse et de pitié.
L’homme de bien a pitié, il partage,
à pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice,
sa puissance grandira, et sa gloire !

Évangile

« Ton Père qui voit dans le secret te le rendra » (Mt 6, 1-6.16-18)
Alléluia. Alléluia.
Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole,
dit le Seigneur ;
mon Père l’aimera, et nous viendrons vers lui.
Alléluia. (Jn 14, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux- là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire- toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix [Édith Stein] (1891-1942) carmélite, martyre, copatronne de l'Europe
La Prière de l'Église (trad. Éds de l'Orante 1955, p. 55)
 
« Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison »

   Tout est un pour ceux qui sont parvenus à l'unité profonde de la vie divine : le repos et l'action, contempler et agir, se taire et parler, écouter et s'ouvrir, recevoir en soi le don de Dieu et rendre l'amour à flots dans l'action de grâces et la louange. (...) Il nous faut pendant des heures écouter en silence, laisser la parole divine s'épanouir en nous jusqu'à ce qu'elle nous incite à louer Dieu dans la prière et le travail.
 
   Les formes traditionnelles nous sont nécessaires aussi et nous devons participer au culte public ainsi que l'ordonne l'Église, pour que notre vie intérieure s'éveille, reste dans la voie droite et trouve l'expression qui lui convient. La louange solennelle de Dieu doit avoir ses sanctuaires sur la terre afin d'être célébrée avec toute la perfection dont les hommes sont capables. De là, au nom de la sainte Église, elle peut monter vers le ciel, agir sur tous ses membres, éveiller leur vie intérieure et stimuler leur effort fraternel. Mais pour que ce chant de louange soit vivifié de l'intérieur, encore faut-il qu'il y ait dans ces lieux de prière des temps réservés à l'approfondissement spirituel dans le silence ; sinon, cette louange dégénérerait en un balbutiement des lèvres dépouillé de vie. C'est grâce à ces foyers de vie intérieure que ce danger est écarté ; les âmes peuvent y méditer devant Dieu dans le silence et la solitude, afin d'être au cœur de l'Église les chantres de l'amour qui vivifie tout.
" Ton Père qui voit dans le secret te le rendra "

mardi 18 juin 2019

Mardi 18 juin, Lectures & Méditation du jour : "Aimez vos ennemis"

Première lecture

« Le Christ s’est fait pauvre à cause de vous » (2 Co 8, 1-9)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
nous voulons vous faire connaître la grâce
que Dieu a accordée aux Églises de Macédoine.
Dans les multiples détresses qui les mettaient à l’épreuve,
l’abondance de leur joie et leur extrême pauvreté
ont débordé en trésors de générosité.
Ils y ont mis tous leurs moyens,
et davantage même, j’en suis témoin ;
spontanément,
avec grande insistance,
ils nous ont demandé comme une grâce
de pouvoir s’unir à nous pour aider les fidèles de Jérusalem.
Au-delà même de nos espérances,
ils se sont eux-mêmes donnés d’abord au Seigneur,
et ensuite à nous,
par la volonté de Dieu.
Et comme Tite avait déjà commencé,
chez vous, cette œuvre généreuse,
nous lui avons demandé d’aller jusqu’au bout.
Puisque vous avez tout en abondance,
la foi, la Parole, la connaissance de Dieu,
toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous,
qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux !
Ce n’est pas un ordre que je donne,
mais je parle de l’empressement des autres
pour vérifier l’authenticité de votre charité.
Vous connaissez en effet le don généreux
de notre Seigneur Jésus Christ :
lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(145 (146), 2, 5-6ab, 6c-7, 8-9a)
R/ Chante, ô mon âme,
la louange du Seigneur !
ou : Alléluia !
(145, 1b)
Je veux louer le Seigneur
tant que je vis,
chanter mes hymnes pour mon Dieu
tant que je dure.
Heureux qui s’appuie sur le Dieu de Jacob,
qui met son espoir dans le Seigneur son Dieu,
lui qui a fait le ciel et la terre
et la mer et tout ce qu’ils renferment !
Il garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés,
aux affamés, il donne le pain ;
le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l’étranger.

Évangile

« Aimez vos ennemis » (Mt 5, 43-48)
Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez- vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.

Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Cécile Beaure d'Augères, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr

Tu connais mes forces physiques et morales et tu sais que sans toi elles ne pourront jamais atteindre ce que tu demandes : sans ta grâce, je suis incapable d’accomplir quelque plan que ce soit, physiquement, mentalement, moralement : les seuls « préceptes de la Loi » transmis de génération en génération ne te suffisent pas. Tu le sais et tu nous as promis que l’Esprit Saint viendrait « et établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement » (Jn 16, 8) Donc, moi, je n’ai pas à juger le monde mais à aider ceux que tu mets sur mon chemin.

1. « Tu aimeras ton prochain (…) »
Oui, Seigneur ! Mais qui est mon prochain ? Un lévite juif qui voulait justifier sa stricte observance de la Loi (Cf. Lc 10 29-38) t’a déjà posé cette question. Tu lui as donné l’exemple de la charité efficace et désintéressée du Samaritain, un de ceux envers lesquels les juifs n’ont aucune considération et qu’ils évitent. Ce Samaritain-là manifeste toutes les vertus de charité dont le prochain a besoin. Alors qu’il ne le connaît pas, il s’occupe de celui qui est tombé aux mains des bandits qui l’ont roué de coups pour lui dérober son bien. Il le conduit ensuite à l’auberge, règle d’avance la dette de l’hébergement et promet même de régler le surplus si nécessaire.
Donc, mon prochain n’est autre que celui que je rencontre, celui que je croise, celui auquel je peux porter secours, rendre service, que je peux soutenir moralement ou matériellement, gratuitement, même si, ouvertement, il ne demande rien.

2. « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. »
Donc, Seigneur, le prochain est celui qui a besoin de notre présence, de notre charité. Aujourd’hui, dans ce monde meurtri et blessé, que ce soit sur le plan physique, psychique ou moral, au cœur des menaces de conflits, de violence ou d’attentats, « l’ennemi » n’est pas facile à identifier. Le premier réflexe est une attitude de réserve ou même, parfois, de repli sur soi. Alors que faire et comment faire ?
En 2018, pour l’année de la réconciliation, les évêques du Rwanda écrivaient que « la réconciliation avec l’autre demande d’abord de découvrir en lui la splendeur de Dieu » (Pape François, exhortation apostolique Christus vivit du 25 mars 2019, 165). Donc, la première réaction est de considérer en lui l’être humain que toi, tu aimes ! Et que cet être est une personne comme moi-même.

3. « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Seigneur, tu nous as donné l’exemple : tu es venu au milieu de ceux qui t’avaient rejeté : par ton Incarnation tu t’es abaissé jusqu’aux hommes pécheurs, tu t’es donné toi-même jusqu’à la mort sur la croix pour que nous puissions réintégrer le sein de ton Père, qui est aussi notre Père, celui qui « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons ». Tu nous demandes de nous mettre à ton école «afin d’être vraiment les fils de votre Père ». Toi, tu es « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). C’est vrai que cela dépasse notre compréhension et notre comportement humain mais, Seigneur, tu viens toi-même par ton Eucharistie nous donner ta vie, celle qui nous fera aimer comme tu aimes.
Ton amour nous apprend à aimer les autres pour eux-mêmes, tels qu'ils sont, dans leur beauté comme dans leur misère, comme tu nous aimes toi-même.

" Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent "

lundi 17 juin 2019

Lundi 17 juin, Lectures & Méditation du jour : "Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant"

Première lecture

« Nous nous recommandons comme des ministres de Dieu » (2 Co 6, 1-10)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
en tant que coopérateurs de Dieu,
nous vous exhortons encore
à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui.
Car il dit dans l’Écriture :
Au moment favorable je t’ai exaucé,
au jour du salut je t’ai secouru.

Le voici maintenant le moment favorable,
le voici maintenant le jour du salut.
Pour que notre ministère ne soit pas exposé à la critique,
nous veillons à ne choquer personne en rien.
Au contraire, en tout, nous nous recommandons nous-mêmes
comme des ministres de Dieu :
par beaucoup d’endurance,
dans les détresses, les difficultés, les angoisses,
les coups, la prison, les émeutes,
les fatigues, le manque de sommeil et de nourriture,
par la chasteté, la connaissance,
la patience et la bonté,
la sainteté de l’esprit et la sincérité de l’amour,
par une parole de vérité,
par une puissance qui vient de Dieu ;
nous nous présentons avec les armes de la justice
pour l’attaque et la défense,
dans la gloire et le mépris,
dans la mauvaise et la bonne réputation.
On nous traite d’imposteurs, et nous disons la vérité ;
on nous prend pour des inconnus, et nous sommes très connus ;
on nous croit mourants, et nous sommes bien vivants ;
on nous punit, et nous ne sommes pas mis à mort ;
on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux ;
pauvres, et nous faisons tant de riches ;
démunis de tout, et nous possédons tout.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4)
R/ Le Seigneur a fait connaître son salut. (cf. Ps 97, 2a)
Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !

Évangile

« Moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant » (Mt 5, 38-42)
Alléluia. Alléluia.
Ta parole est la lumière de mes pas,
la lampe de ma route.
Alléluia. (Ps 118, 105)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps- là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Anne-Marie Terrenoir, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr

1. Au premier siècle on suivait la loi du talion (Cf. Ex 21, 23-25 ; Lv 24, 19-20) qui était une grande avancée par rapport au principe de la vengeance illimitée (Cf. Gn 4, 23-34). Mais cette manière de vivre en relation les uns avec les autres n’est pas encore le mode de Dieu, que Jésus-Christ vient nous révéler. C’est un amour qui va jusqu’à aimer son ennemi. C’est une vie fraternelle exigeante qui conduit à arracher la racine même de la vengeance. Mais il ne s’agit pas d’un acte héroïque que, moi, je suis capable de faire ! Je n’en suis d’ailleurs pas capable par mes propres forces. Il s’agit plutôt de laisser l’Esprit Saint, Esprit d’amour du Père et du Fils, nous posséder. Ainsi nous vivrons en enfants de Dieu et selon la justice de Dieu, si différente de la nôtre.

2. Pour répondre au mal, les sociétés ont établi des lois et des tribunaux. Une personne victime d’une offense se rend chez le juge pour accuser le coupable. Il y a trois personnes en jeu. Et le jugement se terminera par un verdict et une condamnation, que ce soit pour le coupable ou pour le faux accusateur. C’est une justice imparfaite puisque on y répond au mal par le mal avec la punition. L’accusation sert à provoquer la condamnation.
Un autre mode de justice est celle de Dieu, appelée « rîb » en hébreu. Cette fois il n’y a que l’offensé et l’offenseur. L’offensé va vers celui qui lui a causé du mal et l’accuse. Mais il l’accuse pour que le coupable reconnaisse le mal commis, se repentisse et cesse de faire le mal. C’est répondre au mal par le bien pour transformer ce mal en bien. Cela permet de guérir le pécheur en l’aidant à comprendre que le choix du mal est le choix de la mort, et pour qu’il abandonne ce chemin de mort et choisisse le chemin du bien. Alors il y aura réconciliation et la victoire du bien et de la justice.
Ce qui peut être difficile à comprendre pour nous, c’est que dans notre expérience humaine, le pardon arrive après la faute. Alors qu’ici, dans la justice divine, le pardon précède le jugement. En effet, seulement si l’offensé pardonne au coupable, il peut aller le voir en cherchant le bien et la conversion du coupable plus que sa propre indemnisation. Le pardon n’est pas la conséquence d’avoir confessé ma faute, mais ce qui rend possible ma confession. Je peux confesser parce que je suis déjà pardonné ! Et ma confession montre alors que j’accepte ce pardon. C’est ce qui est arrivé à saint Pierre lorsqu’il a renié Jésus (Cf. Lc 22, 55-62).

3. Rendons-nous bien compte que c’est incroyable ! C’est une perspective de vie, de don, de pardon ! Et le Seigneur se met en jeu pour nous jusqu’à en perdre la vie ! C’est le message qui est au cœur même de notre foi !
Toute la vie et la mission de Jésus-Christ consiste en un grand rîb fait à l’humanité au nom du Père. Miracles, paraboles, signes, paroles, reproches à ceux qui se considéraient justes servent tous pour nous montrer que le Père pardonne le péché, nous convaincre de notre besoin de recevoir le pardon (et par là prendre conscience du mal que nous avons commis), montrer que le mal tue, mais qu’accepter le pardon donne la vie. Ce pardon qui est déjà donné, qu’il nous faut seulement le recevoir.
Mais ce rîb comporte aussi autre chose : Jésus-Christ se retrouve sur le banc des accusés. Les charges qui pèsent sur lui entraînent la peine de mort. Jusqu’alors, il avait parlé. Mais pendant son jugement Jésus se tait, sauf pour dire la vérité sur sa mission et sur le Père. Il ne conteste pas les accusations, il ne se défend pas. Parce que quelqu’un devra sortir coupable du tribunal : ou lui, accusé, ou les faux accusateurs. Par son silence il accepte qu’ils le condamnent d’un verdict injuste. « Parce que je donne ma vie (…), nul ne peut me l’enlever. » (Jn 10, 17-18) Et il sauve de la condamnation à mort ceux qui l’accusent. Il ne meurt pas tué, mais donnant sa vie. Ainsi la mort n’est plus une mort, mais une possibilité de donner la vie. Nous n’avons pas réussi à tuer Dieu ! Parce qu’en acceptant la mort, il l’a transformée en offrande de pardon et de vie pour tous. La vie triomphe. Parce que ce qui arrive à Jésus n’est pas le sort d’un homme, un parmi tant d’autres, mais de Dieu fait homme. Cela comprend tous les temps, tous les hommes, toi et moi.

Voici le message de la mort et de la Résurrection du Christ ! Voici le don que Dieu nous offre, et le mode de vie auquel nous sommes également appelés ! C’est cela tendre l’autre joue, donner aussi son manteau, faire deux mille pas avec cet « autre » qui est mon frère.

" À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! "

dimanche 16 juin 2019

Dimanche 16 juin, Lectures & Méditation du jour : "Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître"

Première lecture

La Sagesse a été conçue avant l’apparition de la terre (Pr 8, 22-31)
Lecture du livre des Proverbes

Écoutez ce que déclare la Sagesse de Dieu :
    « Le Seigneur m’a faite pour lui,
principe de son action,
première de ses œuvres, depuis toujours.
    Avant les siècles j’ai été formée,
dès le commencement, avant l’apparition de la terre.
    Quand les abîmes n’existaient pas encore, je fus enfantée,
quand n’étaient pas les sources jaillissantes.
    Avant que les montagnes ne soient fixées,
avant les collines, je fus enfantée,
    avant que le Seigneur n’ait fait la terre et l’espace,
les éléments primitifs du monde.
    Quand il établissait les cieux, j’étais là,
quand il traçait l’horizon à la surface de l’abîme,
    qu’il amassait les nuages dans les hauteurs
et maîtrisait les sources de l’abîme,
    quand il imposait à la mer ses limites,
si bien que les eaux ne peuvent enfreindre son ordre,
quand il établissait les fondements de la terre.
    Et moi, je grandissais à ses côtés.
Je faisais ses délices jour après jour,
jouant devant lui à tout moment,
    jouant dans l’univers, sur sa terre,
et trouvant mes délices avec les fils des hommes. »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 8, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ Ô Seigneur, notre Dieu,
qu’il est grand, ton nom,
par toute la terre !
(Ps 8, 2)
À voir ton ciel, ouvrage de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu fixas,
qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui,
le fils d’un homme, que tu en prennes souci ?
Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu,
le couronnant de gloire et d’honneur ;
tu l’établis sur les œuvres de tes mains,
tu mets toute chose à ses pieds.
Les troupeaux de bœufs et de brebis,
et même les bêtes sauvages,
les oiseaux du ciel et les poissons de la mer,
tout ce qui va son chemin dans les eaux.

Deuxième lecture

Vers Dieu par le Christ dans l’amour répandu par l’Esprit (Rm 5, 1-5)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    nous qui sommes devenus justes par la foi,
nous voici en paix avec Dieu
par notre Seigneur Jésus Christ,
    lui qui nous a donné, par la foi,
l’accès à cette grâce
dans laquelle nous sommes établis ;
et nous mettons notre fierté
dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.
    Bien plus, nous mettons notre fierté
dans la détresse elle-même,
puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ;
    la persévérance produit la vertu éprouvée ;
la vertu éprouvée produit l’espérance ;
    et l’espérance ne déçoit pas,
puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs
par l’Esprit Saint qui nous a été donné.
    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Tout ce que possède le Père est à moi ; l’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître » (Jn 16, 12-15)
Alléluia. Alléluia.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit :
au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (Ap 1, 8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire,
mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
    Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité,
il vous conduira dans la vérité tout entière.
En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même :
mais ce qu’il aura entendu, il le dira ;
et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
    Lui me glorifiera,
car il recevra ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître.
    Tout ce que possède le Père est à moi ;
voilà pourquoi je vous ai dit :
L’Esprit reçoit ce qui vient de moi
pour vous le faire connaître. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion


Sainte Thérèse d'Avila (1515-1582) carmélite, docteur de l'Église
Relations, n° 33 (trad. OC, Cerf 1995, p. 407)
 
« Reconnaissant la gloire de l'éternelle Trinité, en adorant son unité toute puissante » (Collecte)

   La vérité sur la très sainte Trinité m'avait été exposée par des théologiens mais je ne l'avais pas comprise comme je le fais à présent, après ce que Dieu m'a montré. (...) Ce qui me fut représenté, ce sont trois Personnes distinctes, que l'on peut considérer et entretenir séparément. Je me suis dit ensuite que le Fils seul s'est incarné, ce qui montre clairement la réalité de cette distinction. Ces Personnes se connaissent, s'aiment et communiquent entre elles. Mais si chaque Personne est distincte, comment disons-nous qu'elles n'ont toutes trois qu'une seule essence ? De fait, c'est là ce que nous croyons ; c'est une vérité absolue, pour laquelle je souffrirais mille fois la mort. Ces trois Personnes n'ont qu'un seul vouloir, un seul pouvoir, une seule souveraineté, de sorte qu'aucune d'elles ne peut rien sans les autres et qu'il n'y a qu'un seul Créateur de tout ce qui est créé. Le Fils pourrait-il créer une fourmi sans le Père ? Non, parce qu'ils n'ont qu'un même pouvoir. Il en est de même du Saint-Esprit.
 
   Ainsi, il n'y a qu'un seul Dieu tout-puissant, et les trois Personnes ne forment qu'une seule Majesté. Quelqu'un pourrait-il aimer le Père, sans aimer le Fils et l'Esprit Saint ? Non, mais celui qui se rend agréable à l'une de ces trois Personnes, se rend agréable à toutes les trois, et celui qui offense l'une d'elles offense les deux autres. Le Père peut-il exister sans le Fils et sans l'Esprit Saint ? Non, parce qu'ils n'ont qu'une même essence, et là où se trouve une des Personnes se trouvent les deux autres, parce qu'elles ne peuvent pas se séparer. 
 
   Comment donc voyons-nous trois Personnes distinctes ? Comment le Fils s'est-il incarné, et non le Père ou l'Esprit Saint ? Je ne l'ai pas saisi ; les théologiens le savent. Ce que je sais, c'est que les trois Personnes ont concouru à cette œuvre merveilleuse. Au reste, je ne m'arrête pas longtemps à des questions de ce genre ; mon esprit s'attache aussitôt à cette vérité que Dieu est tout-puissant, que l'ayant ainsi voulu, il l'a pu, et qu'il pourra de même tout ce qu'il voudra. Moins je comprends ces choses, plus je les crois, et plus elles me donnent de dévotion. Dieu soit à jamais béni ! Amen.


" Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière "

jeudi 13 juin 2019

Jeudi 13 juin, Lectures & Méditation du jour : "Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement"

Première lecture

« Dieu a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire » (2 Co 3, 15 – 4, 1.3-6)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Frères,
aujourd’hui encore,
quand les fils d’Israël lisent les livres de Moïse,
un voile couvre leur cœur.
Quand on se convertit au Seigneur,
le voile est enlevé.
Or, le Seigneur, c’est l’Esprit,
et là où l’Esprit du Seigneur est présent,
là est la liberté.
Et nous tous
qui n’avons pas de voile sur le visage,
nous reflétons la gloire du Seigneur,
et nous sommes transformés en son image
avec une gloire de plus en plus grande,
par l’action du Seigneur qui est Esprit.
C’est pourquoi, ayant reçu ce ministère par la miséricorde de Dieu,
nous ne perdons pas courage.
Et même si l’Évangile que nous annonçons reste voilé,
il n’est voilé que pour ceux qui vont à leur perte,
pour les incrédules dont l’intelligence a été aveuglée
par le dieu mauvais de ce monde ;
celui-ci les empêche de voir clairement, dans la splendeur de l’Évangile,
la gloire du Christ, lui qui est l’image de Dieu.
En effet, ce que nous proclamons,
ce n’est pas nous-mêmes ;
c’est ceci : Jésus Christ est le Seigneur ;
et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus.
Car Dieu qui a dit :
Du milieu des ténèbres brillera la lumière,
a lui-même brillé dans nos cœurs
pour faire resplendir la connaissance de sa gloire
qui rayonne sur le visage du Christ.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14)
R/ La gloire du Seigneur habitera notre terre. (cf. 84, 10b)
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.
Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.
Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

Évangile

« Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement » (Mt 5, 20-26)
Alléluia. Alléluia.
Je vous donne un commandement nouveau,
dit le Seigneur :
« Aimez- vous les uns les autres,
comme je vous ai aimés. »
Alléluia. (cf. Jn 13, 34)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je vous le dis :
Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens :
Tu ne commettras pas de meurtre,
et si quelqu’un commet un meurtre,
il devra passer en jugement.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Tout homme qui se met en colère contre son frère
devra passer en jugement.
Si quelqu’un insulte son frère,
il devra passer devant le tribunal.
Si quelqu’un le traite de fou,
il sera passible de la géhenne de feu.
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande.
Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire
pendant que tu es en chemin avec lui,
pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge,
le juge au garde,
et qu’on ne te jette en prison.
Amen, je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Cécile Beaure d'Augères, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr


Ici, Seigneur tu veux nous faire découvrir et nous faire comprendre ce qu’est réellement ta justice, non pas celle des pharisiens et des légistes, mais celle qui vient du fond du cœur.

1. Vous avez appris qu’il a été dit (…) eh bien ! moi je vous dis (…) »
Cet article de la Loi ancienne datant de Moïse concerne l’ensemble des « pratiquants » ; mais toi, Seigneur, ici, tu dénonces notre comportement face à notre interlocuteur ; tu dénonces nos gestes manifestant un profond désaccord intérieur, caché, mais qu’on a du mal à maîtriser. Cette manifestation blesse ceux auxquels elle s’adresse mais aussi à ceux qui en sont témoins. Se fâcher contre son frère, dire du mal de son voisin, lui attribuer des propos ridicules, se moquer de lui, … La justice du pays où l’on se trouve n’intervient pas automatiquement face à ce genre de comportement, mais toi, Seigneur, tu sais, tu entends, tu vois au plus intime de mon cœur.

2. « Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel (…) »
Ton conseil est de faire une démarche de réconciliation avant tout. L’offrande que nous apportons au pied de l’autel doit être faite « de tout notre cœur ». Mais si je suis habité par la rancœur, la colère ou le ressentiment envers quelqu’un que je ne peux pas regarder en face, cette offrande est nulle. Il est difficile de pardonner, de faire taire sa colère et pourtant si je veux que mon attitude soit franche face à l’offrande que je dépose au pied de l’autel, c’est ce que je dois faire.
Mais il y a aussi celui que j’ai offensé par mes paroles ou par mon comportement plus ou moins blessant. Et là, je dois d’abord humblement chercher à me réconcilier avec lui.

3. « Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire (…) »
Ici, faut-il craindre la vengeance, faut-il craindre que l’adversaire exerce la sentence « Œil pour œil et dent pour dent » ? (Mt 5, 38-39) L’adversaire est mon semblable, une créature comme moi-même, un homme que tu es venu sauver lui aussi.
Seigneur, quand c’est moi la victime, quand je suis victime de mon voisin, de mon « égal » devant toi, alors quelle doit être ma réponse ? Comment réagir ? Spontanément, j’ai envie de répondre à l’attaque par l’attaque, de jouer moi aussi « œil pour œil, dent pour dent » !
« Va d’abord te réconcilier avec ton frère » : et là, s’il me frappe sur l’autre joue, il me faut « tendre l’autre joue» (Mt 5, 39) Il ne faut poser aucun obstacle sur le chemin de la réconciliation, ni couper la route du retour.


" Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement "


lundi 10 juin 2019

Lundi 10 juin, Lectures & Méditation du jour : "Heureux les pauvres de cœur"

Première lecture

« Dieu nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse » (2 Co 1, 1-7)
Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens

Paul, apôtre du Christ Jésus
par la volonté de Dieu,
et Timothée notre frère,
à l’Église de Dieu qui est à Corinthe
ainsi qu’à tous les fidèles
qui sont par toute la Grèce.
À vous, la grâce et la paix
de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ.
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ,
le Père plein de tendresse,
le Dieu de qui vient tout réconfort.
Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ;
ainsi, nous pouvons réconforter
tous ceux qui sont dans la détresse,
grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu.
En effet, de même que nous avons largement part aux souffrances du Christ,
de même, par le Christ, nous sommes largement réconfortés.
Quand nous sommes dans la détresse,
c’est pour que vous obteniez le réconfort et le salut ;
quand nous sommes réconfortés,
c’est encore pour que vous obteniez le réconfort,
et cela vous permet de supporter avec persévérance
les mêmes souffrances que nous.
En ce qui vous concerne, nous avons de solides raisons d’espérer,
car, nous le savons,
de même que vous avez part aux souffrances,
de même vous obtiendrez le réconfort.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(33 (34), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9)
R/ Goûtez et voyez
comme est bon le Seigneur !
(cf. 33, 9a)
Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !
Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son nom.
Je cherche le Seigneur, il me répond :
de toutes mes frayeurs, il me délivre.
Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.
L’ange du Seigneur campe alentour
pour libérer ceux qui le craignent.
Goûtez et voyez : le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !

Évangile

« Heureux les pauvres de cœur » (Mt 5, 1-12)
Alléluia. Alléluia.
Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux !
Alléluia. (Mt 5, 12)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là,
voyant les foules, Jésus gravit la montagne.
Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui.
Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait.
Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent,
car ils seront consolés.
Heureux les doux,
car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice,
car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux,
car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs,
car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix,
car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice,
car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte,
si l’on vous persécute
et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous,
à cause de moi.
Réjouissez- vous, soyez dans l’allégresse,
car votre récompense est grande dans les cieux !
C’est ainsi qu’on a persécuté
les prophètes qui vous ont précédés. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Amélie Perroy, consacrée de Regnum Christi
regnumchristi.fr

1. Marie, Mère de l’Église, nous conforte dans la joie

Après une centaine de jours d’une grande intensité liturgique – temps du Carême et de Pâques – qui s’est conclue hier par la solennité de la Pentecôte, nous pouvons avoir l’impression de « retomber » dans le temps ordinaire de manière un peu brusque.
Or, c’est par un décret du pape François que la fête de Marie, Mère de l’Église, a été étendue à toute l’Église en 2018 le lundi de Pentecôte. Elle nous permet de revenir dans le temps ordinaire de manière surprenante. Dans nos vies, nous avons besoin de seuils, de portes d’entrée qui nous aident à franchir des étapes, tant littéralement que figurativement. Marie est cette porte d’entrée qui nous lance dans la vie ordinaire, accompagnés par l’Esprit, pour annoncer la joie de la Résurrection qui ne s’arrête pas au temps de Pâques.

L’Église est porteuse d’un mystère : un mystère ne signifie en rien un élément obscur ou incompréhensible. Bien au contraire, le mystère est quelque chose de tellement grand que notre esprit peut s’y récréer inlassablement, sans jamais y trouver une impression de « déjà vu », d’ennui ou d’étroitesse. Le mystère est source de joie et a quelque chose de libérant. Or le mystère de Pâques et la joie de Jésus ressuscité ne s’arrêtent pas au temps de Pâques : ils enveloppent notre vie entière, nous faisant entrer dans une relation d’amour avec celui qui est notre vie, notre joie et la source de tout don ; celui dont nous nous savons inconditionnellement aimés et devant lequel nous pouvons nous tenir, tels que nous sommes.

2. Les « saints de la classe moyenne »

La vie de la plupart d’entre nous peut sembler très « ordinaire ». Madame Bovary, lassée de la monotonie de son quotidien, vivait dans ses souvenirs, son imagination et ses rêves. D’autres se résignent à l’apparente platitude de leur existence et la subissent. Tant de personnes semblent s’ennuyer de l’anonymat et de la solitude. Quel sens a la vie de l’homme si elle n’est pas vécue, donnée pour quelqu’un ?

Marie, Mère de l’Église, nous envoie en ce lundi de Pentecôte pour annoncer à nos frères que leur vie a un sens profond, qu’elle vaut la peine d’être vécue, qu’elle est belle et bonne. La bonté et la gratuité ont quelque chose de surprenant, de merveilleux et de grand devant lequel nous sentons tous le besoin de nous arrêter pour le célébrer.

Le pape François nous parle dans son exhortation apostolique Gaudate et exsultate d’une forme de sainteté accessible à tous : « J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l’avant chaque jour, je vois la sainteté de l’Église militante. C’est cela, souvent, la sainteté ‘‘de la porte d’à côté’’, de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu ou, pour employer une autre expression, ‘‘la classe moyenne de la sainteté.’’ » (Gaudete et exsultate, 7)

3. Être un influenceur par la joie

Les jeunes aujourd’hui aspirent à être des influenceurs : ceux qui sur les réseaux sociaux, par leur statut et l’amplitude de leur réseau, créent un courant de pensée et d’action et ainsi influencent leurs abonnés.

En ce lundi de Pentecôte, premier jour de retour à ce « temps ordinaire », Marie, Mère de l’Église, nous montre comment être des influenceurs de la joie. Elle nous rappelle la mission première de tout baptisé : vivre, être témoin et annoncer la joie. C’est là une sainteté accessible à tous, faite pour ceux d’entre nous qui se sentent « de la classe moyenne », peut-être incapables d’être des influenceurs mais capables de vivre leur quotidien ancrés dans la foi, l’espérance et la charité.
« Un saint triste est un triste saint. » disait Don Bosco. L’Évangile du jour, les Béatitudes, nous chante comme un refrain : « Heureux êtes-vous (…) » Les causes de joie qu’il nous présente sont pourtant folies pour le monde : persécution, deuil, tristesse, etc. Marie, Mère de l’Église, veut nous faire entrer aujourd’hui dans ce mystère de la vie ordinaire où la joie de l’homme ne vient pas des circonstances dans lesquelles il vit, mais de la qualité des relations par lesquelles et dans lesquelles il existe. Jésus-Christ ressuscité nous appelle à entrer en relation avec lui et entre nous, et c’est là la source de notre joie.

" Réjouissez- vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! "

dimanche 9 juin 2019

Dimanche 9 juin, Pentecôte, Lectures & Méditation du jour : "L’Esprit Saint vous enseignera tout"

Première lecture

« Tous furent remplis d’Esprit Saint et se mirent à parler en d’autres langues » (Ac 2, 1-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

Quand arriva le jour de la Pentecôte,
au terme des cinquante jours après Pâques,
ils se trouvaient réunis tous ensemble.
    Soudain un bruit survint du ciel
comme un violent coup de vent :
la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière.
    Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu,
qui se partageaient,
et il s’en posa une sur chacun d’eux.
    Tous furent remplis d’Esprit Saint :
ils se mirent à parler en d’autres langues,
et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.
    Or, il y avait, résidant à Jérusalem,
des Juifs religieux,
venant de toutes les nations sous le ciel.
    Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait,
ils se rassemblèrent en foule.
Ils étaient en pleine confusion
parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte
ceux qui parlaient.
    Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient :
« Ces gens qui parlent
ne sont-ils pas tous Galiléens ?
    Comment se fait-il que chacun de nous les entende
dans son propre dialecte, sa langue maternelle ?
    Parthes, Mèdes et Élamites,
habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce,
de la province du Pont et de celle d’Asie,
    de la Phrygie et de la Pamphylie,
de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène,
Romains de passage,
    Juifs de naissance et convertis,
Crétois et Arabes,
tous nous les entendons
parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »

    – Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 103 (104), 1ab.24ac, 29bc-30, 31.34)
R/ Ô Seigneur, envoie ton Esprit
qui renouvelle la face de la terre !
ou : Alléluia !
(cf. Ps 103, 30)
Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur !
la terre s’emplit de tes biens.
Tu reprends leur souffle, ils expirent
et retournent à leur poussière.
Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.
Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.

Deuxième lecture

« Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rm 8, 8-17)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères,
    ceux qui sont sous l’emprise de la chair
ne peuvent pas plaire à Dieu.
    Or, vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair,
mais sous celle de l’Esprit,
puisque l’Esprit de Dieu habite en vous.
Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ
ne lui appartient pas.
    Mais si le Christ est en vous,
le corps, il est vrai, reste marqué par la mort
à cause du péché,
mais l’Esprit vous fait vivre,
puisque vous êtes devenus des justes.
    Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts
habite en vous,
celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts
donnera aussi la vie à vos corps mortels
par son Esprit qui habite en vous.
    Ainsi donc, frères, nous avons une dette,
mais elle n’est pas envers la chair
pour devoir vivre selon la chair.
    Car si vous vivez selon la chair,
vous allez mourir ;
mais si, par l’Esprit,
vous tuez les agissements de l’homme pécheur,
vous vivrez.
    En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu,
ceux-là sont fils de Dieu.
    Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves
et vous ramène à la peur ;
mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ;
et c’est en lui que nous crions
« Abba ! », c’est-à-dire : Père !
    C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit
que nous sommes enfants de Dieu.
    Puisque nous sommes ses enfants,
nous sommes aussi ses héritiers :
héritiers de Dieu,
héritiers avec le Christ,
si du moins nous souffrons avec lui
pour être avec lui dans la gloire.

    – Parole du Seigneur.

Séquence

()
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs
et envoie du haut du ciel
un rayon de ta lumière.
Viens en nous, père des pauvres,
viens, dispensateur des dons,
viens, lumière de nos cœurs.
Consolateur souverain,
hôte très doux de nos âmes,
adoucissante fraîcheur.
Dans le labeur, le repos ;
dans la fièvre, la fraîcheur ;
dans les pleurs, le réconfort.
Ô lumière bienheureuse,
viens remplir jusqu’à l’intime
le cœur de tous tes fidèles.
Sans ta puissance divine,
il n’est rien en aucun homme,
rien qui ne soit perverti.
Lave ce qui est souillé,
baigne ce qui est aride,
guéris ce qui est blessé.
Assouplis ce qui est raide,
réchauffe ce qui est froid,
rends droit ce qui est faussé.
À tous ceux qui ont la foi
et qui en toi se confient
donne tes sept dons sacrés.
Donne mérite et vertu,
donne le salut final,
donne la joie éternelle. Amen

Évangile

« L’Esprit Saint vous enseignera tout » (Jn 14, 15-16.23b-26)
Alléluia. Alléluia.
Viens, Esprit Saint !
Emplis le cœur de tes fidèles !
Allume en eux le feu de ton amour !
Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
    « Si vous m’aimez,
vous garderez mes commandements.
    Moi, je prierai le Père,
et il vous donnera un autre Défenseur
qui sera pour toujours avec vous.
    Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
    Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
    Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
    mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Mgr. Josep Àngel SAIZ i Meneses Evêque de Terrassa
(Barcelona, Espagne)
 
Aujourd'hui le jour de la Pentecôte, se mène à bien l'accomplissement de la promesse faite par le Christ aux Apôtres. Le même soir du jour de Pâques Il répandit sur eux son souffle et leur dit: «Recevez l'Esprit Saint» (Jn 20:22). La venue du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte renouvelle et apporte à sa plénitude ce don de façon solennelle et avec des manifestations externes. Ainsi culmine le mystère pascal.

L'Esprit que Jésus transmet crée dans le disciple une nouvelle condition humaine et un sens d'unité. Lorsque l'orgueil de l'homme s'élève jusqu'à se dresser contre Dieu en voulant édifier la tour de Babel, Dieu confonde les langages et ils ne peuvent plus se faire comprendre les uns aux autres.

À la Pentecôte il arrive juste le contraire: par la grâce de l'Esprit Saint, les Apôtres sont compris par des gens d'origine et langages le plus divers.

L'Esprit Saint est le Maître intérieur qui amène le disciple vers la vérité, qui le pousse à faire le bien, qui le console dans sa douleur, qui le transforme intérieurement, et lui donne une nouvelle force et capacité.

Le premier jour de la Pentecôte de l'ère chrétienne, les Apôtres étaient réunis en compagnie de Marie, et ils priaient. Le recueillement, l'attitude priante est tout à fait indispensable pour recevoir l'Esprit Saint. «Soudain il vint du ciel un bruit pareil à celui d'un violent coup de vent: toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux» (Ac 2:2-3).

Alors ils furent tous remplis de l'Esprit Saint, et se mirent à prêcher courageusement. Ces hommes effrayés s'étaient transformés en courageux prédicateurs qui ne craignaient prison, ni torture, ni martyre. C'est normal; la force de l'Esprit Saint était avec eux.

L'Esprit Saint, troisième Personne de la Très Sainte Trinité, c'est l'âme de mon âme, la vie de ma vie, l'être de mon être; c'est mon sanctificateur, l'hôte de mon intérieur le plus profonde. Pour arriver à la maturité dans la vie de foi il faut que notre rapport avec Lui soit chaque fois plus conscient, plus personnel. Dans cette célébration de la Pentecôte ouvrons à deux battants les portes de notre intérieur.
 
" le Père vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous. "

samedi 8 juin 2019

Samedi 8 juin, Lectures & Méditation du jour : "C’est ce disciple qui a écrit ces choses ; son témoignage est vrai"

Première lecture

« Paul demeura à Rome ; il annonçait le règne de Dieu » (Ac 28, 16-20.30-31)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

À notre arrivée à Rome,
Paul a reçu l’autorisation d’habiter en ville
avec le soldat qui le gardait.
Trois jours après,
il fit appeler les notables des Juifs.
Quand ils arrivèrent,
il leur dit :
« Frères, moi qui n’ai rien fait contre notre peuple
et les coutumes reçues de nos pères,
je suis prisonnier depuis Jérusalem
où j’ai été livré aux mains des Romains.
Après m’avoir interrogé,
ceux-ci voulaient me relâcher,
puisque, dans mon cas,
il n’y avait aucun motif de condamnation à mort.
Mais, devant l’opposition des Juifs,
j’ai été obligé de faire appel à l’empereur,
sans vouloir pour autant accuser ma nation.
C’est donc pour ce motif
que j’ai demandé à vous voir et à vous parler,
car c’est à cause de l’espérance d’Israël
que je porte ces chaînes. »
Paul demeura deux années entières
dans le logement qu’il avait loué ;
il accueillait tous ceux qui venaient chez lui ;
il annonçait le règne de Dieu
et il enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ
avec une entière assurance et sans obstacle.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(10 (11), 4, 5.7)
R/ Les hommes droits te verront face à face,
Seigneur.
ou : Alléluia !
(cf. 10, 7c)
Le Seigneur, dans son temple saint,
le Seigneur, dans les cieux où il trône,
garde les yeux ouverts sur le monde.
Il voit, il scrute les hommes.
Le Seigneur a scruté le juste et le méchant :
l’ami de la violence, il le hait.
Vraiment, le Seigneur est juste ; il aime toute justice :
les hommes droits le verront face à face.

Évangile

« C’est ce disciple qui a écrit ces choses ; son témoignage est vrai » (Jn 21, 20-25)
Alléluia. Alléluia.
Je vous enverrai l’Esprit de vérité, dit le Seigneur ;
il vous conduira dans la vérité tout entière.
Alléluia. (cf. Jn 16, 7.13)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
Jésus venait de dire à Pierre : « Suis-moi. »
S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite,
le disciple que Jésus aimait.
C’est lui qui, pendant le repas,
s’était penché sur la poitrine de Jésus
pour lui dire :
« Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? »
Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus :
« Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? »
Jésus lui répond :
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne,
que t’importe ?
Toi, suis-moi. »
Le bruit courut donc parmi les frères
que ce disciple ne mourrait pas.
Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas,
mais :
« Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne,
que t’importe ? »
C’est ce disciple qui témoigne de ces choses
et qui les a écrites,
et nous savons que son témoignage est vrai.
Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ;
et s’il fallait écrire chacune d’elles,
je pense que le monde entier ne suffirait pas
pour contenir les livres que l’on écrirait.

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Frère Jérôme Dejoie, LC
regnumchristi.fr

1. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Pierre s’intéresse à la relation particulière entre Jésus et Jean. En effet, Jean est appelé le disciple que Jésus aimait. Pierre sait bien qu’entre Jésus et ce disciple existe une relation toute particulière. Pierre sait bien que Jésus a une relation toute particulière avec tout le monde. C’est la beauté de la foi chrétienne qui trouve en Jésus ce Dieu fait homme qui nous aime chacun de façon unique et irrépétible. C’est le célèbre verset d’Isaïe (43, 4) : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » Chacun d’entre nous est appelé à se rendre compte que ce verset s’applique à chacun. Nous sommes uniques aux yeux de Dieu et notre relation avec lui est unique. Rien ni personne ne pourra créer à notre place notre relation avec Dieu.

2. Jésus ne répond pas directement à Pierre. Il lui dit plutôt : « que t’importe ? » Pierre vient d’être confirmé dans sa mission. Le Seigneur lui a demandé de prendre soin du troupeau de l’Église. Il est confirmé comme le roc sur lequel l’Église est bâtie. Mais Pierre veut en savoir plus sur Jean. Il veut savoir ce qui ne regarde que Jean et Jésus. Il ne se concentre pas sur sa mission mais s’intéresse à celle de Jean. D’une certaine façon nous pouvons dire que Pierre cherche peut-être à se comparer à Jean. Il avait sûrement envie d’avoir lui aussi ce titre de «disciple que Jésus aimait » ; évidemment Jésus aimait aussi Pierre. Mais peut-être le sentait-il moins que Jean.

3. Nous cherchons bien souvent à nous comparer aux autres et nous envions parfois les personnes pour qui la vie spirituelle semble si facile et si douce. Nous avons sûrement autour de nous des personnes qui nous semblent pleines du Christ et nous aimerions être comme elles. Ce n’est pas ce que le Seigneur attend de nous. Chacun de nous est unique et le Seigneur a besoin de nous, tels que nous sommes, et pas comme nous voyons les autres. Il fallait saint Pierre le pape et il fallait saint Jean l’évangéliste à l’Église primitive pour porter le message du Christ. L’Église d’aujourd’hui a besoin de vous et de moi comme nous sommes, selon le plan de Dieu.

 " Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne,que t’importe ? "

vendredi 7 juin 2019

Vendredi 7 juin, Lectures & Méditation du jour : "Sois le berger de mes agneaux. Sois le pasteur de mes brebi"

Première lecture

« Un certain Jésus qui est mort, mais que Paul affirme être en vie » (Ac 25, 13-21)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
le roi Agrippa et Bérénice
vinrent à Césarée saluer le gouverneur Festus.
Comme ils passaient là plusieurs jours,
Festus exposa au roi la situation de Paul en disant :
« Il y a ici un homme
que mon prédécesseur Félix a laissé en prison.
Quand je me suis trouvé à Jérusalem,
les grands prêtres et les anciens des Juifs
ont exposé leurs griefs contre lui
en réclamant sa condamnation.
J’ai répondu que les Romains
n’ont pas coutume de faire la faveur
de livrer qui que ce soit lorsqu’il est accusé,
avant qu’il soit confronté avec ses accusateurs
et puisse se défendre du chef d’accusation.
Ils se sont donc retrouvés ici,
et sans aucun délai, le lendemain même,
j’ai siégé au tribunal
et j’ai donné l’ordre d’amener cet homme.
Quand ils se levèrent, les accusateurs n’ont mis à sa charge
aucun des méfaits que, pour ma part, j’aurais supposés.
Ils avaient seulement avec lui certains débats
au sujet de leur propre religion,
et au sujet d’un certain Jésus qui est mort,
mais que Paul affirmait être en vie.
Quant à moi, embarrassé devant la suite à donner à l’instruction,
j’ai demandé à Paul s’il voulait aller à Jérusalem
pour y être jugé sur cette affaire.
Mais Paul a fait appel
pour être gardé en prison jusqu’à la décision impériale.
J’ai donc ordonné de le garder en prison
jusqu’au renvoi de sa cause devant l’empereur. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 102 (103), 1-2, 11-12, 19-20ab)
R/ Le Seigneur a son trône dans les cieux.
ou : Alléluia !
(Ps 102, 19a)
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits !
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,
il met loin de nous nos péchés.
Le Seigneur a son trône dans les cieux :
sa royauté s’étend sur l’univers.
Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porteurs de ses ordres !

Évangile

« Sois le berger de mes agneaux. Sois le pasteur de mes brebis » (Jn 21, 15-19)
Alléluia. Alléluia.
L’Esprit Saint vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.
Alléluia. (cf. Jn 14, 26)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Jésus se manifesta encore aux disciples
sur le bord de la mer de Tibériade.
Quand ils eurent mangé,
Jésus dit à Simon-Pierre :
« Simon, fils de Jean,
m’aimes- tu vraiment, plus que ceux-ci ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes agneaux. »
Il lui dit une deuxième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? »
Il lui répond :
« Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le pasteur de mes brebis. »
Il lui dit, pour la troisième fois :
« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? »
Pierre fut peiné
parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait :
« M’aimes-tu ? »
Il lui répond :
« Seigneur, toi, tu sais tout :
tu sais bien que je t’aime. »
Jésus lui dit :
« Sois le berger de mes brebis.
Amen, amen, je te le dis :
quand tu étais jeune,
tu mettais ta ceinture toi-même
pour aller là où tu voulais ;
quand tu seras vieux,
tu étendras les mains,
et c’est un autre qui te mettra ta ceinture,
pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. »
Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort
Pierre rendrait gloire à Dieu.
Sur ces mots, il lui dit :
« Suis-moi. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Abbé Joaquim MONRÓS i Guitart
(Tarragona, Espagne)
 
Aujourd'hui, nous devons remercier saint Jean de nous avoir légué le récit de cette conversation intime entre Jésus et Pierre: «‘Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci?’. Il lui répond: ‘Oui, Seigneur, je t'aime, tu le sais’. Jésus lui dit: ‘Sois le berger de mes agneaux’» (Jn 21,15). —Sur les plus petits, nouveau-nés à la vie de Grâce... tu dois veiller comme si tu étais Moi... La deuxième fois, quand «Jésus lui dit: sois le pasteur de mes brebis», Il suggère à Simon Pierre: —Tu vas présider en mon Amour à tous ceux qui me suivront et t'assurer qu'ils agissent bien selon une charité ordonnée. Ainsi, tous sauront qu'à travers toi, c'est Moi qu'ils suivent; car telle est ma volonté: que tu marches toujours au-devant, en dispensant les mérites que J'ai gagnés pour chacun d'eux.

«Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandait: ‘Est-ce que tu m'aimes?’ et il répondit: ‘Seigneur, tu sais tout: tu sais bien que je t'aime’» (Jn 21,17). Jésus lui fait rectifier son triple reniement et, à son seul souvenir, Pierre est tout peiné. —Je t'aime totalement, même si je t'ai renié..., tu sais déjà comment j'ai pleuré ma trahison, tu sais que je n'ai trouvé de consolation qu’auprès de ta Mère et nos frères.

Nous sommes consolés quand nous nous rappelons que le Seigneur a établi le pouvoir d'effacer le péché qui, peu ou prou, nous sépare de son Amour et de l'amour pour nos frères. —Je trouve ma consolation lorsque je reconnais que je suis éloigné de Toi et que j'écoute de tes lèvres sacerdotales le «Je t'absous» “en forme de jugement”.

Nous trouvons notre consolation dans ce pouvoir des clés que Jésus-Christ accorde à tous ses prêtres —administrateurs de l'ouverture des portes de Son amitié. —Seigneur, je vois qu'un manque d'amour se guérit grâce à un acte d'amour immense. Tout cela, nous conduit à mieux apprécier l'immense trésor du sacrement du pardon pour confesser nos péchés qui, réellement, sont une “dés-affection”.

" Suis-moi "


jeudi 6 juin 2019

Jeudi 6 juin, Lectures & Méditation du jour : "Qu’ils deviennent parfaitement un"

Première lecture

« II faut que tu me rendes aussi témoignage à Rome » (Ac 22, 30 ; 23, 6-11)
Lecture du livre des Actes des Apôtres

En ces jours-là,
Paul avait été arrêté à Jérusalem.
Le lendemain, le commandant
voulut savoir avec certitude
de quoi les Juifs l’accusaient.
Il lui fit enlever ses liens ;
puis il convoqua les grands prêtres et tout le Conseil suprême,
et il fit descendre Paul pour l’amener devant eux.
Sachant que le Conseil suprême
se répartissait entre sadducéens et pharisiens,
Paul s’écria devant eux :
« Frères, moi, je suis pharisien,
fils de pharisiens.
C’est à cause de notre espérance,
la résurrection des morts,
que je passe en jugement. »
À peine avait-il dit cela, qu’il y eut un affrontement
entre pharisiens et sadducéens,
et l’assemblée se divisa.
En effet, les sadducéens disent
qu’il n’y a pas de résurrection,
pas plus que d’ange ni d’esprit,
tandis que les pharisiens professent tout cela.
Il se fit alors un grand vacarme.
Quelques scribes du côté des pharisiens
se levèrent et protestèrent vigoureusement :
« Nous ne trouvons rien de mal chez cet homme.
Et si c’était un esprit qui lui avait parlé, ou un ange ? »
L’affrontement devint très violent,
et le commandant craignit que Paul ne se fasse écharper.
Il ordonna à la troupe de descendre pour l’arracher à la mêlée
et le ramener dans la forteresse.
La nuit suivante, le Seigneur vint auprès de Paul
et lui dit :
« Courage !
Le témoignage que tu m’as rendu à Jérusalem,
il faut que tu le rendes aussi à Rome. »

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 15 (16), 1-2a.5, 7-8, 9-10, 11)
R/ Garde- moi, mon Dieu :
j’ai fait de toi mon refuge.
ou Alléluia !
(Ps 15, 1)
Garde- moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge.
J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu !
Seigneur, mon partage et ma coupe :
de toi dépend mon sort. »
Je bénis le Seigneur qui me conseille :
même la nuit mon cœur m’avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;
il est à ma droite : je suis inébranlable.
Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
ma chair elle-même repose en confiance :
tu ne peux m’abandonner à la mort
ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m’apprends le chemin de la vie :
devant ta face, débordement de joie !
À ta droite, éternité de délices !

Évangile

« Qu’ils deviennent parfaitement un » (Jn 17, 20-26)
Alléluia. Alléluia.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Alléluia. (Jn 17, 21)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,
afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste,
le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu,
et ceux-ci ont reconnu
que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom,
et je le ferai connaître,
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,
et que moi aussi, je sois en eux. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Réflexion

Saint Jean Cassien (v. 360-435), fondateur de monastère à Marseille
Conférences, n° 10, 6-7 ; PL 49, 827 (trad. Orval)
 
« Pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé et que moi, aussi, je sois en eux »

   Notre Sauveur a fait à son Père cette prière pour ses disciples : « Que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et eux en nous » ; et encore : « Que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous ». Cette prière se réalisera pleinement en nous lorsque l'amour parfait dont « Dieu nous aima le premier » (1Jn 4,10) sera passé dans le mouvement même de notre cœur selon l'accomplissement de cette prière du Seigneur...
 
   Cela se fera lorsque tout notre amour, tout notre désir, tout notre effort, toute notre recherche, toute notre pensée, tout ce que nous vivons et dont nous parlons, tout ce que nous respirons ne sera que Dieu ; lorsque l'unité présente du Père avec le Fils et du Fils avec le Père sera passée dans notre âme et dans notre cœur — c'est-à-dire quand, imitant la charité vraie, pure et indestructible dont il nous aime, nous lui serons unis nous aussi par une charité continuelle et inaltérable, tellement attachés à lui que toute notre respiration, toute notre pensée, tout notre langage, ne seront que lui. Ainsi parviendrons-nous à la fin... que le Seigneur dans sa prière souhaitait voir s'accomplir en nous : « Que tous soient un comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin que leur unité soit parfaite », et « Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, ils soient aussi avec moi ».
 
   C'est à cela qu'est destiné celui qui prie dans la solitude, vers cela qu'il doit porter tout son effort : avoir la grâce de posséder, dès cette vie, l'image de la béatitude future et comme un avant-goût, dans son corps mortel, de la vie et de la gloire du ciel.

" Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un "